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et dans d'autres parties de l'Europe. Les religions que les divers peuples professent avoient éprouvé à la vérité de nombreuses révolutions, sans que les fondemens de la société eussent été ébranlés; mais les circonstances ne sont plus les mêmes. A une Religion on en substituoit une nouvelle, et celle-ci, comme l'ancienne, enseignoit que l'homme tout entier ne meurt pas avec le corps, et qu'après cette vie, il en est une autre, où la vertu trouvé ses récompenses, et le crime les châtimens qui lui sont dûs. Mais aujoud'hui, que pourroit-on substituer au christianisme? On ne peut choisir qu'entre l'athéisme et le déisme. Or, en supposant que le déisme pût être mis à la portée de tous les esprits, est-il un frein suffisant au déchaînement des passions? Nous sommes autorisé à en douter. Nous avons lu un grand nombre d'ouvrages où cette doctrine se trouve enseignée, et jamais les mots Enfer ou Paradis n'y frappent nos regards. La raison de ce silence est bien claire; car si le déisme enseignoit, comme le christianisme, qu'après la mort tous les hommes sont présentés au tribunal de l'Etre Suprême, et que là ún jugement émané de la source de toute justice punit sévèrement tous les crimes qu'ils ont commis, et récompense généreusement toutes leurs bonnes actions, quelle raison pourroit séduire un lecteur imprudent, et le porter à abandonner la religion de ses pères, pour se livrer à des doctrines également sévères, qui n'auroient d'autre mérite que leur nouveauté ?

Je le demande maintenant à tout homme qui réfléchit, que deviendroit la société, si l'athéisme ou le déisme parvenoient à y dominer? Non, je ne saurois croire que ceux que nous voyons tous les jours travailler avec tant de zèle à renverser la religion de nos pères, aient bien réfléchi sur les désastres qu'entraîneroit le succès de leur entreprise. Nous donc, à qui notre propre raison et une expérience commencée les a suffisamment fait connoître, unissons nos efforts pour défendre ces vérités anciennes, également protectrices du bonheur public et particulier; pénétrons-nous bien du besoin que nous avons d'en approfondir les preuves, et de nous mettre en état de répondre à ces difficultés, qu'une imprudente philosophie s'est empressée de mettre à la portée du pauvre et du riche, du savant et de l'ignorant. C'est dans ces vues que j'ose exposer ici un plan des preuves du christianisme, qui, par la variété des matières qu'il embrasse, offrira aux collaborateurs de cet estimable journal, des sujets

Tome 2o.

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intéressans, et capables de piquer la curiosité du lecteur. Les preuves sont toutes tirées de l'Ecriture Sainte. Je m'estimerois heureux si je pouvois ainsi contribuer à en rendre la lecture plus intéressante pour les jeunes ecclésiastiques appelés à conserver parmi nous la lumière de l'Evangile,

Si nous examinons l'histoire de la prédication des apôtres, nous trouverons qu'ils ont établi les vérités qu'ils enseignoient, sur l'autorité des livres saints. Les pasteurs qui leur succédèrent dans le gouvernement de l'Eglise suivirent leur exemple: la liturgie se composoit de passages de l'Ecriture Sainte, et l'instruction religieuse se bornoit presque à l'explication de ces divins livres; de sorte que l'on peut dire que ce fut par la publication et l'explication de la Bible que le christianisme se répandit dans le monde, et que s'opéra cette grande révolution, qui, à l'idolâtrie la plus dégoûtante substitua le culte du vrai Dieu. Quel est donc ce livre merveilleux qui opéra un tel changement dans les doctrines religieuses du genre humain? il mérite sans doute toute notre attention. Je m'empresse de le lire, et d'en faire le sujet de mes méditations les plus sérieuses.

Je le trouve divisé en deux parties: la première, que l'on nomme l'Ancien Testament, est également respectée des juifs et des chrétiens : la seconde, ou le Nouveau Testament, ne se trouve que dans les mains de ces derniers.

