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sorcières, devins, noueurs d'aiguillettes, et autres qui en quelque façon que ce soit empêchent l'accomplissement, usage, et consommation du saint mariage, et à cet effet Ou autre, retiennent et se servent de livres de magie; tous larrons, usuriers, faux vondeurs et faux dimeurs, ceux qui mettent la main violente sur prêtres ou cleres étant en babit, sinon en leur corps défendant, tous ceux qui malicieusement usurpent et retiennent les biens et droits de l'Eglise, empêchent ses libertés, franchise et juridiction; ou suppriment, divertissent, ou cèlent les titres, papiers, et enseignements qui lui appartiennent.

Puis il dira:

Et d'autant qu'il ne faut communiquer les choses saintes aux indignes, suivant la bonne et ancienne coutume de Eglise, nous commandons à tous excommumés de sortir présentement de ce lieu comme in ijgnes de participer aux sain's mystères et prières publiques qui restent à célebrer.

Ce fait, il lira l instruction suivante
de mot après autre..

Et parce que tout Chrétien est tenu de savoir distinctement les articles de la foi, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu, nous reciterons le Credo, ou Symbole des apôtres, afin que personne ne l'oublie, et en le récitant nous ferons une protestation générale de vouloir vivre et mourir dans la foi de l'Eglise catholique, apostolique et romaine; vous le réciterez en particulier, disant après moi :

Credo in Deum, Patrem omnipotentem, etc. Je crois en Dieu, le Père tout puissant, etc.

Ce n'est pas assez de connaitre Dieu, mais l'ayant connu par la foi, nous sommes obligés de l'aimer par-dessus toutes choses: c'est pourquoi, comme nous ne pouvons l'aimer si nous n'observons ses commandements, qui sont dix en nombre, nous en ferons la lecture, afin que les ayant toujours devant les yeux, nous les gardions fièlement avec le secours de sa grâce. Vous les réciterez aussi après moi: Un seul Dieu tu adoteras, elc.

Or non-seulement Dieu veut être obéi; mais il vent aussi que l'on obéisse à la sainte Eglise, élant très-véritable que celuilà n'aura point Dieu pour Père, qui n'aura point l'Eglise pour Mère. C'est pourquoi pour retenir ses commandements, nous en allons faire la lecture:

Les Fêtes tu sanctifieras, etc.

Comme c'esta Dieu que nous devons recourir dans nos besoins; et qu'il veut que nous lui demandions avec confiance par nos humbles prières tout ce que nous devons désirer, il faut que les Chrétiens sachent prier selon la forme que Notre-Seigneur a daigné nous montrer dans l'Oraison dominicale, laquelle nous allons réciter: Pater Roster, qui es in cælis; sanctificetur, etc. Notre Père, qui êtes aux cieux: que votre nom, etc.

La sarute Eglise ajoute ordinairement après l'Oraison dominicale, la Salutation augélique, pour nous remémorer le mystère

de notre rédemption, et nous enseigner à honorer la sainte Vierge Marie Mère de Dieu, et avoir recours à ses int rcessious; nous allons aussi la réciter: Ave, Maria, gratiaplena, etc. Je vous salue Marie pleine de grâce, etc.

Voici en dernier lieu la manière de se confesser, pour avoir rémission de ses péches: Confiteor Deo omnipotenti, beatæ Mariæ, etc. Je me confesse à Dieu le Père tout-puis-ant, à la bienbeureuse et toujours Vierge Marie, etc.

Vous devez encore savoir que Notre-Seigneur Jésus-Christ a institué sept sacrements dans son Eglise, pour nous communiquer ses graces.

1. Le baptême, qui efface le péché originel et même l'actuel, si quelqu'un avant l'age de raison avait péché avant que d'être baptisé; nous fait enfants de Dieu et de l'Eglise et nous rend capables des autres sacrements.

2. La confirmation, pour nous lo:titier dans la foi, en sorte que nous 'a confessions hardiment, et que nous n'ay ons point dehnte de nous dire chrétiens ni d'en faire les actions.

