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Sa conduite en

cheurs.

reprit aussitôt son clergé et son peuple, par une lettre qu'il leur écrivit. Enfin sa compassion pour les misérables alla jusqu'à lui faire rompre les vaisseaux sacrés et les faire fondre, pour en assister les pauvres et les captifs.

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22. Suivant exactement les règles que saint vers les pé- Paul prescrivait à Timothée, il reprenait publiquement ceux dont les crimes étaient publics, afin de donner de la crainte aux autres. Il y avait néanmoins certains vices qu'il ne combattait que comme en riant, quoiqu'ils fussent publics, dans la crainte de porter les pécheurs à la colère et de passer pour un novateur. Telles étaient les observations superstitieuses des jours, qui, quoique condamnees par saint Paul, étaient si communes en Afrique, qu'on les pratiquait ouvertement et sans aucun scrupule. Quant aux péchés secrets, lorsqu'ils étaient considérables, comme les homicides, ou les adultères, il avertissait en secret ceux qui en étaient coupables, et ne négligeait rien pour leur persuader d'en faire pénitence. Quelquefois il refusait de manger avec certains chrétiens d'une vie déréglée, afin de leur faire confusion et de les engager par là à rentrer dans leur devoir : et au contraire, il mangeait souvent avec des païens et des impies, en les recevant à sa table, plutôt qu'avec les mauvais catholiques, se formant en cela au précepte de saint Paul. Il employait l'excommunication envers les pécheurs qui le méritaient, autant que la paix de l'Église le pouvait souffrir, et qu'il jugeait cette censure utile pour leur salut. Mais il n'osait en user de même à l'égard de ceux qui étaient sujets à l'ivrognerie, quoiqu'ils le méritassent, parce que n'étant pas persuadé de la grandeur de leurs fautes, ce châtiment aurait peut-être contribué à les rendre pires. Il était plus sévère envers les maris qui ne gardaient pas la foi conjugale, et avertissait ceux qui savaient que leurs désordres lui étaient connus, de s'abstenir de la communion, de peur que s'ils s'y présentaient, il ne les fit chasser de l'autel. Quelques personnes ayant violé un serment qu'ils avaient fait sur les Évangiles, s'étaient réfugiées dans l'église pour éviter la peine

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de leur parjure: le magistrat, nommé Classicien, vint à l'église trouver l'évêque du lieu, nommé Auxilius, pour le prier de ne point protéger ces personnes; Auxilius prétendant apparemment que Classicien avait violé l'asile de l'église, l'excommunia avec toute sa famille. Classicien s'en plaignit à saint Augustin, qui en écrivit à Auxilius' pour savoir de lui s'il avait quelques raisons pour montrer qu'il fût permis d'anathématiser une maison tout entière, pour la faute de quelque particulier; il ajoutait que s'il n'en avait point, il avait eu tort d'excommunier Classicien avec toute sa famille. Il le priait de se réconcilier avec ce magistrat, et de biffer le procès-verbal qu'il avait fait contre lui. « Et ne croyez pas, ajoute-t-il, que, dès là qu'on est évêque, on soit incapable d'être surpris par aucun mouvement de colère injuste. Songeons, au contraire, que tant qu'on est homme, on est exposé de toutes parts à la tentation et au péril de se perdre. » Il avait pour maxime, et il pouvait l'avoir apprise de saint Ambroise 10, qu'un homme consacré au service de Dieu ne doit point se mêler de faire des mariages, de peur que les mariés, venant à se quereller, ne maudissent celui qui leur avait procuré un engagement où ils se trouvaient malheureux; ni appuyer de ses recommandations ceux qui veulent entrer dans les offices de la cour, de crainte que s'ils ne réussissent pas, on ne jette la faute sur celui qui les a produits; et également qu'il doit s'abstenir d'aller manger chez personne dans le lieu de sa demeure, parce que l'occasion s'en présentant souvent, il se mettait en danger de s'accoutumer à passer les bornes de la tempérance. Si, toutefois, les deux parties priaient un évêque de se trouver à leurs noces, saint Augustin était d'avis que l'évêque devait y aller, pour confirmer et pour bénir les promesses et l'accord qu'elles faisaient mutuellement. Il ne recevait à la communion ceux qui faisaient profession de l'astrologie judiciaire, qu'après les avoir obligés à la pénitence publique, qu'il ne leur accordait même qu'après beaucoup de demandes et de délais. « Il est bon que vous sachiez, dit il " à son peuple, en parlant d'un homme qui avait exercé cette profes

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Ses travaux contre

de l'Eglise

et pour l'Eglise.

