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Toutes nos éditions sont revêtues de notre griffe.

1, c. Wezobry, C. Magveki ve & creb

Paris. Typographie PLON frères, rue de Vaugirard, 36.

DE PASCAL

PUBLIÉES DANS LEUR TEXTE AUTHENTIQUE

AVEC

UN COMMENTAIRE SUIVI

ET

UNE ÉTUDE LITTÉRAIRE

PAR ERNEST HAVET

Ancien élève de l'École Normale, Maitre de Conférences à cette École,
Agrégé de la Faculté des Lettres de Paris.

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HARVARD COLLEGE UBRARY

FROM THE LIBRARY OF

COMTE ALFRED BOULAY DE LA MEURTHE
APRIL, 1927

MON FRÈRE AÎNÉ ADOLPHE HAVET,

HOMMAGE D'UNE TENDRE ET RECONNAISSANTE AFFECTION.

AVERTISSEMENT.

La nouveauté de cette édition n'est pas dans le texte qu'elle contient. Ce texte est celui que M. Faugère, mettant à profit les découvertes de M. Cousin, et répondant à son appel, a fait paraître en 1844, d'après le manuscrit autographe entièrement dépouillé pour la première fois; grand et précieux travail, récompensé par l'honneur même qui s'attache au titre de premier éditeur des vraies Pensées de Pascal. Quoique je me sois reporté moi-même au manuscrit autographe, dont j'ai tiré plusieurs corrections, cependant mon édition ne diffère pas, en général, de celle de M. Faugère, quant au texte de chaque fragment pris à part. Elle présente cependant un autre aspect, et ce n'est plus le même livre, en ce que la disposition n'est plus la même. J'ai expliqué, dans l'Étude sur les Pensées de Pascal, qui suit cet Avertissement, les motifs qui m'ont déterminé à classer ces fragments suivant un ordre qui n'est pas véritablement nouveau, mais qui est le même, à très-peu de chose près, que celui de toutes les éditions faites d'après Bossut, c'est-à-dire des éditions les plus répandues et les plus nombreuses (a).

Mon édition comprend : 4° toutes les Pensées proprement dites, c'est-àdire tous les fragments contenus dans le manuscrit autographe, à l'exception seulement des notes qui se rapportent aux Provinciales, lesquelles doivent entrer dans les éditions des Provinciales, et non dans les éditions des Pensées (b); 2o les Opuscules qu'on est habitué à lire, sous une forme ou sous une autre, dans les éditions des Pensées faites d'après Bossut, plus le Discours sur les passions de l'amour.

J'ai placé en tête des fragments de Pascal sa Vie écrite par Mme Perier (c). Quant aux relations qui nous ont été conservées de deux conversations de Pascal, l'Entretien avec M. de Saci, et les Discours à un jeune duc sur la condition des grands, je les ai placées, comme pièces préliminaires de l'édition, à la suite de la Vie de Pascal qu'elles complètent.

J'ai eu le plaisir inattendu de m'apercevoir qu'après tant de restaurations, on m'avait laissé encore une restauration à faire : cette édition des Pensées est la première où l'on trouvera le véritable texte de l'Entretien de Pascal avec M. de Saci. Ce texte était pourtant ouvert à tous les yeux,

(a) Voyez la Table des articles à la fin du volume.

(b) J'ai conservé cependant parmi ces notes celles que les anciennes éditions des Pensées avaient accueillies, par exemple XXIV, 66.

(c) J'ai consulté le texte donné par M. Faugère dans son édition des Lettres et Opuscules des sœurs et de la nièce de Pascal.

il ne reposait pas même dans un manuscrit, comme celui des Pensées, il avait été imprimé en 1728 par le P. Des Molets, d'après le manuscrit des Mémoires de Fontaine, mais on l'a laissé dans les Mémoires de Des Molets sans songer à s'en servir. M. Faugère lui-même n'a donné ce morceau que d'après les Mémoires de Fontaine imprimés (1736), où il n'avait été reproduit qu'avec beaucoup d'altérations. On avait fait comme pour les Pensées, on avait effacé les hardiesses et les traits de scepticisme: voyez mon préambule, pages XXXIII, XXXIV, et mes remarques.

Je répète cependant que la tàche d'éditeur n'a pas été mon principal objet; mon travail consiste surtout dans mes notes. M. Cousin le premier a reconnu et fait reconnaître la véritable lettre et le véritable esprit des Pensées; M. Faugère en a publié le premier le texte complet et authentique; j'entreprends le premier d'y joindre un commentaire où se trouvent toutes les explications et tous les renseignements qu'on souhaite en les lisant.

Ces secours, qui ne sont pas inutiles pour lire les classiques, même quand il s'agit d'ouvrages régulièrement composés et préparés à loisir pour le public, m'ont semblé particulièrement nécessaires pour l'étude d'un recueil de matériaux, de notes sans suite et sans liaison, ramassées seulement après la mort de l'auteur, et qui en outre ont eu cette singulière destinée, que, quoique publiées il y a plus de cent soixante-dix ans, elles étaient inédites, en un certain sens, hier encore, tant leur texte véritable differe de celui qui est en possession de toutes les bibliothèques et de toutes les mémoires depuis si longtemps. Mon premier soin a été d'introduire entre ces deux textes des rapprochements fréquents, qui font ressortir à la fois l'intention des corrections faites par Port-Royal et la force de la leçon originale. Chacun de ces rapprochements est un véritable commentaire ou de l'idée de Pascal, ou de son style. Voyez, par exemple, les notes des pages 12 et 43, et la note 4 de la page 33, etc., etc.

Il faut bien remarquer que, lorsque tout un fragment ou tout un alinéa est indiqué comme manquant dans l'édition de Port-Royal, il ne s'ensuit pas de là qu'il soit demeuré inédit jusqu'à notre temps. En général, tout ce qui compose les vingt-quatre premiers articles des Pensées se trouve déjà dans Bossut. Il n'en est pas moins intéressant de remarquer que les premiers éditeurs n'avaient pas osé imprimer telle ou telle chose. Mais, au contraire, dans tout autre cas que celui d'une suppression complète, lorsqu'il s'agit d'un déplacement, d'une décomposition arbitraire, d'une fausse composition, d'une altération quelconque de l'expression ou de la phrase, alors l'infidélité de l'édition de Port-Royal a passé dans les éditions postérieures et a fait loi jusqu'à M. Cousin. Alors donc cette expression, le texte de Port-Royal, signifie le texte universellement reçu il n'y a pas dix ans.

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