Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

devons la lumière de l'Evangile, et de ceux qui furent pour nos pères l'objet d'une plus tendre vénération.

Nous avons mis un cantique propre à Laudes pour les dimanches de l'Avent, pour ceux qui ont un office particulier, pour les fêtes dont le rit est double, enfin pour chaque commun des Saints. Le commun des prêtres se trouvoit dans plusieurs Bréviaires, nous l'avons admis dans le nôtre.

Dans certains offices, nous avons ajouté un hymne; dans d'autres nous avons retranché des hymnes pour y en substituer qui nous paroissoient préférables.

A certaines leçons nous en avons préferé d'autres, où la piété trouvera plus de fruit; et à quelques canons, dont l'application ne se présente plus aujourd'hui, nous en avons substitué qui ont plus de rapport avec la discipline actuelle de l'Eglise.

Les légendes des Saints ont été revues avec soin, et on a retranché tout ce qui n'étoit plus d'accord avec le nouvel état de choses que nos troubles civils ont amené.

Nous avons ajouté un degré à ceux que l'on avoit établis pour les différentes fêtes, et nous espérons qu'il en résultera dans les rubriques une telle clarté, qu'elles ne pourront offrir, même aux plus novices, le plus léger embarras.

Enfin, nous conformant à l'usage de plusieurs églises, nous avons supprimé les prières qui se récitoient les jours de fêtes semi-doubles et simples. On ne les dira plus que les jours de férie, et lorsque la férie se trouvera concourir avec un jeûne ou un vigile simple, les prières se réciteront à genoux.

A CES CAUSES, après en avoir conféré avec nos vénérables frères les chanoines de notre église métropolitaine, nous mandons et ordonnons que dans toutes les églises de notre diocèse, dans les monastères, dans les colléges, dans les communautés, on fasse usage de ce Bréviaire, rédigé et mis au jour par notre autorité, et qu'il soit le seul dont se servent tous les membres du clergé de notre diocèse qui sont tenus à la récitation du saint office, faisant défense expresse à tout libraire, imprimeur et autre, quel qu'il puisse être, de réimprimer l'ancien Bréviaire.

Toutefois, nous permettons de se servir de l'ancien Bréviaire, pourvu que l'on se procure le supplément dont nous avons ordonné l'impression, et qu'ainsi l'on observe toutes les rubriques, soit générales, soit particulières, que nous venons récemment d'établir.

[ocr errors]

Lisez donc ce livre que nous vous avons envoyé pour que vous en récitiez les prières dans le temple du Seigneur au jour solennel et au jour favorable. Mais lisez-le, N. T. C. F., de manière à ne point paroître oublier l'avis de Saint Cyprien : Quand nous prions, c'est de tout notre cœur qu'il faut nous appliquer à ce saint exercice; que toute pensée charnelle ou séculière s'éloigne; n'en souffrons qu'une seule, c'est qu'il faut prier. Enfin, remplissez ce pieux devoir de telle sorte que vous puissiez y goûter les douceurs dont Saint Augustin nous fait une si touchante peinture: « Que j'ai pleuré dans la vive émotion que me faisoit éprouver la douce voix de votre Eglise au milieu de ses hymnes et de ses cantiques! cette voix frappoit mon oreille, et la lumière de la vérité pénétroit dans mon ame, et les charmes de la piété enflammoient mon cœur, et les larmes couloient de mes yeux, et je trouvois de la douceur à les répandre. »

ÉLOQUENCE SAcrée.

Nous offrons aux amateurs de la grande et véritable éloquence, une analyse très-succincte de deux discours prêchés par M. l'abbé de Mackarty, à la métropole de Toulouse.

Le premier, que ce célèbre orateur prononça le 23 juin, traitoit d'une des plus belles matières de notre croyance, l'immortalité de l'ame. Cette vérité, si essentielle dans l'ordre moral comme dans l'ordre politique, a été développée avec cette éloquence vive et entraînante qui le distingue; la manière dont M. de Mackarty envisage la plupart de ses sujets, lui permet de traiter les points de dogme ou de morale les mieux prouvés, et qui ont aussi été traités par d'autres prédicateurs célèbres; son talent supérieur ajoute toujours à la conviction de ceux qui l'entendent, en les éclairant de nouvelles lumières, en même temps qu'il porte un doute salutaire dans les esprits chancelans, ou qu'il force l'impie à reconnoître ses erreurs.

