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être que Nausycidès, qui ne fait que de la farine, se nourrit très-bien, lui et ses esclaves, qu'il entretient des troupeaux de toutes les especes, et qu'il fait même d'assez grandes épargnes pour subvenir souvent aux besoins de l'état! Ciribe, qui fait du pain, entretient toute sa famille, et vit fort à son aise ! Déméas, du bourg de Colyte, se soutient en faisant des tuniques, et la plupart des habitans de Mégare vivent fort bien,, quoiqu'ils ne sachent faire que des camisoles. J'en conviens ; c'est qu'ils achetent des esclaves étrangers, et qu'ils les font travailler. Puis-je employer de même des personnes libres, mes parentes? - Oh j'entends, parce qu'elles sont libres, parce qu'elles sont vos parentes, il faut qu'elles ne fassent autre chose que manger et dormir. Mais dites-moi, parmi les personnes libres, lesquelles vous paroissent plus heureuses, ou de celles qui mènent une vie oisive, ou de celles qui s'occupent de choses utiles qu'elles savent? Trouvez-vous que la mollesse et Loisi veté aident beaucoup les hommes à apprendre ce qu'il leur convient de savoir, à se ressouvenir de ce qu'ils ont appris, à donner une nouvelle force à leur santé, une nouvelle vigueurà leur corps, à se procurer de Paisance et à la conserver; et qu'au contraire le travail ne soit bon à rien? Vos parentes ont-elles appris tout ce que vous dites qu'elles savent, comme des choses inutiles à la vie et dont elles ne voaloient faire aucun usage, ou comme des choses auxquelles elles devoient s'appliquer, et dont elies espéroient tirer un bon parti? Quels hommes vous paroissent avoir fa meilleure conduite? Sont-ce les paresseux ou les hommes occupés d'objets utiles? Quels sont les plus jnstes ?

Sont-ce ceux qui travaillent, ou ceux qui rêvent, les bras croisés, aux expédiens qu'ils trouveront pour vivre? Je suis sûr qu'en ce moment vous n'aimez pas vos parentes, et que vous n'en êtes plus aimé. Vous sentez qu'elles vous ruinent, et elles sentent qu'elles vous sont à charge. Il est à craindre que bientôt la froideur ne se tourne en haine, et que vous ne perdiez pour toujours les sentimens qui vous unis soient. Mais qu'elles travaillent sous vos yeux; vous les aimerez, parce que vous verrez qu'elles vous sont utiles; vous leur serez cher, parce qu'elles connoîtront qu'elles vous plaisent davantage. Vous vous rappellerez tous avec joie vos services mutuels. Ce souvenir ajoutera à votre tendresse, et vous vous sentirez chaque jour plus fortement attachés les uns aux autres par les liens du sang et de l'amitié. S'il s'agissoit de faire quelque chose de honteux, il faudroit préférer la mort. Mais ce que vos parentes savent faire, est ce qui convient le mieux à leur sexe; et ce qu'on sait, on le fait bien, on le fait avec aisance, avec promptitude, avec plaisir. Ne tardez pas à leur faire une proposition qui ne leur sera pas moins utile qu'à vous-même, et j'espere qu'elles la recevront avec joie, -Vous me donnez un excellent conseil, mon cher Socrate. Tantôt je n'osois emprunter de l'argent, parce que je savois qu'après l'avoir dépensé, je ne serois pas en état de le rendre. Je crois pouvoir emprunter maintenant pour commencer mon travail. En effet, il trouva de l'argent, il acheta de la laine. Les femmes quittoient à peine l'ouvrage pour prendre leurs repas. La tristesse fit place à la gaieté, le soup

con

à la confiance. Elles aimerent Aristarque comme leur protecteur; il les aimoit comme des personnes qui lui étoient utiles. Enfin, il revint voir Socrate et lui conta gaiement cette révolution. Il n'y a plus que moi, disoit-il, qui sois grondé dans la maison, parce que je mange et que je ne fais rien ».

