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Ils obéiront fcrupuleufement aux Loix, & aux hommes qui en font les Auteurs & les Minif tres; Ils honoreront fur-tout les bons & fages Princes qui fauront prévenir, guérir ou pallier cette foule d'abus & de maux toujours prêts à nous accabler; Ils animeront le zéle de ces dignes Chefs, en leur montrant, fans crainte & fans flaterie la grandeur de leur tâche & la rigueur de leur devoir: Mais ils n'en mépriferont pas moins une conftitution qui ne peut fe maintenir qu'à l'aide de tant de gens refpectables qu'on defire plus fouvent qu'on ne les obtient, & de laquelle, malgré tous leurs foins, naiffent toujours plus de calamités réelles que d'avantages apparens.

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(*8.) PARMI les hommes que nous connoiffons, ou par nous mêmes, ou par les Hiftoriens, ou par les voyageurs; les uns font noirs, les autres blancs, les autres rouges; les uns portent de longs cheveux, les autres n'ont que de la laine frifée; les uns font presque tout velus, les autres n'ont pas même

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de Barbe; il y a eu & il y a peut-être encore des Nations d'hommes d'une taille gigantesque, & laiffant à part la fable des Pygmées qui peut bien n'être qu'une éxageration, on fait que les Lappons & fur-tout les Groenlandois font fort au-deffous de la taille moyenne de l'homme; on prétend même qu'il y a des Peuples entiers qui ont des queües comme les quadrupédes; Et fans ajoûter une foi aveugle aux relations d'Hérodote & de Crefias, on en peut du moins tirer cette opinion très vraisemblable, que fi l'on avoit pu faire de bonnes obfervations dans ces tems anciens où les peuples divers fuivoient des maniéres de vivre plus différentes entre elles qu'ils ne font aujourd'hui, on y auroit auffi remarqué dans la figure & l'habitude du corps, des variétés beaucoup plus frapantes. Tous ces faits dont il eft aifé de fournir des preuves inconteftables, ne peuvent furprendre que ceux qui font accoutumés à ne regarder que les objets qui les environnent, & qui ignorent les puiffants effets de la diverfité des Climats, de l'air, des alimens, de la maniére de vivre, des habitudes en général, &

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fur-tout la force étonnante des mêmes caufes, quand elles agiffent continuellement fur de longues fuites de générations. Aujourd'hui que le commerce, les Voyages les Voyages, & les conquêtes, réuniffent davantage les Peuples divers, & que leurs maniéres de vivre fe rapprochent fans ceffe par la frequente communication, on s'apperçoit que certaines différences nationales ont diminué, & par exemple, chacun peut remarquer que les François d'aujourd'hui ne font plus ces grands corps blancs & blonds décrits par les Hiftoriens Latins, quoique le tems joint au mélange des Francs & des Normands, blancs & blonds eux mêmes, eût dû rétablir ce que la frequentation des Romains avoit pu ôter à l'influence du Climat, dans la conftitution naturelle & le teint des habitans. Toutes ces obfervations fur les variétés que mille caufes peuvent produire & ont produit en effet dans l'Espéce humaine, me font douter fi divers animaux femblables aux hommes, pris par les voyageurs pour des Bêtes fans beaucoup d'examen, ou à caufe de quelques différences qu'ils remarquoient dans la conformation extérieure, ou feulement parce

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que ces Animaux ne parloient pas, ne feroient point en effet de véritables hommes Sauvages, dont la race difperfée anciennement dans les bois n'avoit eu occafion de développer aucune de fes facultés virtuelles, n'avoit acquis aucun degré de perfection, & fe trouvoit encore dans l'état primitif de Nature. Donnons un exemple de ce que je veux dire.

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On trouve", dit le traducteur de l'Hift. des Voyages, " dans le Royaume de Congo ,, quantité de ces grands Animaux qu'on nom , me Orang-Outang aux Indes: Orientales, ,, qui tiennent comme le milieu entre l'efpé,, ce humaine & les Babouins. Battel racon,, te que dans les forêts de Mayomba au ,, royaume de Loango, on voit deux fortes de Monftres dont les plus grands fe nomment Pongos & les autres Enjokos. Les premiers ,, ont une reffemblance exacte avec l'homme; mais ils font beaucoup plus gros, & de fort ,, haute taille. Avec un vifage humain, ils ,, ont les yeux fort enfoncés. Leurs mains leurs joues, leurs oreilles font fans poil, à l'exception des fourcils qu'ils ont fort ,, longs.

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longs. Quoiqu'ils ayent le refte du corps affés velu, le poil n'en eft pas fort épais, ,, & fa couleur eft, brune. Enfin, la feule ,, partie qui les diftingue des hommes eft la ,, jambe qu'ils ont fans mollet. Ils marchent ,, droits, en fe tenant de la main le poil du , Cou; leur retraite eft dans les bois; Ils dorment fur les Arbres, & s'y font une ef,, péce de toit qui les met à couvert de la pluye. Leurs alimens font des fruits ou des noix Sauvages. Jamais ils ne mangent de chair. L'ufage des Négres qui trayer,, fent les forêts, eft d'y allumer des feux pendant la nuit. Ils remarquent que le „, matin à leur départ les Pongos prennent leur place autour du feu, & ne fe retirent ,, pas qu'il ne foit éteint: car avec beaucoup d'adreffe, ils n'ont point affés de fens ,, pour l'entretenir en y apportant du bois. ILS marchent quelques fois en troupes ,,& tuent les Négres qui traverfent les fo,, rêts. Ils tombent même fur les élephans ,, qui viennent paître dans les lieux qu'ils

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habitent, & les incommodent fi fort à coups ,, de poing ou de bâtons qu'ils les forcent à

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