Œuvres complètes de Lamartine: Épîtres et poésies diverses. Recuillements poétiques. L'avenir politique en 1837, par M. Bouchard. A M. de Lamartine, sur son voyage en Orient en 1833, par M. Bouchard

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L'auteur, 1860
 

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Seite 98 - Ce ne sont plus des mers, des degrés, des rivières, Qui bornent l'héritage entre l'humanité : Les bornes des esprits sont leurs seules frontières ; Le monde en s'éclairant s'élève à l'unité. Ma patrie est partout où rayonne la France , Où son génie éclate aux regards éblouis ! Chacun est du climat de son intelligence ; Je suis concitoyen de toute âme qui pense : La vérité , c'est mon pays...
Seite 95 - Il ne tachera plus le cristal de ton onde, Le sang rouge du Franc , le sang bleu du Germain ; Ils ne crouleront plus sous le caisson qui gronde, Ces ponts qu'un peuple à l'autre...
Seite 103 - Non, sous quelque drapeau que le barde se range. La muse sert sa gloire et non ses passions ! Non, je n'ai pas coupé les ailes de cet ange Pour l'atteler hurlant au char des factions...
Seite 97 - T'ont bu sans t'épuiser dans le creux de leur main ! Et pourquoi nous haïr et mettre entre les races Ces bornes ou ces eaux qu'abhorré l'œil de Dieu? De frontières au ciel voyons-nous quelques traces? Sa voûte at-elle un mur, une borne, un milieu? Nations! mot pompeux pour dire barbarie! L'amour s'arrôte-t-il où s'arrêtent vos pas? Déchirez ces drapeaux; une autre voix vous crie : L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie , La fraternité n'en a pas ! Roule libre et royal entre nous...
Seite 353 - Puis mon cœur, insensible à ses propres misères, S'est élargi plus tard aux douleurs de mes frères; Tous leurs maux ont coulé dans le lac de mes pleurs, Et , comme un grand linceul que la pitié déroule , L'âme d'un seul , ouverte aux plaintes de la foule , A gémi toutes les douleurs...
Seite 99 - Amis, voyez là-bas! — La terre est grande et plane! L'Orient délaissé s'y déroule au soleil; L'espace y lasse en vain la lente caravane, La solitude y dort son immense sommeil! Là, des peuples taris ont laissé leurs lits vides; Là, d'empires poudreux les sillons sont couverts : Là, comme un stylet d'or, l'ombre des Pyramides Mesure l'heure morte à des sables livides Sur le cadran nu des déserts!
Seite 125 - Et les bruits du foyer que l'aube fait renaître, Les pas des serviteurs sur les degrés de bois, Les aboiements du chien qui voit sortir son maître, Le mendiant plaintif qui fait pleurer sa voix, Montaient avec le jour ; et, dans les intervalles, Sous des doigts de quinze ans répétant leur leçon, Les claviers résonnaient ainsi que des cigales Qui font tinter l'oreille au temps de la moisson...
Seite 104 - Non, non : je l'ai conduite au fond des solitudes, Comme un amant jaloux d'une chaste beauté ; J'ai gardé ses beaux pieds des atteintes trop rudes Dont la terre eût blessé leur tendre nudité ; J'ai couronné son front d'étoiles immortelles , J'ai parfumé mon cœur pour lui faire un séjour, Et je n'ai rien laissé s'abriter sous ses ailes Que la prière et que l'amour...
Seite 119 - S'y fond avec l'azur des cieux. Je ne sais quel lointain y baigne toute chose, Ainsi que le regard l'oreille s'y repose, On entend dans l'éther glisser le moindre vol; C'est le pied de l'oiseau sur le rameau qui penche, Ou la chute d'un fruit détaché de la branche Qui tombe du poids sur le sol.
Seite 97 - Nations ! mot pompeux pour dire : Barbarie ! L'amour s'arrête-t-il où s'arrêtent vos pas ? Déchirez ces drapeaux ; une autre voix vous crie « L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie La fraternité n'en a pas...

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