Je lis attentivement l'Ancien Testament, et je trouve que tout s'y rapporte à deux objets principaux : il nous fait connoître les moyens dont la divine Providence s'est servie pour conserver parmi les Juifs la connoissance du vrai Dieu, 2o on y trouve presqu'à chaque page la promesse formelle de rendre un jour cette connoissance commune à tous les peuples, par le ministère d'un des enfans d'Abraham, c'està-dire par le Messie. Je passe au Nouveau Testament, et je trouve qu'il n'est autre chose que l'histoire de l'accomplissement de cette prophétie.

Cette courte analyse de l'Écriture Sainte nous montre trois prodiges dont la vérité ne sauroit être contestée, et dont l'ensemble prouve la vérité de la religion chrétienne; de sorte qu'il est vrai de dire que tant que nos livres saints subsisteront, la vérité de la religion chrétienne sera incontestablement démontrée, pour tout homme qui cherche la vérité de bonne foi.

PREMIER PRODIGE. L'univers tout entier étoit plongé dans les ténèbres de l'idolâtrie. Les peuples les plus renom

més dans les sciences et dans les arts, ceux auxquels nous devons nous-mêmes les premiers germes de nos connaissances les Chaldéens, les Egyptiens, les Phéniciens, les Grecs et les Romains prostituoient leur encens aux divinités les plus honteuses; mais la Bible nous montre un peuple inconnu dans l'histoire des sciences et des arts et uniquement occupé des travaux de son agriculture, qui, dans ce même temps, avoit de la divinité des idées infiniment plus exactes et plus élevées que tout ce que Platon, Aristote et Cicéron en ont dit. Il faut donc que ce peuple ait reçu son instruction d'une main étrangère. Eh! pourrions-nous en chercher la source hors de cette adorable Providence, qui a daigné conserver sur la terre le feu sacré de la religion, pour le rendre un jour commun à tous les hommes ? Elle les a conyaincus par leur propre expérience, de l'impuissance où ils étoient de la trouver par la force de leur raison, afin d'animer leur reconnoissance envers celui qui leur a fait un don si précieux. SECOND PRODIGE. Les Juifs occupoient dans l'Asie un territoire très-borné. Séparés des peuples voisins, par toutes leurs institutions, ils ne se distinguoient d'ailleurs par aucun de ces objets qui rendent les peuples célèbres, ils étoient haïs et méprisés de tous. Ce peuple cependant nous offre une suite de prophéties qui annoncent que le dieu des Juifs sera un jour adoré par toute la terre et qu'à la voix des envoyés de Jéhova s'écrouleront les temples d'Osiris et de Baal, de Jupiter et d'Apollon. Nos yeux sont aujourd'hui témoins de l'accomplissement de ces prophéties, et nous ne pouvons douter qu'elles ne soient antérieures à l'événement; car les Juifs, qui en sont les dépositaires, ne les auroient pas reçues des mains des chrétiens. Ces prophéties et leur accomplissement sont donc également incontestables.

TROISIÈME PRODIGE. Ce troisième prodige ne consiste pas seulement dans l'accomplissement d'une prophétie qui paroissoit choquer toutes les lois de la prévoyance humaine, mais plutôt dans la manière dont elle s'est accomplie. Les circonstances de cet événement nous ont été conservées dans les livres du Nouveau Testament, dont l'autorité est prouvée par toutes les règles de la critique la plus sévère. Quelques Juifs, moins recommandables par leur éloquence que par une bonne foi souvent mise aux plus cruelles épreuves, se partagent le monde connu, pour y substituer à une religion qui flattoit toutes les passions, une religion nouvelle qui les condamne toutes, une religion qu'on ne pouvoit em

brasser sans faire le sacrifice de sa fortune, et souvent de sa vie, et ces nouveaux orateurs triomphent de tous les obstacles: le riche et le pauvre, le savant et l'ignorant se prosternent au pied de la croix. Nous sommes encore aujourd'hui témoins de leur triomphe. Tous les monumens de l'histoire nous apprennent qu'il n'y a pas encore deux mille ans que l'univers étoit païen; nous voyons cependant aujourd'hui toutes les nations civilisées professer le christianisme, et de zélés missionnaires renoncer à toutes les douceurs de la vie, pour aller annoncer l'Évangile aux nations les plus barbares.

