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démon, et le mépris que l'Eglise fait de sa haine; ce souffle peut encore signifier l'Esprit de Dieu qui chasse l'esprit malin, comme le Sauveur le disait, parlant de lui-même, que c'était par la vertu de ce divin Esprit qu'il chassait les démons: In Spiritu Dei ejicio dæmones (Matth. x11, 20).

L'exorcisme étant fini, le prêtre fait le signe de la croix sur le front et sur le cœur du catéchumène, ce qui montre que la vertu du baptême vient de la croix, que ce sacrement consacre le baptisé à Jésus-Christ crurifié, et que la vie à laquelle il se destine, doit être une vie de croix et de souifrances.

On met ensuite du sel bénit dans la bouche de l'enfant. Ce sel représente la sagesse et la grâce de Dieu; car de même que le sel préserve la chair de corruption, ainsi la sagesse chrétienne représentée par ce sel, qui est communiquée par la vertu du baptême, préserve le baptisé de la corruption du péché.

Le prêtre exorcise derechef le démon, prenant toujours sur lui l'autorité de commandement en qualité de ministre de JésusChrist, dont il tient la place; et parlant en son nom, il lui dit : Celui qui te commande, démon maudit, de quitter la place que tu occupes, est celui qui a marché sur les eaux; c'est celui qui t'a justement condamné à perdre la puissance que tu avais usurpée sur les hommes; retire-toi de ce serviteur, parce que Dieu daigne par sa sainte miséricorde l'ap peler à la grace du baptême.

Ces premières cérémonies étant achevées, on introduit l'enfant dans l'Eglise, et on, le porte aux fonts baptismaux. En y allant le prêtre ordonne au parrain et à la marraine de réciter pour, et au nom de l'enfant, le Symbole des apôtres et l'Oraison dominicale, parce qu'anciennement les catéchumènes devaient avoir appris l'un et l'autre par cœur, et les réciter avant que de leur donner le baptême; on commence par le Credo, parce que la foi est le commencement du salut Credere enim oportet accedentem ad Deum, quia est (Hebr. x1 6), et que pour obtenir ce qu'on demande à Dieu, il faut croire, et être inébranlable dans la foi: Postulet in fide nihil hæsitans (Jac. 1, 6).

Le prêtre étant arrivé près des fonts, exorcise le démon pour la troisième fois l'Eglise en use ainsi, parce qu'elle connaît combien grande est l'opiniâtreté de ce malin esprit, quand une fois le péché l'a mis en possession du cœur de l'home; ce qui montre la nécessité de la persévérance dans la prière, pour étre délivré des tentations de l'esprit immonde, comme l'Eglise l'ap pelle dans cet exorcisme: Exorciso te, omnis Spiritus immunde.

Les exorcismes étant faits, le prêtre prend de la salive, et en met aux oreilles et aux narines de l'enfant; pour imiter le Sauveur, qui en usa ainsi quand il guérit un sourd aveugle c'est pourquoi il se sert des mêmes paroles dont le Sauveur se servit. Cette cérémonie signifie que le baptisé doit avoir les oreilles ouvertes aux vérités de la foi,

et en sentir la bonne odeur pour courir après ses parfums; suivant cette expression des Cantiques: Curremus in odorem unguentorum tuorum (Cant. 1, 3.)

Le prêtre demande ensuite à l'enfant, s'il renonce à Salan, à ses œuvres et à ses pompes: c'est-à-dire, s'il renonce au monde, dont le démon est le prince, à ses maximes, à ses plaisirs, et généralement à tout ce qui a quelque liaison avec le monde corrompu; et l'enfant, ou le parrain qui le représente ayant répondu qu'il y renonce, il s'engage par là solennellement à mener une vie toute opposée à celle du monde, en préférant l'humilité, et la pénitence d'une vie chrétienne, aux attraits des plaisirs, des honneurs, et des richesses du monde.

Après ces promesses, le prêtre fait des onctions des saintes huiles à la poitrine et aux épaules du catéchumène, pour le disposer à devenir le temple vivant du SaintEsprit; ce qui nous apprend, que si les temples matériels que l'on consacre à Dieu par de semblables onctions, ne peuvent plus, sans sacrilége, servir à des usages profanes, le baptisé ne peut aussi, sans sacrilège, faire servir à l'iniquité son âme et son corps, après avoir été consacré à Dieu. Cette onction sert encore à fortifier le catéchumène pour combattre contre le monde, et les passions, et lui apprend que la grâce du baptême, figurée par l'huile, dont la vertu est d'adoucir, lui rendra léger le joug de JésusChrist.

