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paquets se montrent le plus ordinairement aux extrémités des bourgeons ou pousses de l'année. Si l'on défait l'un d'eux on trouve au centre une petite chenille d'un vert-noirâtre, très vive, qui se remue, avance, recule, cherche à s'échapper en se laissant tomber, mais en se suspendant à un fil de soie tiré de sa filière, qui la soutient à une certaine hauteur. Elle témoigne par là que le grand air et la lumière l'incommodent et nous fait comprendre les motifs qui la portent à réunir plusieurs feuilles en les entourant de quelques fils; c'est pour se créer une demeure où elle est à l'abri de l'air, de la lumière, de la pluie, du vent, etc., et où elle trouve autour d'elle des feuilles tendres et fraîches pour sa nourriture. Renfermée dans son logement elle ronge la feuille la plus intérieure, la plus à la portée de sa dent, et grandit sans trouble jusqu'à son entier développement. Lorsqu'elle est parvenue à toute sa taille, elle tapisse l'intérieure de son habitation d'une fine toile de soie blanche dans laquelle elle se change en chrysalide et ensuite en papillon qui sort de son berceau et s'envole de très bonne heure, car on le voit voltiger dès le 15 mai. L'histoire de cette chenille est, à très peu de chose près, celle de toutes les Tordeuses ou Plieuses de feuilles.

Elle préfère les feuilles les plus tendres, celles qui viennent de se développer à l'extrémité des bourgeons. Elle ronge aussi l'extrémité du bourgeon même qui est entièrement herbacé et s'introduit dans l'intérieur de cette jeune pousse dont elle mange toute la substance verte et molle, abondamment imbibée de sève; mais elle n'y pénètre pas très profondément.

Elle arrête ainsi la croissance du bourgeon en longueur; ce qui fait développer de nouvelles pousses à l'aisselle des feuilles inférieures.

Cette chenille est petite, brune, ou d'un vert-noirâtre en dessus, et blanchâtre en dessous; la tête est brune; le premier segment du corps est noir cn dessus; les autres sont parsemés de points verruqueux pilifères, placés régulièrement sur chaque segment et rangés sur deux lignes transversales; elle est pourvue de seize pattes; la chrysalide est noire, de forme ové-conique; le dos des

segments de l'abdomen porte des spinules rangées sur deux lignes transversales; celles de la deuxième ligne sont excessivement courtes; ce sont plutôt des points granuleux saillants que des épines; la queue se termine par une épine crochue.

Lorsque la chrysalide doit se transformer en papillon, elle dégage l'épine de sa queue de la toile de soie qui lui sert de lit; elle donne un mouvement ondulatoire à son abdomen et se pousse en avant jusqu'à ce que son corselet soit hors du paquet de feuilles. Alors le papillon sort de la peau de la chrysalide et prend son essor lorsque ses ailes se sont étendues et affermies.

Il fait partie de la tribu des Tordeuses comme les précédents, mais il entre dans le genre Aspidia. Son nom entomologique est Aspidia cynosbana, et son nom vulgaire Tordeuse de l'églantier ou Tordeuse du rosier.

50. Aspidia cynosbana, Dup. Longueur, 10 millim. (ailes pliées). La tête, les antennes et le corselet sont noirâtres; les antennes sont simples, filiformes; les palpes sont d'un gris-jaunâtre, ayant leur deuxième article large, garni d'écailles et le troisième petit et nu; les ailes sont élargies à la base, arquées à la côte; le tiers antérieur des supérieures est noirâtre, nuancé de gris; les deux tiers postérieurs sont blanchâtres, nuancés de gris et de fauve, avec quelques points noirs et fauves surtout à l'angle du sommet; le dessous est gris; les ailes inférieures sont grisâtres; le dessous du corps et les pattes sont d'un blanc-jaunâtre; le dessus du premier est noirâtre.

On fait la chasse à cette chenille en l'écrasant dans les paquets de feuilles qu'elle a liées et dans l'extrémité des bourgeons où elle s'est introduite.

Elle a pour ennemi naturel un Ichneumonien du genre Pimpla, dont la femelle a l'adresse de pondre ses œufs un à un, dans le corps de différentes chenilles de cette espèce. La larve sortie de l'œuf suce ou ronge l'intérieur de la chenille et la fait périr, après quoi elle se change en chrysalide, puis ensuite en insecte parfait dans le paquet de feuilles qui a servi de demeure à la chenille, et

prend son essor vers le 28 juin. Ce parasite est le Pimpla scanica.

Pimpla scanica, Grav. Longueur, 9 millim. Il est noir; les antennes sont filiformes, de la longueur du corps, noires en dessus, jaunâtres en dessous vers la base et brunissant à l'extrémité, avec les incisions des articles noires; la tête et le thorax sont noirs, un peu pubescents; l'abdomen est subsessile, noir, ponctué, ayant ses segments bordés d'un liseré fauve s'étendant sur les côtés, avec unc légère impression transversale sur chacun d'eux ; il est fauve en dessous; les hanches sont noires, et les pattes fauves; les antérieures sont un peu jaunâtres avec les tibias légèrement bruns à l'extérieur, et un anneau blanc peu marqué; les intermédiaires ont les tibias bruns à l'extérieur et un anneau blanc à la base et les tarses annelées de blane et de noirâtre; les postérieurs ont les tibias noirs, annelés de blanc à la base et les tarses fortement annelés de blanc et de noir; les ailes sont hyalines avec les nervures noires et le stigma noirâtre au milieu, blanc aux extrémités; l'aréole des antérieures est quadrangulaire et la tarière a le tiers de la longueur de l'abdomen.

