votre infinie miséricorde. Je le ferai jusqu'à la mort : oui toute ma vie je glorifierai un Dieu si bon, le meil leur de tous les Maîtres, le plus doux et le plus ai. mable de tous les pères.

LA COMMUNION.

ESUS, dit le texte sacré, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin, et, pour leur laisser un gage non équivoque de son amour, il se donna tout entier à eux dans l'adorable sacrement de l'Eucharistie qu'il institua la veille de sa mort. Banquet céleste, qui a toujours subsisté dans l'Église, et auquel nous sommes nous-mêmes appelés à participer malgré nos misères, ou plutôt à cause de nos misères! Mystère ineffable, ou Dieu vient s'unir d'une manière si intime et si merveilleuse à l'âme chrétienne, lui inspire des forces surnaturelles dans les dangers et les peines de la vie, la rassure contre les terreurs de la mort en lui donnant le gage de l'immortalité bienheureuse et de la résurrection future! Approchez donc le plus souvent que vous le pouvez de l'autel du Seigneur ses délices sont d'être avec les enfants des hommes; il vous invite lui-même, il vous presse de venir à lui. Il nous dit à tous du fond de son sanctuaire: Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, je vous soulagerai, et vous trouverez le repos pour vos ames découragées.

Heureuses les familles dont tous les membres viennent puiser à cette source sacrée les joies pures de la religion, la paix de l'innocence, et cette charité tendre qui assure le bonheur de cette vie, et qui est comme l'avant-goût du bonheur que Dieu réserve à ses élus dans le ciel.

On peut réciter encore les trois prières qui précèdent, dans l'ordinaire de la messe, la communion du prêtre.

AVANT LA COMMUNION.

ACTE DE FOI.

JESUS, mon Sauveur, c'est vous que je vais recevoir dans ce sacrement: vous-même, qui, étant né dans une crèche, avez voulu mourir pour moi sur la croix, et qui, tout glorieux que vous êtes dans le ciel, ne laissez pas d'être caché sous ces espèces adorables.

Je le crois, mon Dieu, et je m'en tiens plus assuré que si je le voyais de mes propres yeux, parce que vous me l'avez dit, et que j'adore votre sainte parole.

Je le crois, et s'il fallait souffrir la mort pour la confession de cette vérité, aidé de votre grâce, ô mon Dieu, je la souffrirais plutôt que de démentir sur ce point ma croyance et ma religion.

ACTE D'HUMILITÉ.

or du ciel, Auteur et Conservateur du monde Monarque universel, je maneantis devant vous, et je voudrais pouvoir m'humilier aussi profondément pour votre gloire, que vous vous abaissez dans ce sacrement pour l'amour de moi. Je reconnais avec toute l'humilité possible, et votre souveraine grandeur, et mon extrême bassesse. A la vue de l'une et de l'autre, je me prosterne à vos pieds, et je dirai avec le pieux

centenier de l'Évangile Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans mon âme, mais dites seulement une parole, et mon âme sera guérie.

ACTE DE CONTRITION.

Velax, nes péchés devraient bien plutôt vous en

Ous venez à moi, Dieu de bonté et de miséricorde.

éloigner. Mais je les désavoue en votre présence, ô mon Dieu sensible au déplaisir qu'ils vous ont causé, résolu sincèrement de ne les plus commettre, je les déteste de tout mon cœur, et vous en demande trèshumblement pardon. Pardonnez-les-moi, mon père. puisque vous m'aimez encore jusqu'à permettre que je m'approche aujourd'hui de vous, pardonnez les moi.

Je suis déjà purifié, comme je l'espère', par le sacrement de pénitence: mais, Seigneur, purifiez-moi des moindres souillures créez en moi un caur nouveau, et renouvelez jusqu'au fond de mes entrailles cet esprit d'innocence, qui me mette en état de vous recevoir dignement.

ACTE D'ESPÉRANCE.