Après les onctions, le prêtre fait faire au parrain, au nom et pour l'enfant, la profession de foi, laquelle tient lieu du catéchisme que devaient savoir les catéchumènes, suivant le précepte de Jésus-Christ, qui veut que les hommes soient instruits avant d'être baptisés. Ensuite le prêtre demande à l'enfant s'il veut être baptisé; le parrain répond pour l'enfant qu'il le veut : l'Eglise observe cette cérémonie, afin que le baptisé ne puisse pas se plaindre de ce que la religion chrétienne exige de lui des choses trop difficiles, après qu'il a bien voulu librement s'y engager.

Toutes ces cérémonies étant faites, le prêtre donne à l'enfant le saint baptême au nom des trois personnes de la très-sainte Trinité, qui est le fondement, et le premier article de notre foi.

Le baptême étant conféré, le prêtre fait une onction du saint chrême au sommet de la tête du baptisé; pour lui apprendre qu'ayant été incorporé à Jésus-Christ par le baptême, il est mis en possession du nom de chrétien,

On lui met ensuite une coiffe blanche sur la tête, qui tient lieu de cette robe blanche qu'on donnait anciennement aux nouveaux baptisés, comme le signe de la sainteté que tout baptisé est obligé de conserver jusqu'à la mort, dans l'attente de cette gloire dont il espère que son corps sera revêtu après la résurrection.

Le cierge allumé qu'on lui met entre les mains et le symbole de la charité; il l'a

vertit que cette reine des vertus ne doit pas A're oisive en lui, mais qu'elle doit luire et éclater par la pratique des bonnes œuvres, suivant cette parole da Sauveur : Luceal lux vestra coram hominibus, ut videant opera vestra bona (Matth. v, 16.)

Enfin on écrit son nom dans un registre, qui est le livre de l'Eglise, pour lui faire entendre qu'étant devenu son enfant, il doit se soumettre à ses lois; et que s'il persiste à lui être fidèle jusqu'à la mort, son nom sera écrit au ciel dans le livre de vie.

Exhortation avant le saint baptême.

Mes fères, qui êtes ici assemblés pour assister à la cérémonie dn saint baptême, pénétrez-vous de cette vérité, que c'est une action des plus saintes et des plus excellentes dont vous puissiez être témoins: honorez-la par votre profond respect pour la divine majesté qui va opérer en faveur de cet enfant des prodiges touchants de sa misé

ricorde.

Par la vertu toute divine de ce sacrement, l'eau qui lavera extérieurement son corps, accompagnée des paroles sacramentelles va effacer de son âme la tache du péché originel qu'il a contractée par la désobéissince du père commun de tous les hommes, et fera de lui une créature toute nouvelle; d'ennemi de Dieu qu'il était, il va devenir son ami et son fils adoptif: en cette qualité de fils il sera héritier et cohéritier avec Jésus-Christ: il va devenir le temple vivant du Saint-Esprit, et acquérir le droit de participer à toutes les grâces dont Jésus-Christ a fait son Eglise dispensatric. Que de libéralités Dieu n'exerce-t-il pas en faveur des baptisés, s'écrie Tertullien: Vides quot in baptizatis largitates.

Témoins de ces merveilles de la charité infinie d'un Dieu, rappelez-vous ici, mes frères, que la même miséricorde qui va les opérer dans la personne de cet enfant, dai gua aussi autrefois les opérer en vous; que ce souvenir, pendant toute cette action, excite au-dedans de vos cœurs et de vos âmes tout ce que vous devez à votre Dieu de reconnaissance et d'amour; et après lui avoir rendu de très-humbles actions de grâces pour vous-mêmes, priez-le encore pour cet enfaut, et au moment que nous aurons versé T'eau sur sa tête, demandez à Dieu qu'il lui plaise de conserver dans cette créature nouvellement régénérée, la grâce d'adoption qui lui aura été communiquée; en sorte que cet enfant ne soit jamais assez malheureux pour tomber pendant le cours de sa vie dans aucun péché qui lui fasse perdre ce précieux trésor.