3. L'Eucharistie, qui sous les espèces du pain et du vin, contient réellement le vrai corps et le vrai sang de Jésus-Christ lequel se donne à nous pour être la nourriture spirituelle de notre âme, et nous unir parfaitement à lui,

4. La pénitence, pour recevoir, par l'absoJution du prêtre, la rémission des péchés commis après i baptême.

5. L'extrême-ouction, pour nous fortifier à la fin de nos jours contre les assauts did ab e. 6. L'ordre, pour donner des ministres à l'Eglise, qui aient le pouvoir d'off ir le saint sacrifice de la Messe, d'administrer les sacrements, prêcher la parole de Dieu, et faire les autres fonctions ecclésiastiques.

7. Le mariage pour la géné: atton légi-· time, et l'éducation chrétienne des enfants. Une fois chaque mois il ajoutera ce qui suit touchant le baptême :

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Il faut vous remarquer à l'égard du premier de ces sacrements, c'est-à-dire baptême, qu'encore qu'il doive être conferé aussi bien que les autres par les ministres que l'Eglise a préposés pour cet ellet; néanmoins dans une nécessité pressante toute personne peut valablement baptiser; c'est pourquoi il est important que vous suchiez que quand il y a danger qu'un enfant meure promptement, il suffit de prendre.de l'eau commune (qui soit naturelle ) et la répandre sur l'enfant, en sorte qu'elle le touche, et en la versant sur l'enfant il faut dire ces paroles: Je le baptise au nom du Père,et du Fils, et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il.

E lorsque la nécessité ob igera de baptiser ainsi quelque enfant, il est bon autant qu'il se pourra, qu'il y ait deux ou trois perSonnes présentes qui puissent nous assurer de quelle manière l'enfant aura été baptisé.

Pour conclusion, le Curé dira ce qui suit: qui sera toujours ajouté pour la fin du prone. Voilà ce que le devoir de ma charge m'obligeait de vous représenter cejourd'hui,

vous aurez soin d'en faire votre profit, et surtout d'avoir toujours la crainte de Dieu devant les yeux, redouter ses jugements, et vous garder de l'offenser; et si vous tombez en péché, de vous en relever par le sacrement de pénitence, le plus tôt que vous pourrez, de peur d'être surpris, la mort étant certaine, et rien n'étant si incertain que l'heure de la mort. Je vous exhorte aussi à vous aimer chrétiennement les uns les autres, à bien instruire vos enfants, serviteurs et autres qui sont en votre charge, attendu que vous devez en rendre compte devant Dieu. Je vous recommande les œuvres de charité corporelles et spirituelles, envers ceux qui en ont besoin, particulièrement envers ceux de cette paroisse. Nous prierons enfin les uns pour les autres que nous puissions ensemble parvenir à la gloire, à laquelle nous conduise le Père †, le Fils, et le Saint-Esprit. En disant ces paroles, il donnera la bénédiction au peuple.

PRONE

Pour dire aux premières Messes, et aux grandes quand il y aura prédication. Catholique assemblée, nous devons en ce saint jour de dimanche rendre publiquement nos devoirs à Dieu par nos prières et par nos adorations, et particulièrement par le saint sacrifice de la Messe, par lequel nous lui offrons Notre Seigneur J. C. son Fils, pour lui faire un très-humble hommage de tout ce que nous sommes, comme à notre Créateur et notre souverain Seigneur; pour le remercier des biens infinis que nous avons reçus de lui; pour lui demander le pardon de nos péchés et le supplier de nous accorder le secours de ses grâces, de nous préserver de tout mal, et nous donner ce • qu'il connaît nous être nécessaire.

Et parceque l'heure et le temps nous pressent, je vous recommanderai seulement en général les choses que l'on a accoutumé de recommander en la sainte Eglise par chacun dimanche, et vous instruirai sommairement de ce que vous devez expressément croire, qui est contenu dans le Symbole des apôtres, que vous réciterez après moi tant en latin qu'en français, et direz: CREDO. etc.

Et d'autant que tout ce que nous devons faire ou éviter, est compris dans les commandements de Dieu et de l'Eglise, vous les réciterez aussi et les direz de mot à mot après moi Un seul Dieu, etc.

