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révolution qui a tout englouti. Ainsi sa conservation dans ce naufrage universel devient pour tous les hommes de bonne foi un mi racle perpétuel. Ainsi tous les efforts que l'on a faits pour détourner le peuple des institutions catholiques, ne font que tourner à la honte de l'impiété. Ainsi, tandis que les philosophes n'ont pu encore donner à leurs fêtes décadaires ni le moindre intérêt ni la moindre consistance, les fêtes religieuses conservent invinciblement et ce charme qui attire et cet ascendant qui entraîne. D'où vient donc cette différence? que tous nos grands penseurs nous expliquent ce phénomene? Qu'ils nous disent donc, s'ils le peuvent, comment depuis qu'ils ont tant de fêtes philosophiques sur le métier, ils n'ont pu inventer que d'insipides jeux et des spectacles soporifiques? Comment, dans leurs savantes veilles, ils n'ont rien pu trouver qui parle au cœur et éleve l'ame? Pourquoi Chénier et autres cerveaux creux qui ont tant ruminé sur ces objets, ne demandent-ils pas aux ministres de la religion quel est donc ce secret qui rend les saintes solemnités si attachantes à-la-fois, et pour l'homme ignorant, et pour l'homme éclairé. Mais en attendant qu'ils fassent cette découverte, admirons le pouvoir de la religion; reconnoissons ce sublime besoin que nous avons tous d'elle; besoin d'autant plus fort qu'il est fondé sur nos miseres, et sur la nécessité où est la foible créature d'aimer, d'espérer et de croire.

Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs,

en leur communiquant le morceau suivant, qui vient parfaitement à l'appui de nos r flexions précédentes. Il est fait par un homme imbu peut-être trop long-temps des maximes du jour, et que les malheurs de sa patrie ont sans doute converti comme tant d'autres.

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<< Tant que l'irréligion subsistera en France, il y existera un levain d'anarchie, et si la religion catholique n'est pas la religion des français, toute autre religion qui lui sera » substituée, sera en contradiction avec le » caractere national. Les institutions catholiques conviennent à la nation françoise » sous une infinité de rapports temporels. Des » dogmes métaphysiques et abstraits convien» nent à un peuple ingénieux. Une religion » qui exige les plus grands sacrifices d'une

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raison orgueilleuse, et dans laquelle l'as » semblée des ministres des autels juge la >> foi avec un caractere d'infaillibilité, convient » à un peuple d'une imagination souvent dé» sordonnée et avide de nouvelles opinions. » Un peuple dont la vivacité et l'impétuo»sité doivent être contenues, a besoin d'une >> religion réprimante et qui ait beaucoup de » préceptes. Un peuple qui s'égare facilement » et qui se repent de même, est fait pour >> une religion indulgente, toujours prête » oublier et à pardonner, quand il existe aveu » et repentir. Une religion qui, par une mul »titude de cérémonies et de rites pieux, rap» pelle la présence de la divinité, est néces »saire à un peuple frivole et léger. Une re »ligion dont le culte est pompeux, et qui fait > servir tous les arts aux hommages qu'elle » rend à la divinité, doit plaire à un peuple.

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» qui aime les spectacles, l'éclat, la magnifi» cence et toutes les productions des arts. » Enfin une religion qui donne au sentiment » pour la divinité, un caractere d'amour, de passion et d'enthousiasme, est analogue au » caractere d'un peuple sensible, pour qui ai-> mer est un besoin, et qui semble attacher à >> toute exaltation, une idée de gloire ».

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Nous ne prétendons pas donner tous ces raisonnemens d'un homme du monde, comme des preuves dignes de la sublimité et de la sainteté de la religion : mais nous ne les regardons pas moins comme un hommage que la philosophie est forcée de lui rendre, et qui, s'il ne s'éleve pas à toute la hauteur de la foi catholique, nous prouve au moins les courtes vues des politiques insensés qui s'efforcent de la détruire.

REFLEXIONS sur la déclaration exigée des ministres du culte.

