Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[blocks in formation]

DE LA

SOCIÉTÉ DES SCIENCES

HISTORIQUES ET NATURELLES DE L'YONNE.

Année 1869.

III.

COMPTES-RENDUS DES SÉANCES.

Janvier, Février, Mars.

SÉANCE DU 40 JANVIER 1869.

PRÉSIDENCE DE M. CHALLE.

Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et adopté.

Correspondance. M. le président donne lecture d'une lettre de notre compatriote, M. Falconnier, par laquelle cet artiste adresse des remerciements pour l'accueil honorable fait à ses œuvres ét la place accordée, dans la cour de la mairie, à la statue qu'il a envoyée.

Sur la proposition qui en est faite, la Société, voulant s'associer aux remerciements qui ont été adressés déjà par M. le maire, au nom de la ville d'Auxerre, charge M. le président d'exprimer de nouveau à M. Falconnier tous ses remerciements pour son envoi désintéressé, toutes ses sympathies pour l'artiste qui s'est associé si généreusement à l'œuvre de la création d'un musée de peinture et sculpture à

Auxerre.

Nomination d'un correspondant. M. le président, sur la demande de plusieurs membres, propose à l'assemblée de conférer à M. Falconnier le titre de membre correspondant; la Société accueille cette proposition et décide qu'il y a lieu de donner immédiatement ce titre à notre honorable compatriote. En conséquence, l'assemblée, dérogeant pour cette fois seulement au règlement, procède immédiatement à l'élection de M. Falconnier, qui est proclamé membre correspondant à l'unanimité des membres présents.

M. le président énumère ensuite les publications diverses parvenues au bureau depuis la dernière réunion.

Communications. M. Chérest, conservateur du musée, entretient l'assemblée du musée de peinture et de sculpture, dont l'installation fait des progrès tous les jours, et il invite les membres de l'assemblée à visiter la galerie non encore ouverte au public.

- Une discussion s'engage ensuite à l'occasion de plusieurs questions soulevées tout dernièrement dans un journal. Jean Cousin, l'illustre artiste du xvie siècle, que la ville de Sens revendique à juste titre, a-t-il été sculpteur? Existe-t-il un portrait authentique qui puisse nous révéler les traits de l'artiste? question importante à résoudre si on veut un jour élever un monument à sa mémoire! Enfin, a-t-on des données suffisantes pour établir l'époque réelle de sa mort?

M. Challe avait écrit à ce sujet à M. Deligand, membre de la Société et maire de la ville de Sens, lequel s'est déjà beaucoup occupé de la biographie de Jean Cousin et de l'œuvre du peintre sénonais. M. Deligand a envoyé en communication les photographies de plusieurs tableaux peints par Jean Cousin, ainsi que la reproduction d'un portrait qui serait celui de l'artiste. Mais l'auteur de la lettre n'a pu recueillir, sur l'origine de ce portrait, que des renseignements incomplets, et cette reproduction semble faite d'après le dessin de Le Clère, gravé par Petit, dessin placé en tête d'une des éditions nombreuses de l'Art du dessin démontré d'une manière claire et précise, par Jean Cousin, peintre françois.

Quant à la mort de Jean Cousin, il est fait observer qu'il serait facile sans doute de la préciser, si quelqu'un voulait prendre la peine de compulser les registres de l'ancien Chapitre de Sens, qui se trouvent au dépôt des archives départementales. M. Chérest se rappelle avoir lu sur l'un de ces registres la mention d'une somme payée pour un service religieux commémoratif de Jean Cousin et de son beau-frère. Avec un peu de patience, on viendrait facilement à bout de trancher une question qui intéresse la biographie de l'illustre Sénonais.

-M. Cotteau prend la parole ensuite et annonce qu'il a l'intention de publier dans le Bulletin de la Société une petite revue annuelle des faits constatés pendant l'année, et intéressant spécialement la géologie du département. Beaucoup de faits nouveaux échappent, malgré leur intérêt, parce qu'ils ne sont point enregistrés immédiatement ou qu'ils n'ont pas leur place assignée dans les notices des auteurs, ou bien encore parce que, isolés, ils ont trop peu d'importance. M. Cotteau annonce à ce propos qu'on à découvert dans les

couches bitumineuses de Vassy un débris d'Icthyosaure fort important, car jusqu'ici il en a été trouvé très peu dans les terrains qui, dans le département, représentent le lias. Tout le monde a entendu parler de cet étrange animal, intermédiaire entre la classe des reptiles et celle des poissons, et qui était doué d'un organe visuel considérable, si l'on en juge par la portion de tête communiquée par M. Moreau, notre collègue d'Avallon, et présentée à la Société. C'est un œil fossile gigantesque, encore entouré de 14 plaques osseuses très bien conservées et faisant supposer un animal de cinq mètres de longueur. La présence de l'Ichtyosaure dans les schistes de Vassy, ainsi que la constatation de plu sieurs espèces de Nautiles et d'Ammonites dans les mêmes terrains, prouvent que les eaux qui baignaient ces contrées à cette époque reculée étaient très profondes.

M. Cotteau s'est procuré encore un échantillon du Ptyco, lepis bollensis, poisson très rarement rencontré et qui se trouvait à l'état fossile et parfaitement conservé dans les schistes bitumineux de Sainte-Colombe.

Enfin, M, Cotteau annonce la découverte récente, dans les calcaires de Tonnerre, d'une Encrine complète. Les Encrines, animaux singuliers et tout à fait rudimentaires, qu'on a surnommé les Lys de la mer, appartiennent à la famille des Echinodermes; ils se fixaient par le pied aux roches garnis sant les côtes, ainsi que le prouve une huître encore attachée à l'Encrine, et on peut conclure de l'échantillon observé que les terrains de sédiment qui composent les couches du calcaire tonnerrois se sont formés très lentement, car l'Encrine observée était encore en place, droite et dressée, et cependant elle était empâtée dans une couche ou roche calcaire n'ayant pas moins de 15 mètres de hauteur.

« ZurückWeiter »