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suite ce que sa bonté vient d'opérer en lui ? Avec quel soin ne devez-vous pas veiller sur cette innocente créature, pour qu'elle conserve l'inestimable trésor de la grâce sanctifiante, et qu'elle parvienne un jour à la vie éternelle? Aidez-le donc par vos priè ́res: édifiez-le par vos bous exemples, et n'oubliez, rien de ce qui dépendra de vous pour lui procurer une éducation sainte et chrétienne.

L'Eglise me commande de vous donner trois avertissements auxquels je vous prie de faire bien attention.

1. Vous venez de contracter une affinité Spirituelle avec cet enfant et avec son père et sa mère; en sorte qu'il ne pourrait y avoir, sans dispense, de légitime mariage entre le parrain, la filleule et sa mère, ni entre la marraiue, le filleul et son père. Et si vous êtes déjà unis par les liens de la parenté naturelle, l'affinité spirituelle que Vous venez de contracter avec cet enfant doit resserrer les liens qui vous unissaient déjà.

2. Vous devez avertir le père et la mère, ou la nourrice de cet enfant, que l'Eglise leur fait une défense formelle de le cou cher dans un même lit avec eux, ni avec qui que ce soit, avant qu'il ait un an et un jour, à cause du péril qu'il y aurait que l'enfant ne fût suffoqué.

3° Vous étant rendus caution pour cet enfant qu'il gardera la foi catholique tous les jours de sa vie, et qu'il accomplira fidèlement les promesses que vous avez faites pour lui, vous êtes obligés de faire ce qui sera en votre pouvoir, afin qu'il y soit fidèle. En sorte que si son père et sa mère venaient à lui manquer, ou s'ils n'avaient pas soin de l'instruire ou de le faire instruire, vous devez suppléer à leur défaut, prendre garde qu'il ne soit pas élevé parmi les hérétiques, ou par des gens suspects dans la foi et les mœurs; et que, le plus tôt qu'il se pourra, on lui fasse apprendre le Symbole des apôtres, les Commandements de Dieu et de l'Eglise, l'Oraison dominicale, la Salutation angélique, et ce qu'il est obligé de croire et de faire pour son salut; comme aussi avoir soin de lui faire recevoir le sacrement de confirmation, lorsqu'il en sera capable, et que l'occasion s'en présen

tera.

Exhortation pour les cérémonies suppléées du baptême.

Mes très-chers frères, l'enfant qu'on nous présente ayant été validement baptisé, a été purifié de la tache originelle il n'appar: tient donc pas au démon, mais il est au rang des enfants de Dieu, et il est devenu un des membres de Jésus-Christ. Cependant l'Eglise nous ordonne de lui suppléer les cérémonies que la nécessité a fait omettre, et cela pour des raisons bien dignes de sa sagesse. En effet, ces cérémonies, vénérables par leur antiquité, sont saintes, augustes, utiles à celui qui les reçoit, pleines de my

stères et instructives pour ceux qui en sont les témoins.

Celles qui auraient dû précéder le baplême signifient et opèrent ce qu'elles auraient fait et signifié avant ce sacrement, parce que Dieu, qui voit conime présentes les choses futures, a attaché à leur supplément la grâce qui en est le fruit. Nous lui donnerons le nom d'un saint, pour lui apprendre qu'étant entré dans la société des saints, il doit honorer, invoquer et imiter son patron, s'il veut obtenir par ses prières la grâce nécessaire pour conserver la sain teté de son baptême. Les conjurations, les exorcismes que nous allons faire contre le démon, les signes de croix que nous ferons sur l'enfant, le sel que nous lui donnerons, en nous rappelant le souvenir des miséricordes de Jésus-Christ, qui, par sa mort sur la croix, nous a délivrés de la servitude du démon, ont une vertu particulière et présente pour réprimer les attaques de l'esprit infernal, qui tourne sans cesse autour du fidèle baptisé, pour le surprendre et exciter les passions que la grâce du baptême a soumises sans les éteindre.

