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TABLETTES

DU CLERGÉ

ET

DES AMIS DE LA RELIGION.

PRODUCTIONS ET DOCTRINE DES AUTEURS.

POÉSIE.

Un savant jésuite allemand, le P. Spener, mort il y a

environ cinquante ans, composa dans sa dernière maladie, et aux approches de sa dernière heure, une espèce de dithyrambe en l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus. Ce morceau de poésie, écrit en langue allemande, a été traduit dernièrement en latin par un des dignes élèves du respectable religieux. Cette traduction, qui nous a parú très-littérale, se trouve, ainsi que le texte, dans l'excellent journal allemand (der Katholik) qui s'imprime actuellement à Strasbourg chez L. Fr. Leroux, imprimeur-libraire.

Les personnes éclairées qui nous honorent de leur suffrage nous sauront gré de leur faire connoître une production dans laquelle respirent les sentimens de la plus tendre piété.

AD SACRATISSIMUM COR JESU.

Nolo beatiorum
Delicias inanes,

Gazasve ditiorum

Turmasve servientům,

Sensûsve delicati

Tome 2°.

Gulæve blandimenta,
Aut quidquid est ubique
Ridentium jocorum,
Aut quidquid est ubique
Venustuli leporis,

Aut quidquid est amorum.

Cor præplacet, cor illud
Illustre, liberale,
Vastumque, regiumque ;
Cor mite, cor tenellum,
Cor palpitans flagransque
Et æstuans amore :
Præstantius cor auro
Fulgidius pyropis,
Jucundius vel ipsis
Dulcedinum medullis;
Cor omniumque votis
Amoribusque dignum.

2

Mihi cor istud unum,
Ut nescii sciatjs;
Mihi cor istud unum
Ut conscii probetis;
Mihi cor istud unum,
Ex omnibus venustis
Carisque, blandulisque
Terræ, polive donis,
Totâque gratiarum
Penu volo, petoque.

Te flammeum cor, inquam,
Te cor mei satoris,
Deique, quem supernis
Ab orbibus vocatum,
Puellulumque factum,
Parvunque, bellulumque,

Blandum vagire primò;
At post modum feroci
In hostium palæstrâ
Ad sanguinem supremum
Certare amor coëgit,
Amor genus tyranni!

Te virginis, simulque
Pro millibus pudicæ,
De millibusque lectæ
Puerpera beatum
Opus, cor ô misellum,
Quod lanceæ nocentis
Cruentus ille mucro,
Heu nimiùm cruentus!
Ad ima missus hausit;

Te, te requiro solum',
Te diligo, feroque
In intimis medullis,
Amoque toto corde,
Imisque plus medullis
Amo, meoque corde.

Et ni, cor decorum,
Te sineres amari,
Totoque cordis æstu,
Et integris amoris

Incendiis amari,

Isto carere corde,

Nullumque habere mallem.`

SUR LA SITUATION ACTUELLE ET LES BESOINS DE L'ÉGLISE DE FRANCE.

Dans les grandes catastrophes qui appartiennent à l'histoire del'Eglise catholique, et qui prouvent son indéfectibilité, les chefs illustres du sacerdoce, environnés des lumiè

res que la divine providence place sur leurs siéges, avec l'antique sagesse qui en est la source, ont toujours formé des réunions, pour réparer les terribles désastres causés par l'esprit de ténèbres, et assurer à la foi des chrétiens un nouvel avenir. Des erreurs dangereuses, des dissensions sur quelques points importans du culte, le relâchement dans la discipline, les troubles suscités par des schismatiques et des novateurs, telles furent les causes qui donnèrent lieu à la convocation des premiers conciles; et les persécutions si cruelles, commandées par les empereurs païens, furent pour l'Eglise naissante un moindre sujet de soins et de sollicitudes que les égaremens et les entreprises audacieuses de ses enfans rebelles. Le concile des Apôtres, ceux d'Hiéraple et d'Aquilée, les premiers conciles de Rome, les conciles de Carthage, ceux de Palestine et de Césarée, se sont occupés des observances légales, des erreurs des Gnostiques, de Montan et des novatiens, de la célébration de la Pâque, et de la conduite qu'il falloit tenir à l'égard de ceux qui étoient tombés dans la persécution. Plus tard, l'hérésie d'Arius, celles de Macédonius; de Nestorius, d'Eutychès, des Iconoclastes, les troubles suscités par ces hérétiques et les maux qu'ils firent à l'Eglise, donnèrent lieu aux grands conciles tenus à Nicée, à Constantinople, à Ephèse, à Calcédoine, et qui ont réglé la foi, la discipline et les droits de l'Eglise pendant les huit premiers siècles. Le schisme de Photius et celui de Michel Cérularius, les croisades, les entreprises audacieuses de quelques antipapes, le grand schisme d'Occident, les réformes demandées de tous côtés dans l'Eglise, ont occupé les différens conciles qui furent tenus depuis le second concile de Nicée jusqu'au saint concile de Trente.

Jamais, si on en excepte le siècle d'Arius, la chrétienté n'avoit été en butte à d'aussi terribles épreuves que celles qui ont nécessité la convocation du dernier concile écuménique. Déjà, depuis plusieurs générations, l'Orient étoit séparé de l'Occident, et, dans l'Occident même, Rome voyoit une partie considérable de ses enfans arrachés de son sein, par l'hérésie de Luther, de Calvin, de Zuingle, tandis que les autres lui causoient les plus vives sollicitudes par le relâchement de leurs moeurs et l'affoiblissemeut de leur foi. De toutes parts on formoit des voeux pour la convocation d'un concile général. L'empereur Charles V, qui dominoit sur une si grande partie de l'Europe, le sollicita pendant plusieurs années. Enfin, après vingt ans écoulés depuis le com

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