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« d'un exagone, auquel ayant montré comme il faut faire un bastion, on «fera de même sur tous les autres angles. Soit l'angle R H L de l'exagone « sur lequel il faut faire un bastion. On divisera un des côtés HL en trois «parties égales, et chacune d'elles en deux, qui soient HF et HQde l'autre..., « qui seront les demi-gorges des bastions; et sur les points F et Q soient « élevés perpendiculairement les flancs FE, QM égaux aux demi-gorges; « d'une extrémité de flanc à l'autre soit mené EM, soit prolongé le demi« diamètre SH..., et soit fait IA égal à IE; après soit mené A E, A M qui «feront le bastion QMAEF rectangle, et prendra autant de défense de «la courtine qui se peut, laquelle on cognoitra où elle commence si on « prolonge les faces A E, A M, jusqu'à ce qu'elles rencontrent icelle « courtine en B et en K, la ligne de défense sera A C....

«On remarquera que cette méthode ne peut servir aux places de moins <«<de six bastions, parce que les flancs et les gorges demeurant de juste «grandeur, le bastion vient angle aigu. Quant aux autres parties on fera « la largeur du fossé ou contre-escarpe V X, X Z parallèle à la face du « bastion, à la largeur distante d'icelle autant que le flanc est long.......... » De Ville admet les orillons ou épaules aux flancs des bastions, mais il préfère les orillons rectangulaires aux circulaires. Il joint au plan (74) le profil de la fortification (74 bis).

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« Soit menée à plaisir, ajoute de Ville, la ligne C V, et sur icelle soit pris « CD, cinq pas, sur le point D, soit eslevée la perpendiculaire DF, égale à « CD, et soit tiré CF, qui sera la montée du rempart : du point F, soit « mené FG, de quinze pas, parallèle à C V, et sur le point G soit eslevé <«<GH d'un pas, et soit mené FH, qui sera le plan du rempart avec sa «pente vers la place. HI sera fait de quatre pieds, et G L sera de cinq pas l'époisseur du parapet, K L sera tracé verticalement, mais K doit estre « deux pas plus haussé que la ligne CV; après sera mené K N, le talus du << parapet, NY le chemin des rondes sera d'environ deux pas, et M moins « de demi pas d'epesseur dont sa hauteur M Y sera de sept ou huit pieds; « par après M P soit menée perpendiculaire sur CV, de façon qu'elle « soit de cinq pas au-dessous de 0; c'est-à-dire au-dessous du niveau de « la campagne, qui est la profondeur du fossé. PQ est le talus de la <«< muraille qui doit estre d'un pas et demi, et O sera le cordon un peu « plus haut que l'esplanade: la largeur du fossé QR aux grandes places « sera de vingt-six pas, aux autres vingt et un pas; RS soit de deux pas « et demi, le talus de la contrescarpe, sa hauteur S T cinq pas; le cor«ridor (chemin couvert) T V qui sera sur la ligne CV aura de largeur cinq « à six pas, l'esplanade (le glacis) sera haute par-dessus le corridor d'un « pas et demi V X, et laquelle s'ira perdant à quinze ou vingt pas en la « campagne.... et sera fait le profil: desquels il y en a de diverses sortes...; « les pas s'entendent de cinq pieds de roy.......... »

De Ville recommande les fausses braies en avant du rempart comme donnant beaucoup de force aux places, en ce qu'étant masquées par le profil du chemin couvert, elles retardent l'établissement des batteries de

brèche et battent le débouchement des boyaux de tranchée dans le fossé: il les fait en terre (75) et ainsi que l'indique le profil, en A.

Il en était alors de la fortification comme de toutes les autres branches de l'art de l'architecture: on se passionnait pour les formules, chaque ingé

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nieur apportait son système; et si nous avons parlé du chevalier de Ville c'est que ses méthodes sont pratiques, et résultent de l'expérience. Mais Vauban reconnut que les bastions construits par les ingénieurs qui l'avaient précédé étaient trop petits, leurs flancs trop courts et faibles, les demigorges trop étroites, les fossés mal alignés, et les chemins couverts d'une trop faible largeur, les places d'armes petites, et les ouvrages extérieurs insuffisants. C'est à lui et à M. de Coehorn que l'on dut des systèmes de fortification bien supérieurs à ceux qui les ont précédés. Toutefois, de l'aveu même de ces deux hommes célèbres, et malgré leurs efforts, l'attaque resta supérieure à la défense.

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ARCHITRAVE, s. f. Ce mot, qui désigne le premier membre de l'entablement antique, ne trouvait pas son emploi du xo au xvie siècle, puisque alors on avait abandonné la plate-bande posant sur des colonnes; celles-ci n'étant plus destinées à porter que des arcs. Si dans quelques cas particuliers, pendant le moyen âge, des plates-bandes sont posées d'une colonne à l'autre, on doit plutôt les regarder comme des linteaux que comme des architraves (VOY. LINTEAU), car l'architrave demande, pour conserver son nom, la position de la frise et de la corniche. En effet, architrave signifie proprement maitresse poutre, et dans l'entablement antique c'est elle qui porte les autres membres de l'entablement. C'est à l'époque de la Renaissance que l'on retrouve l'architrave employée avec les ordres antiques, et ses proportions sont alors, par rapport au diamètre de la colonne, très-variables (voy. ENTABLEMENT). L'architrave antique est formée d'une seule pièce d'une colonne à l'autre. Il n'y a pas d'exception à cette règle dans l'architecture grecque ; si déjà les Romains ont appareillé des architraves en claveaux, c'est une fausse application du principe de l'entablement antique. Lorsque l'on rencontre des architraves dans les ordres appartenant à l'architecture de la Renaissance, elles sont généralement, de même que pendant la bonne antiquité, formées d'un seul morceau de pierre. Ce n'est guère que vers la moitié du xvIe siècle que l'on eut l'idée d'appareiller les architraves; et plus tard encore, quand la manie de copier les formes de l'architecture antique

s'empara des architectes, sans avoir égard aux principes de la construction de cette architecture, on appareilla ensemble l'architrave et la frise, en faisant passer les coupes des claveaux à travers ces deux membres de l'entablement : c'était un grossier contre-sens qui s'est perpétué jusqu'à nos jours.