Parrain et marraine, en récitant, au nom de l'enfant, le Symbole et l'Oraison dominicale, en renonçant pour lui à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, et en faisant la profession de croire en Jésus-Christ et à sa doctrine, vous vous rendez caution de cet enfant, et vous promettez de l'instruire ou de le faire instruire des engagements qu'il a contractés.

on

Les onctions sur sa poitrine et sur ses épaules indiquent qu'il doit combattre toute sa vie les ennemis de son salut par la pratique d'une entière mortification; et celle que nous ferons sur sa tête avec le saint chrême, signifie qu'il est incorporé à Jésus-Christ, et qu'il participe à sa grace par l'onction intérieure et invisible du Saint-Esprit. C'est par son application constante à conserver et augmenter en lui cette grâce, qu'il persévérera jusqu'à la mort dans la pureté et l'innocence qu'il a reçues dans le baptême, et qui sont figurées par la robe blanche dont nous le revêtirons; et que, brillant par l'éclat des bonnes cuvres, représentées par le cierge allumé que nous lui mettrons en main, i méritera d'être introduit, au sortir de cette vie, daus l'éternelle félicité.

Instruits de ce que signifient et de ce qu'opèrent ces saintes cérémonies, ayez soin d'en instruire dans la suite cet enfaut, et aidez-le, par vos prières et par vos exemples, à y conformer sa conduite. Et vous tous, qui êtes ici présents, assistez à cette action sainte avec un profond respect et un silence qui soient une preuve de votre foi. Avis à donner après la cérémonie du bapté

me d'un adulte.

Le prêtre avertira en peu de mots le nouveau baptisé de reconnaître et d'admirer la miséricorde dont Dieu vient d'user envers lui, et d'en conserver une éternelle recon

naissance. Si c'était un païen, ou un juif, o un hérétique ou un mahométan, il lui fera remarquer le choix que le Seigneur a fait de lui par un pur effet de sa bonté, pendant qu'il en abandonne tant d'autres de la même secte à leurs ténèbres et à leur corruption. Il l'exhortera à conserver soigneusement l'innocence de son baptême et à assister régulièrement pendant huit jours à la Messe et aux offices de l'Eglise, à se rappeler fréquemment ce que signifient les saintes onctions qu'on lui a faites, la robe blanche dont on l'a revêtu, le cierge allumé qu'il tient entre ses mains, et surtout les promesses solennelles qu'il a faites de renoncer pour toujours à Salan, et de s'attacher inviolablement à Jésus-Christ; il lui rappellera l'obligation où il est d'édifier tout le monde par sa piété et par la sainteté de sa vie. Enfin, il lui recommandera de célébrer tous les ans le jour anniversaire de son baptême, ainsi que la fête du saint dont il vient de recevoir le nom, et dont il doit tâcher d'imiter les vertus.

Ensuite il avertira le parrain et la marraine de l'alliance qu'ils viennent de contracter avec le nouveau baptisé et avec son père et sa mère.

4 RODEZ.-(Supplementum Ritualis Ruthe nensis, auctore Lud. Abelly, 1668, gros vol. in-18.)

Forme d'exhortation à faire par le curé aux assistants, après l'administration du sacrement de baptême,

Le sacrement du baptême est le premier des sarrements, sans lequel aucun ne peut être sauvé; car Notre-Seigneur Jésus-Christ dit expressément dans son saint Evangile que l'on ne peut avoir entrée au royaume de Dieu si l'on n'est régénéré par l'eau et par le Saint-Esprit. Et alors qu'il envoya ses apotres prêcher la foi par tout le monde, il leur dit: Allez et enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du SaintEsprit. Celui qui croira et qui aura été baptisé sera sauvé; mais celui qui ne croira point sera condamné.

C'est par ce sacrement que nous recevons une nouvelle vie, et que tout péché, soit originel soit actuel, est effacé et pardonné, l'âme est ornée de la grâce divine, par laquelle nous sommes faits enfants de Dieu et héritiers de la gloire éternelle. Ce sacrement nous unit à Jésus-Christ comme à notre chef qui nous communique sa vertu, et nous rend capables de pratiquer toutes sortes de bonnes œuvres, et de mener une vie vraiment chrétienne par laquelle nous méritons de vivre éternellement avec lui dans le ciel. C'est pourquoi ayant maintenant vu de vos yeux administrer ce sacrement à cet enfant, vous devez premièrement remercier Dieu de la grâce qu'il lui a faite, et lui demander qu'il la lui conserve, en sorte qu'il puisse porter devant son tribunal cette robe d'innocence dont son âme a été maintenant revêtue, et ne la souiller jamais par aucun péché.

