Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

culier de votre paroisse et le bien général du diocese peuvent permettre que vous vous réunissiez dans un même temple avec les schismatiques. Il est à desirer qu'il y ait sur ce point une conduite uniforme parmi tous les prêtres d'un même diocese, et on ne pourra jamais obtenir cette uniformité, qu'autant que les prêtres seront exacts à consulter leurs supérieurs et à suivre leurs avis.

Lettre à l'imprimeur des Annales catholiques.

J'ai su qu'on vous a envoyé de Saint-Malo la rétractation de M. Hamart; mais que de fanatiques constitutionnels s'étoient levés en masse contre le rétractant et la rétractation. Ils ont voulu le faire réclure; mais M. Hamart, soutenu par les honnêtes gens a échappé à leur fureur. Ils prétendoient, ces ignorans féroces, que la rétractation étoit contraire aux principes du gouvernement, dès qu'elle l'étoit à la constitution civile du clergé. Ils ont voulu faire tourmenter l'imprimeur; mais, n'ayant pour moyen que leur malignité, ils ont échoués. Vous avez ci-joint, cher confrere! une copie authentique de cette piece importante, signée et paraphée par l'auteur. Rennes, le premier décembre 1796.

Signé BLOUET, Libraire.

Rétractation de M. Hamart, ex curé constitutionnel de Pleurtuit, diocese de SaintMalo.

Un prêtre qui s'est écarté des principes de la foi catholique, apostolique et romaine; un

us

1

religieux qui a cru pouvoir rompre des engagemens sacrés, prononcés en face des saints autels, et qui, au mépris de deux empêchemens dirimans, ceux de l'ordre et du vœu solemnel de chasteté, a prétendu pouvoir contracter mariage, et a en effet observé les formalités prescrites pour en contracter un civilement; union sacrilege, suivie de la naissance de deux enfans que la mort a moissonnés; un prêtre, dis-je, un religieux dans cette monstrueuse position, ne doit point se borner à gémir en secret sur de pareils scandales. Il se doit à soi-même, il doit à l'église et au public de réparer ses excès par une rétractation sincere et authentique.

Tel a été mon aveuglement; en vain j'ai cherché à me le dissimuler. Tel est l'abyme affreux, que moi, Ch. Fr. Hamart, j'ai creusé sous mes pas. Eglise de Jésus-Christ, dont j'ai si cruellement déchiré le sein par mes scandales! il faudroit des larmes de sang pour vous venger dignement, ainsi que pour déplorer mon malheur!

Revenu sérieusement à moi-même, à ma propre conscience, à l'évidence et à la force des principes, la vue de mes iniquités me navre de douleur; nuit et jour je gémis et je ne cesserai de gémir jusqu'à mon dernier soupir, avec toute l'amertume du repentir. Heureux, mille fois heureux! si, comme j'en sens revivre le doux espoir dans mon cœur, Dieu ne rejette point le sacrifice de mes larmes !

D'après des motifs aussi impérieux, pressé d'ailleurs par les remords qui m'agitent sans cesse, et qui me prouvent invinciblement les poursuites d'une miséricorde toujours prête à

recevoir dans son sein les plus grands pécheurs et à leur pardonner; convaincu de l'importance et de la nécessité d'une pareille démarche, pour rendre à la religion sainte que je professe, et à l'église de Jésus-Christ dont je révere les dogmes, la discipline et la hiérarchie, l'hommage public que je leur dois; nulIement arrêté par les faux prétextes de l'amourpropre et des considérations humaines; dans la seule vue de mon salut éternel et de l'édification du prochain, je déclare et confesse à la face du ciel et de la terre:

Premiérement, que le serment que j'ai prêté sur la constitution, dite civile du clergé, est illicite, contraire à la doctrine, à la discipline et à la hiérarchie de l'église catholique, apostolique et romaine, conformément à la décision du saint-siége apostolique, et de la presque totalité des évêques de France. Je regarde ce serment comme blessant les droits et l'autorité spirituelle de l'église, et comme la source de l'hérésie et du schisme qui désolent en France l'église et l'état, En conséquence, je rétracte ledit serment, et j'abjure les erreurs qu'il renferme.

[ocr errors]

Secondement, qu'il n'y a de pasteurs légitimes que ceux qui, outre le pouvoir de l'ordre, ont reçu la mission canonique, conformément aux loix établies dans l'église, à laquelle seule il appartient de statuer sur l'institution et la destitution de ses ministres, de leur conférer la jurisdiction spirituelle, et d'en déterminer l'étendue: que d'après ce principe, mon élection et mon installation aux cures de Pleurtuit et de Trémerene, étant contraires à la disci

pline de l'église, je n'ai jamais eu de jurisdic tion sur lesdites paroisses, et que tous les actes de jurisdiction que j'y ai exercés, (excepté néanmoins les absolutions données aux malades en danger de mort, et au défaut de tout prêtre catholique), sont radicalement nuls et de nuls effets. J'engage, j'exhorte et je supplie de tout mon cœur les personnes qui ont eu recours à moi pour le mariage et la pénitence, à réparer le plutôt possible les vices essentiels provenans de ce défaut, faute de jurisdiction.

Troisiémement, que par crainte je me suis montré prêt à déférer à la réquisition qui m'a été faite de livrer les titres de mon ordination, ayant pris sur les registres de la commune du Mont-Saint-Michel l'engagement de les livrer, lorsque je les pourrois trouver; engagement que je n'ai pas rempli. Mais la terreur me porta à les brûler, lorsque je les trouvai.

Quatrièmement, que non content d'une conduite aussi scandaleuse, j'ai eu le malheur,

un écrit en forme de catéchisme, de combattre l'enseignement ordinaire de l'église caPart tholique. J'en rétracte les assertions, comme schismatiques et hérétiques, et je prie avec instance les personnes qui en auroient des exemplaires, ainsi que de toutes lettres et écrits faits par moi sur ces matieres, de les livrer au feu, comme pernicieux.

Cinquièmement, que j'ai mis le comble à tant d'excès, par la séduction d'une personne bien née et jusques-là vertueuse. Qu'au mépris des loix de la discipline de l'église, et foulant aux pieds tous mes engagemens, je l'ai déterminée à contracter avec moi un niariage civil,

auquel nous avons renoncé d'un mutuel consentement, comme un acte proscrit par le double engagement que j'avois pris en face de P'église. Je regarde cette union comme un crime et un scandale public, pour l'expiation desquels, ainsi que de toutes mes autres fautes, Je me soumets de bon cœur à toutes les peines que l'église a portées et portera contre moi. Je vis dans l'espoir de pouvoir un jour rentrer dans le bercail de Jésus-Christ, non pas en qualité de ministre, je m'en reconnois indigne; mais du moins comme humble pénitent, bien résolu de tout entreprendre, de tout exécuter, de tout souffrir, de tout sacrifier, de renoncer même à tout traitement relatif audit serment, afin de mériter une faveur aussi signalée.

Daigne, le Seigneur, par son infinie miséricorde, ne pas refuser à mon repentir et à ma douleur, un pardon que sa justice a le droit de ne me pas accorder, après l'abus que j'ai fait de toutes ses graces et de tous ses bienfaits!

Je me recommande pour cela aux ferventes prieres et aux bonnes œuvres de tous les vrais fideles.

Signé C. F. HAMART.

Le 4 octobre 1796.

L'église cathédrale de Cambrai, un des plus beaux monumens de l'architecture gothique, est soumissionnée par des protestans pour la somme de 120,000 liv. mandats; et l'estimation des matériaux, faite par des ex

« ZurückWeiter »