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Qui fidei professionem emittit, manum dexteram ponit super sancia Ecangelia,

dicens:

Je N. promets, voue et jure sur ces saints Evangiles de Dieu, de garder et de professer très-constamment jusqu'au dernier soupir de ma vie, avec l'aide de Dieu, cette foi catholique, pure et entière, hors laquelle personne ne peut être sauvé, et dont présentement je fais profession sans aucune contrainte; et, autant qu'il dépendra de moi, je la ferai garder, enseigner et prêcher par ceux sur qui j'aurai autorité, et dont le soin m'aura été commis.

Ego N. hanc veram catholicam fidem, extra quam nemo salvus esse poles!, quam in præsenti sponte profiteor et veraciter teneo, eamdem integram et immaculatam usque ad extremum vitæ spiritum constantissime, Deo adjuvante, retinere et confiteri, atque a meis aubditis, seu illis quorum cura ad me in meo muuere spectabit, teneri, doceri et prædicari, quantum in me erit, curaturum, ego idem N. spondeo, voveo, ac juro super hæc sancta Dei Evangelia.

La plupart des Rituels reproduisent textuellement cette Profession de foi catholique, qu'il sera par conséquent inutile de répeter à l'avenir, lorsque nous citerons chacun d'eux.

1. BLOIS. (Le Rituel de ce diocèse n'offre point d'allocution ou exhortation particulière pour l'administration du Sacrement de Pénitence).

2. CHARTRES.(Rituale Carnotense, 1689: in-4.)

Brevis expositio sacramenti pœnitentiæ, quæ utilis erit ad fideles monendus, feria quarta Cinerum, et feria quinta in Coena Domini, aliisque temporibus, ut peccatorum confessionem cæterasque pænitentiæ partes serio adimpleant.

Tous les chrétiens qui depuis leur baptême sont tombés dans le péché mortel, ont besoin du sacrement de pénitence pour éviter la damnation éternelle et rentrer dans la grâce de Dieu. C'est pour cette raison que Saint Jérôme appelle la pénitence une seconde table après le naufrage. Car de même que quand un navire se brise en pleine mer, ceux qui sont dedans n'ont aucun moyen de se sauver qu'en embrassant quelque pièce de bois qui les soutienne sur l'eau et les empêche d'ê re noyés; aussi après le naufrage que le péché fait faire à l'âme en lui faisant perdre la grâce du baptême, elle ne peut plus espérer de salut si elle n'a recours à la pénitence.

C'est pourquoi de toutes les instructions. que l'on doit donner aux fidèles sur les sacrements, il n'y en point de plus nécessaire que celle qui regarde le sacrement de pénitence duquel ils ont besoin, non pas pour une fois seulement, mais pour autant de fois qu'ils retombent dans le péché.

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Le sacrement de pénitence a été institué par notre Seigneur Jésus-Christ après sa resurrection, lorsque soufflant sur les apotres il leur dit: Recevez le Saint- Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez et ils seront retenus à ceux'à qui vous les retiendrez.

Dans ce sacrement comme dans tous les autres, il y la matière et la forme. La matière consiste dans les actes du pénitent, qui sont la contrition, la confession et la satisfaction. La forme consiste dans les paroles de l'absolution que le prêtre prononce au tribunal de la pénitence.

Il y a donc trois choses requises de la part du pénitent qui méritent d'être expliquées.

La première est la contrition. C'est une douleur d'esprit et une détestation du péché commis avec une ferme, résolution de ne le commettre jamais et d'en éviter les occasions.

Pour détester véritablement le péché il en faut concevoir une haine et une aversion qui nous donne en même temps de la douleur pour ceux qu'on a commis, et de l'horreur pour ceux qu'on pourrait commettre. Ainsi ce n'est pas assez d'avoir de la douleur pour le péché passé si on ne le quitte à l'avenir, et ce n'est pas assez de le quitter à l'avenir, il faut avoir de la douleur du passé, à l'exemple de ce roi qui repassait en son esprit devant Dieu les années de sa vie passée dans l'amertume de son cœur.