sion, qu'il y a longtemps qu'il frappe à la porte de l'église, et qu'il y est venu chercher le remède à ses maux dès devant Pâques. Mais comme l'art dont il faisait profession le rendait un peu suspect de mensonge et de tromperie, nous avons cru qu'il était bon de différer à le recevoir, dans la crainte qu'il ne nous tentât. Mais enfin nous l'avons reçu, de peur qu'il ne fût plus dangereusement tenté lui-même. Priez donc Jésus-Christ pour lui. Offrez à son intention les prières que vous allez faire aujourd'hui au Seigneur notre Dieu car nous savons et nous nous tenons assurés que vos prières effaceront toutes ses impiétés. >>

23. Ce fut par le ministère de saint Aules ennemis gustin que les païens habitant la ville de Madaure 1 se convertirent à la religion chrétienne, et que Longinien, qui était également païenet, selon toute apparence, pontife du paganisme, reconnut qu'il fallait adorer le seul Dieu qui est notre souverain bien et le créateur incompréhensible de toutes choses; le saint évêque travailla aussi avec succès contre les tertullianistes qui se trouvaient à Carthage, et contre certains autres hérétiques nommés Abéloniens', du nom d'Abel, qui s'étaient établis dans quelques villages du diocèse d'Hippone. La suite de son histoire nous fera voir ce qu'il fit encore contre les manichéens, contre les donatistes et les pélagiens. En 397, il se trouva au troisième concile de Carthage, et à la plupart de ceux que l'on tint de son vivant dans l'Afrique.

П dépose Abondan

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24. Le vingt-septième de décembre de tius en 401. l'an 401, il jugea l'affaire d'Abondantius, prêtre d'un lieu appelé Straboniane, dans le diocèse d'Hippone, convaincu d'avoir prévariqué dans son ministère. La première faute dont on l'accusa et sur laquelle il ne put se justifier, fut qu'ayant eu en dépôt chez lui l'argent d'un paysan, il ne put dire ce que cet argent était devenu. Il ne put aussi nier qu'étant parti le jour du jeûne de Noël sur les onze heures du matin de chez un curé, pour s'en retourner chez lui, il s'était arrêté, sans être accompagné d'aucun clerc, dans la maison d'une femme du même lieu, qui était mal famée, d'y avoir dîné et

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soupé, quoique la paroisse de ce lieu jeûnât ce jour-là aussi bien que les autres Églises, et d'avoir couché chez cette femme. Sur l'aveu qu'en fit Abondantius, saint Augustin lui ôta le soin de l'Église qu'on lui avait confié, et lui permit par compassion de se retirer chez un curé dans le territoire et la plaine de Bulle, d'où il était, à condition néanmoins de n'y exercer aucune fonction du sacerdoce.

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Les donatistes atten

vie.

25. Il y avait à Hippone un évêque pour les donatistes, nommé Proculcien. Saint Au- tent à sa gustin essaya plus d'une fois de conférer avec lui amiablement, pour tâcher de le ramener, lui et les siens, à l'unité de l'Église, sans pouvoir y réussir. Mais s'il trouva de la résistance dans les évêques de ce parti, les laïques donatistes se rendirent à ses raisons, et il en ramena un grand nombre à l'Église. Les circoncellions en furent extrêmement irrités, et pour se venger, ils dressèrent plusieurs fois des embûches au saint évêque", lorsqu'il allait à son ordinaire visiter et instruire les paroisses catholiques. Il arriva un jour qu'ils le manquèrent, parce que son guide s'étant égaré, avait quitté, sans y penser, le droit chemin. Il rendit grâces à Dieu d'une erreur si salutaire; mais voyant qu'ils continuaient à exercer leurs violences dans la campagne autour d'Hippone, il en écrivit à Cécilien, vicaire d'Afrique, le priant, non de punir ces excès avec sévérité, mais de les empêcher, en réprimant par la crainte des châtiments ceux qui les commettaient. Cette lettre est de l'an 405. Cécilien avait déjà donné un édit très-rigoureux contre les donatistes; mais cet édit n'avait pas encore eu d'exécution à Hippone ni dans les autres lieux de la Numidie qui en étaient proches. L'empereur Honorius fit aussi contre les donatistes des lois extrêmement sévères, ce qui fut cause 10 qu'un grand nombre de personnes qui ne demeuraient dans le schisme, ou que par la crainte des mauvais traitements des circoncellions, ou par considération pour leurs proches, ou parce qu'ils y avaient été élevés, ou qu'ils y étaient nés, rentrèrent dans la communion de l'Église. « Ces lois, dit saint Augustin ", en ont ramené et en ramènent tous les jours plusieurs,