Après quoi vous devez aussi vous souve

nir que vous avez reçu la même grâce, que vous avez été régénérés et sanctifiés par les eaux du saint baptême, vous y avez été revêtus spirituellement de la même robe d'innocence. Mais hélas, combien peu de temps l'avez-vous conservée en sa première blancheur, et par combien de péchés l'avez-vous souillée depuis que vous avez atteint l'usage de raison! C'est ce qui vous oblige de vous humilier devant Dieu, et de renouveler en vos cœurs le regret et la douleur d'avoir si mal ménagé ses dons et ses grâces, et de l'avoir déshonoré et offensé en tant de manières que vous avez fait; et puisque vous ne pouvez pas recevoir une seconde fois ce sacrement, il faut. du moins comme dit saint Cyprien, vous baptiser avec vos larmes, et prendre une ferme résolution de mener dorénavant une vie chrétienne, et rendre à Dieu le service, l'obéissance, l'amour et la gloire que vous lui devez comme à votre très-hon Père, et à votre souverain Seigneur. Plaise à sa bonté vous en faire la grâce en considération des mérites de Jésus-Christ, son Fils!

Explication des cérémonies du baptême.

Outre tout ce que dessus, comme il est du devoir du curé, soit lorsqu'il administre ce sacrement, soit en d'autres occasions, dans ses prônes ou catéchismes, d'expliquer ou faire entendre au peuple ce que signifient les cérémonies du baptême, pour lui aider en ce point, on remarquera ici brièvement les principales significations de ces cérémonies.

Premièrement, on donne un nom à l'enfant qu'on présente au baptême, et ce nom est écrit dans les registres de l'Eglise, pour faire connaître que c'est par le moyen du baptême que le nom du chrétien est écrit dans le livre de vie, duquel néanmoins il sera effacé, s'il ne fait un bon usage des grâces qui lui sont conférées par ce sacrement, et si, par ses péchés, il se rend digne d'être rejeté de Dieu.

Le prêtre ensuite souffle par trois fois sur le visage de l'enfant, et en même temps coinmande au démon de se retirer, et de faire place au Saint-Esprit, pour signifier, d'une part, la faiblesse de cet ennemi de nos âmes, lequel a été tellement vaincu et abattu par la mort et passion de Jésus-Christ, que la moindre résistance qu'on rend à ses tenta tions le fait fuir; et, d'autre part, l'autorité et la puissance de l'Eglise, laquelle, par la vertu que Jésus-Christ lui a communiquée, peut commander aux démons, et les niettre en fuite.

C'est aussi pour montrer que le Saint-Esprit, qui a été figuré par le souffle et par le vent, vient prendre possession de cet enfant; et que, par le baptême, il lui communiquera une nouvelle vie, qui est la vie de la grâce.

Le prêtre forme un signe de croix sur le front et sur la poitrine de l'enfant, comme une sauvegarde pour le mettre sous la protection de Jésus-Christ, et pour faire con

naitre que le mérite de sa croix et de sa passion lui est appliqué par le baptême.

Le prêtre ensuite bénít un peu de sel, et le met en la bouche de l'enfant, comme un symbole de la vraie sagesse qu'il demande que Dieu lui inspire, afin que, lorsqu'il sera parvenu à l'âge de discrétion, il sache qu'il doit se conduire en ses actions, non pas selon la fausse sagesse du monde, mais selon la véritable sagesse de Jésus-Christ, et vivre conformément aux maximes de son Evangile.

Après cela, le prêtre fait quelques exorcismes sur l'enfant, et commande derechef au démon de se retirer, tant pour faire connaître le misérable état d'une créature qui 'est point encore baptisée, et qui, à raison du péché originel, est esclave du démon, que pour empêcher cet ennemi d'attenter aucune chose contre la vie ou le salut de cet enfant.