Vous devez de plus faire servir cette sainte cérémonie à votre propre sanctification, en rentrant en vous-mêmes, pour examiner si depuis votre baptême vous êtes tombés dans quelque péché qui vous ait fait perdre cette grâce d'enfant de Dieu qu'il vous avait donnée. Si cela est, vous devez vous confondre devant Dieu d'avoir été si

malheureux que de violer les saintes promesses qu'on y avait faites en votre nom, et que vous avez dû ratifier dans le temps que vous avez commencé à connaître ce Dieu de bonté. Ainsi dans le même temps que nous renoncerons au nom de cet enfant au démon, au monde, à ses pompes et à ses œuvres, vous direz dans vos cœurs: Mon Dicu, remplis de douleur, et pénétrés d'un regret sincère de vous avoir offensé, nous vous en demandons pardon, et nous réitérons à présent les saintes promesses que nous vous avons faites autrefois dans notre baptême, de vous être fidèles jusqu'au dernier soupir de notre vie. Oui, mon Dieu, secourus de la puissance de votre grâce, que votre Fils nous a méritée, nous vous jurons une fidélité inviolable

Exhortation après le baptême.

L'enfant que nous vous rendons, mes trèschers frères, était entré ici coupable du péché, ennemi de Dieu, et esclave du démon; il est devenu par le baptême, innocent, enfant du Très-Haut, rempli de grâces, frère de Jésus-Christ, membre vivant de son corps mystique, qui est son Eg'i e, et héritier du royaume éternel: rendez à Dieu de trèshumbles actions de grâces pour cet incomparable bienfait.

En qualité de parrain et de marraine, Vous vous êtes rendus cautions de la foi et de la religion de cet enfant: et l'Eglise me charge de vous recommander d'avertir ses père et mère, dès qu'ils apercevront en lui les premières lueurs de la raison, de lui apprendre à tourner son cœur vers son Dieu, à J'adorer, à l'aimer, et à remplir les devoirs de chrétien représentez-leur qu'ils sont obligé de l'instruire, ou d'avoir soin qu'il soit instruit aussitôt qu'il sera capable de l'être des mystères de notre sainte religion, contenus dans le Symbole des apôtres, de lui apprendre l'Oraison dominicale, la Salutation angélique, le nombre, la vertu des sacrements, et de lui imprimer profondément dans la mémoire le souvenir des vœux de son baptême, de lui enseigner les vertus qu'il doit pratiquer, et iui faire connaître les péchés qu'il doit éviter, pour vivre conformément à ses promesses; de lui en donner l'exemple, et de lui inspirer de bonne heure l'amour du bien et la haine du mal, par de charitables avis et de salutaires corrections; vous-mêmes souvenez-vous que, (si par accident, ou par négligence, ses père et mère ne s'acquittaient pas de cette essentielle obligation,) en qualité de parrain et de marraine, vous êtes obligés de suppléer à leur défaut et de lui tenir lieu, à tous ces égards, et de père et de mère.

Vous recommanderez aussi aux personnes qui prendront soin de lui dans son enfance, c'est-à-dire à la mère, à la nourrice, ou autres qui en seront chargées, de ne point le coucher au lit avec elles avant l'an et jour depuis sa naissance; l'Eglise le leur défend, à cause des fréquents accidents aux

quels elle désire d'obvier; et si elles vont contre cet ordre, elles se ren lent coupables d'an péché dont l'absolution est réservée à Monseigneur l'évêque. Avertissez-les de T'obligation qu'elles ont de le conserver, et de le préserver avec soin de tous les dangers qu'on peut et qu'on doit prévoir. Deux objets en un mot doivent vous occuper par rapport à cet enfant la conservation de la vie du corps et de la vie spirituelle de l'ame qu'il vient de recevoir dans ces eaux saintes de la régénération.

Enfin vous devez savoir que vous avez contracté une alliance spirituelle avec lui, en contribuant à le faire naître en JésusChrist, comme aussi avec son père et sa mère. En conséquence de cette alliance, vous ne pourrez pas contracter mariage avec lui, n avec son père et sa mère.