Dans la première partie de son discours, l'orateur a prouvé l'immortalité de l'ame par des raisons puisées dans la sagesse, la bonté et la justice de Dieu. Il est difficile de mieux peindre la dignité de l'homme, de faire ressortir avec plus d'art ses avantages sur tous les êtres qui peuplent cet univers, que l'a fait M. de Mackarty. Ses plus admirables coneeptions, ses plus merveilleuses découvertes ont été rame

[ocr errors]

nées dans la première partie de ce discours avec le talent le plus séduisant ; à chaque nouveau tableau, l'orateur ne manquoit pas de faire remarquer que de si beaux priviléges ne sauroient être l'apanage d'un être destiné à mourir, qui n'auroit rien de supérieur à la plante qui végète, Dans l'hypothèse de la mortalité de l'ame, il a montré combien l'homme eût été le plus mal partagé de tous les êtres; enfin, un magnifique tableau des malheurs qu'éprouve la vertu ici-bas tandis que le vice triomphe, le récit de toutes les grandes infortunes dont nous avons été les témoins, et de là la nécessité d'une autre vie, ont terminé cette première partie.

Dans la seconde, l'orateur avoit entrepris de démontrer que le corps de l'homme devoit participer aussi à l'immortalité de son ame; d'abord, parce que de tous les ou vrages matériels de la Divinité c'est le plus parfait; ensuite, parce qu'ayant été l'instrument de tout le bien opéré par l'ame, il mérite aussi une récompense. « Si la doctrine que je combats étoit vraie, a dit l'orateur, le corps. » de l'homme, le plus fragile de tous les êtres, seroit aussi le plus mal partagé depuis six mille ans les astres rou» lent sur nos têtes; les fleuves n'ont jamais tari; les vieux > chênes et les sapins antiques qui couvrent les monta»gnes sont ceux qu'ont vus nos pères, et le corps de » l'homme passeroit comme l'herbe des champs, qui fleurit > le matin, tombe et périt le soir. Bien plus, le corps de. » l'homme n'auroit pas lui-même ce qu'il donne à ses propres productions; il anime la terre, élève de superbes monumens, auxquels il imprime en quelque sorte un caractère d'immortalité, et lui-même ne par»ticiperoit en rien à ces priviléges ? » L'orateur a ensuite rassemblé les principaux textes de l'Écriture Sainte, d'où il a encore tiré de nombreuses preuves. Il a combattu une des objections opposées au dogme de l'immortalité et de la résurrection du corps, prise de l'impossibilité de réunir les parties qui le composoient durant la vie. Ici il a établi une comparaison entre la toatepuissance de Dieu et ces hommes de génie qui ont su décomposer les corps, les analyser, et composer ensuite, en réunissant leurs élémens, de nouvelles substances. L'orateur a terminé son discours par une magniâque paraphrase de quelques versets du Psaume 8.

[ocr errors]

Le dimanche 7 juillet, M. l'abbé Mackarty a prêché, pour la seconde fois, à la métropole, en présence de Mgr.

T'archevêque. Le sujet de son discours, qui avoit été annoncé d'avance, étoit bien propre sans doute à redoubler l'empressement des fidèles pour entendre ce célèbre prédicateur : aussi la vaste enceinte de l'église Saint-Etienne étoit insuf fisante pour contenir le nombre des auditeurs. Une partie de l'église avoit été assignée aux hommes; on remarquoit parmi eux des magistrats irréprochables, des guerriers fidèles, aussi dévoués à leur dieu qu'à leur roi, des chefs de famille, et beaucoup de jeunes gens qui venoient apprendre à se prémunir contre les dangers des mauvaises doctrines, ou à sortir des sentiers de l'erreur.