Nous ferons aussi nos très-humbles prières à Dieu pour l'augmentation de la foi catholique, apostolique et romaine, J'extirpation des hérésies, la paix et l'union de la sainte Eglise notre Mère, pour tous les prélats et pasteurs, et particulièrement pour notre Saint Père le Pape, pour Mgr. Evêque de Chartres, notre prélat, et pour tous les autres ayant charge d'âmes; afin qu'il lui plaise de leur faire à tous la grâce de vaquer tellement à leur ministère, et s'en acquitter si dignement, que ce soit à son honneur, à leur salut et au nôtre.

Nous prierons aussi pour le roi (pour la reine, pour Mgr. le dauphin, MM. les enfants de France, s'il y en a) pour tous les princes catholiques (spécialement de cette paroisse,) pour la noblesse et la justice, afin que Dieu leur donne la grâce de si bien s'acquitter de leur devoir, qu'il en soit honoré, le roi servi, ses sujets doucement traités et soulagés, et eux récompensés de la vie éternelle.

Nous prierons pour ceux qui sont en état de grâce, que Dieu les y conserve; et pour ceux qui sont en péché, que Dieu les en retire; pour tous marchands, artisans et laboureurs, que Dieu bénisse leurs travaux; pour tous ceux qui sont affligés, prisonniers, malades; pour les veuves, les orphelins; pour les femmes enceintes, les pèlerins, voyageurs et autres ; pour tous les bienfaileurs de l'Eglise, et pour ceux qui offrent aujourd'hui le pain bénit, et généralement pour tous ceux pour lesquels nous sommes obligés de prier, que Dieu leur donne ce qu'il juge être nécessaire pour leur salut. Et d'autant que tout ce que nous pouvons lui demander est compris dans l'Oraison dominicale, vous la réciterez après moi en latin et en français, et direz: Pater noster, etc.

Nous y ajouterons la Salutation angélique, pour recourir aux prières et intercession de la glorieuse Vierge, à laquelle je vous exhorte d'avoir une particulière dévotion: Ave Maria, etc.

Davantage étant ici particulièrement assemblés pour demander à Dieu pardon de nos fautes, et la grâce de n'y retomber plus, nous dirons Confiteor, elc.

Après avoir prié pour les vivants, nous prierons aussi pour tous les fidèles trépassés et dirons :

De profundis, etc.

Après il annoncera les fêtes et les jeûnes, et fera les autres publications comme dans l'autre prône.

Cela fait, il dira: La Bénédiction de Dieu descende sur vous et y demeure à jamais, au nom du Père †, et du Fils, et du Saint-Esprit, et fera la bénédiction sur les assistants. FORMULES POUR ANNONCER AU PRONE LES JEUNES DES QUATRE-TEMPS, DU CARÊME, ETC. Le Dimanche devant les Quatre-Temps, il dira:

Mercredi, vendredi et samedi prochains est le jeûne des Quatre-Temps. Tous ceux qui ont vingt et un'ans accomplis, et qui n'ont point d'empêchement légitime, sont obligés de jeûner ces trois jours sous peine de péché mortel. Vous offrirez ces jeunes pour toutes les intentions de l'Eglise, et y joindrez vos prières particulièrement pour demander à Dieu que dans les ordinations qui se feront dans ces saints jours il donne à tous les évêques de l'Eglise catholique, les lumières pour choisir les personnes qui aient les vertus et hs qualités nécessaires au sacerdoce et aux autres Ordres, et qu'il remplisse de ses grâces et de ses dons dans l'ordination ceux qui y seront admis; afin

qu'ils s'acquittent dignement d'un si saint ministère.

Le dimanche de la Quinquagésime, il dira: Mercredi prochain, commencera le saint temps de Carême. Ce jour s'appelle le jour des Cendres, parce que l'on met des Cendres bénites sur la tête des fidèles, pour leur inspirer les sentiments de pénitence et de mortification, et les faire souvenir qu'ils ne sont que poussière et cendre, qu'ils en ont été tirés, qu'ils y doivent retourner, et que celte connaissance de leur néant les humilie devant Dieu.