Cette douleur doit avoir quatre conditions. Premièrement il faut qu'elle soit intérieure ; c'est-à-dire qu'elle doit être dans notre cœur. Car quand elle n'est que dans les paroles et sur les lèvres, ce n'est qu'une illusion et non pas une contriction; il faut que le cœur produise véritablement le sentiment et la douleur que les paroles expriment extérieurement, c'est pour cela que Dien dit aux pécheurs dans l'Ecriture: Convertissez vous à moi de tout votre cœur en jeunes, en pleurs et en gémissements; et déchirez vos cœurs et non pas vos habits.

Secondement il faut que la contrition soit surnaturelle, c'est-à-dire qu'elle ne vienne pas simplement d'un mouvement naturel de notre cœur, mais qu'elle soit excitée par le Saint-Esprit, et fondée sur quelque inotif ou considération de la foi; et celui qui haïrait seulement le péché pour des intérêts humains on pour la honte qui en doit suivre ou pour quelque affliction ou quelque peine temporelle ne serait pas disposé à recevoir valablement l'absolution. Telle était la douleur de Saül, qui ne regrettait son péché que pour la perte de son royaume duquel il se voyait rejeté de la part de Dieu. Les afflictions nous peuvent bien servir d'occasion pour rentrer en nous-même el retourner à Dieu; mais elles ne doivent pas être le motif de notre conversion.

Les motifs qui excitent en nous une dou leur surnaturelle du péché regardent ou notre bien surnaturel, c'est-à-dire, notre salut éternel, ou l'honneur et la gloire de Dieu Lorsqu'on déteste le péché à cause de

l'injure faite à Dieu, qui est la bonté supréme, qui mérite d'être aimé par-dessus toutes choses, et que nous devrions aimer quand il n'y aurait ni paradis ni enfer; c'est une contrition parfaite qui provient de la charité et du pur amour de Dieu, et cette contrition efface le péché avant que de recevoir le Sacrement; mais elle renferme en soi la volonté de le recevoir; et le pénitent, quoique remis en état de grâce, demeure dans l'obligation de recourir au sacrement de pénitence, et de soumettre ses péchés aux clefs de l'Eglise.

Mais quand on déteste le péché à cause des biens surnaturels dont il prive le pécheur comme de la grâce de Dieu et de la vie éternelle, ou bien pour la crainte d'être damné; c'est un acte de contrition, mais imparfaite, qui fait que le pécheur regarde son propre interêt plutôt que l'injure faite à Dieu; et cette contrition imparfaite s'appelle attrition.

Or cette attrition ne peut d'elle-même donner la grâce, ni justifier le pécheur, mais étant appuyée sur la foi et animée de l'espérance du pardon, si elle exclut toute affection pour le péché, c'est-à-dire, si elle met le cœur du pénitent dans la résolution de quitter entièrement le péché, elle le dispose à s'approcher du sacrement de péniience et y recevoir l'absolution et la grâce qui rendra sa contrition parfaite. Et c'est l'avantage que la loi nouvelle a par-dessus la loi ancienne, dans laquelle les sacrifices et les remèdes donnés pour le péché, ne suppléaient point à l'imperfection de la douleur; au lieu que dans la loi nouvelle Dieu ayant élevé la pénitence à la dignité de sacrement, il l'a rendue plus efficace, parce que le mérite du sang de notre Seigneur Jésus-Christ appliqué au sacrement, lui donne la vertu et la force de produire de lui-même la grâce dans l'âme du pénitent, avec une assurance plus grande de la rémission de ses péchés de laquelle les paro-. les de l'absolution sont un signe sensible. Mais ce n'est pas assez de détester le péché par un motif surnaturel ; il faut le détester comme le plus grand de tous les maux. C'est la troisième condition nécessaire à la contrition Car il ne suffit pas qu'elle soit intérieure, ni qu'elle soit surnaturelle; il faut encore qu'elle soit souveraine, c'est-à-dire qu'elle soit très-grande, et pardessus toute autre douleur; parce que le péché est le plus grand et le plus détestable de tous les maux, soit que nous considérions l'injure qu'il fait à Dieu, soit que nous regardions notre propre intérêt.