Tel est le plan des preuves de la religion chrétienne, qne nous fournit l'Écriture Sainte. Le développement de ces preuves donnera lieu à des recherches intéressantés sur la mythologie des Orientaux, dont il est souvent question dans nos livres saints. Ces recherches nous feront connoître la cause de ce penchant qui, dans les temps antérieurs à la captivité de Babylone, entraîna si souvent les Juifs dans l'idolâtrie. La preuve tirée des prophéties donnera lieu à plusieurs questions importantes. Enfin, la manière dont le christianisme s'est établi, l'autorité des monumens qui nous en ont conservé l'histoire, sont une source inépuisable de recherches dignes d'intéresser les ministres des autels et les lecteurs chrétiens, et qui ne peuvent que contribuer à ramener à la foi ceux qui ne connoissent la religion que par les ouvrages de quelques-uns de nos philosophes modernes.

Ꭺ.

RÉTRACTATION DE JOSEPH ABEILLON, Prêtre de la ville d'Orange.

Parmi les enfans prodigues qui rentrent tous les jours au sein de l'Eglise, on compte un prêtre de la ville d'Orange, dont la grâce a fini par toucher le cœur. Nous rapportons ici la pièce suivante, où il abjure ses égaremens, la croyant capable d'intéresser tous nos lecteurs.

« Je, soussigné, Joseph Abeillon, prêtre, né et habitant dans cette ville d'Orange, animé d'un désir sincère de revenir à Dieu, voulant réparer le scandale que j'ai donné à mes frères, et consoler l'Eglise, que j'ai tant affligée par ma conduite, en persévérant jusqu'ici dans l'erreur, déclare, en présence des témoins ci-après nommés, que je rétracte volontairement et librement tous les sermens que j'ai eu le malheur de prêter depuis la révolution, et que je me soumets

d'esprit et de cœur aux brefs de notre Saint Père le pape Pie VI, contre la constitution civile du clergé. Je gémis de. m'être laissé imposer les mains de l'évêque constitutionnel des Bouches-du-Rhône.

» Je reconnois que j'ai exercé le ministère sans pouvoirs légitimes, et que le sacerdoce est indélébile, et je déteste de tout mon cœur les fautes qui ont été la suite nécessaire de l'oubli de mon état. Je déplore surtout d'avoir mis le comble à mes égaremens par le mariage sacrilége que j'ai eu le malheur de contracter en profitant de la liberté qui fut offerte aux prêtres de violer le célibat, auquel l'Eglise les obligeoit. Enfin, je demande pardon à Dien et à mes frères du scandale qui a pu résulter de ma conduite, et je prie Mgr. l'archevêque d'Avignon de me recevoir à pénitence, et donner à cette rétractation toute la publicité qu'il jugera convenable.

Fait, lu et signé à Orange, en présence des témoins requis et soussignés: Abeillon; Millet, curé; Bonnet, Granier et Monier, vicaires; d'Aymard; Abrigeon, ancien notaire,

Lettre aux Editeurs des Tablettes du Clergé,

MESSIEURS,

Lorsque j'eus l'honneur de vous écrire pour vous annoncer que nous avions reçu la réponse du prince Alexandre Hohenlohe, je m'engageai à vous faire connoître l'effet de ses prières, qu'il avoit fixées au 25 juillet, pour notre malade. J'ai la consolation de pouvoir vous annoncer qu'elle est réellement guérie, au moins tout concourt à nous le prouver. Pendant les messes qui se disoient pour elle à Louviers, et surtout pendant la première, que je disois sur les heures, elle a ressenti de l'agitation dans la partie intérieure, au siége de son mal, qui sembloit se retirer peu à peu. Les sœurs qui étoient à ses côtés s'en sont aperçues. Elles ont craint qu'elle ne perdit connoissance; mais point du tout, elle s'est tenue à genoux tout le temps de la messe, elle qui auparavant n'y pouvoit rester, ce qu'elle a fait encore à tontes les autres. Depuis long-temps elle ne pouvoit marcher. Il y a un an elle voulut faire une demie-lieue, elle faillit en mourir ; jeudi dernier elle a fait une très-longue promenade, et vendredi, deux lieues en moins de deux heu res, sans éprouver aucune douleur ni palpitation de cœur.

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