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quand on y est une fois entré par le baptême. C'est ainsi que les églises de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche, et autres de l'Orient se sont retranchées elles-mêmes du corps de la catholicité, par un schisme commencé sous Photius dans le neuvieme siecle, et consommé deux cens ans après sous Michel Cé-rulaire. C'est ainsi encore, que les églises nationales de Suede, de Dannemarck, d'Angleterre ont péri en se séparant de l'église universelle.

Les pasteurs de ces églises, suivis des peuples qu'ils avoient séduits, rompirent de communion avec le siége apostolique, et avec le reste de l'église universelle; ils formerent des sociétés à part sous le nom de Luthériens, de Calvinistes, d'Anglicans, avec lesquelles on ne pouvoit plus, sans crime, communiquer en tout ce qui a rapport à la religion. Comme le Saint-Esprit ne vivifie que l'église; et qu'il n'y a, hors d'elle, ni salut, ni jus tice, ni vie spirituelle, ces sociétés séparées ne sont que des branches mortes retranchées du trono, des cadavres sans mouvement et sans vie.

Oseriez-vous bien le dire, que ce malheur est arrivé à l'église catholique de la France? Les évêques qui gouvernoient, il y a quelques années, les églises de Paris, de Lyon, de Rouen, de Tours, d'Aix, de Bourges, de Bordeaux, de Toulouse, etc. Et les autres églises soumises à ces métropoles, ont-ils rompu de communion avec le Saint-Siége, et avec les autres églises du monde, dont la réunion forme cette (glise catholique que nous confessons tous

les jours dans le symbole ? Il n'y a point d'apparence qu'aucun de vous soit assez aveugle pour hasarder une fausseté aussi notoire? Les différens pasteurs des églises de France que je viens de désigner, et dont plusieurs sont encore parmi nous, ont-ils perdu leur titre et leur autorité spirituelle sur le troupeau que l'église avoit confié à leur vigilance? Les constitutionnels répondroient fièrement, oui : on leur a plus d'une fois fermé la bouche sur ce point; on a, par des raisons sans replique, confondu leur témérité et leur éga

rement.

Mais vous, nos chers freres, que j'ai ici en vue, vous êtes bien loin d'adopter ou les principes ou le langage de ces coupables invaseurs. Vous ne pouvez, sans une erreur manifeste, sans la plus ridicule des inconséquences, ne pas avouer que nos premiers pasteurs restent toujours pourvus d'un titre qu'ils n'ont point abdiqué, et dont aucun jugement canonique ne les a dépouillés. Mais si aux yeux de la Religion, et dans un ordre supérieur, où la loi civile n'a que faire, parce qu'elle n'y a ni droit ni intérêt, ces pontifes sont encore aujourd'hui les seuls légitimes pasteurs de tout le troupeau, dont des intrus ont débauché une partie; si leur autorité vit toujours parmi nous; si les fideles sont obligés de les révérer comme leurs supérieurs dans l'ordre de la religion, par quel'étrange éblouissement méconnoissez-vous leur autorité en la personne de ceux qui en sont dépositaires? Par quel travers vous séparez-vous de la so

ciété des fideles, qui les reconnoissent pour leurs légitimes pasteurs?

Faisons une supposition qui, quoique loin de pouvoir se réaliser, sur-tout avant la paix, n'en sera pas moins propre à prouver ce que je prétends, et à metire vos torts en évidence. Si, sans rien déranger dans l'ordre politique, ces mêmes pontifes se trouvoient parmi nous; s'ils présidoient nos assemblées ecclésiastiques, fuiriez-vous leur communion? Regarderiezvous comme un crime d'assister à leur messe, de recevoir de leurs mains les sacremens et les autres secours de la Religion? Ce seroit de votre part un prodigieux avenglement, une coupable révolte, un schisme détestable. En cela vous seriez plus criminels et plus inexcusables que les constitutionnels eux-mêmes. Car ils ont déclaré plus d'une fois, qu'ils étoient prêts à communiquer avec les pasteurs dont ils ont usurpé la place, si la Providence les ramenoit parmi nous.