Tous les hommes ni tous les anges ne peuvent jamais comprendre l'énormité du péché ni la grandeur de l'injure qu'il fait à Dieu car comme Dieu est infini en grandeur et en majesté, l'injure qu'il reçoit par le péché est infinie, et quand un pécheur (se violer les Commandements de Dieu, le mépris qu'il fait de sa bonté, de sa puissance, de ses promesses, de ses menaces, it même de sa présence, surpasse iufiuiRITUEL. I

ment toutes les injures et tous les outrages que l'on pourrait faire à tous les rois du monde et à toutes les créatures les plus élevées en dignité. C'est ce qui a fait dire à saint Augustin: Qu'il vaudrait mieux laisser périr le ciel et la terre et tout ce qui n'est point Dieu, que de commettre quelque péché, parce que le péché deshonore Dieu.

Aussi tous les hommes et tous les anges ensemble ne pourraient, par leurs larmes ni par toutes les souffrances, satisfaire pleinement à Dieu pour un seul péché ; il n'y a que Dieu qui puisse en réparer l'injure, et il a fallu que le Fils de Dieu s'abaissât jusqu'à se faire homme, afin de s'offrir en sacrifice, et que son humanité, qui devait être immolée reçût de sa divinité un mérite et un prix infini, qui le rendit capable de satisfaire à la justice divine.

Que si nous regardous notre propre inté rêt, nous devons encore détesier le péché comme le plus grand de tous les maux qui nous peuvent arriver; puisqu'en nous séparant de Dieu, il donne la mort à notre âme, il nous prive de notre souverain bien et nous engage à des supplices éternels.

Il faut donc avoir la douleur de son péché plus que de tous les maux; autrement ce ne serait pas le considérer comme le plus grand mal, et il s'ensuivrait qu'une ame serait eucore disposée à pécher pour éviter d'autres maux qu'elle estimerait plus grands que le péché.

Mais il faut bien remarquer que pour rendre la douleur du péché plus grande que toute autre douleur, il n'est pas nécessaire qu'elle soit plus sensible, il suflit qu'elle soit spiritnelle, c'est-à-dire qu'elle afflige l'esprit sans que les sens en soient louches, Il serait bien à désirer qu'elle tirât de nos yeux des fontaines de larmes, mais quoiqu'un pécheur ne puisse pleurer son péché, sa douleur peut être incomparablement plus grande que celle de la mort d'un ami qu'il pleurerait très-amèrement et cela se reconnaît par les effets, lorsqu'il est prêt d'entreprendre pour servir Dieu et fuir le péché, ce qu'il n'entreprendrait pas secourir son ami.

pour

:

Il faut aussi prendre garde que cette grande douleur de péché ne nous fasse pas désespérer d'en obtenir le pardon; ce serait imiter Judas qui en se repentant de son crime, jugea qu'il était trop grand pour pouvoir être pardonné et ce désespoir serait une nouvelle injure à la miséricorde de Dieu qui est infinie, et qui assure les pécheurs par la bouche d'un prophète qu'il ne veut point la mort de l'impie, mais plutôt qu'il se convertisse et qu'il vive; et que quand il serait coupable des plus grands crimes, quand ils seraient en plus grand nombre que les grains de sable de la mer, ils Jui seront pardonnés s'il fait pénitence et qu'il change de vie.

Enfin la quatrième condition nécessaire à la contrition est qu'elle soit universelle, c'est-a-dire qu'elle soit pour tous les peches. mortels que l'on a commis sans en excepter

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un seul, avec une ferme résolution de n'en commettre jamais aucun. Car quoiqu'un homme ait du regret d'un grand nombre de pé chés, s'il en reste quelqu'un pour lequel il conserve quelque attache volontaire, il est impossible qu'il rentre en la grâce de Dieu, de même qu'il est impossible d'être tout ensemble ami et ennemi de Dieu, d'aimer Dieu, et d'aimer quelque chose qui l'offense ou qui excite à l'offenser: et c'est à quoi doivent bien prendre garde ceux qui, voulant faire pénitence, refusent de pardonner les injures et de se réconcilier avec leurs ennemis; ceux qui ne veulent pas restituer le bien qu'ils ont mal acquis; ceux qui ne veulent pas quitter l'occasion prochaine du péché, et enfin tous ceux qui, se sentant portés par inclination ou par habitude à quelque péché particulier, ne sont pas résolus de s'en abstenir entièrement.

