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» dans aucun cas? Saint Cyprien s'est caché > pendant un assez long-temps pour éviter la » persécution. Personne n'a imaginé que le siege de Carthage fût devenu vacant. Si l'on vous persécute dans une ville, fuyez dans » une autre, dit Jésus-Christ a ses apôtres, » et par conséquent à leurs successeurs. Sera»t-on privé de son bénéfice, pour avoir usé » d'une permission donnée par le fondateur » de l'église même ? Vous savez lieux te moi » quelle est sur ce point la regle de la plus >"pure morale. On distingue si la persécution » afflge le troupeau, on si elle attâque le »teur seul, Au premier cas, il doit rester dans pas.

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son diocese pour instruire et encourager les » fideles. Au second cas, il peut, il doit se ca » cher. Douteriez-vous si M. de Juigné a ét » persécuté? Si l'on a jetté des pierres dans sa > voiture, si sa vie n'a pas été en peril, si ce » n'est pas par les conseils les plus sages qu'il » a pris le parti de la retraite ? J'en appellerai » sur ce point à votre propre conscience, dans » le temps où vous n'aviez pas encore l'esprit » préoccupé ».

Quand à la mort civile, dont les ministres cidevant constitutionnels prétendent que M. de Juigné est atteint, voici comment M. M... les force encore dans ce retranchement. «Les juris» consultes, dit-il, n'ont jamais connu de mort » civile, qui ne soit prononcée par un jugement » rendu dans les formes: où est le jugementren » du contre M. de Juigné? Vous êtes d'ailleurs » trop instruit des lois et de l'histoire de l'é

glise, pour croire que la mort civile fasse » vaquer un évêché : c'est un principe reçu en

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» matiere bénéficiale; mais cette maxime est » fort éloignée du véritable droit canonique. » La regle de l'église sur ce point, la seule maxime qu'elle adopte, est celle-ci.: Ejus » est destituere cujus est instituere. Jamais la » puissance temporelle n'a donné les évêchés; » elle ne peut donc pas en dépouiller? elle n'y » a même aucun intérêt. L'évêque mort civile »ment gouvernera par les grands-vicaires. Un » évêque vivant, qui ne s'est point démis, qui » n'a point été déposé, le sera nécessairement jusqu'à sa mort. La maladie et plusieurs » autres causes peuvent le mettre hors d'état » de régir par lui-même. On lui nommera des grands-vicaires, ou la puissance ecclésias »tique établira un administrateur jusqu'à son » décès. Quand M. de Juigné seroit mort ci» vilement, vous n'en tireriez aucun profit

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Les ministres de la ci-devant église consti tutionnelle ne cessent de parler du besoin que l'église avoit d'une réforme. M. M... prouve avec la même évidence, que l'assemblée cons tituante ne pouvoit opérer cette réformation, « parce qu'à peine formée, dit-il, elle s'est » montrée ennemie de J. C. et de son culte. » Pensez-vous, ajoute-t-il, que cette discipline » soit une chose purement profane, subordon» née à la jurisdiction séculiere? C'est à l'église » seule à se conduire et à se réformer elle» même. Notre foiblesse l'oblige, malgré elle, » à adoucir sa discipline. Ressusciter malgré » elle d'anciens usages, auxquels elle s'est cru » obligée de renoncer, c'est porter dans son » sein le trouble et la confusion. Les princes » doivent employer leur puissance à faire res

»pecter les lois de l'église; mais les lois qu'elle »a révoquées expressément ou tacitement, en » tolérant une discipline contraire, ne subsis» tent plus : les rétablir sans son aveu, ce n'est ⚫ pas les protéger, c'est l'opprimer et la tyran

>>> niser ».

Nous nous bornerons à ces citations. Elles sont plus que suffisantes pour convaincre les lecteurs que l'âge n'a affoibli, ni l'esprit, ni la main de M. M..., et qu'on ne peut pas lui appliquer ce vers du poëte latin: Telumque imbelle sine ictu conjecit. Puisse ce trait arriver jusqu'au cœur de M. C..., et l'ouvrir à la foi, à la vérité et à la charité, qui ne se trouvent que dans l'unité. Fiat, fiat.