Nota. Les curés et les vicaires sont ici avertis de ne donner ce dernier avis qu'avec beaucoup de sérieux et de gravité, et de l'o.mettre dans les cas où il serait évidemment déplacé.

1. AIRE. (Rituel Romain).

2. BAYONNE. (Extrait du Rituel du diocèse de Bayonne, imprimé par ordre de Mgr Et. Marie Bruno d'Arbou, Bayonne, 1837, in-8°).

Les exhortations en sont les mêmes que celles du Rituel pour la province ecclésiastique d'Auch. Celle qui concerne les cérémonies suppléées du baptême, est la même que celle du Rituel de Paris, de 1839, ciavant, page 595.

3. TARBES. (Rituel Romain, à l'usage du diocèse de Tarbes, par Mgr François de Poudenx, 1751, in-4°).

Les exhortations en sont aussi les mêmes que celles du Rituel pour la province ecclésiastique d'Auch, ci-avant, pages 622 et suiv.

V. AVIGNON, archevêché, avec quatre évêchés suffragants, savoir: 1° Montpellier, 2° Nimes; 3° Valence; 4 Viviers. (Rituale Romanum Pauli V pont. max. jussu editum alque a fel. rec. Benedicto XIV auctum et castigatum, cum supplemento ad usum cleri Avenionensis, a S. R. C. approbato; Avenione, 1858, in-18 de 60 pages).

Ce Rituel ne renferme point d'allocutions ou d'exhortations relatives à l'administration du saint baptême.

1. MONTPELLIER. (Rituel romain).

2. NIMES. (Compendium libri ritualis, seu Manuale sacerdotum, jussu DD. de Chaffoy, Nemausi, 1831, in-12).

Ce Compendium, ou Manuel, ne donne point d'exhortations.

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3. VALENCE. (Rituel romain). 4. VIVIERS. (Rituel romain).

VI. BESANÇON, archevêché, avec six évé chés suffragants, savoir: 1° Belley; 2° Metz; 3 Nancy et Toul; & Saint-Dié; 5 Strasbourg; 6 Verdun.-- (Manuale, seu Sacerdo

tale Bisuntina diocesis, jussu DD. Ant. Petri a Grandmont; Bisuntii, 1674, pet. in-4° : Compendium ritualis, seu Manuale sacerdotum.... a DD. Jac.-Mur.-Cæsario Mathieu, Vesontione, 1842, in-12).

Ces deux recueils n'offrent point d'allocutions ou d'exhortations relatives à l'administration du sacrement de baptême.

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1. BELLEY. (Rituel du diocèse de Belley par Mgr. Devie, 4 édition, Lyon et Paris, 1843, ou, avec des titres rafraîchis, 6' édition, 1864, 3 vol. in-12).

Exhortation avant le baptême.

Considérons, toes frères, avec les yeux de la foi, l'état déplorable où se trouve cet enfant, et le changement merveilleux que va produire dans son âme la grâce du baptême. Il est, par la naissance qu'il a reçue d'Adam. l'héritier de son péché, l'ennemi de Dieu, privé de tous les dons de la grâce et si la miséricorde divine n'était venue à son secours, it serait exclu pour jamais du royaume du ciel. Quiconque, dit Jésus-Christ, ne renait pas de l'eau et du Saint-Esprit, ne peut entrer dans le royaume céleste. Mais, grâce à la bonté infinie de Dieu, au moment où le corps de cet heureux enfant sera lavé dans les eaux salutaires du baptême, son âme le sera aussi dans le sang de Jésus-Christ; la tache du péché originel sera effacée en lui, il recevra une nouvelle naissance; il deviendra membre de ce divin chef, l'enfant chéri de Dieu, le temple de son esprit, l'héritier de ses promesses.