Après ces exorcismes, le prêtre prend de la salive, et en met avec le doigt dans les oreilles et aux narines de l'enfant. Et cette cérémonie se pratique à l'imitation de ce que Notre-Seigneur fit lorsqu'il guérit miraculeusement un homme sourd et muet : et c'est pour signifier que celui qui est fait chrétien par le baptême doit être toujours disposé à écouter la parole de Dieu, et ne pas faire la sourde oreille aux avertissements qui lui sont faits par les prédicateurs, pasteurs et autres, conime aussi qu'il doit être en odeur de vrtu en tous lieux par sa bonne vie, et servir d'exemple et d'éditication à tout le monde.

Auparavant que de conférer le baptême à l'enfant, le prêtre fait trois interrogations, et lui demande s'il ne renonce pas au diable, à ses pompes et à ses œuvres, et le parrain répond pour lui par trois fois qu'il y renonce. C'est pour faire entendre que celui qui est baptisé doit avoir en horreur les tentations et suggestions du malin esprit, tenir son cœur séparé des affections du monde, et renoncer pour jamais à la convoitise des biens et allèchements de la chair, et à toute la va'ne gloire et superbe du siècle.

Après cela, le prêtre oint d'une haile sainte, en forme de croix, la poitrine et les épaules de l'enfant, pour donner à connaître que la vie du chrétien doit être une miilice et un combat continuel sur la terre; et, par le bapteme, on reçoit une grâce et une force particulière pour résister à toutes les attaques des ennemis de notre salut, et pour porter courageusement la croix à la suite de Jésus

Christ.

Le prêtre ensuite interroge derechef l'enfant touchant la foi, et lui demande s'il croit les vérités contenues au Symbole, et le parrain répond pour lui qu'il les croit. C'est pour donner à entendre que la foi est la pre mière vertu du chrétien, et qu'elle lui doit servir comme de bouclier (ainsi que dit le saint Apôtre) contre toutes les attaques du malin esprit. Et partant, qu'il doit soigneuşement veiller à la conservation de cette foi, Svitant spincusement les occasions qui le

mettraient en danger de la perdre, apprénant les vérités qu'il doit croire, se conduisant en toutes ses actions selon les lumières de la foi. Enfin, le prêtre, ayant demandé à l'enfant s'il veut être baptisé, et le parrain ayant répondu pour lui qu'il le vent, il lui confère ce grand sacrement en lui versant de l'eau sur la tête, et disant Ego te baplizo in nomine Patris, et Filii et Spiritus Sancti, c'est-à-dire, Je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. C'est Jésus-Christ qui l'a ainsi ordonné, et qui a voulu que, par la vertu et le mérite de sa mort et de ses souffrances, cette eau et ces paroles eussent la vertu de sanctifier l'âme, et d'opérer des effets admirables pour le salut de celui qui reçoit ce sacrement.

Après que l'enfant est baptisé, le prêtre l'oint du saint chrême au sommet de la tête, pour montrer l'excellence de l'état auquel il a été mis par le baptême, ayant été fait enfant de Dieu, héritier de sa gloire, et cohéritier de Jésus-Christ; et aussi pour l'avertir que, puisqu'il est élevé à cette dignité royale d'enfant de Dieu, il doit avoir une horreur du péché qui le rend esclave du diable, et savoir doniner sur ses passions, pour les tenir sujettes à la raison, et le tout à Dieu.

On met ensuite un petit linge blanc sur la tête de l'enfant, ce qui se fait pour pratiquer au moins en partie la cérémonie qui était autrefois en usage dans l'Eglise, de revêtir d'habillements b'anes celui qui était nouvellement baptisé, pour lui faire connaître le vêtement intérieur d'innocence et de sainicté qu'il a recouvré par le baptême, afin qu'il prenne garde de ne le pas souiller par aucun péché, mais de vivre de telle sorte qu'il puisse toujours conserver ce vêtement de son âme, et enfin le porter devant le tribunal du souverain juge Jésus-Christ.

Enfin, le prêtre met en la main du parrain, pour l'enfant, un cierge allumé, pour signitier que le Chrétien doit être (selon la parole du Prince des apôtres) comme un luminaire en ce monde, pour y luire et éclairer les autres par le bon exemple de sa vie, et par la pratique de toutes sortes de bonnes œuvres. Exhortation avant le baptême.

(Rituel de Rodez, 1755, pɛt. in 4*.)