Présupposé que le pécheur ait cette douJeur intérieure surnaturelle, souveraine et universelle, qui est si nécessaire pour obtenir le pardon de ses péchés, et qu'il faut demander très-instamment à Dieu avec profonde humilité;

La seconde chose qu'il doit faire, est de s'accuser au prêtre coinme vicaire de JésusChrist, c'est ce qu'on appelle la confession sacramentale, dont il est important de connaître la nature et la verto.

La confession sacramentale est une accusation de ses péchés à un prêtre pour en obtenir le pardon.

On l'appelle une accusation, parce que dans la confession il ne faut pas dire ses péchés par vanité, comme font ceux qui se réjouissent ou qui se gloritient quand ils ont fait du mal. Il ne faut pas aussi dire ses péchés par forme d'entretien, comme si l'on racontait une histoire, mais il faut les dire avec douleur et avec confusion et en se condamnant comme coupable, sans s'excuser ou rejeter la faute sur autrui.

Or Notre-Seigneur Jésus-Christ nous a lui-même enseigné qu'il était nécessaire pour obtenir le pardon de ses péchés de les confesser aux prêtres; car quand il leur a donné comme à ses vicaires le pouvoir de remettre les péchés ou de les retenir, c'est en qualité de juges qui doivent porter leur jugement avec connaissance: ce qui se fait en leur déclarant les péchés dont on est coupable. Notre Seigneur nous marque ncore la nécessité de l'absolution, quand pour faire connaître quel est le pouvoir de remettre les péchés et de les retenir, il l'appelle la clef du royaume des cieux; car de même qu'on ne peut entrer dans un lieu fermé, que par le moyen de celui qui en a les clefs, l'on ne peut aussi entrer dans le ciel lorsque l'on s'en est fermé l'entrée par un péché mortel, si le prêtre à qui Notre-Seigneur en a contié les clefs n'en ouvre la porte par l'absolution.

Il faut donc se confesser au prêtre; mais afin que la confession soit valable, il faut qu'elle soit entière et sincère, c'est-à-d re qu'il faut déclarer tous les péchés mortels

qu'on a commis; et il ne suffit pas de dire en général qu'on a péché, mais il faut dire en particulier quelle espèce de péché l'on a commis, si c'est un mensonge ou un larcin, ou un autre péché; il faut encore déclarer le nombre des péchés, et combien de fois on est tombé dans chaque sorte de péché, par pensée, par parole, par action et par omission, et marquer les circonstances qui accompagnent le péché, qui en changent l'espèce, et qui en font connaître la grièveté; car si l'on manquait par sa faute à déclarer l'espèce, le nombre et les circonstances du péché, ce serait mentir à Dieu même de qui le prêtre tient la place, et commettre un grand sacrilége.

Or l'on peut en trois manières différentes manquer à faire une confession en ière et sincère de ses péchés.

Premièrement, quand volontairement et de propos délibéré on cèle au confesseur un péché mortel, par honte, ou par crainte, ou par négligence, ou par malice.

Secondement, quand on s'accuse en termes obscurs et ambigus, à dessein que le . confesseur n'entende pas ce que l'on veut dire; ou bien en ne s'expliquant pas plus clairement, quand on reconnaît qu'il ne l'a pas bien entendu; ou bien quand on ne s'accuse qu'à demi, laissant au confesseur à interroger.

En troisième lieu, quand on n'a pas soigneusement examiné sa con cience pour se Souvenir de ses péchés; car, en ce cas, l'oubli ou le défaut de mémoire étant voluntaire, on est coupable de n'avoir pas confessé les péchés dont on ne se souvient pas, de même que si on les célait volontairement et avec connaissance.

C'est pourquoi, avant que de se présenter pour la confession, il faut prendre un temps suffi aut pour s'examiner, demandant à Dieu la lumière pour connaître ses péchés et la grâce d'en concevoir une véritable douleur.