Ovotre demeure, votre repos et vos délices, venez

MON Sauveur! puisque vous vouliez établir en moi

préparer vous-même mon cœur à vous recevoir; chassez tous vos eunemis qui ont régné avec tant d'empire dans ce malheureux cœur, bannissez-en toute affection terrestre, échauffez sa tiédeur, embrasez-le de votre amour, afin qu'il vous désire avec plus d'ardeur, et qu'il goûte mieux la douceur de votre divine présence.

APRÈS LA COMMUNION.

Au sortir de la Sainte-Table, entrez dans un profond recueillement, par une grande attention, et par une modestie angélique qu'il y ait dans votre vie que'ques intervalles où

vous soyez uniquement occupé de votre Dieu. Or est-il un temps plus précieux que ces moments où l'on peut dire que la plénitude de la Divinité habite corporellement dans vous, où vous pouvez vous regarder comme un tabernacle vivant, où réside le Saint des saints? Écoutez donc le Seigneur qui vous invite à contempler les merveilles de son amour: VAGATE ET VIDETE QUONIAM EGO SUM DEUS. Ps. 45. Et n'allez pas, par une criminelle indifférence, perdre ou abréger le temps de sa visite.

ACTE D'ADORATION.

DORABLE majesté de mon Dieu, devant qui tout ce qu'il y a de plus grand dans le ciel et sur la terre se reconnaît indigne de paraître! que puis-je faire ici en votre présence, si ce n'est ue me taire, et de vous honorer dans le plus profond anéantissement de mon âme?

Je vous adore, ô Dieu saint: je rends mes justes hommages à cette grandeur suprême, devant laquelle tout genou fléchit . en comparaison de laquelle toute puissance n'est que faiblesse, toute prospérité que misère, et les plus éclatantes lumières que ténèbres épaisses.

A vous seul, grand Dieu, Roi des siècles, Dieu immortel, à vous seul appartient tout honneur et toute gloire. Gloire, honneur, salut et bénédiction à celui qui vient au nom du Seigneur. Béni soit le Fils éternel du Très-Haut, qui daigne s'unir aujourd'hui si ìntimement à moi, et prendre possession de mon cœur.

ACTE DE CONFIANCE.

'ENVIE quelquefois, ô mon Dieu, le bonheur de ce disciple bien-aimé, qui, dans la dernière cène, pencha sa tête sur votre sein adorable, et qui, par une faveur sans exemple, cut avec vous le plus doux entretien. Oui, je le reconnais. vous reposez aussi vous-même sur mon cœur, et, dans vous, je possède

la source de tous les biens: O Sauveur de mon âme, vous m'accordez aujourd'hui le même bonheur, et j'en bénis votre bonté infinie! Attachez-moi, mon Dieu. comme votre apôtre, inviolablement à vous: ô si je pouvais, comme lui, goûter les fruits de votre présence, jouir de vos chastes embrassements à la source de ces saintes délices. me dégoûter des douceurs criminelles du péché, écouter avec docilité votre sainte parole! Je suis bien faible, ô mon Dien: je sens toute ma misère; mais vous, que je possède audedans de mon âme, vous êtes le Dieu fort: soutenezmoi contre moi-même, fixez mon inconstance, soyez tout à moi, et que je sois tout à vous.

ACTE DE RECONNAISSANCE.

CAND je pense, Seigneur, à tous les biens dont vous m'avez comblé, mes pensées se confondent; un sentiment de reconnaissance pénètre mon cœur, sans que je puisse l'exprimer. Je me vois investi, couvert de vos bienfaits : tout est dans moi bonté de votre part, c'est vous qui m'aimez dans toutes les créatures qui me font du bien : mes bienfaiteurs, mes amis, ceux à qui je dois le jour et qui me comblent de marques de tendresse, ne sont que l'instrument de votre providence et le canal de vos miséricordes sur moi. Vous m'avez donné tout ce que je possède, tout ce que je suis tout ce que vous êtes; je puis vous appeler en particulier avec David le Dieu de mon salut et ma miséricorde, mon refuge et mon soutien. mon trésor et mon héritage. Ah! que dis-je vous daignez en ce jour devenir ma substance même. puisque vous vous donnez à moi non-seulement pour fortifier ma faiblesse, et pour m'être un gage de la vie éternelle. mais encore pour me nourrir de votre chair adorable.