L'enfant que vous présentez à l'Eglise est l'ouvrage de Dieu, qui lui a donné l'être et la vie : mais, infortuné tils d'Adam, il a hérité de son péché; il est né coupable, l'objet de la haine de son Créateur, privé de sa grâce, livré au démon; et, après une vie malheureuse et criminelle, il ne lui resterait que l'attente terrible des supplices éternels. Grâces à la miséricorde infinie de notre Dieu, voici le remède à tant de maus. L'eau de cette piscine sacrée, répandue sur sa tête au nom de l'adorable Trinité, va le purifier de son péché, et, en recevant une vie nouvelle et innocente, il va être délivré de la servitude du dénion, rétabli dans la glorieuse qualité d'enfant de Dieu, rempli de ses gråces, comblé de ses dons, et recevoir les arrhes de la gloire et du bonheur éternel. C'est le

sang que Jésus-Christ a répandu pour nous qui a communiqué à ces eaux sacrées la ferce d'opérer de si grandes merveilles; et c'est la foi de l'Eglise qui les rend efficaces pour cet enfant, que son âge rend incapable de connaître et de professer les mystères dont il va recevoir le fruit. L'Eglise vous députe, mon très cher fière, et vous, ma très-chère sœur, pour faire, au nom de cet enfant, la profession publique de cette sainte foi. Elle exige encore que vous fassiez pour lui les promesses solennelles de renoncer pour toujours au monde, au démon, et au péché, et de vivre uniquement pour Dieu. On

fait autrefois pour vous la même profession et les mêmes promesses. Si vous les avez ratifiées avec joie, en acceptant la glorieuse qualité de Chrétien; si cette foi vit dans votre cœur; si les dons de Dieu, atlachés à ces promesses, vous les rendent claires et précieuses, embrassez avec ardeur rette occasion de témoigner à Dieu votre reconnaissance et votre fidélité; enouvelez pour vous-mêmes la profession et les vœux que vous allez faire pour cet enfant, et qui vont être, pour lui comme pour vous, la source des grâces, des bonnes œuvres, et du salut qui eu est le fruit

Exhortation après le baptême.

(C'est la même que celle du Rituel de Perpignan, ci-avant, col. 514.)

Exhortat ion pour les cérémonies suppléées du baptême.

Quoique l'enfant que vous nous présentez ait été baptisé; qu'il ait été arraché au démon, pu rifié du péché oniginel, et mis au rang des enfants de Dieu; cependant l'Eglise nous ordonne de lui suppléer les cérémonies du baptême, que la nécessité a fait omettre. Plusieurs de ces cérémonies, comine sont les exorcismes, auraient dû précéder le baptême; mais si nous les donnons hors de leur rang ordinaire, c'est que, dans l'intention de l'Eglise, ce sacrement et les cérémonies qui l'accompagnent ne font qu'un; et si, par une nécessité inévitable, une partie moins essentielle a cédé à une autre, celle-ci rappelle la première dès qu'elle peut lui être rendue.

D'ailleurs ces cérémonies, quoique, ce seu b'e, 'déplacées, signifient et opèrent tout ce qu'elles auraient fait et signitié avant le baptême; car quoique nous les donnions à cet enfant déjà baptisé, leur effet les a précédées aux yeux de Dicu, qui voit comme présentes les choses futures, et qui Thé à leur supplément la grâce qui en est le fruit.

alla

Ne soyez donc pas surpris des conjurations et des exorcismes que nous allons faire contre le démon: des signes de croix multipliés sur la tête et sur la poitrine de cet enfant, du souffle, de la salive, du sel, des saintes huiles, des prières que nous allons employer pour le chasser. Nous ne le croyons plus maître de cet enfant, dans lequel habitent la grâce et le Saint-Esprit; mais ces saintes cérémonies, aussi anciennes que

l'Eglise, nous rappellent le souvenir, et sont un aveu publicet authentique de la servitude et de la corruption de sa première naissance, des effets de la tyrannie du dénion, de la miséricorde et de la puissance de JésusChrist son libérateur et le nôtre; de son triomphe et de celui de sa croix, de son règne, de sa sainteté, et de l'opposition de sa grâce avec l'esprit du siècle ; de l'impossibilité de servir deux maîtres, et de l'inévitable nécessité d'en avoir un, qui est ceJui qui possède le cœur.