Enfin la troisième chose nécessaire de la part du pénitent est la satisfaction qui consiste à faire ou souffrir quelque chose pour réparer en quelque manière l'injure faite à Dieu par le péché; car il n'y a que dans le baptême que Dieu remette toutes les peines avec le péché, parce que si ceux qui ne sont pas baptisés ont commis des péchés actuels, c'était avec une ignorance qui les rendait moins coupables; mais dans le sacrement de Pénitence, en remettant aux chrétiens la peine éternelle due à leurs péchés, Dieu se réserve des peines temporelies par lesquelles ils lui satisfont selon leur pouvoir, reconnaissant qu'ils sont plus coupables,puisqu'ils ont péché avec plus de connaissance, et abusé des dons qu'ils ont reçus du Saint-Esprit. De plus ces peines satisfactoires ont une force admirable pour détourner le pénitent du péché elles lui servent de frein pour le retenir; elles lui apprennent à se tenir sur ses gardes à l'avenir; elles apportent remède aux mauvais restes que les péchés out laissés dans l'âme, et guérissent les habitudes vi

cieuses que l'on a contractées par une vie déréglée.

Le pénitent est donc obligé d'accepter avec soumission la pénitence qui lui est enjointe par le prêtre, et de l'accomplir exactement et fidèlement pour satisfaire, soit à Dieu, soit au prochain, à qui l'on aurait fait quelque tort en son bien ou en son hou

neur.

Mais il ne doit pas se contenter d'accomplir la pénitence qui lui est imposée, ni croire avoir tout fait quand il a satisfait à une pénitence qui est souvent bien éloignée de celle qu'il devrait faire: c'est un abus qui est cause du relâchement des mœurs et de la rechute dans le péché. Il est vrai que la peine qui lui est imposée, quoique légère, lui est plus salutaire que plusieurs autres travaux qu'il pourrait endurer en cette vie, ou en l'autre; mais cela ne l'exemple pas de vivre dans la pratique de la vertu de la pénitence. C'est ce que nous apprenons du saint concile de Trente, qui nous avertit que celui qui se croit en état de gråce doit bien prendre garde de ne pas tomber, et qu'il doit faire son salut avec crainte et avec tremblement, par les travaux, par les veilles. par les aumônes, par les pières, par les jeunes et par la chastelé.

C'est le moyen de se rendre semblable à Jésus-Christ, qui par ses souffrances pour nos péchés donne le mérite aux peines que nous endurons pour y satisfaire, et nous rendra participants de sa gloire si nous voutons hien prendre part aux peines qu'il a endurées en cette vie.

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Instruction sur le sacrement de Penitence. De la pénitence en général, el de la contrition. La Pénitence, suivant le sentiment des saints Pères, consiste à pleurer (1) les péchés qu'on a commis, et à n'en plus cornmettre à l'avenir. On peut la considérer comme vertu seulement, ou comme sacrement. Si elle se borne au seul regret d'avoir offen sé Dieu, elle est alors regardée comme vertu; si elle est accompagnée de la confession faite à un prêtre approuvé, et de l'absolution, elle est alors un sacrement que le concile de Trente, après saint Jérôme (2), appelle la seconde table après le naufrage. Ce sacrement, de même que les autres, a ses parties essentielles. Sa matière éloignée sont les péchés qu'il doit détruire; sa matière prochaine sont les actes du pénitent (3),

(1) Serm. 25, num. 1, inter Opera S. Ambr., in Append., num. 1: Pœnitentia est mala præterita plangere, et plangenda iterum non committere.

S. Gregor. Papa, lib. 1, epist. 45, circa finem: Pænitentiam vere agere est commissa plangere, sed Lerum plangenda declinare.

S. Isidorus Hispal., lib. 11 Sent., cap. 13. Ille Penitentiam digne agit, qui sic præterita mala dePlorat, ut futura iterum non committat.

savoir la contrition, là confession et la satisfaction.

Sa forme (4) consiste dans ces paroles de l'absolution, Ego te absolvo, etc. Son ministre (5) est le prêtre qui a le pouvoir d'absoudre.

