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Henri IV du nom, dernier comte de Bar (1), qui lui succéda à sa mort.

Henri de Bar, mari d'Iolande de Flandre, dont nous allons parler, mourut à Paris, en 1344, la veille de Noël (2), peu d'années après son mariage. C'est à lui qu'avaient été dévolus, à son tour, des domaines de la Puisaye déjà énumérés, et dont il fut le premier véritable seigneur (3).

A propos de ce fait, nous devons faire remarquer une erreur de certains auteurs, particulièrement de M. Chaillou des Barres. Dans son article sur Saint-Fargeau, inséré dans l'Annuaire statistique du département de l'Yonne de l'année 1839, après avoir parlé brièvement de Edouard Ier, qui ne

qu'elle était aussi fille de Robert II, duc de Bourgogne, comme Marie de Bourgogne, la mère du comte Henri IV.

(1) Et non duc comme on l'a dit, car cette dignité ne fut conférée à son fils Robert qu'après sa mort. Cependant il est certain qu'on avait qualifié ainsi parfois les gouvernants du Barrois. Ceci eut lieu surtout de 958 jusqu'en 1030 et un peu au-delà; après ce temps ils reprirent, jusqu'à 1353, le titre de comte : Cuens de Bar; mais la ville conserva le nom ancien de Bar-le-Duc. Le comte se disait comes Barri-Ducis, et particulièrement au XIe siècle. Voir le sceau de Jean de Bar, fils de Thibaut II, année 1293, figuré ci-contre, au frontispice (1re planche).

(2) M. P. Bonamy dit à tort qu'il mourut au mois de septembre de cette année. (Cet historiographe du milieu du XVIIIe siècle, est à consulter pour ce qui regarde J. Cœur, cité plus loin). M. Déy dit que le comte Henri IV mourut avant 1353; ceci est un peu vague. (3) C'est à la demande du comte Henri IV que la terre de Puisaye fut tout entière de la dépendance du bailliage de Sens. Philippe de Valois l'ordonna ainsi en 1344, et le vingt-deux septembre de cette année, ce roi accorda à ce comte, son neveu, le titre de seigneur de Puisaye, pour lui et ses successeurs, comtes de Bar. Ces lettres furent données au château de Raiz. Ce fut peu de mois avant la mort du comte de Bar, Henri.

Sc. hist.

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serait tout au plus que le quatorzième possesseur de la Puisaye, et sans parler ni de Henri III et de Jean, ni de Henri IV de Bar, il arrive immédiatement au dix-neuvième seigneur, selon lui, et le nomme Guillaume de Bar (1).

Nous n'avons pu comprendre comment il put y avoir un vrai seigneur de Puisaye de ce nom, entre 1344 et 1356, comme successeur immédiat, dans ce pays, des comtes de Bar, pendant que les enfants de Henri IV étaient sous la tutelle de leur mère. Notre étonnement a doublé en voyant le même auteur avancer que ce Guillaume succéda à Robert de Bar, époux de Marie de France.

Le Robert dont il s'agit et qui, en effet, fut plus tard seigneur de Puisaye, comme fils et successeur du comte Henri IV, n'eut qu'un frère, son aîné, qui fut Edouard II, et qui mourut en 1352, étant encore mineur.

Malgré cette dissidence, nous dirons qu'il est constaté qu'Iolande, comtesse de Bar, petite-fille de Robert III, dit de Béthune, comte de Flandre et de Nevers, et qui fut quelques années comte d'Auxerre, garda assez longtemps la tutelle de ses enfants, et particulièrement de son cadet Robert, resté seul héritier du comte son père; après la mort du jeune Edouard II, survenue en 1351-52. Il obtint bientôt le titre de duc par dispense d'âge (2), et il épousa, en 1364,

(1) Tué à la bataille de Poitiers en 1356, selon cet auteur. (2) Mil trois cens cinquante-trois,

« Vint de Behaigne (Bohëme) à Metz un Roy (a)

«En séjournant dans son repairt

« Fit duc le comte de Bar (b). » (Dom Calmet).

(a) Charles de Luxembourg, roi des Romains et empereur. La partie du Barrois, au-delà de la Meuse, dépendait de l'Allemagne.

(b) Cependant la ville de Bar, sur Ornain, dans la Meuse, fut nommée Bar-le-Duc: bien avant ce temps, ainsi que le prouvent les sceaux antérieurs et ceux du XIIe siècle, 8. Comit. Barri Ducis. Voir ces scels à la planche II.

Marie, deuxième fille du roi Jean-le-Bon, petite-fille de Philippe de Valois et sœur de Charles V.