La rétractation de M. Panisset, évêque constitutionnel du Mont-Blanc, sa confession publique, après avoir édifié tous les catholi ques de France, devoit, ce semble, produire un grand effet sur l'ame de chacun de ses ci-devant collegnes. On s'étoit flatté que ceux-ci ne pourroient la lire, sans y voir leur histoire et sans travailler tous à imiter ce courageux pénitent. Le croira-t-on ? Un de ces prétendus évêques, au lieu de donner à l'église de France cette consolation un peu tardive, vient de publier une lettre qu'il adresse à ses prétendus diocésains, où il leur tient ce langage:

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Citoyens, mes chers diocésains, c'est » lorsqu'un pasteur voit son troupeau menacé qu'il doit élever la voix pour l'en avertir. » Je vous dis donc, et je vous le dis avec un » sentiment de vive inquiétude: M. T. C. F.

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soyez sur vos gardes! le Démon de l'erreur » et de la discorde rode encore autour de » vous. Il cherche encore à vous séduire et à » vous entraîner dans de nouveaux piéges, » dans de nouveaux précipices. Tel est le but » d'une brochure qu'on distribue sous le nom » de François-Thérese Panisset, évêqué du » Mont-Blanc ».

Nous le demandons à nos lecteurs qui connoissent l'édifiante rétractation de M. Panisset, peut-on s'y méprendre sur le caractere de l'invaseur endurci, qui annonce si platement, comme un piége tendu à ses chers diocésains, comme une œuvre du Démon de l'erreur, une conversion qui fait la joie de l'église, lui qui, dans le temps où presque toute l'église constitutionnelle se souilla de l'apostasie la plus révoltante, se garda bien d'avertir ses chers diocésains de se préserver d'une si déplorable contagion. Un grand nombre de prêtres de la communion, ou plutôt de la secte de Le Coz, évêque d'He et Vilaine," se précipite vers le parjure, l'apostasie et de scandaleux. mariage; et ce pasteur, qu'une conversion exemplaire alarme, garde le plus profond silence à la lecture du début de sa lettre pastorale. On jugera qu'il suffiroit de la transcrire pour la réfuter. Mais cela ne nous suffit pas. Au moment même, s'imprime une réplique au citoyen évêque d'Ile et Vilaine, où ceux qui ont recherché avec tant d'empressement la rétractation de M. Panisset trouveront sans doute, avec une nouvelle satisfaction, une justification complette de la conduite de ce pénitent, qui donne autant de

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consolation à l'église, que son schisme lui avoit causé de douleur. Cette réplique fera suite à la réponse a la deuxieme encyclique des quatre évêques constitutionnels, par le même

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auteur.

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TRADUCTION DU PSEAUME LXVIII.

Eripe me de inimicis, etc.

DES ennemis puissans autant que téméraires
M'ont du sentiment même ôté la liberté.....
Sauve-moi des complots de leur iniquité,

Viens m'arracher, Seigneur, à leurs mains sanguinaires...
Termine leur révolte et ma captivité.

Ah! si l'impiété, la licence, le erime
Te font lancer la foudre et verser le malheur,
Tu lis, Dieu des vertus, jusqu'au fonds de mon cœur,
Fit-il jamais un vœu qui ne fut légitime?
A-t-il jamais du vice aimé l'appas trompeur?

De mon cœur innocent tu connois la droiture,
Toi qui chéris jadis mon peuple et mes ayeux;
J'ai toujours simplement marché devant tes yeux....
Visite cette terre.... Et montre à la nature

A quel point les méchans pour toi sont odieux.

Ton œil les voit, les suit, et bientôt leur fortune
Telle qu'un jour l'hiver s'éclipsera soudain....
Qui sait si dans la ville ils n'iront pas en vain

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