La contrition est une douleur d'avoir offensé Dieu. Si elle à seulement pour motif la difformité du péché, la crainte des peines, ou le désir de la récompense éternelle, ello est encore imparfaite, et se nomme attrition; mais si elle a pour motif la bonté de Dieu infiniment aimable en lui-même, elle est alors parfaite, et s'appelle proprement contrition.

L'attrition étant une douleur imparfaite, ne justifie le pécheur que dans le sacrement de pénitence; et la contrition parfaite étant toujours animée par la charité, justifie hors du sacrement le pécheur qui ne peut se confesser, et qui en a la volonté (6).

Ce n'est donc pas par les larmes extérieures, ni par le regret sensible, que l'on doit juger de la différence qui se trouve entre la contrition et l'attrition, puisqu'il peut arriver souvent que les afflictions corporelles, ou la crainte de les souffrir, produisent bien plutôt une douleur sensible, que ne ferait l'amour de Dieu purement spirituel, et la vue de sa bonté, qui est le motif de la contrition.

Les larmes néanmoins sont fort à désirer dans la pénitence; mais quand elles manquent, il ne faut pas que le pénitent croie pour cela n'avoir pas une véritable contrition de ses péchés. Il en est de même du mouvement intérieur de la contrition; car, quoique le pénitent n'en ressente pas l'impression, cela ne doit pas l'empêcher de s'approcher du sacrement de pénitence: en effet, sa vertu est telle, que celui qui, avec l'attri. tion accompagnée d'un commencement d'amour de Dieu, comme source de toute justice, fait une confession sincère, et reçoit d'un prêtre approuvé l'absolution, devient contrit, et obtient avec la grâce de Dieu la rémission de ses péchés. Pour s'assurer de la contrition du pénitent, il ne faut pas s'arrêter à ses paroles ni même à ses larmes et à ses soupirs; ces marques sont trop équivoques. Il faut examiner si c'est l'esprit de Dieu, et des motifs surnaturels, qui le touchent; s'il ne s'approche point du tribunal de la pénitence, par coutume ou par nécessité; s'il....

On doit tenir pour suspecte la douleur de ! ceux qui se confessent presque sans préparation, qui se présentent au sacré tribunal avec hauteur, qui témoignent de l'indignation, quand le confesseur veut connaître

(2) S. Hieron. epis1, 97, ad Demetriadem : (Pœnitentia) quasi secunda "ost naufragium miseris tabula sit.

Conc. Trid, sess. 14, De sacr. pœnit., can. 2. (3) Conc. Florent, in Decret. Eugen. De pænit: (4) Conc. Elorent., loc. supra cit. (5) Conc. Florent., loc. supr. cit.

(6) Conc. Trid., sess. 14 De pœnit., cao. 4. De

contrit.

l'état de leur conscience, qui contestent avec lui, et qui racontent leurs péchés comme choses indifférentes. .

Il n'est pas douteux qu'on ne doive accorder l'absolution à ceux qui, ayant perdu la parole, et ne pouvant donner aucune mar que de contrition ni se confesser, l'ont demandé avant de tomber dans cet état, ou si par quelque signe ils témoignent le désirer. A l'égard de ceux qui ne l'auraient pas demandé, et ne pourraient exprimer leur désir par aucun signe certain, s'ils ont vécu chrétiennement, et s'il n'y a aucune raison suffisante de les juger actuellement impénitents, comme ceux qui sont surpris dans l'acte même du crime, la pratique la plus comnune des confesseurs, dans le partage des sentiments des théologiens, incline à leur donner l'absolution; et jusqu'à ce que l'Eglise ait décidé, on suivra ce qu'on croira avec prudence et en conscience devoir faire pour le salut des mourants.

De la confession.- La confession, qui est la seconde partie du sacrement de pénitence, est une déclaration de ses péchés faite à un prêtre approuvé pour en avoir l'absolution. Elle a été instituée (1) par Notre-Seigneur Jésus-Christ, constamment reconnue dans l'Eglise (2) comme un remède efficace et nécessaire pour la rémission des péchés, et rejetée par les seuls hérétiques, dont nous. pouvons dire ce que saint Jérôme (3) disait autrefois des montanistes: Il y a cette différence entre eux et nous, qu'ils ont honte de confesser leurs péchés, comme s'ils étaient justes.