Vous êtes tous obligés de vous abstenir de l'usage de la viande, depuis ce jour-là jusques à Pâques, et de jeûner pendant tout ce temps. C'est une loi générale que l'Eglise impose à tous les fidèles: toutefois à l'égard du jeûne elle, en dispense ceux qui n'ont pas encore l'âge de vingt-et-un ans accomplis; elle en dipense aussi les nourrices, les femmes enceintes, les vieilles gens ou d'ailleurs caduques et infirmes, ceux qui sont obligés de faire des voyages longs et pénibles, ou qui ne pourraient sans altérer leur santé s'acquitter de leurs devoirs et de leurs emplois. Mais afin de ne se point flatter et de n'être pas trompé en suivant son propre jugement, il faut, pour la sûreté de sa conscience, prendre conseil de son Curé.

Comme l'Eglise punit très-sévèrement la désobéissance de ceux qui ne s'acquittent pas de leur devoir pour l'abstinence des viandes dans le Carême et dans les autres jours défendus, vous êtes avertis que Mgr l'Evêque de Chartres, notre prélat, s'est réservé le pouvoir d'absoudre de ce péché, et que ceux qui en seront coupables seront obligés de s'adresser à sa propre personne, O au pénitencier, ou à ceux qui ont pouvoir d'absoudre des cas réservés.

Le dessein de l'Eglise n'est pas seulement que ses enfants s'abstiennent des viandes dont on leur interdit l'usage pendant le Carême, et qu'ils observent le jeûne, mais elle prétend principalement qu'ils se retirent du péché, qu'ils cessent d'offenser Dieu, qu'ils mortifient leurs passions par la pénitence et qu'ils se disposent par de bonnes œuvres à recevoir dignement la communion pascale. Nous vous avertissons aussi que chacun ait soin de venir se confesser de bonne heure, et de n'attendre pas la semaine sainte, ainsi qu'il est expressément porté par les statuts synodaux de ce diocèse, afin que dans le saint temps de Pâques, vous puissiez plus facilement vous réconcilier et recevoir votre Créateur selon le commandement de l'Eg'ise.

Tous ceux qui 'ont des enfants ou servileurs en âge de pouvoir communier à Pâques auront soin de nous les envoyer plus as-idument pendant le Carême, afin qu'ils soient instruits, et qu'ils apprennent ce qu'ils doivent savoir auparavant leur première communion.

Le Dimanche devant le jour de saint Marc, il dira:

Tel jour N. est la fête de saint Marc, la

quelle n'est que de dévotion; mais chacun est obligé de s'abstenir de l'usage de la viande, sous peine de péché mortel. Vous êtes exhortés d'assister à la procession et de joindre vos prières à celles de l'Eglise pour implorer la miséricorde de Dieu, et détourner les fléaux de sa colère.

Si la fête de saint Marc arrive un Dimanche et que la procession soit remise au vendredi ou samedi suivant il suffit de dire :

Vendredi (ou samedi) prochain se fera la procession de la litanie majeure, qui se devait faire le jour de saint Marc, dont la fête était tel jour; vous êtes exhoriés d'assister à la procession, et de joindre vos prières à celles de l'Eglise, pour implorer la miséricorde de Dieu, et détourner les fléaux de sa colère. Le jour vous avertit assez que vous êtes obligés de garder l'abstinence de viande.

Le Dimanche devant les Rogations, il dira : Demain, mardi, et mercredi sont les Rogations; chacun est obligé durant ces trois jours, de s'abstenir de l'usage de la viande sous peine de péché mortel; vous êtes exhortés d'assister aux processions qui se font pour détourner la colère de Dieu.

Jeudi prochain est la fête de l'Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il expliquera le sujet de la fête, ainsi qu'il a été marqué dans le Prone précédent.

3. MEAUX. (Rituel de 1734, in-4°.) DU PRONE.

On entend par le prône les prières, annonces et instructions qui se font au milieu de la Messe paroissiale. On peut donc y distinguer trois parties.

Dans la première on indique et on fait des prières pour tous les Ordres de l'Eglise et pour tous les besoins du peuple Chrétien. Cet usage tire son origine de l'apôtre saint Paul, qui dans sa première Epître à Timothée chap. II, lui recommande avant toutes choses d'établir parmi les fidèles confiés à ses soins, des supplications, des prières, des demandes, et des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois, el pour tous ceux qui sont élevés en dignité. Tertullien témoigne dans son Apologétique, chap. 39, que de son temps les Chrétiens priaient dans leurs assemblées, « pour les empereurs, pour leurs ministres, pour la paix et la tranquillité publique, et pour tous les états de la société civile.»