Si, frappés d'une juste horreur pour le crime qui vous feroit fuir des pasteurs que l'église vous a donnés, et qu'assurément elle ne vous a pas. ôtés, vous répondez que vous êtes disposés à leur donner toutes les marques de communion et d'obéissance, dont les canons vous font un devoir: Encore une fois, pourquoi fuyez-vous les ministres catholiques, qui sontdépositaires de leur autorité, qui constamment agissent en leur nom, qui gouvernent le troupeau de leur aveu et à leur acquit? Il est nonseulement certain, mais notoire, que les ministres du culte catholique parmi nous sont

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envoyés, médiatement ou immédiatement n'importe, par ces mêmes premiers pasteurs, dont vous n'oseriez contester le titre ni fuir la communion. C'est en qualité de leurs vicaires, de leurs suppléans, de leurs coopérateurs avoués et autorisés par eux, qu'ils assemblent les fideles, qu'ils leur dispensent le pain de la parole, qu'ils leur administrent les sacremens, qu'ils célebrent les saints mysteres', qu'ils président au culte divin.

Il n'y a donc pour vous point de milieu? ou revenez de votre égarement; réunissez-vous sans délai aux assemblées des catholiques, ou déclarés hautement et sans détour que vous rompés de communion avec les premiers pasteurs de toutes les églises de France. Si ce dernier excès vous épouvante, et que vous n'en persévériez pas moins dans la funeste résolution de fuir nos assemblées, qui sont notoirement unies par tous les liens de la communion ecclésiastique et de la subordination canonique avec ces premiers pasteurs, qui ne forment avec eux qu'un seul et même corps, dont ils sont les chefs et les pontifes, il sera évident pour tout le monde qu'un faux zele et un entêtement déplorable vous ont perverti le jugement; que vous ne savez pas plus vous accorder avec vous-mêmes qu'avec la vérité; que vous êtes aussi sourds à la voix de la raison, que rebelles aux principes de l'unité catholique.

Si, comme j'aime à le croire, vous cherchez la vérité de bonne-foi, une simple ques tion doit suffire pour vous ouvrir les yeux. De quelle église êtes-vous membres ? De quel troupeau faites-vous partie? Vous auriez hor

reur de vous unir aux constitutionnels. A vos yeux, comme à ceux de l'église, ce sout des invaseurs de son autorité, des contempteurs de ses canons, des perturbateurs et des intrus. Mais vous favez de même nos assemblées catholiques. Avec qui donc êtes-vous en communion? Quel évêque reconnoissez-vous pour votre premier pasteur dans vos conventiendes invisibles? Nous faisons partie, direzvous, de l'église universelle, bannie de la France, mais répandue dans tous les autres lieux de la terre. Fort bien! Mais, pour ne parler que de Paris, l'église catholique reconnoît M. de Juigné pour un de ses pontifes. Elle' reconnoît pour légitimes, les assemblées ecclésiastiques, présidées par lui, ou par ses ayant-cause, par ses coopérateurs, par les dépositaires de son autorité. Ce point est constant et notoire. Vous au contraire, vous fuyez ees mêmes assemblées comme des associations profanes et criminelles. Vos sentimens ne sont donc pas ceux de l'église catholique; vous condainnez ce qu'elle approuve; vous maudissez, vous abhorrez un culte qu'elle juge légitime, agréable à Dieu, conforme aux regles canoniques. Votre prétendue union avec Féglise catholique n'est donc qu'une pure illusion, une protestation fausse et dérisoire.

Car il faut bien le remarquer, c'est par l'é glise particuliere, dont il est membre, que chaque fidele tient à l'église universelle. C'est par l'union et la subordination au pasteur principal, qui lui a été donné par l'église pour supérieur immédiat dans l'ordre de la hiérarchie, que le ministre ou le pasteur du se

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