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ces possibilités vagues et incertaines, qu'il faut, dès aujourd'hui et sans délai, exclure de la participation aux choses saintes, traiter comme coupable, le fidele le plus pieux et le plus édihant, parce qu'il se peut que dans la suite, soit par des affoiblissemens insensibles, soit par la violence d'une tentation soudaine, il perde la justice, et tombe dans un crime? Dès aujourd'hui vous fuyez le temple extérieur et visible, comme déja profané, parce qu'il peut l'être un jour. Traiiez donc de même le temple invisible de cette ame pieuse parce que s'il est aujourd'hui l'habitation du Saint-Esprit, il peut, dans six mois, dans un an, devenir la retraite de l'esprit imnonde. Ce malheur est très-rare-dans les vrais justes, on en convient; mais il n'est ni impossible ni sans exemple. Vous regarderiez pourtant comme un insensé le pasteur qui suivroit cette regle à l'égard des fideles confiés à ses soins. Méritez-vous un autre nom, vous qui vous conduisez par le même principe à l'égard des temples où la piété nous rassemble?

Mais, je le répete, cette prétendue raison n'est pour vous qu'un vain prétexte. Vous le savez tout comme nous, il n'est point vraisemblable que les hétérodoxes viennent jamais se présenter pour célébrer leur culte dans les lieux où se réunissent les catholiques. A l'égard de la plupart de ces édifices, ils n'en ont pas le droit, soit parce qu'ils n'ont jamais appartenu à la nation, soit parce qu'elle en a vendu la propriété, ou cédé à bail la jouissance et à l'égard de ceux où ils

poures

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toient le prétendre, ils savent bien qu'ils ne pourroient en user sans se rendre extrêmement odieux; et veut on jamais le devenir quand on n'y a point d'intérêt? Quelle apparence que les Juifs, les hérétiques, les constitutionnels, pour le seul plaisir de troubler nos assemblées, et de nous faire déserter une église, viennent y faire une irruption, dont ils ne pourroient recueillir que l'horreur des gens de bien, l'indignation et le mépris des mondains? Car les moins religieux ne peuvent souf frir les intrigans et les brouillons.

Quant aux assemblées civiles et politiques, je n'examinerai pas ici jusqu'à quel point la discipline de Péglise peut les tolérer dans un temple, hors le temps des offices, sans qu'il soit censé avoir perdu sa consécration. Cette discussion est ici peu nécessaire. Il y a, pour confondre vos frivoles prétextes, un moyen plus court, c'est de vous faire remarquer qu'il ya, parmi nous, beaucoup d'oratoires catholiques, qui, pour la raison dite plus haut, et pour d'autres que tout le monde voit, ont été jusqu'ici, et seront toujours exclusivement employés à l'exercice du culte divin,

Pourquoi les fuyez-vous, s'il est vrai que vous ayez dans le cœur l'amour de l'unité ? Le local n'a éprouvé aucune profanation, et n'en a point à craindre pour l'avenir. Les ministres qui y célebrent les divins offices, sont envoyés ou autorisés par le premier pasteur, comme il est lui-même reconnu dans toute l'église. Voilà des faits constans et à l'abri de toute chicane nos assemblées sont donc avouées de P'église catholique. C'est une premiere consé

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quence d'une vérité frappante. Vous ne pouvez donc les fuir et les maudire sans rompre de communion avec l'église catholique, sans condamner ce qu'elle approuve : c'est une seconde conséquence également indubitable. C'en est une troisième non moins évidente, que ceux d'entre vous, qui, en fuyant nos assemblées, n'assistent ni à la messe ni aux autres offices, les dimanches et les fêtes, sont donc coupables du violement des saintes loix de l'église. C'est une criminelle désobéissance qu'ils ajoutent au schisme. Vainement ils allégueroient ici leur conscience, ou la décision de leurs guides. Dans des points aussi clairs, et où la vérité se montre si aisément à quiconque la cherche, une conscience grossiérement erronnée, le conseil d'un conducteur aveugle ne seront point des excuses devant le tribunal de la justice éternelle (1).