Un ancien concile d'Orléans rapporté par Yves de Chartres, dans la seconde partie de son décret, veut que le prêtre au milieu de la Messe, les jours de dimanche, avertisse les assistants de prier en commun selon le précepte de l'Apôtre pour les différents besoins des fidèles, pour le roi, pour les pasteurs; pour obtenir de Dieu qu'il donne la paix à son peuple, et qu'il dé ourne ou fasse cesser les maladies contagieuses, pour les malades de la paroisse et pour les morts, et que tandis que le prêtre dira pour cela les oraisons convenables, le peuple récite tout bas l'Oraison dominicale. » Un concile de Merida tenu en 666 ordonne « qu'on fasse dans ces prières mention spéciale des fon

dateurs et des bienfaiteurs de l'église paroissiale, soit qu'ils soient vivants, soit qu'ils soient morts. » Ces prières ainsi indiquées s'observent encore aujourd'hui. Les Curés les feront exactement tous les dimanches au prône de la Messe, et exhorterout les fidèles à s'y unir par des gémissements de leur cœur, qui répondent aux intentions de l'Eglise qui les ordonne.

Avant de réciter le Psaume De profundis et les prières qui le suivent pour les fidèles défunts, on nommera les paroissiens décédés dans la semaine pour les recommander aux prières; on pourra y ajouter les noms de quelques autres défunts décédés dans l'année, pour satisfaire la dévotion de leurs parents qui le désireront; mais on ne dira ce Psaume qu'une fois, ce qui sera exécuté nonobstant l'usage qui s'est introduit dans quelques paroisses de répéter ce Psaume et Foraison qui le suit à chaque recommandation, et qui sera dorénavant aboli.

Dans la seconde partie on annonce les fè tes, les jeûnes, les abstinences; on publie lesbans de mariage, les monitoires, les excommunications, les indulgences, les noms de ceux qui doivent être promus aux Ordres sacrés, et généralement tout ce que l'Eglise juge à propos d'annoncer au peuple.

Mais on ne doit y faire aucune des publications qui concernent les affaires temporeiles, telles que sont les ventes, les baux des maisons et des terres, les biens en décret, les joyaux ou animaux domestiques perdus ou égarés; ces sortes de publications ne conviendraient pas à la sainteté de l'Eglise non plus qu'à la dignité du ministère, et un conçoit facilement que l'Eglise en interrompaut les saints mystères pour faire le prône n'a jamais eu l'intention d'y entretenir les fidèles de ces sortes d'affaires qui ne leur causent que trop de distractions dans le cours de la semaine. Ces raisons ont engagé plusieurs conciles de France à condauner l'abus qui s'était introduit de leur temps de faire ces publications dans les églises (1); et l'Edit de 1695 pour empêcher que les ecclésiastiques ne soient inquiétés à ce sujet, porte expressément art. 32: « Que les Curés, leurs vicaires et autres ecclésiastiques ne seront obligés de publier aux prônes ni pendant l'Office divin, les actes de justice et autres qui regardent l'intérêt particulier des sujets du roi, et ordonne que les publications qui en seront faites par des huissiers, sergents, ou notaires, à l'issue des grand'Messes de paroisse, avec les affiches qui eu seront par eux posées aux grandes portes des églises soient de pareille force et valeur, même pour les décrets, que si lesdites publications avaient été faites au prône. Sa Majesté, en contirmant cette disposition par sa Déclaration de 1698 a ordonné

qu'elle aurait lieu, même à l'égard de ce qui regarde ses propres atlaires, et que les publications en seraient faites seulement à l'issue des Messes de paroisse par les o

ciers qui en sont chargés. » Si donc il arrive quelquefois qu'on adresse aux Curés ces sortes d'affaires, ils se contenteront de les faire publier après la Messe de paroisse à la porte de l'église, et d'en donner ensuite leur certificat aux officiers du roi qui le leur demanderont.

