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légendaires des vitraux de plus grandes dimensions, et les encadrements

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en fer ne pouvaient affecter des formes qui eussent gêné les peintres verriers

dans leurs compositions (voy. VITRAIL).

ARMOIRE, s. f. Est un réduit ménagé dans la muraille, clos, destiné à renfermer des objets ayant quelque valeur; ou un meuble en menuiserie, composé d'un fond, de côtés, d'un dessus et d'un dessous, fermé par des ventaux, et disposé dans les édifices ou les appartements d'une manière permanente. Nous ne nous occuperons ici que des armoires fixes, immeu

bles par destination. suivant le langage moderne, les objets mobiliers sortant de notre sujet.

Dans les plus anciennes abbayes, à côté du cloitre, était ménagé un cabinet ou un simple enfoncement dans la muraille, appelé Armarium. Armariolus, dans lequel les religieux renfermaient pendant le travail aux champs les livres dont ils se servaient journellement. A côté des autels une armoire était réservée autrefois, soit pour conserver sous clefs le saint sacrement, soit pour renfermer les objets nécessaires au service de la messe ou les trésors'. Dom Doublet, dans ses Antiquités de l'abbaye de Saint-Denis, dit qu'auprès de l'autel des saints martyrs « il y a plusieurs «choses précieuses et saintes. Premièrement au costé droit en une armoire « est gardé l'un des précieux clouds, etc.... Au costé senestre de l'autel «en une grande armoire est le sacré chef de saint Denis l'Aréopagite, apostre de France, etc. » Dans le Traité de l'exposition du saint sacrement, de J. B. Thiers, on lit ce passage: « Avant que les tabernacles « fussent devenus aussi communs qu'ils le sont présentement parmi nous, en la plupart des églises, l'eucharistie était renfermée dans des armoires « à côté des autels, dans des piliers, ou derrière les autels. Il se trouve « encore aujourd'hui quantité de ces armoires dont on se sert en bien des « lieux pour conserver les saintes huiles, ainsi que l'ordonne le concile provincial d'Aquilée en 1596 . J. Baptiste de Constance, archevêque de «Cozence en Calabre, qui vivait sur la fin du dernier siècle (XVIIe), témoigne ་ que de son temps il n'y en avait plus aucune dans les églises de son archevèché La coutume, dit-il 3, qu'on avoit de conserver le très-saint « sacrement dans des armoires bâties dans la muraille à côté de l'autel, « est déjà perdue partout ce diocèse, encore qu'elles fussent ornées par « le dehors d'images et peintures d'or et d'azur, selon l'ancien usage non a plus approuvé par la sainte Eglise. ains d'icelle saintement retranché « par plusieurs raisons *. »

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Nous donnons ici (1) une armoire de ce genre ménagée dans les arcatures des soubassements des chapelles du choeur de l'église abbatiale de Vézelay (commencement du XIe siècle). Les ventaux de ces armoires,

1 Armariolum, tabernaculum in quo Christi corpus asservatur. Statuta ecclesiæ Leodiensis ann. 1287, apud Martenium, tom. 4, Anecdotorum col. 841: Corpus Domini in honesto loco sub altari vel in armariolo sub clave sollicite custodiatur.

Armariolus, parvum armarium. Bern. Ordo Cluniac., part. I, cap. 25: Factus est quidam armariolus ante faciem majoris altaris........ in quo nihil aliud reconditur præter illa ustensilia, quæ necessaria sunt ad solemnia dumtaxat, in conventu agendarum, id est, duo calices aurei, etc. (Du Cange.)

Rubric. 16 In dictis fenestellis bene munitis serventur olea sacra in vasculis argenteis sub sera firma, et clavi.

3 Traduct. franç. de ses Avertissements aux recteurs, cures, prétres et vicaires. Bordeaux, 1613; Lyon, 1644.

↳ Traité de l'exposition du saint sacrement, par J. B. Thiers, Dr en théol, t. fer, p. 38 et 39. Avignon, 1777.

enlevés aujourd'hui, étaient ornés de ferrures dorées et de peintures.

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Voici (2) une armoire copiée sur un des bas-reliefs des soubassements du portail de la cathédrale de Reims, qui peut donner une idée de ces meubles fixes placés à côté des autels.

Les précieuses reliques de la Sainte-Chapelle du Palais à Paris étaient renfermées dans une armoire posée sur une crédence à jour, et cette crédence était elle-même montée sur la voûte de l'édicule construit derrière le maître-autel. Cette armoire s'appelait la grande châsse. « C'est, dit « Jérôme Morand, une grande arche de bronze doré et ornée de quelques «figures sur le devant; elle est élevée sur une voûte gothique sise derrière « le maître-autel, au rond-point de l'église, et est fermée avec dix clefs de << serrures différentes, dont six ferment les deux portes extérieures, et les « quatre autres un treillis intérieur à deux battants.... » (voy. CHASSE).

Il existe encore dans l'ancienne église abbatiale de Souvigny une grande armoire de pierre du commencement du xve siècle, qui est fort riche et servait à renfermer des reliques; elle est placée dans le transsept du côté sud. Les volets sont en bois et décorés de peintures; nous la donnons ici(3), c'est un des rares exemples de ces meubles à demeure si communs autrefois dans nos églises, et partout détruits, d'abord par les chapitres, moines ou curés du siècle dernier, puis par la révolution.

1 Hist. de la Sainte-Chapelle du Palais, par S. Jérôme Morand. Paris, 1790.

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Dans les habitations privées, dans les salles et tours des châteaux, on

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retrouve fréquemment des armoires pratiquées dans l'épaisseur des murs.

Nous reproduisons (4) le figuré de l'une de celles qui existent encore dans la grosse tour carrée de Montbard, dont la construction remonte au XIe siè

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cle. Ces armoires étaient destinées à conserver des vivres; quelquefois elles sont ventilées, divisées par des tablettes de pierre ou de bois. On remarquera avec quel soin les constructeurs ont laissé des saillies à la pierre aux points où les gonds prennent leurs scellements, et où le verrou vient s'engager (Voy. GACHE, GOND, VERROU).

ARMOIRIE, s. f. Lorsque les armées occidentales se précipitèrent en Orient, à la conquête du saint sépulcre, leur réunion formait un tel mélange de populations différentes par les habitudes et le langage, qu'il fallut bien adopter certains signes pour se faire reconnaître des siens lorsqu'on en venait aux prises avec l'ennemi. Les rois, connétables, capitaines et même les simples chevaliers qui avaient quelques hommes sous leur conduite, afin de pouvoir être distingués dans la mêlée au milieu d'alliés et d'ennemis dont le costume était à peu près uniforme, firent peindre sur leurs écus des signes de couleurs tranchées, de manière à être aperçus de loin. Aussi les armoiries les plus anciennes sont-elles les plus simples. Dès le xre siècle déjà l'usage des tournois était fort répandu en Allemagne, et les combattants adoptaient des couleurs, des emblèmes, qu'ils portaient tant que duraient les joûtes; toutefois, à cette époque, les nobles joùteurs semblent changer de devises ou de signes et de couleurs à chaque tournoi. Mais lors

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