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qui rendent grâces à Dieu de se voir revenus d'une fureur si pernicieuse, qui aiment ce qu'ils haïssaient, qui, depuis qu'ils sont guéris, se louent de la violence salutaire dont ils se plaignaient si fort dans l'accès de leur frénésie, et qui, pleins de la même charité que nous avons eue pour eux, se joignent présentement à nous pour demander qu'on traite aussi comme eux, ceux qui résistent encore, et avec qui ils se sont vus en danger de périr. L'expérience nous a appris et nous fait voir encore tous les jours, qu'il a été plus salutaire à plusieurs d'être forcés par la crainte, et même par quelque peine; et que c'est ce qui les a mis en état de s'instruire de la vérité, ou de la suivre lorsqu'ils la connaissaient. >>

Les persécutions que les donatistes firent souffrir aux catholiques furent même en quelque sorte utiles à l'Église. « Elle eut la consolation, continue saint Augustin, de voir comme un fruit de tous ces maux, que les lieux où ces excès avaient été commis furent ceux où l'unité de Jésus-Christ fit le plus de progrès. »

Cependant, Stilicon ayant été tué en 408, les païens et les donatistes publièrent en Afrique, que les lois données du vivant de ce ministre étaient mortes avec lui, comme publiées par sa seule autorité, à l'insu, ou même contre la volonté de l'empereur Honorius, et qu'ainsi il ne fallait plus s'arrêter à tout ce qui avait été ordonné contre eux. Les donatistes feignirent même et publièrent une indulgence de ce prince en leur faveur. Ces faux bruits répandus en un moment par toute l'Afrique, y excitèrent de grands troubles, et exposèrent les évêques à de nouvelles persécutions. C'est ce qui les obligea de s'assembler à Carthage, le 13 d'octobre de la même année, et de députer à la cour, contre les païens et les hérétiques, les évêques Restitute et Florent. Comme saint Augustin ne s'était point trouvé à ceite assemblée, il écrivit à Olympius qui avait succédé à Stilicon dans la charge de maître des offices, et qui était devenu le premier ministre et le maître de toutes les affaires de la cour, pour lui représenter le besoin que l'Eglise d'Afrique avait de son assistance. I Ini envoya en même temps, par un prêtre du

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diocèse de Milève, un mémoire pour le remettre entre les mains des évêques Restitute Florent, quand ils seraient arrivés. Il écrivit encore à Donat, proconsul d'Afrique, pour l'exhorter à faire promptement savoir aux donatistes, par son édit, que les lois données contre leur erreur subsistaient dans toute leur force. Mais il le conjurait en même temps d'une manière très-pressante, de ne point condamner à mort ceux qui avaient usé de violence contre l'Église. Il le priait aussi, si quelque donatiste était arrêté, de souffrir que les catholiques travaillassent à l'instruire et à le retirer de son erreur. « Car, ajoutait-il, quoiqu'on tâche de leur faire quitter un grand mal pour leur faire embrasser un grand bien, c'est un travail plus odieux que profitable de ne réduire les hommes que par la force, au lieu de les gagner par la voie de l'instruction et de la persuasion. »

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Il est longtemps absent, et vent quitter maniement des biens do

le

l'Eglise, en 410 et 411.

26. La prise de Rome, arrivée le 24 août de l'an 410, et les maux que les barbares causèrent dans l'Empire, touchèrent vivement saint Augustin, et lui firent souvent répandre des larmes sur les souffrances que les fidèles avaient endurées dans cette occasion. Il fit divers discours sur ce sujet, où il montre que ces sortes d'accidents sont toujours des effets de nos péchés. Il marque dans un de ces discours, qu'il prononça hors de son diocèse et peu après la prise de Rome, et on voit par une de ses lettres, qu'il ne revint à Hippone qu'en hiver '; mais nous ne trouvons nulle part quelle occasion il eut de quitter son Église dans un temps où les malheurs de l'Empire rendaient, ce semble, sa présence plus nécessaire. L'année suivante 411, voyant que l'administration des biens de l'Église était une occasion à quelques-uns de mal parler des ecclésiastiques qui en étaient chargés, il déclara à 10 son peuple que bien loin d'aimer le soin et le gouvernement des biens et des terres de l'Eglise, il était prêt à leur céder tout, résolu de vivre, lui, ses ecclésiastiques et les moines, des offrandes et des aumônes, comme les ministres de l'autel dans l'Ancien Testament. Mais les laïques refusèrent d'accepter sa proposition. 27. Après la prise de Rome, la vierge pla Démétriade, fille d'Olybrius, consul en 395,

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Il exhorte à la vigi

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nité, en 411 et 414.