Ces mêmes cérémonies ne sont pas slériles et inutiles. Non-seulement elles ont chassé le démon, et fait place au Saint-Esprit, par un effet anticipé, qui est le fruit du supplément que nous en allons faire, et qui l'exige; mais elles ont encore une verta particulière et présente pour réprimer les attaques du démon, qui, bauni de l'esprit et du cœur du fidèle baptisé, tourne sans cesse autour de lui pour le surprendre, et emploie si souvent le pouvoir qui lui reste sur l'imagination et les sens, pour réveiller la concupiscence et exciter les passions que la grâce du baptême a soumises sans les éteindre.

Enfin, l'onction du saint chrême, que cet enfant va recevoir sur la tête, exprime la royauté et l'empire que le chrétien exerce sur lui-même, le sacerdoce qu'il reçoit dans le baptême pour offrir à Dieu des vietimes spirituelles, dont la plus excellente est celle de son cœur, et de sa chair soumi se à l'esprit, parce que l'esprit est soumis à Dieu. Ainsi conservera-t-il cette pureté et cette innocence précieuse, figurée par la robe blanche, dont on le revêt, et fera-t-il briller partout la lumière et l'éclat des bonnes cuvres dont le cierge allumé, qu'on lui met en main, est le symbole.

Témoins de ces saintes cérémonics, et instruits de ce qu'elles signifient et de ce qu'elles opèrent, ayez soin d'en instruire cet enfant, et aidez-le par vos bons exemples et vos prières à conserver la grâce qu'il a reçue.

IV. AUCH,archevêché, avec trois evêchés suffragants, savoir: 1° Aire et Dax; 2° Bayonne; 3 Tarbes (Rituel à l'usage de la province ecclésiastique d'Auch, publié par Mgr Jean-François de Montillet, 1751, in 4.)

Instruction sur le sacrement de baptême. Le sacrement de baptême, qui donnant entrée dans la religion chrétienne, donne aussi part aux grâces, et aux autres sacrements de la loi évangélique, a été institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour rendre aux hommes la justice qu'ils ont perdue. par le péché de leur premier père, et les élever à la dignité d'enfants de Dieu et de l'Eglise. Ce sacrement est d'une nécessité si grande pour le salut, que personne ne peut avoir part à la vie éternelle, s'il n'a été régénéré par les eaux sacrées du baptême; ainsi que le Sauveur du monde nous l'a appris par ces paroles: Nisi quis renatus fuerit ex aqua et Spiritu sancto, non notest introire in regnum Dei (Joan. m, 5).

Il est vrai que les théologiens distinguent trois sortes de baptême: celui de l'eau, dont nous parlons; celui de sang, qui est le martyre; et celui de l'esprit, qui est un désir que l'amour de Dieu inspire de recevoir le baptême de l'eau quand on se trouve dans l'impossibilité de le recevoir effectiyement. Quoique ces deux derniers baptêmes puissent, par une miséricorde de Dieu particulière, dans le cas de nécessité, sup. pléer an baptême de l'eau, quant à l'effet de la sanctification de l'âme, il n'y a toutefois que le seul baptême de l'eau qui soit un véritable sacrement, qui imprime un caractère, et qui rende les hommes capables de recevoir les antres sacrements.

C'est cette nécessité indispensable du haptême, que les curés sont obligés d'expliquer à leurs paroissiens, en avertissant les pères et mères de ne point différer de faire baptiser leurs enfants, de peur de les exposer, par leur négligence, ou par des raisons humaines, à être éternellement privés de voir Dieu, et de s'en rendre euxmêmes responsables: Quoniam reus erit perditi hominis si supersederit præstare quod liberè potuit (Tertul. de Bapt. cap. 17.) Pour ne rien négliger dans une affaire de cette importance, ils auront soin de les avertir, que quand on apportera quelque enfant à Eglise pour y recevoir le baptême, surtout si c'est de la campagne, on doit porter de l'eau dans quelque vaisseau pour le baptiser, en cas que dans le chemin on le reconnut en danger de mourir.