Nous disons qu'el'e a été instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, parce qu'en disant à ses apôtres: Recevez le Saint-Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui rous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (4), il fallait qu'en même temps il obligeât les pécheurs à leur découvrir leurs consciences (5), puisque sans cela ni les Apôtres, ni leurs successeurs ne pouvaient connaître quels péchés ils devaient ou retenir ou remettre.

Ce n'est pas assez de confesser ses péchés, il faut que la confession soit accompagnée de certaines conditions. Voici celles que nous jugeons les plus importantes, et qui sout renfermées dans le vers suivant: Integra sit, simplex, humilis, parere parata.

1° Entière, sans rien céler de ce qu'il faut nécessairement déclarer, savoir: détailler, d'après le concile de Trente, l'espèce du pé ché, le nombre, les circonstances qui chan

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gent l'espère, et celles qui en aggravent notablement l'énormité; découvrir les péchés douteux, comme douteux; aceuser les péchés intérieurs, c'est-à-dire de pensées, de. désirs, aussi bien que ceux qui sont consommés au dehors, se faire connaître tel qu'on se connaît soi-même, afin que le confesseur puisse donner les avis et imposer les pénitences relatifs à l'état du 'pénitent.

2° Simple, c'est-à-dire, le pénitent ne doit déclarer que ce qui fait connaître la grièveté de ses péchés, sans y mêler rien d'étranger et d'inutile.

3° Humble, par la connaissance et l'aveu de sa misère et de ses faiblesses.

4 Faite avec la disposition sincère d'exé cuter ce qui sera ordonné par le confesseur.

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Parmi ces conditions, qui toutes sont de précepte l'intégrité est la principale, ct tous les docteurs la regardent comme absolument nécessaire. On y manque en célant à dessein un péché mortel ; je dis à dessein, car ce n'est pas y manquer que d'en ometire quelqu'un par inadvertance, oubli ou ignorance; pourvu que celle omission ne vienne pas de la faute du pénitent, comme il arriverait s'il ne s'était point examiné, ou s'il s'était présenté sans préparation suffisante; parce qu'alors il s'exposerait au danger d'omettre quelque péché mortel, et se rendra t coupable de l'omission causée par sa négligence.

Or, afin qu'il ne manque rien à cette intégrité, il est bon que les pénitents soient instruits comment et sur quoi ils doivent s'examiner, et que les confesseurs aient aussi quelque méthode sur laquelle ils puissent se régler pour les interroger avec ordre; ils doivent néanmoins prendre garde à ne pas interroger indifféremment toutes sortes de personnes sur tous les articles, mais seule ment sur ceux qu'ils jugeront à propos, eu égard au sexe, à la condition, à l'âge et aux autres circonstances.

De la satisfaction. -Quoique Jésus-Christ ait satisfait surabondamment pour tous les péchés du monde, il ne veut pas cependant que les mérites de sa satisfaction - nous soient appliqués dans le sacrement de pénitence, comme dans celui de baptême: l'ordre de la justice semble demander qu'il tienne une conduite toute différente pour recevoir en sa grâce ceux qui n'étant pas encore baptisés, ont péché avant d'avoir goûté le don de Dieu, et pour y réhabiliter ceux qui, aprés avoir été délivrés de la servitude du dénon

sionem pœnitentis et ad fletus atque lacrymas çorripe.tis.

S. Aug. serm. 592, cap. 3: Agite pœnitentiam, qualis agitur in Ecclesia, ut oret pro vobis Ecclesia. Nemo sibi dicat, Occulte ago, apud Deum ago : novit Deus, qui mihi ignoscat, quia in corde men ao; ergo sine causa dictum est: Quæ solveritis in terra, soluta erunt in cœlo? ergo sine causa suni claves datæ Ecclesiae Dei.

Idem, serm. 593, in fine: Si (homo) ad ultimun vitæ steterit, riescit si ipsam poenitentiam accipere.. ae Deo et sacerdoti peccata sua confiteri poteril,

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