Cependant de si grands prodiges ne s'opéreront point en sa faveur, sans lui imposer en même temps de grands devoirs. Comme membre et cohéritier de Jésus-Christ, il contractera l'obligation d'avoir ses sentiments, de suivre ses maximes, de marcher sur ses traces. Comme temple vivant du Saint-Esprit, il devra bannir de son âme toute pensée, toute affection qui serait capable de la profaner. Comme enfant de Dieu, il sera tenu de l'aimer de tout son cœur, de toutes ses forces, d'accomplir les promesses que vous allez faire en son nom, de renoncer pour jamais au démon, à ses pompes et à ses œuvres. Adressons au ciel de ferventes prières pour que cette nouvelle créature soit fidèle à ses engagements, et qu'elle conserve jusqu'à la mort la grâce qui lui sera communiquée. Souvenons-nous aussi que la même miséricorde nous a prévenus, que nous sommes devenus chrétiens par le baptême, et que si nous avons eu le malheur de perdre l'innocence el les autres prérogatives de notre régénération, nous ne pouvons assez déplorer cette perte, ni recourir trop promptement au baptême laborieux de la pénitence, pour ren-. trer en grâce de Dieu.

Il ajoutera, en s'adressant au parrain et à la marraine :

Et vous, chrétiens, qui présentez cet enfant à l'Eglise, connaissez l'étendue des obli-. gations que vous imp se la qualité de parrain et de marraine. En tenant cet enfant sur les

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fonts sacrés du baptême, vous devenez ses père et mère dans l'ordre de la religion; vous promettez solennellement à Dieu, en son nom, qu'il conservera toujours la foi dont il va faire profession par votre bouche, et qu'il accomplira fidèlement tous les devoirs attachés au titre auguste de chrétien. L'Eglise va recevoir, de la part de Dieu, ses promesses et les vôtres; ce temple et ces autels seront témoins de vos serments; vous devez donc veiller à ce qu'il ne les viole jamais. C'est à vons surtout, au défaut de ses père et mère selon la chair, à lui procurer une éducation chrétienne. Ayez soin qu'il soit instruit de bonne heure des mystères de la foi, de la doctrine des sacrements, des commandements de Dieu et de ceux de l'Eglise, et de tout ce qu'il importe de savoir pour être sauvé; ayez soin de le prémunir contre tout ce qui pourrait altérer sa foi et son innocence, et montrez-lui surtout, par vos exemples, la route qu'il doit suivre pour arriver au salut.

Exhortation après le baptême, auparrain et à la marraine.

Ce n'est plus un enfant souillé du péché originel, ni un esclave du démon; c'est un chrétien, un enfant de grâce et de bénédiction que nous vous rendons maintenant ; recevez-le comme un dépôt sacré que la religion vous confie, et ne négligez rien pour qu'il conserve précieusement le trésor inestimable de la grâce dont il vient d'être nrichi.

Il pourra ajouter, selon les circonstances: Nous devons vous avertir que vous venez de contracter une affinité spirituelle avec cet enfant, avec ses père et mère, et qu'en vertu de cette alliance, vous ne pourriez lésormais vous unir par le mariage à aucune de ces personnes, sans avoir obtenu de l'Eglise la dispense de cet empêchement.

Nous vous recommandons en même temps d'engager la mère de cet enfant à le nourrir elle-même, si elle le peut ; et si elle ne le peut pas, à lui donner une nourrice catholique et de bonnes mœurs.

Nous vous exhortons enfin à donner les soins nécessaires pour que les jours de i'enfant ne soient exposés à aucun péril, et en particulier, pour qu'on évite de le coucher avec personne dans un même lit, au moins jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge d'un an accompli.

Exhortation pour les cérémonies suppléées du baptême.

Quoique les cérémonies du bapteme ne soient pas absolument nécessaires pour la validité du sacrement, mes chers frères, elles n'en méritent pas moins tout notre respect par l'ancienneté de leur origine, par l'usage qu'en a fait l'Eglise dans tous les siècles, et par la grande importance dont elles sont pour notre instruction. Leur langage mystérieux sert à nous faire connaître Texcellence du baptême, les dispositions

qu'il exige, les effets qu'il produit, les devoirs qu'il impose.