se réfugia à Carthage 1 avec sa mère Julienne et Proba son aïeule. Saint Augustin qui fit, en 411, plusieurs fois le chemin de Carthage, les y vit toutes trois 2, et répandit dans leurs cœurs la semence des instructions salutaires qu'il avait apprises de Dieu. Démétriade profitant de celles qu'il lui donna en particulier, prit secrètement la résolution de consacrer à Dieu sa virginité, préférant la chaste et céleste alliance de Jésus-Christ à l'époux terrestre auquel Julienne et Proba la voulaient marier. Elles auraient néanmoins mieux aimé lui voir embrasser la virginité, mais elles n'osaient attendre d'elle une si grande perfection. Aussitôt donc qu'elles furent informées de la résolution où était Démétriade de demeurer vierge, elles la présentèrent à Jésus-Christ et à l'évêque Aurèle, qui lui mit le voile sur la tête après l'invocation du nom de Dieu. Elles en donnèrent en même temps avis à saint Augustin, et lui envoyèrent un présent pour marque de la solennité de sa consécration, l'assurant que ce grand don de Dieu était l'effet de ses travaux et de ses exhortations. Ce saint évêque se réjouit extrêmement de ce grand miracle de la grâce et la renommée s'en étant répandue, non-seulement dans toutes les Églises d'Afrique et dans toutes les villes qui sont entre cette province et l'Italie, mais encore dans l'Orient, on y releva partout le triomphe de gloire que la religion chrétienne remportait dans la personne de Démétriade. Saint Augustin proposa son exemple, soit aux filles d'une condition médiocre, soit à celles d'une condition illustre, les cxhortant à prendre pour modèle une vierge plus élevée par son humilité que par toute la splendeur de sa ne Boniface naissance. Il se conduisit d'une manière toute equitter le opposée à l'égard du comte Boniface, l'un des plus grands hommes que l'Empire romain eut alors. Ce comte possédait les premières dignités de l'Empire, et sa piété le rendait aussi considérable aux saints évêques de son temps, que sa grandeur humaine le faisait respecter des autres. A sa prière, saint Augustin lui écrivit une lettre pour son édification, dans laquelle il lui donna plusieurs avis touchant sa conduite, mais en lui disant que ses avis étaient moins la règle de ce qu'il devait faire, que le miroir pour voir ce qu'il

Il détour

monde, en 427.

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pratiquait déjà. Boniface souhaitait de passer au-delà de ce que saint Augustin lui avait prescrit, et quoiqu'il eut une femme et une fille, il voulait se retirer du monde, pour vivre en moine et ne servir que Dieu seul. Sa femme étant morte depuis, il découvrit son désir à saint Augustin et à saint Alypius, mais ils ne furent pas d'avis qu'il l'exécutât 10, lui représentant qu'il était très-utile à l'Église, dans l'état où il se trouvait, pourvu qu'il n'employât ses armes que pour la faire jouir de la paix, en réprimant les incursions des barbares; qu'il ne cherchât rien en ce monde que ce qui était nécessaire pour son entretien et celui de ses gens; et que pour se fortifier dans la vertu, il observât une exacte continence. Cet avis de ces deux saints n'eut pas le succès qu'ils en attendaient. Boniface obligé, par ordre de l'Empereur, de passer en Espagne, s'y remaria avec une femme alliée aux rois des Vandales. Aëtius, le plus puissant des capitaines romains après Boniface ", prit prétexte de cette alliance pour le calomnier auprès de l'impératrice Placidie qui gouvernait pendant le bas âge de son fils Valentinien. On déclara la guerre à Boniface qui, dans la nécessité de se soutenir, traita avec Gontharis et Genseric, princes des Vendales. Ce traité portait qu'ils partageraient l'Afrique en trois; que chacun en aurait un tiers; mais que si on les attaquait, ils se défendraient en commun. Les Vandales passèrent donc en Afrique et la ravagèrent, tuant, brulant tout ce qu'ils rencontraient et désolant surtout les églises, car ils étaient ariens. Saint Augustin essaya de faire rentrer le comte Boniface en lui-même par une assez longue lettre qu'il lui écrivit, dans laquelle il le faisait souvenir du dessein qu'il avait eu de se retirer et de passer le reste de ses jours dans la continence. Il lui représentait les maux qui avaient suivi ce malheureux mariage, c'est-à-dire, sa révolte contre l'Empereur; et ajoutait : « Vous ne pouvez nie devant Dieu que l'amour des biens de ce monde ne vous ai fait faire tout ce mal. Vous en faites peu par vous-même, mais vous donnez occasion d'en faire beaucoup à tant de gens qui ne songent qu'à parvenir par votre moyen: ainsi loin de réprimer votre cupidité, vous êles réduit à contenter celle