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L'opposition que montrent quelques pieux ecclésiastiques pour la déclaration de la soumission aux loix de la république étant une véritable calamité dans l'église de France, nous pensons que nous ne pouvons mettre trop souvent sous les yeux de nos lecteurs les grandes raisons qui démontrent la légitimité de cette soumission. Nous le faisons avec d'autant plus de confiance, que les réflexions suivantes ne sont pas le langage d'un particulier sans mission. Nous le répétons, c'est un

de nos évêques fideles, résidant à Paris, qua souffert persécution pour les vrais principes, et qui, prenant un grand intérêt à leur pro pagation, affligé autant que nous, de la divi sion qui regne parmi les prêtres catholiques, a bien voulu nous communiquer ces réflexions, en nous permettant de les répandre.

Les circonstances orageuses où nous nons trouvons ne nous permettent pas de le faire connoître. Nous croyons mériter, de la part lecteurs, assez de confiance en notre véracité reconnue, pour qu'on ne nous soupçonne point de donner, sous un nom aussi imposant, nos propres opinions. Quelques évêques absens, (nous le savons), défendent de faire cette sou mission. Un évêque qui est heureusement sat les lieux, à portée de juger par lui-même des convenances locales, soutient la légitimité de cet acte purement civil. Deux autorités qu méritent le même respect, la même déférence, se trouvent donc en contradiction, pour le moment. De quel côté est la vérité? Du côté de celui dont la doctrine est conforme à la pra tique de l'église dans tous les temps, et pro clamée par le Bref du Souverain Pontife, da 5 juillet, dont l'authenticité nous est démontrée. Que doivent faire les ecclésiastiques des dioceses dont les évêques condamnent cette sou mission? Loin de nous l'idée de leur prêcher l'insubordination et la désobéissance envers l'autorité spirituelle; qu'ils attendent en silence que leurs évêques mieux informés sur les conve nances des lieux et sur le véritable état de la question, se, réunissent à ceux de leurs illustres collegues dans l'épiscopat, qui n'oot jamais interdit cette soumission aux loix, qui

yeux

fait le caractere principal d'une religion aux de laquelle la désobéissance envers l'auThe torité publique seroit un crime. Le Bref de notre St. Pere le Pape, du 5 juillet, n'a pu parvenir encore à nos évêques absens. Attendons qu'ils en aient eu connoissance, et nous es ne doutons pas qu'alors ils ne reviennent de leurs préventions dont nous respectons les motifs, mais dont nous craignons les dangers.

Le célebre Fénélon, dans ses principes sur la souveraineté, s'exprime ainsi :

« Le consentement libre ou forcé, exprès ou ta» cite d'un peuple libre, à la domination d'un, ou de » plusieurs, peut être regardé comme le canal par où » découle l'autorité suprême ».

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Tout le monde sait comment s'exprimoit Massillon prêchant devant le roi et toute sa cour, dans son sermon du dimanche des Rameaux :

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« Un prince n'est pas né pour lui seul, il se doit à »ses sujets. Les peuples, en l'élevant, lui ont confié la puissance et l'autorité,et se sont réservés en échange ses soins, son temps, sa vigilance.... Ce sont les peuples qui, par l'ordre de Dieu, les ont faits tout ce qu'ils sont. C'est à ceux-ci à n'être ce qu'ils sont » que pour les peuples. Oui, c'est le choix de la ná» tion qui mit d'abord le sceptre entre les mains de » leurs ancêtres; c'est elle qui les éleva sur le bouclier » militaire, et les proclama souverains. Le royaume devint ensuite l'héritage de leurs successeurs, mais ils »le durent originairement au consentement, libre de leurs sujets. Leur naissance seule les mit ensuite en » possession du trône; mais ce furent les suffrages pu» blics qui attacherent d'abord ce droit et cette prérogative à leur naissance. En un mot, comme la nous, les rois

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>> miere source de leur autorité vient de
» n'en doivent faire usage que pour nous ».

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Mais heureusement pour le bonheur de la société, il est inutile, il est même dangereux d'ailer s'égarer dans toutes ces théories abstraites, dans tous ces

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