Le catéchumène, arrêté d'abord à la porte de l'église, est averti par-là qu'il doit se regarder comme indigne d'entrer dans la maison du Seigneur, comme exclu du ciel par le péché de notre premier père, si la grâce de Jésus-Christ ne vient à son secours, L'Eglise l'interroge ensuite sur ce qu'il désire, afin de s'assurer par ses réponses qu'il comprend la grandeur du don qu'il sollicite, qu'il reconnaît que Dien ne le doit à personne, et qu'il le demande pour s'attacher irrévocablement à Jésus-Christ. Elle l'interroge encore pour savoir s'il demeurera fidèle à la grâce de son baptême, s'il est dans le dessein de vivre de la foi : et elle l'avertit que cette foi, pour mériter le salut, doit être accompagnée de l'observation des préceptes, dont les principaux sont d'aimer Dieu de tout son cœur et le prochain comme soi-même. Le prêtre souffle sur son visage, et il lui apprend par cette action symbolique, que personne n'est délivré de la servitude du péché que par l'Esprit de Dieu, dont le souffle est la figure. L'appareil des exorcismes répétés plusieurs fois sur lui au nom de Jésus-Christ, a pour objet de lui faire sentir combien la tyrannie du démon est redoutable, et les efforts qu'il faut faire pour en être délivré. En imprimant sur lui le sigue auguste de la croix, l'Eglise lui annonce qu'il appartient à JésusChrist, qu'il doit marcher sur ses traces et s'exposer à toutes sortes de persécutions et de mépris, plutôt que de rougir de son Evangile. Le sel qu'il reçoit dans la bouche est le symbole de la sagesse qui doit régler désormais ses discours, ses œuvres, et préserver son cœur de toute corruption. La salive qu'on lui applique aux oreilles et aux narines, l'avertit qu'il va être délivré de la surdité spirituelle qui est la peine du péché; qu'il doit être en garde contre les funestes attraits de la concupiscence, et ne jamais cesser d'être la bonne odeur de Jésus-Christ. L'onction sainte lui apprend qu'il est enrôlé dans la milice de ce divin Chef, associé à son sacerdoce et à sa royauté, et que l'onction de la grâce lui rendra doux et léger le joug du Seigneur. L'eau qu'on verse sur sa tôle est la figure de l'ablution invisible qui purifie son âme, et qui en fait une nouvelle créature, un enfant de Dieu. La robe blanche dont on le revêt, et le cierge allumé qu'on met dans sa main, marquent que l'innocence, dont le péché d'Adam l'avait dépouillé, lui a été rendue par le baptême, qu'il doit la conserver jusqu'à la mort, et se montrer en toutes choses un enfant de lumière, par la vivacité de sa foi et la pureté de ses mœurs

Ne soyons pas,mes chers frères, témoins oisifs et insensibles de ces cérémonies si capables de ranimer notre foi et notre piété. Faisons des vœux pour le salut éternel de cet enfant; demandons à Dieu qu'il le comble de ses bénédictions; mais profitons pour nous-mêmes des leçons profondes que nous donne cet acte solennel de notre reli

gion il nous présente un tableau frappant des vertus par lesquelles un chrétien doit soutenir la dignité du caractère auguste dont il est revêtu. Prions Dieu, avec autant d'ardeur que d'humilité, de faire croître ves vertus en nous, ou de nous les inspirer de nouveau par sa grâce.

2. METZ. (Rituale Metense, auctoritate DD. Henr.-Gr. Du Cambout editum, Metis, 1713, in-4°.)

Exhortation avant le baptême.

L'Eglise, mon frère et ma sœur, en établissant la coutume de faire présenter les enfants au baptê.ge par des parrains et des marraines, a voulu pourvoir à leur salut et à leur instruction. Ils naissent pécheurs; et s'ils mouraient sans le baptême, ils ne seraient pas sauvés, Jésus-Christ nous disant lui-même: Si quelqu'un n'est né de l'eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer au royaume de Dieu. Mais ils ne peuvent d'eux memes avoir recours à ce sacrement, qui seul peut leur ouvrir la porte du Ciel, en leur ouvrant celle de l'Eglise. Et Dieu, par un effet de sa bonté, veut bien qu'ayant été coupables par le péché d'autrui, ils soient guéris par les promesses que d'autres personnes font pour eux. Vous allez done, mon frère et ma sœur, répondre pour cet enfant, et promettre à Dieu que vous renoncez pour lui à Satan, à ses œuvres, et à ses pompes que vous croyez en Dieu, et en Jésus-Christ; et comme vous vous rendrez ses cautions, vous êtes obligés de lui faire garder la parole que vous allez donner pour lui; puisque par celle cérémonie vous devenez son père et sa mère spirituels. Vous êtes obligés d'avoir soin de son instruction, de veiller pour savoir si son père et sa mère en ont soin, et de prendre tous les moyens possibles, pour lui faire garder les promesses que vous allez faire à Dieu et à l'Eglise en son nom. Vous lui en devez donner l'exemple, comme à votre enfant spirituel. C'est ce que l'Eglise demande de vous; et cette boune Mère, toujours attentive à ce qui peut procurer le salut des fidèles, leur donnedes parrains et des marraines, pour remédier à la négligence des pères et des mères, aussi bien qu'aux cas imprévus qui les enlèvent quelquefois aux enfants dans leur plus tendre jeunesse.

