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du mercénaire et du pasteur. C'est dans ce
sens seulement que se trouve vraie la propost
tion que nous venons d'expliquer. Qu'on se sou-
vienne que S. Augustin, combattant Pélage,
semble quelquefois exagérer l'action intérieure
de la grace, et qu'il semble au contraire exa-
gérer la puissance du libre arbitre quand il m
combat les ennemis de la liberté.

Nous paroissons de même exagérer les précautions à prendre quand il s'agit de préser ver les fideles de l'erreur CONSTITUTIONNELS, c'est, encore une fois, que tout semble iden tique entre nous; qu'ils répétent sans cesse,tar que c'est nous qui sommes les schismatiques, que c'est nous seuls qui nous séparons. Queller facilité de tromper les fideles ne leur fourni roit pas notre réunion commune en un même temple, et l'oblation du même sacrifice sur les mêmes autels!

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Que Jérusalem n'ait donc rien de commun avec Samarie, jusqu'à ce que l'aveugle Samarie revienne au véritable culte de Jérusalem,

Fin de la lettre à M. Wandelaincourt, soidisant évêque du département de la HauteMarne, à l'occasion de la visite qu'il se propose d'y faire pour y donner la confir

mation.

Homme à circonstances, jusqu'à quand ba lancerez-vous entre votre conscience et l'opiniâtreté? prétendez-vous relever un culte qui n'a plus ou presque point de partisans ? un

culte qui ne tient à rien, qui ne s'étaie plus de rien? Où est votre point de ralliement? où est votre centre d'unité ? L'un et l'autre étoient il y a quatre ans, dans la constitution prétendue civile du clergé. Invoquez-donc aujourd'hui une chimere, un vain nom; couvrez-vous donc de cette égide, qui jadis épouvanta vos ennemis, mais que le Dieu patient mais terrible qui se sert de vous malgré vous et contre vous, que le rémords, et la lumiere de l'évangile viennent de faire rentrer dans la poussière. Venez parmi nous, parcourez nos campagnes; vous entendrez, non plus ces cris de mort qui flattoient si agréablement vos oreilles, parce qu'ils étoient dirigés contre des catholiques, mais des cris de joie du retour à la vraie foi. Vous n'y verrez plus des citoyens armés de bayonnettes, pour forcer le fidele à renoncer à la foi de ses peres; mais vous y verrez des freres, unis dans la communion de leur mere, bénir tous ensemble le pere qui les console dans leur tribulation, par le retour de leurs pasteurs. Ce spectacle touchant vous désillera les yeux, et vous forcera à reconnoître que l'édifice de votre prétendue religion n'étant que l'ouvrage des hommes et d'hommes dans le délire, dans l'ivresse des passions, ne portant pas sur la pierre sainte, n'étant bâti que de crânes de crânes, de boue et de sang, il faut nécessairement qu'il s'écroule de lui-même. Les vœux que nous formous pour que vous ne soyez pas écrasé sous ses débris doivent vous être un gage assuré de la pureté de nos intentions.... Abjurez-donc, mon trèscher, abjurez une erreur que vous connoissez....

Vérifiez ce qu'on disoit de vous il y a quel ques mois. Il en est temps encore: l'église a pour vous et vos semblables une tendresse de mere; jettez-vous dans ses bras, et réunissezVous avec les égarés que la grace a convertis à la foi. Salut.

LITTÉRATURE.

Relation de ce qu'ont souffert pour la reli gion les prêtres français insermentés, dé portés, en 1794, dans la rade de l'Isle d'Aix, près Rochefort, brochure de 72p., petit caractere. A Paris, chez Le Clere, imprimeur-libraire, rue S. Martin, près celle aux Ours. 30 s. port franc, par la poste.

