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ELT.

chef de l'église capable d'une pareille foiblesses ce seroit le soupçonner d'une lâcheté et d'une ele prévarication dont il n'y a point d'exemple dans l'histoire du siége apostolique. Sa conduite et ses vertus le mettent à l'abri d'un soupçon aussi outrageant.

La question sur la soumission a été déférée au tribunal du Saint-Siége par les évêques de France. Des congrégations de cardinaux et de théologiens ont été nommées pour en faire l'examen. Le Pape, dans son Bref, paroît év demment avoir décidé que la soumission est licite la cause est donc finie.

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Nous avons déja annoncé dans nos Annales une relation de ce qu'ont souffert pour la religion les pretres les insermentés, déportés en 1794 dans la rade de l'isle d'Aix, près Rochefort, chez Le Clere, imprimeur-lbraire, rue Saint-Martin, Nos. 254 et 89.

En voici une autre par un cure du diocese de Paris, que Dieu a daigné associer à ces ecclésiastiques per sécutés, et qu'il a délivré avec ceux qui ont survécu a la persecution. (De l'imprimerie de Crapart, rue Thionville, No. 44). Celle-ci a pour nous un geure d'interet tout particulier. L'auteur est un membre cathoinque de l'église de Paris, de cette église vénérable qui, dans cette grande et inouie persécution, a fourni tant de martyrs intrépides, tant de confesseurs généreux, fant d'écrivains remplis d'onction et de lumieres, tant d'onvriers évangéliques qui ont mille fois bravé la mort pour venir au secours de leurs freres affligés, et remplir à leur égard, les augustes fonctions de leur mi

nistere.

Cette relation qui sera lue avec un religieux atten

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et

rissement par

les fideles, nous a été adressée par un cclésiastique du diocese de Paris qui en a été l'édieur. Nous ne pouvons mieux l'annoncer qu'en impridant la lettre qu'il nous a écrite à ce sujet.

Au Rédacteur des Annales Catholiques.

MONSIEUR,

Paris, 23 Septembre 1796.

Un de nos compatriotes, un de nos conreres, un curé de ce diocese, est revenu parmi ous, après avoir couru des dangers de tout enre, et souffert des persécutions de toute spece. Il a représenté le Clergé parisien lans une nombreuse assemblée d'ecclésiastiques, que les ennemis de la religion avoient éunis auprès de Rochefort, pour les y faire nourir par degrés: il a assisté et participé, 'n leur nom a un long et douloureux sarifice, pour lequel les impies avoient envoyé les victimes de toutes les parties de la France. 7'église de Paris ouvre avec joie son sein à e généreux athlete revenant du combat, et s'empresse d'accueillir ce témoin de sa oi, dont rien n'a pu affoiblir le témoignage.

A son retour, il m'a communiqué un récit les souffrances qu'il a endurées si long-temps, et que tant de ministres de l'église gallicane ont endurées avec lui. Ce récit m'a paru si touchant, si capable d'encourager les prêtres

et d'édifier les fideles, que je me suis háté de le publier. J'ai l'honneur, monsieur, de vous en adresser un exemplaire; et je ne doute pas que vous ne lui accordier une mention honorable dans vos Annales, où Vous recueillez les écrits et les événemens qui intéressent la religion. La lecture du récit que je vous fais passer, a fait sur moi une impression semblable à celle que j'avois éprou vée, en lisant les monumens du martyre de nos peres de la foi, dépôt précieux que l'église catholique conserve dans ses immortelles archives; et j'aime à croire qu'il excitera une d sainte curiosité parmi les enfans de Dieu. di Quoique l'esprit de charité qui caractérise le christianisme, soit bien affoibli dans le siecle où nous vivons, il n'y est pas entiérement éteint ce feu sacré animera éternellement le corps mystique de Jésus-Christ. Pourquoi donc da le clergé de Paris n'imiteroit-il pas l'empresse ment avec lequel S. Céran, un des anciens pontifes de ce diocese, recherchoit et rassenbloit les actes des martyrs? Pourquoi les fideles de cette grande ville, qui lisent encore avec ch intérêt l'histoire des ecclésiastiques africains, de déportés jadis en Sardaigne par les Vandales, da ne liroient-ils pas celles des ecclésiastiques français, déportés à Rochefort par les philosophes A de nos jours?

Je crois devoir vous avertir, monsieur, que le curé dont j'ai publié le récit, a supprime plusieurs détails qui lui sont personnels, et que sa modestie a trouvés trop honorables. Parmi ces traits omis, il en est un dont je ne puis m'empêcher de vous faire confidence, quoique

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quoique je sois tenté de croire que vous mettrez vos lecteurs dans le secret, le voici, Con damné à la déportation, notre respectable confrere faisoit partie d'un convoi de vingt prêtres qu'on menoit à Rochefort, par la cidevant province de Poitou. Après avoir passé Niort, il est envoyé en avant, sous la conduite d'un gendarme, pour faire préparer à dîner dans la commune de Mauze. Après s'y être acquitté de sa commission, il se rend à la municipalité, et remet aux officiers munici paux une somme de 800 liv. et sa montre d'or, pour subvenir aux besoins des pauvres du lieu. Une aumône si considérable et si peu attendue, excite l'étonnement de ceux à qui elle est remise. Le maire dit que ce don est bien précieux, parce que la misere est grande dans la commune, depuis que les méchans en ont chassé les personnes qui prenoient soin des malheureux. Ensuite il demande à connoître le nom du bienfaiteur de ses concitoyens indigens. Celui-ci refuse on insiste, Enfin, le charitable ecclésiastique déclaré qu'il est un des curés du diocese de Paris, et qu'on le conduit à Rochefort pour être déporté, parce qu'il a mieux aimé obéir à Dieu qu'aux hommes. Aussi-tôt le maire se jette à son col, l'embrasse en pleurant, et s'écrie: Faut-il qu'on nous enleve ainsi tous les bons prêtres, et qu'on nous laisse les mauvais, comme celuici dont on ne nous débarrassera jamais? En disant cela, il montroit le curé constitutionnel de Mauzé, qui étoit présent, et auquel le Tome II. No. 22.

Dd

corps municipal venoit de faire de graves reproches.

Ne vous semble-t-il pas, monsieur, que la
générosité de notre cher déporté mérite d'être
connue? Un secret pressentiment lui annon
çoit qu'en entrant dans le vaisseau où il de
voit être détenu, il seroit complettement dé-
pouillé par
les gens de l'équipage. Il voulut

donc mettre en sûreté les fonds qui lui res-
toient, en les cachant dans le sein des pau-
vres. Sa bonne œuvre n'auroit pas eu lien,
si le convoi dont il faisoit partie eût passé par
Poitiers. Là se trouvoit un prêtre constitution
nel nommé Planier, accusateur public, près le
tribunal criminel 'du département, qui fouilloit
lui-même tous les déportés qu'on faisoit passer
par la ville, et ne leur laissoit que la vie, parce
qu'il n'avoit pas le pouvoir de
pas le pouvoir de la leur ôter.

J'ai l'honneur d'être avec la sincere estime qui vous est due,

MONSIEUR

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