il ne faut pourtant pas que l'étendue de ces obligations vous détourne de rendre celte charité à cet enfant. Si je vous en averlis si fortement de la part de l'Eglise, c'est afin que vous connaissiez les obligations que vous contractez; car si vous les remplissez fidèlement, vous devez savoir que ceux qui instruisent les autres à la justice, seront tout éclatants de lumière, comme des étoiles brillantes, pendant toute l'éternité. Mais vous comprenez assez que vous devez vous-mêmes être instruits pour instruire les autres, et que vous devez vivre de telle sorte, que votre filleul, (ou filleule) puisse imiter Jésus-Christ en vous, en sorte que vous

lui puissiez dire: Soyez mon imitateur comme je le suis de Jésus Christ.

Vous devez aussi savoir que vous allez contracter avec lui (elle) une alliance spirituelle, en sorte que vous ne pourrez l'épouser, ni son père ni sa mère. Voilà vos obligations. Etes-vous dans le dessein de les accomplir, moyennant la grâce de Dieu ? et voulez-vous à ces conditions être la caution, le père et la mère spirituels de cet enfant ?

Si illud onus his conditionibus se libenter suscipere testentur, Patrinus et Matrina, cæremonias Baptismum præcedentes,vel simul, vel sigillatim dum unamquamque administrabil, juxta prudentiam suam, explicabit Pastor: sequenti aut simili uti poterit formula.

L'Eglise a joint au baptême plusieurs céremonies qui sont toutes très-anciennes, pour inspirer aux chrétiens un grand respect de ce sacrement. Quoiqu'elles ne soient pas absolument nécessaires, cependant elles sont très-utiles, puisqu'elles nous remeltent devant les yeux la grandeur, la sainteté, les effets du baptême, les dispositions qu'on doit y apporter, et le grand soin qu'on doit avoir d'en conserver la grâce.

Les premières cérémonies se doivent faire sous le porche hors de l'Eglise ; ce qui nous fait voir que ce n'est que par le Baptême que nous avons droit d'entrer dans l'Eglise.

Les exorcismes par lesquels on commande au démon de sortir de celui qu'on va baptiser, nous marquent, selon les saints Pères, que l'enfant étant coupable du péché originel, est l'esclave du démon, et que le baptême, en le délivrant de ce cruel esclavage, le nettoie des souillures du péché. L'imposition des mains fait voir que par le baptême nous sommes mis sous la protection de Dieu. Le souffle figure le Saint Esprit qui opère dans le baptême. Les différents signes de croix nous apprennent que nous sommes marqués du caractère de Jésus-Christ, et que ce n'est que des mérites de sa Passion et de sa mort, que le baptême tire toute son efficace; que c'est par sa croix que le démon est chassé et vaincu ; que c'es: par son sang répandu sur la croix, que nous sommes purifiés de nos péchés; que c'est par sa croix que nous recevous la grâce, et que nous sommes sanctifiés. On réitère plusieurs fois les exorcismes, pour marquer l'opiniatreté du démon auquel nous devons résister pendant toute notre vie. Le sel marque le discernement et la sagesse chrétienne qui nous donne du goût pour la doctrine de l'Evangile on le bénit, pour nous apprendre que c'est de la grâce et de la bénédiction de Dieu, que nous recevous cette sagesse toute divine, qui nous fait aimer la vérité. Les prières qu'on fait pour l'enfant qu'on va baptiser, par lesquelles on demande plusieurs fois à Dieu qu'il lui accorde la grâce du baptême, nous apprennent que le baptème est une grâce toute particulière de Dieu. La cérémonie de toucher avec de a

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