A la mort de Henri IV de Bar, son père, Robert n'avait pas encore trois ans. Par conséquent, lorsqu'il devint héritier de tous les domaines de celui-ci, il ne put les administrer d'abord par lui-même. Aussi sa mère, Iolande, géra-t-elle ses biens comme régente en même temps qu'elle les gouvernait par ses droits de dame douairière (1). Elle fit même alors frapper des monnaies en son nom (2). Iolande était

(1) Yolande ou Iolant de Flandre, comtesse de Bar, dame de Cassel et de Puisaye, avait son écusson soit écartelé, soit mi-parti de Bar ci-dessus donné (à cause de Henri IV de Bar son premier mari): d'or au lion de Flandres de sable, armé et lampassé de gueules, avec bordure engrelée et componnée d'or et de gueules, comme armes de Robert de Flandres, son père, formant la branche cadette (voir ces scels à la planche II). Sur quelques-uns de ces scels et sur leurs contre-scels, on voit Yolande portant aussi ces deux espèces d'armoiries, soit jointes ensemble, soit séparées en deux écussons distincts. Parfois l'écu de Bar y est remplacé par celui de son deuxième mari dès 1352, Philippe de Longueville, comte de Valois, fils de Philippe III, roi de Navarre, (voir la figure 2 bis de la planche II (Navarre et de Longueville: semé de France, au bâton componné d'hermines et de gueules mis en bande (P. Anselme). Après la mort de celui-ci, survenue en 1363, Iolande adopta un nouveau scel qui fut aux armes de Bar, comme antérieurement.

Quant à l'échiquier or et azur de Dreux, à la bordure de gueules au franc quartier d'hermines, c'est là le blason des aïeux maternels d'Iolande de Flandres.

(2) Ces monnaies furent frappées à Saint-Mihiel, où, depuis lors, la plupart des monnaies des ducs du Bar furent fabriquées : moneta Sci (Sancti-) Michaelis. Voir aussi au frontispice des specimens de monnaies (gros, moutons, haulmes, plaques, etc.) du duc Robert.

habile dans l'art de gouverner, hardie et entreprenante. Cette princesse administra, par les mêmes motifs, les domaines de la Puisaye (1), mais seulement, et en partie, jusque vers l'année 1381 (2). Plus tard, on ne trouve plus de trace, aux archives, de sa gérance seigneuriale dans cette contrée, dont le duc Robert s'occupa à son tour, en preux homme et discret, ainsi que le dit Monstrelet.'

Nous allons, à présent, citer les quelques actes d'Iolande sage de 1370 à 1381.

En faisant l'énumération sommaire des pièces qui concernent la Puisaye et Saint-Fargeau, des cartulaires que nous venons de citer, nous nous proposons, d'abord, de nous offrir de nouveau à la Société savante d'Auxerre, pour lui procurer, lors de notre prochain voyage à Lille, copie in extenso de quelques-uns de ces documents qui pourraient lui convenir; et, ensuite, d'ajouter, pour l'histoire locale, un petit nombre de notes qui concernent soit ces domaines seigneuriaux et leurs vassaux, soit les droits féodaux et peut-être les mœurs et habitudes de l'époque. Ces choses sont d'autant plus intéressantes pour nous, qu'une partie de l'ancienne Puisaye, surtout les cantons de Saint-Fargeau, de Bléneau, de Toucy et celui de Saint-Sauveur font maintenant partie du département de l'Yonne.

Voici ce que contient sur cette question de localité le registre cartulaire B. 1574, (in-folio, papier, 156 pages), de

(1) Dom Calmet.

(2) 1380. Mai. Charles V, roi de France, accorde à Iolande dame de Cassel, une somme pour l'aider à entretenir et fortifier ses châteaux sis au Perche et en Puisoie (sic). B. 980. (Carton). Archives du Nord.

la série des cours et juridictions de la Chambre des Comptes de Lille (1):

— Nomination faite par Iolande de Flandre, de Jean de Maigny au poste de châtelain de Saint-Fargeau;

Nomination de Martin des Tourbes aux fonctions de gouverneur de la maladrerie de Saint-Fargeau ;

- Nomination aussi, par la comtesse Iolande, de Henri Beliart, au poste de sergent général des bois et forêts de la prévôté de Mézilles, et de Jeannet Sarrazin, et ultérieurement de Guillemin Garnier, au poste de sergent et forestier de Saint-Fargeau.

Enfin nomination de Louis Mabilez au poste de sergent général de la terre de Puisaye;

- Permission à Giles de Cloies, bailly de Puisaye, de faire autant de feux qu'il lui plaira dans la grosse forge qu'il possède à Saint-Fargeau;

-Permission pour mettre en vente ce qui reste de vins, du château de Porcien, dont Jean de Maigny, châtelain de SaintFargeau, a déjà vendu une partie;

- Remise par Iolande de Flandre à Perrin le courtier, de l'amende qu'il pourrait encourir dans un procès à lui intenté par le procureur de Puisaye, pour cause de prélèvement que ledit Perrin avait opéré, à son profit, sur le produit des tailles, auxquelles il avait assujetti les habitants de Porreuse lorsqu'il était capitaine de ce château (2).

(1) Il est à remarquer que ces actes d'Iolande sont postérieurs à 1363, année où mourut son second mari, Philippe, comte de Longueville, fils cadet du roi de Navarre précité. Voir à la fin preuves, page 77.

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(2) C'est sans doute la commune de Perreuse ou Piereuse

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