Le second tome, quoiqu'aussi fort que le premier, contient uniquement l'entretien de Socrate avec ses amis , quelques momens avant que le bourreau lui apportât la fatale ciguë. C'est le plus beau traité de consolation que nous ait transmis l'antiquité payenne. On y apprend véritablement à mourir, non chrétiennement en se reconnoissant coupable devant Dieu, comme on l'est toujours; mais aussi-bien qu'on peut le faire quand on est privé des lumieres de la révélation. Sous ce dernier rapport, il mérite d'être lu et bien médité.

Après ces deux volumes, chacun d'environ 300 pages, petit format, l'éditeur se propose de recueillir aussi les plus touchantes maximes de de nos livres divins sur le même sujet, pour réunir dans un seul ouvrage, tout ce que la raison et la religion peuvent offrir de consolation aux malheureux.

Si nous osions lui donner un conseil, ce seroit celui d'ajouter à son travail un choix de réflexions puisées dans nos prédicateurs et nos mo ralistes les plus distingués. Elles aideroient à faire ressortir l'excellence de l'évangile, et à préserver les fideles du poison de l'impiété.

DRACIS.

RELIGIEUSES,

POLITIQUES ET LITTÉRAIRES

Exhortation aux prêtres ci devant constitu tionnels, pour les inviter à la réunion des esprits et des caurs dans une seule et même église.

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Venite et videte si est dolor sicut dolor mheus....

RIEN ne seroit plus desirable pour le salut des principes religieux, pou: le repos de l'état, le bonheur des citoyens et la gloire du sacer doce, qu'une réunion de tous les esprits et de tous les cœurs dans une seule et même église catholique, apostolique et romaine.

Vous l'avez compris, ô vous prêtres ci-de vant constitutionnels, que votre conscience sollicite depuis long-temps dé revenir à l'églisemere; vous qui n'avez point trouvé de paix véritable loin de cette église; vous enfin, qui plus d'une fois vous êtes surpris vous-mêmes pleins d'agitation et de trouble à la vue de votre sépa ration d'avec ses saintes loix.

Tome II. No. 16.

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Qu'attendez-vous donc, prêtres que la catholicité révendique, d'obéir à cette voix secrete de votre conscience qui vous crie: laissez, ah! laissez les principes dissidens à ces prétres inflexibles dans leurs erreurs, sur lesquels la religion de J. C. n'a plus d'empire? Qu'y a-t-il de commun entre ces hommes, partisans naturels du mensonge, et vous dont toutes les affections intérieures se rapportent à la vérité; entre des blasphémateurs et des apostats, et vous qui pour avoir été associés à leur ministere, n'en avez pas moins rougi de leurs trop coupables excès? Mais si vos œuvres différent de leurs œuvres, pourquoi ne vous hâteriez-vous pas de différer encore avec eux de temples et d'autels? Pourquoi, si vous pensez mieux de votre sacerdoce, si loin d'en mépriser le sacré caractere, votre vœu le plus cher est en ce jour d'en relever l'éclat aux yeux des peuples, pourquoi ne chercheriez-vous pas à Vous réintégrer vous-mêmes dans ses plus beaux priviléges, tels que son unité, sa sainteté, son universalité, sa durée ?...... Pourquoi tarderiezvous à glorifier Dieu, son église, vous-mêmes, par une honorable rétractation de tout ce qui a pu vous associer à un sacerdoce dépouillé de ces divers caracteres ?..... Le moment est décisif!..... Hésiteriez-vous encore ?...... Prenez alors cet écrit, et lisez Nous osons croire que la charité qui nous le dicte, portera seule la conviction dans vos ames, en fixant votre attention toute entiere sur le triomphe des vrais principes, sans égard pour notre qualité de pécheurs et notre ignorance des raisonnemens humains.

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