Pour connoître les horreurs dont se sont rendus coupables, durant notre révolution, les adeptes de la moderne philosophie, il ne suf fit pas d'avoir lu dans les papiers publics, avec quelle froide apathie, ou plutôt avec quelle joie féroce, étoit accueilli par eux dans l'assemblée constituante quiconque apportoit l'affligeante nouvelle, des incendies, des meurtres, des dévastations qui se commettoient journellement dans tous les points de la France. Il ne suffit pas d'y avoir vu les dénis de justice scandaleusement multipliés dans trois lé gislatures consécutives, au détriment des citoyens qui venoient solliciter la vengeance de leurs parens ou de leurs amis égorgés. Il ne suf fit pas de savoir l'histoire épouvantable des mas

sacres

sacres de septembre, autorisés, payés par les magistrats de la capitale; celle des noyades de Nantes, de la Glaciere d'Avignon, des assassinats d'Arras, des fusillades de Lyon. Ce n'est pas assez d'avoir vu de ses yeux, pendant quelques mois, la barbarie sans exemple de la Convention nationale subjuguée alors par ces fameux Montagnards, tous disciples de Voltaire et de Rousseau, laquelle faisoit amener chaque jour presque à la porte de ses séances, l'échafaud sur lequel ont expiré tant d'innocentes victimes, pour entendre leurs cris, et forger au bruit de la hache homicide, ces décrets révolutionnaires, qui ont couvert de deuil la face entiere de notre patrie. Nou, ce n'est pas assez, il faut encore y joindre la lecture de cette Relation touchante. Elle est écrite avec autant de vérité que d'élégance, par un témoin sincere qui a gémi long-temps sous la verge du fanatisme philosophique, et qui peut dire avec le héros de l'Enéïde: je raconte des événemens affreux, auxquels je n'ai eu que trop de part. Quorum pars magna fui.

Parti au mois de février 1794, de son département, avec 39 autres confesseurs de la foi, sur des chariots couverts, escortés par la garde nationale et la gendarmerie, ils arriverent, après huit jours de marche, à Rochefort. On les renferma sur-le-champ aux Capucins, dans le réfectoire, avec une quinzaine de forçats ou galériens, qui s'empresserent de fraterniser avec eux; « en quoi certes, dit l'auteur, » ils pensoient user d'une grande générosité à notre égard, car il n'y en avoit pas un qui ne se crût cent fois plus honnête homme Tome II. No. 17.

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» que nous». Ceux qui les gardoient en avoient c la même idée.

Ils étoient arrivés le soir, et on les livra toute la nuit à eux-mêines, saus paille, sans feu, saus lumiere; il est même incertain qu'on leur ait donné du pain et de l'eau. Ce qui ne l'est pas, c'est que durant leur séjour dans cette prison, qui fut de cinq semaines, ils n'eurent point d'autre nourriture.

Toutefois ils étoient moins bien couchés que nourris. Pendant plusieurs nuits, ils reposerent comme ils purent, les uns sur la table à man ger ou sur les banquettes, les autres sur le plancher nud, ayant leurs porte-manteaur pour oreillers. Enfin, on leur donna quelques matelats et quelques couvertures, le tout sans draps, en petite quantité, relativement à leur nombre, et d'une extrême mal-propreté. C'estlà qu'ils coucherent deux à deux, trois à trois, au pied des lits des galériens; car ces honnêtes gens, tous excellens patriotes, avoient chacu un lit.

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Mais c'étoit-là la moindre de leurs peines « Ce qui nous en causoit davantage, dit l'ar » teur, c'toit de recueillir toute la vermine » dont ils étoient infectés; c'étoit d'entendre » leurs juremens, d'être témoins de leur irré ligion, de leur fureur pour le jeu, de leur rixes sanglantes; d'avoir toujours à nous » défier d'eux, lorsque nous voulions prier o » parler librement entre nous; de n'oset » presque ouvrir nos välises devant eux » crainte d'exciter leur cupidité, qui se pri gnoit sensiblement dans leurs yeux avides

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