Le måle est plus svelte, ses antennes sont relativement plus longues, testacées en dessous, avec les incisions des articles noires; L'abdomen est noir en dessous, et n'est pas bordé de fauve sur les côtés.

51.

L'Yponomeute du Fusain. (YPONOMEUTA EVONYMELLA, Dup.)

Le Fusain (Evonymus europaeus) est fort exposé aux atteintes d'une petite chenille qui se nourrit de ses feuilles et qui produit beaucoup de désordre sur l'arbuste. Cette chenille vit en société assez nombreuse, et tous les individus se tiennent rassemblés les uns à côté des autres dans une sorte de nid de soie blanche filé en commun. Cette toile renferme les feuilles qu'elles veulent manger

et lorsqu'elles les ont dévorées, elles étendent leur nid et enveloppent de nouvelles feuilles pour leur nouveau repas. Elles continuent à s'étendre et à envelopper de toile de soie presque tous les rameaux de l'arbuste. En agissant ainsi, elles se mettent à couvert, préservent les feuilles de la pluie et de la rosée, et se ménagent une nourriture salutaire. Elles ne sortent pas de leur habitation et He mangent que pendant la nuit. On les trouve arrivées à toute leur taille à la fin de mai, et c'est à cette époque que l'on voit les branches du Fusain enveloppées de toiles d'araignées, toutes leurs feuilles rongées et présentant un aspect dégoûtant.

Cette chenille, parvenue à toute sa taille vers le 24 juin, a 15 millim. de longueur; elle est cylindrique, d'un blanc-jaunâtre, avec la tête d'un noir-luisant; le premier segment est marqué de deux grandes taches noires à peu près carrées qui en couvrent le dessus; les autres segments portent chacun deux taches rondes formant ensemble deux lignes longitudinales, une de chaque côté du vaisseau dorsal; il y a en outre deux petits points noirs derrière chaque tache; le dernier segment est marqué d'une tache noire dorsale et deux latérales; elle est pourvue de scize pattes, six écailleuses noires, et les autres de la couleur du corps, avec une tache noirâtre; tous les points et toutes les taches sont surmontés d'un poil.

Ces chenilles, n'ayant plus à croître, se suspendent dans leur nid par les pattes de derrière, ayant la tête en bas, et chacune d'elles se renferme dans un cocon ovale, allongé, de soie blanche. Tous ces cocons sont placés côte à côte et se touchent. Elles ne tardent guère à se changer en chrysalides, et ensuite en insectes parfaits, qui sortent du nid vers le 10 juillet pour prendre leur essor et s'accoupler.

Ce petit Lépidoptère est de la famille des Nocturnes, de la tribu des Yponomeutides et du genre Yponomeuta. Son nom entomologique est Yponomeuta evonymella, et son nom vulgaire Yponomeute du Fusain, Teigne du Fusain.

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(ailes pliées). Elle est d'un blanc-de-lait; les antennes, les palpes sont blancs; les premières sont filiformes; les seconds peu arqués, d'égale grosseur dans toute leur étendue, ayant leur dernier article aussi long que les précédents; la tête est blanche et les yeux noirs; la trompe est très courte; le corselet est blanc, marqué de points noirs; l'abdomen est blanc, cylindrique; les ailes supérieures, roulées sur le corps, sont blanches et portent trois lignes longitudinales de points noirs, quelquefois quatre lignes; les inférieures sont noirâtres en dessus, avec la frange grise; le dessous des quatres ailes est noirâtre.

Les chenilles de ce Lépidoptère sont la proie de plusieurs parasites qui en font périr un grand nombre. Le premier que j'aie a signaler est un Ichneumonien du genre Campoplex, qui pond un œuf dans le corps de chacune de celles qu'il atteint avec sa tarière. La larve sortie de cet œuf ronge intérieurement la chenille et ne lui donne la mort qu'après avoir filé son cocon. Le parasite sort de ce cocon vers le 25 juin. Il me parait se rapporter à l'espèce appelée Campoplex albidus.

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Campoplex albidus? Grav. Måle. Longueur, 7 millim. Les antennes sont filiformes, noires et atteignent le milieu de l'abdomen; la tête est noire, et les palpes fauves; le corselet est noir ainsi que l'abdomen; celui-ci est pédiculé, peu ou point comprimé et va en grossissant de la base à l'extrémité, qui est arrondie; le dessous des deuxième, troisième et quatrième segments est blanchâtre; les hanches et les pattes antérieures et moyennes sont fauves; les hanches postérieures sont noires; les cuisses sont fauves, et les tibias, noirs à la base et à l'extrémité, sont fauves au milieu; les premier, deuxième, troisième articles des tarses postérieurs sont blanchâtres à la base, noirs à l'extrémité, ainsi que les quatrième et cinquième articles; les ailes sont hyalines, elles n'atteignent pas l'extrémité de l'abdomen; leurs nervures sont noires; l'aréole est petite, triangulaire et pétiolée.

Le deuxième parasite de l'Yponomeuta evonymella est un très

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