L'incrédulité a été le sujet traité par cet habile orateur; il a entrepris de prouver la folie, le crime et le malheur de l'incrédule, qui se dit le seul raisonnable, le seul homme de bien et le seul heureux. Mais un sujet aussi vaste exigeant plusieurs discours, il a annoncé qu'il ne traitoit que le premier point. Il y a folie de la part de l'incrédule s'il n'ajoute pas foi aux dogmes de la religion, uniquement parce qu'il doute, et dédaigne de s'éclaircir, ne voulant pas avoir, pour l'affaire la plus importante, les mêmes soins qu'il apporte journellement à d'autres d'un intérêt bien moindre. L'orateur est entré dans l'examen le plus sérieux des preuves du christianisme et de celles que s'est créées l'incrédulité. Celles que le christianisme allègue pour lui sont graves et péremptoires, celles dont s'autorise l'incrédule sont frivoles, méprisables. et nulles. Les livres saints, les grands personnages de l'Ancien Testament, le divin fondateur du christianisme, les martyrs et les docteurs de la religion, sa durée malgré tant d'obstacles, les opinions des savans de tous les siècles, et le témoignage des grands hommes qui illustrèrent le siècle de Louis XIV, ont fourni à l'orateur les plus beaux développemens pour appuyer son assertion: savoir que les preuves. du christianisme étoient graves et péremptoires; tandis que le caractère particulier des auteurs anti-chrétiens, l'affreux cynisme de quelques-uns, l'hypocrisie de la plupart, l'incohérence de leurs opinions, qui n'offrent aucun corps de doctrine, pas un seul point de leur symbole qui ne soit contredit par quelques-uns de leurs disciples; enfin quelques traits de la vie de ces prétendus sages et leurs productions les plus odieuses, où ils se montrent tantôt les plus zélés admirateurs et tantôt les plus ardens ennemis de la religion du Christ, ont été pour l'orateur autant de magnifiques preuves en faveur de sa seconde assertion.

Par une heureuse transition, l'orateur est arrivé aux preuves plus directes que le christianisme seul revendique pour lui: les prophéties, les miracles, la sublimité de la doctrine évangélique et la pureté de sa morale ont été dans la bouche de cet inimitable prédicateur autant de puissans argumens pour confondre l'incrédulité; il s'est livré à la discussion de quelques objections apportées contre les prophéties et les miracles, et a réfuté celles qui paroissent les plus sérieuses, avec cette logique vive et pressante qui ne laisse aucun refuge à l'impie.

C'est surtout en parlant de la sublimité de la morale, que l'orateur s'est livré à des mouvemens d'éloquence que la partie de son discours purement dialectique lui avoit interdits; son style s'animoit à mesure qu'il développoit à ses auditeurs les attributs de Dieu, ses infinies perfections, la sublimité de cette morale évangélique, à laquelle les ennemis de la religion ont été forcés de rendre hommage, les devoirs de l'homme envers lui-même et ses semblables, qu'il trouve seulement dans ce code divin que le fondateur du christianisme nous a légué. La doctrine de l'incrédulité ne sauroit former des époux fidèles, des épouses vertueuses, des enfans sages et dévoués; la morale de l'Evangile ne rétrécit pas les esprits, et ne s'est jamais opposée aux beaux mouveinens ̧ de l'ame. Une péroraison éloquente, prise du fonds même du sujet, a terminé ce discours.

[ocr errors]

Qu'on se figure tout ce que l'éloquence a de plus entraînant, tout ce que l'élocution peut avoir de style noble et pathétique tout ce que la dignité du maintien et la beauté de l'organe peuvent ajouter à ces premiers avantages, si précieux déjà pour un orateur, et l'on aura une idée des éloquentes instructions de ce célèbre et modeste prédicateur, qui fait autant d'honneur à sa ville adoptive, qu'il en reçoit lui-même des éminens services qu'il rend à la religion par son profond savoir, sa haute naissance, et par l'assemblage des plus rares vertus, qui en font le modèle des prêtres.

VÉRITÉ DE LA RELIGION CHRÉTIENNÉ PROUVÉE PAR L'ÉCRITURE SAINTE.

On ne peut, sans éprouver un vif sentiment de crainte pour l'avenir, considérer l'état de la foi chrétienne en Françe

« ZurückWeiter »