On aura soin d'apprendre aux peuples quelles sont les intentions de l'Eglise dans Jes différentes publications qui se font au prône, afin qu'ils puissent s'y conformer. On publie les fêtes et les jeûnes pour aver tir de les observer. Ou publie les mariages pour découvrir s'il y a quelque empêche ment, et engager le peuple à prier pour ceux qui se marient. On publie les ordinations pour recommander aux prières des fidèles ceux qui doivent être ordonnés, et découvrir s'ils n'en sont point indignes. On publie les monitoires pour exciter les coupables à sat staire et obliger les autres à révéler ce qu'ils savent des faits y énoncés. Enfin on publie les lois de l'Eglise et les ordonnances des évêques, atin qu'elles soient connues et mises à exécution.

Dans la troisième partie on fait une instruction sur les vérités de la religion et sur les devoirs du christianisme. Les apôtres n'y manquaient point lorsqu'ils assemblaient les tidèles, et cette fonction leur parut si essentielle, qu'is crurent devoir se décharger sur les diacres du soin des pauvres et des veuves pour donner tout leur temps à la prière et au ministère de la parole. Saint Justin, dans la description qu'il nous a laissée de ces assemblées, dit qu'après la lecture des saintes Lettres, le président faisait un discours pour instruire le peuple et l'exhorter à bien vivre. La plupart des Homélies des Pères qui nous restent, ne sont que des explications qu'ils faisaient à la Messe, de l'Evangile ou de quelque autre endroit de l'Ecriture qui y avait été lue.

Il serait trop long d'insérer ici toutes les lois de l'Eglise qui intiment aux pasteurs la nécessité de faire exactement et solidement cette instruction. Il suffit de rapporter à ce sujet les décrets du concile de Trente, qui dans sa sess. 22, de sacrificio Missæ, cap. 8, s'explique en ces termes Mandat sancta synodus pastoribus et singulis curam animarum gerentibus ut inter Missarum celebrationem, vel per se, vel per alios, ex iis quæ in Missa leguntur aliquid exponant, atque inter cætera, sanctissimi hujus sacrificii mysterium aliquod declarent, diebus præsertim Dominicis et festis. Il répète la même disposition en la sess. 24, De reform., cap. 7, et il ordonne aux Evêques dans la sess. 5 De reform. cap. 2 d'user de censures et de toute autre voie juste et raisonnable pour obliger tous ceux qui ont la charge des âmes de s'acquitter de cette obligation.

Rien n'est plus recommandé aux pasteurs dans les saintes Feritures que cette instruction des peuples qui leur sont confiés. Elles promettent des couronnes éclatantes dans

(1) Gone.de Bordeaux en 1382; de Tours en 1585; de Bourges en 1591.

l'éternité à ceux qui auront enseigné aux autres les voies de la justice; comme au contraire elles menacent ceux qui auront négligé de les instruire, de la colère du souverain pasteur, et déclarent qu'il leur redemandera leur sang au jour de ses vengeances. Ce devoir indispensable des Curés leur impose l'obligation de s'instruire eux-mêmes par la lecture des Livres saints, de se rempiir des vérités de la religion par une méditation assidue qui les leur fasse goûter pour les mettre en état d'en pénétrer les autres, et surtout de prêcher d'exemple, écartant soigneusement de leur conduste tout ce qui pourrait affaiblir, déshonorer, et rendre inutile le ministère de la parole.

Ils ne s'attacheront pas seulement dans cette partie du prône à régler les mœurs des filèles, les excitant à pratiquer les vertus chrétiennes, et à fuir les vices qui leur sont opposés; ils doivent encore s'appliquer à les instruire des vérités qu'ils sont obligés de croire pour être sauvés. Pour concilier ces deux obligations, ils ne peuvent mieux faire que de suivre l'ordre des matières du Catéchisme du concile de Trente, expliquant tout de suite les articles du Symbole, passant de là aux sacrements, puis aux préceptes du Décalogue, et enfin à l'Oraison dominicale. Ils s'assureront par ce moyen de renfermer dans leurs prônes toutes les vérités essentielles, tant spéculatives que pratiques, outre qu'ils trouveront dans cet ordre un fonds inépuisable d'instructions toujours utiles et diversifiées, et très-propres à nourrir la religion et la piété de leurs auditeurs. Ils s'attacheront surtout à se proportionner à la portée et aux besoins de leurs peuples. Les habitants des campagnes étant communément plus grossiers et moins instruits, ils ont besoin d'instructions familières et sensibles, et qui tiennent plus du Catéchisme que du discours composé selon les règles de l'art.