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ARDOISE, s. f. (Schiste lamelleux.) Dans les contrées où le schiste est facile à exploiter on s'en est servi de tous temps, soit pour daller les intérieurs des habitations, soit pour les couvrir, ou pour clore des champs. La ténacité de cette matière, sa résistance, la facilité avec laquelle elle se délite en lames minces, ont dû nécessairement engager les constructeurs à l'employer. On a utilisé cette matière aussi comme moellon. L'Anjou, quelques parties des Pyrénées, les Ardennes ont conservé de très-anciennes constructions bâties en schiste qui ont parfaitement résisté à l'action du temps. Mais c'est principalement pour couvrir les charpentes que les ardoises ont été employées. Il paraîtrait que dès le xre siècle, dans les contrées schisteuses, on employait l'ardoise concurremment avec la tuile creuse ou plate. Dans des constructions de cette époque nous avons retrouvé de nombreux fragments de grandes ardoises très-épaisses et mal coupées, mais n'en constituant pas moins une excellente couverture. Toutefois, tant qu'on ne trouva pas les moyens d'exploiter l'ardoise en grand, de la déliter et de la couper régulièrement, on dut préférer la tuile qui, faite avec soin, couverte d'émaux de différentes couleurs, était d'un aspect beaucoup plus riche et monumental. Les ardoises n'étaient guère employées que pour les constructions vulgaires, et comme on les emploie encore aujourd'hui dans les monts d'Or, dans la montagne Noire, et dans les Ardennes. Ce ne fut guère que vers la fin du XIIe siècle que l'ardoise devint d'un emploi général dans le nord et l'ouest de la France. Des palais, des maisons de riches bourgeois, des églises même étaient déjà couvertes en ardoises. L'adoption des combles coniques pour les tours des châteaux rendait l'emploi de l'ardoise obligatoire, car on ne pouvait convenablement couvrir un comble conique avec de la tuile, à moins de la faire fabriquer exprès et de diverses largeurs, tandis que l'ardoise, pouvant se tailler facilement, permettait de chevaucher toujours les joints de chaque rang d'une couverture conique. Lorsque les couvertures coniques étaient d'un très-petit diamètre, sur les tourelles des escaliers, par exemple, afin d'éviter les cornes saillantes que des ardoises plates n'eussent pas manqué de laisser voir sur une surface curviligne convexe, on taillait leur extrémité inférieure en forme d'écaille, et on avait le soin de les tenir très-étroites pour qu'elles pussent mieux s'appliquer sur la surface courbe (1); et comme chaque rang, en diminuant de diamètre, devait diminuer le nombre des ardoises qui le composaient, on arrêtait souvent de distance en distance le système des rangs d'écailles par un rang droit, et on repre

Les voûtes de l'ancienne cathédrale de Carcassonne (Saint-Nazaire) étaient, dans l'origine, couvertes de grandes ardoises provenant de la montagne Noire.

nait au-dessus les écailles en moindre nombre sans que l'œil fùt choqué du changement apporté dans le recouvrement régulier des joints (2); ou bien encore, lorsque par suite d'un recouvrement régulier de quelques rangs sur

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une surface conique, les ardoises devenaient trop étroites pour qu'il fût possible de continuer, on reprenait le rang suivant par des ardoises couvrant deux joints (3).

Suivant la nature du schiste, les ardoises étaient plus ou moins grandes

ou épaisses. Dans la montagne Noire, dans une partie de l'Auvergne, les schistes se délitent mal et sont remplis de filons durs qui empêchent de les tailler régulièrement aussi dans ces contrées les couvertures sont grossières; mais dans les Ardennes, sur les bords de la Moselle, et dans l'Anjou, les schistes très-purs permettent une grande régularité dans la taille de l'ardoise, et dès le xme siècle on n'a pas manqué de profiter des qualités de ces matériaux pour faire des couvertures à la fois solides, faciles à poser, peu dispendieuses et d'une apparence fort agréable. La couleur de l'ardoise de l'Anjou, son aspect métallique et son peu d'épaisseur, se mariant parfaitement avec le plomb, on continuait à employer ce métal pour garnir les poinçons, les faitages, les arétiers, les noues, les lucarnes, réservant l'ardoise pour les grandes parties plates. Mais les architectes du xin siècle avaient une sorte de répulsion pour la banalité, qui leur fit bientôt chercher les moyens d'employer l'ardoise en la faisant servir à la décoration en même temps qu'à la couverture des édifices. Ils avaient remarqué que l'ardoise obtient un reflet différent suivant qu'on présente sa surface dans un sens ou dans l'autre à la lumière du soleil; ils utilisèrent sans dépense aucune

cette propriété de l'ardoise, pour former sur leurs combles des mosaïques

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de deux tons (4). Souvent aussi ils taillèrent leurs ardoises de diverses

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manières (5), ou les posèrent de façon à rompre la monotonie des couver

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tures, soit en quinconce (6), soit en épis (7), soit ainsi que cela se pratique

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