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Il combat les pé

d'autrui. Vous direz que vous avez de bonnes raisons, et qu'il faut plutôt s'en prendre à ceux qui vous ont rendu le mal pour le bien : c'est de quoi je ne suis point juge, parce que je ne puis entendre les deux parties; mais jugez-vous vous-même à l'égard de Dieu. Si l'Empire romain vous a fait du bien, ne rendez pas le mal pour le bien : si on vous a fait du mal, ne rendez pas le mal pour le mal. >>>

28. Dès l'an 412, saint Augustin, informé lens, ns, en des erreurs que Pélage et ses disciples répandaient dans l'Église, commença à les com

412 et suiv.

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Reliques de saint

424.

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29. Deux ans après, ce saint évêque ayant Etienne reçu des reliques de saint Etienne à Hippone, Hippone, en les plaça dans une chapelle de son église, et fit graver à la voûte de cette chapelle quatre vers, qui apprenaient à tout le monde que c'est à Dieu qu'il faut rapporter les miracles éclatants qui se faisaient alors par l'intercession et par les reliques de ce saint martyr. Pour publier ces miracles, saint Augustin introduisit en Afrique la coutume que ceux en faveur de qui ils avaient été faits, en donnassent un mémoire qu'on lisait ensuite devant tout le peuple. En moins de deux ans il y eut environ 70 de ces mémoires à Hippone et il en voulait faire lire un de cette sorte lorsqu'il fit le sermon 319, le jour même que Paul, jeune homme natif de Césarée en Cappadoce, affligé d'un tremblement horrible de tous les membres, fut guéri en priant devant le lieu où reposaient les reliques de saint Etienne, et tenant les balustres qui l'environnaient. Mais saint Augustin crut qué la présence de ce jeune homme servirait de mémoire, et qu'il ne fallait point d'autre écrit que son visage, qui était connu à Hippone. Il arriva en 424 que Janvier, prê

1 Celest., Epist. ad Nestor, tom. II, Conc., rag. 353. -2 August., Serm. 318, cap. VIII, num. 18. Lib. XXII De Civit., cap. VIII, num. 20.

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tre d'Hippone, mourut, ayant fait un testament, où il disposait d'une somme d'argent comme étant à lui. Cette infidélité causa une extrême douleur à saint Augustin, voyant qu'elle ruinait la bonne odeur et l'édification que son clergé donnait à tout le monde. Loin donc d'accepter le legs que Janvier avait fait en faveur de l'Église d'Hippone, il l'abandonna aux enfants de ce prêtre, pour en disposer comme ils voudraient. Seulement il ordonna que l'Église garderait cette somme, jusqu'à ce qu'ils fussent majeurs. Ensuite il déclara à tous ses ecclésiastiques qui pouvaient avoir quelque prétention dans le siècle, ou pour n'avoir pas encore partagé avec leurs frères, ou pour n'avoir pas été en âge de disposer de leurs biens, que s'ils voulaient continuer de vivre avec lui, ils devaient vendre ce qu'ils avaient, ou le donner, soit à la communauté, soit à telles personnes qu'ils voudraient il leur prescrivit pour cela le terme de l'Épiphanic de l'an 425. Cette fête passée, il rendit compte à son peuple, comme il le lui avait promis, de l'état de ces ecclésiastiques, et fit l'apologie de ceux que l'on croyait faussement n'avoir pas encore renoncé entièrement à leurs biens. Il justifia en particulier la conduite du prêtre Léporius, soutenant qu'il l'avait chargé lui-même de toutes les dépenses qu'il avait faites, soit pour la construction d'un hôpital, soit pour celles de l'Église des Huit-Martyrs; en un mot, que ce prêtre n'avait à lui, ni argent ni maison.

30. La sœur de saint Augustin étant morte après avoir gouverné longtemps un monastère de filles à Hippone, les religieuses eurent pour supérieure une ancienne de la maison nommée Félicité, formée sous sa conduite. Après lui avoir longtemps obéi 10, il s'éleva parmi elles quelque division qui mit le trouble dans la maison en y excitant des contentions, des animosités et des murmures. Tout ce bruit était contre la supéricure; elles demandaient qu'on la destituât et qu'on leur en donnât une autre. Elles souhaitaient que saint Augustin les vint voir; mais, dans la crainte que sa présence n'augmentât la sédition, et qu'il ne se trouvât obligé d'user de plus de sévérité qu'il n'eût voulu, au lieu de les aller voir, il aima mieux

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Lettres

aux religienses d'llippone.

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