(1) Ce seroit aux constitutionnels, ainsi qu'on l'a déja remarqué, une visible illusion de vouloir tourner à leur profit ce qu'on vient de dire contre les auteurs du nouveau schisme. Il est évident que nos principes ne vont qu'à venger la cause des pasteurs et des prêtres catholi ques, qui ont un titre certain, un vrai ministere, qui Pont recu des mains de l'église, qui ne l'ont point abdiqué, et qui n'en ont été dépouillés par aucun jugement canonique Au-lieu que les ci-devant constitutionnels sont de toute notoriété des usurpateurs d'un ministere que l'église ne leur a point confié, des intrus sans titre, qui n'ont que ce qu'ils ont reçu de la puissance séculiere, Leur cause n'a donc rien de commun avec celle des ministres du culte catholique; et ce que l'on dit pour jastifer le ministere de ces derniers, ne peut ni excuser ni couvrir l'attentat des invaseurs qui ont porté le trouble dans toutes les églises de France.

1

Suite des Réflexions, insérées dans notre No. 13, sur cette question : La mort civile fait-elle vaquer les Bénéfices et sur tout les Evêchés (1).

II. PROPOSITION.

Nous avons prouvé que la mort civile ne fait vaquer aucun bénéfice de plein droit. Quand il y auroit sur cela quelque doute à l'égard des moindres bénéfices, il n'y en auroit aucun par rapport aux évêchés. On a toujours cru dans l'église qu'ils ne devenoient vacans que par la démission, la déposition et la mort naturelle de celui qui en étoit pourva. Il y a un évêque vivant qui n'a point renoncé à son siége, et qui n'en a point été déposé. Il n'est pas permis d'en ordonner un autre. Peu importe que cet évêque vivant soit absent, qu'il ne puisse ou ne veuille pas remplir ses fonctions. Il vit, il est toujours évêque. On ne pourroit en ordonner un autre, sans qu'il y en eût deux dans la même église. C'est ce que les canons défendent. Nous trouvons cette regle en vigueur dès la naissance de l'église.

(1) Ce morceau faisant partie de celui du No. 13, doit être lu à la suite du premier, et avant celui du même No. qui commence par ces mots : pour s'excuser

de schisme.....

S.

S. Cyprien, dans son épître 52 à Autonien, n'oppose pas autre chose à Novatien qui s'étoit fait ordonner évêque de Rome par les schismatiqués. Corneille a été placé canoniquement sur ce siége vacant par la mort de Fabien. Tout homme qui est ordonné ensuite pour le inême siége, se met par-la hors de l'église, foris fiat necesse est. Il ne peut pas recevoir Pordination ecclésiastique, rompant l'unité de Péglise. C'est un profane, un étranger; il est dehors, foris est. Il ne peut pas y avoir de second évêque après le premier. Celui qui a été ordonné après le premier qui doit être seul, n'est pas le second, il n'est rien: millus est.

:

Rien de plus énergique que ces paroles di saint docteur Le siége n'est point vacant des qu'il y a un évêque, tel qu'il soit, en quelque lieu qu'il réside. On ne pourroit en ordonner un second, sans qu'il n'y en eût deux assis en même-temps sur le même siége. Le huitieme canon du concile de Nicée le prohibe expres

sément.

Il y a en des évêques persécutés et bannis par les empereurs, qui leur ont fait nommer des successeurs. On a toujours réclamé contre cette infraction des loix de l'église. Ces doubles évêques ont été regardés comme intrus,

cette seule raison que le siége étoit occupé par
un évêque vivant. S. Chrysostome ayant été
rélégué dans l'Arménie, l'impératrice fit plá
cer Arsace sur le siége de Constantinople. Le
saint, dans son épître 125, écrite à Cyriac,
traite Arsace d'adultere, pour avoir usurpé son
Tome II. No. 14.
C

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