Quoiqu'il soit quelquefois à propos de caractériser certains vices pour aider ceux qui en sont coupables à s'appliquer à euxmêmes les motifs proposés pour en inspirer de l'horreur, ils se souviendront qu'ils ne pourraient, sans blesser la charité, désigner les pécheurs de manière à les faire connaître aux autres, ni même les représenter de telle sorte qu'on pût soupçonner qu'ils auraient quelqu'un en vue; ils se garderont surtout de satisfaire leur ressentiment dans la chaire de vérité, en y invectivant contre ceux qui leur auraient fait quelque peine, ou avec qui ils auraient des droits ou intérêts à discuter; on conçoit assez que de tels discours ne seraient propres qu'à scandaliser les fidèles, à les aigrir contre leur pasteur, et à les éloigner de ses instructions.

Ils eviteront dans ces instructions d'être trop longs, et ne passeront jamais la demiheure, se souvenant qu'une longueur excessive serait bien plus préjudiciable à leurs auditeurs qu'une trop grande brièveté, puisqu elle serait capable de les éloigner de la

RITUEL. I.

Messe paroissiale, et de leur inspirer du dégoût de la parole de Dieu.

On fera tous les dimanches après l'Evangile de la première Messe, dans les paroisses où il y en a une, la lecture de l'Evangile en français avec une courte instruction, ou du moins avec la lecture du petit prône. On fera pareillement après l'Evangile de la Messe paroissiale la lecture du petit prône, puis celle de l'Evangile en français, et ensuite l'instruction. Mgr l'Evêque ordonne à tous les Curés et vicaires de faire cette instruction, au moins de deux dimanches l'un, et de lire le grand prône lorsqu'ils seront empêchés de la faire.

PRONE POUR LES DIMANCHES.

Tous les dimanches, le Curé, immédiatement après l'Evangile, ayant quitté, s'il célèbre pour lors, la chasuble et le manipule, et revêtu de l'aube ou de l'étole; et s'il ne célèbre pas, revêtu d'un surplis et d'une étole convenable à l'Office, le bonnet à la main montera en chaire, et, s'y tenant debout, il fera sur soi le signe de la Croix, disant : In nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. Amen. Puis s'étant couvert, et se tenant debout, il lira ce qui suit, posément et d'une voix intelligible :

Nous sommes ici assemblés,mes frères, etc. Ce qui suit est entièrement conforme, pour le commencement, à la formule du prône pour le diocèse de Paris, et pour la suite, à celle du diocèse de Blois, jusqu'à ces mots : En mémoire du Sacrifice de la Croix, cidessus. col. 26. Arrivée là, la formule du prône pour le diocèse de Meaux continue ainsi :

Ce que vous devez demander à Dieu est renfermé dans la divine Prière que NotreSeigneur nous a apprise dans l'Evangile et que l'Eglise, pour ce sujet, appelle Oraison dominicale; Notre Père qui êtes aux cieux, etc.

Nous joindrons à l'Oraison dominicale la Salutation angélique, dont l'Eglise se sert pour remercier Dieu du mystère de l'incarnation; pour honorer et féliciter la sainte Vierge, dans le sein de laquelle ce mystère a été accompli, et pour demander son intercession auprès de son Fils: Je vous salue, Marie pleine de grace, etc.

Ce que vous devez faire est d'aimer Dien de tout votre cœur, de tout votre esprit, de toute votre âme et de toutes vos forces, et d'aimer votre prochain comme vous-mêmes. Ces deux commandements de Jésus-Christ renferment les dix commandements que Dieu donna à Moïse, dont nous vous allons faire la lecture. Un seul Dieu tu adoreras, etc.

Dieu ne veut pas seulement qu'on lui obéisse, il veut encore qu'on obéisse à son Eglise, suivant ces paroles de Jésus-Christ, qui dit dans l'Evangile : Si quelqu'un n'écoute pas l'Eglise, qu'il soit à votre égard comme un païen et un publicain. C'est pourquoi vous apprendrez et vous aurez soin de garder les commandements de l'Eglise, dont nous vous allons faire la lecture: Les Fêtes tu sanctifieras, etc.

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