Après que les curés auront instruit les fidèles sur la nécessité du baptême, ils leur apprendront aussi les effets qu'il produit: ils sont si admirables, et en si grand nombre, qu'un des Pères de l'Eglise (S. Greg. Naz. orat 40,n. 5.) a eu raison de dire que l'esprit de l'homme ne peut ni dignement exprimer, ni suffisamment comprendre les gråces que Dieu communique par la vertu de ce sacrement; il efface le péché originel, ce caractère de réprobation que tout homme apporte en naissant: il abolit tout autre péché, de quelque nature qu'il puisse être, non-seulement quant à la coulpe, c'est-àdire la tache qui rend l'âme criminelle auprès de Dieu, mais quant à toute la peine due au péché: il est l'âme, l'origine et la source de toutes les vertus, de tous les dons et de toutes les bénédictions de Dieu : c'est cette grâce baptismale qui donne une nouvelle naissance à l'homme, qui d'ennemi de Dieu qu'il était par le péché, l'élève à la dignité de son enfant, qui le fait héritier présomptif de son royaume, frère et membre de Jésus-Christ, auquel il est incorporé par ce mystère. Què si la concupiscence, qui est une suite du péché, et qui porte l'homme au péché, reste dans celui qui a été régénéré en Jésus-Christ par la grâce du baptême, il peut, par le secours de cette même grâce, et de celles que Dieu lui accorde dans la suite, résister à ce malheureux reste de sa première corruption.

ya dans le baptême des choses qui sont

absolument nécessaires de droit divin, savoir la matière, la forme, et le ministre; et d'autres qui ne sont requises que pour la solennité, telies que sont les cérémonies, qu'on ne peut pourtant omettre qu'en cas de nécessité, parce qu'elles nous viennent d'une tradition apostolique qui les autorise. Il est bon de donner icí une explication abrégée de ces cérémonies, avant que de parler des parties essentielles qui composent ce sacrement, atin que le ministre s'acquitte dignement de cette fonction. Explication des cérémonies du baptême, que le prêtre pourra faire aux fidèles, ou dans le temps qu'il l'administre en leur présence, ou dans d'autres circonstances.

De toutes les cérémonies dont l'Eglise se sert dans l'ndmistration solennelle des sacrements, il n'y en a point de plus anciennes, ni de plus vénérables que celles du baptême. On peut les diviser en trois classes: les premières se font à l'entrée de l'église, les autres dans l'église près des fonts, immédiatement avant le baptême, et les dernières après le baptême.

Les premières sont celles qu'on nommait anciennement dans l'Eglise le scrutin, qu'on faisait pendant plusieurs jours, durant lesquels on examinait, catéchisait, exorcisait tous ceux qui étaient présentés au baptême, en leur enseignant, et expliquant en même temps le Symbole des apôtres et l'Oraison dominicale, qu'ils devaient publiquement réciter le jour qu'on leur conférait ce sacre

ment.

Mais depuis que l'Eglise s'est étendue dans tout l'univers, et qu'il n'y a presque que des enfants à baptiser, desquels la même Eglise a reconnu ne pouvoir différer le baptême sans les exposer à de notables inconvénients, elle a jugé à propos de ne plus observer ces intervalles de temps qui se gardaient pendant les jours du scrutin; elle a réduit à une seule action ce qui se faisait en plusieurs, et c'est ce que représentent les diverses cérémonies qui commencent à la porte de l'Eglise, et qu'on finit aux fonts baptismaux.

Le prêtre va au-devant de l'enfant, pour l'arrêter à l'entrée de l'Eglise, parce qu'étant souillé du péché, et d'ailleurs n'ayant pas encore donné des marques du désir d'embrasser la religion chrétienne, il doit être exclu des lieux saints, et de la compagnie des fidèles..

Mais après que le prêtre est assuré par ceux qui présentent l'enfant, qu'il désire le baptême en demandant la foi, ce sacrement étant appelé le sacrement de la foi, il commence d'exorciser les démons, exorcismes qui montrent le pouvoir absolu que Dieu a donné à l'Eglise sur ces puissances de ténèbres; le prêtre, qui est son ministre, leur commande avec autorité de ne plus exercer leur puissance tyrannique sur celui qu'elle met sous sa protection.

Le premier exorcisme se fait en soufflant, ce qui peut marquer l'extrême faiblesse du

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