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foi, et ne reconnaître qu'une seule Eglise hors de laquelle il est impossible de se sauver. Celte Eglise, mon cher frère, (ou ma chère sœur, monsieur, ou madame), est la sainte Eglise catholique, apostolique et romaine; Eglise fondée par les apôtres, dont la foi pure et sainte a été prêchée dans tout l'univers; qui est l'unique épouse bien-aimée de Jésus-Christ; qui est sur la terre l'unique société avec laquelle ce divin Sauveur a promis d'être tous les jours jusqu'à la consommation des siècles, et cet édifice immortél contre lequel l'enfer ne prévaudra jamais; Eglise à laquelle JésusChrist renvoie tous les fidèles pour en respecter les décisions, et qu'il leur ordonne d'honorer comme leur mère s'ils veulent avoir Dieu pour père; Eglise qu'il est aisé de connaître dans la succession continuelle et non interrompue de ses évêques, qui sont les successeurs des apôtres; Eglise enfin qui est seule la colonne et l'appui de la vérité.

C'est de cette Eglise que l'esprit d'erreur et de schisme Vous avait malheureuseinent séparé, et c'est à elle que vous vous adressez aujourd'hui, pour lui demander de vous recevoir dans son sein et de vous

mettre au nombre de ses enfants. Ce changement de votre esprit et de votre cœur est l'ouvrage de la main du Très-Haut. Bénissez donc Dieu, et remerciez-le de la grâce inestimable qu'il vous fait en ce jour. Louez à jamais Jésus-Christ votre libérateur de Vous avoir inspiré le généreux dessein de rompre enfin ces fatales chaînes qui vous tenaient attaché aux faux dogmes et aux pernicieuses maximes des hérétiques.

Dites à Dieu de tout votre cœur: Je crois, Seigneur, tout ce que votre Eglise croit et enseigne; je vais publiquement professer la foi dans laquelle je proteste de vivre et de mourir; mais comme j'ai raison d'appréhender que cette foi ne soit encore imparfaite en moi, je vous fais, Seigneur, la même prière que vous fit ce père dont il est parlé dans l'Evangile, de vouloir par le secours de votre grâce m'aider dans la faiblesse de ma foi et suppléer à ce qui lui manque. Mais faites aussi, & mon Dieu, qu'en demeurant inébranlable dans la foi je vive de la vie de cette foi jusqu'à mon dernier soupir, en pratiquant exactement les règles qu'elle me prescrit.

Voilà, mon cher frère (ou ma chère sœur, monsieur ou madame), les saintes dispositions où vous devez être pour recevoir utilement l'absolution de l'hérésie, que nous allons vous donner.

Le discours fini, le prêtre fera la demande suivante au nouveau converti :

D. Croyez-vous toutes les vérités que l'Eglise catholique, apostolique et romaine enseigne, qui sont contenues dans la profession de foi dont elle se sert, et dont vous allez faire (ou entendre) la lecture?

Le nouveau converti répondra":
Oui, monsieur, je les crois.

Le nouveau converti étant à genoux dira

d'une voix intelligible et doucement, ou, s'il ne sait pas lire, entendra la formule suivante de profession de la foi catholique, apostolique et romaine. Si c'est le prêtre qui la lit, il avertira le nouveau converti d'y unir pendant la lecture son esprit et son

cœur.

(Cette profession de foi est celle que nous avons donnée ci-avant, col. 730. ) Exhortation après l'absolution de l'hérésie.

C'est maintenant, mon cher frère (ou ma chère sœur, monsieur, ou madame ), qu'on peut vous dire ce que l'apôtre saint Paul écrivait aux nouveaux fidèles d'Ephèse : Vous n'êtes plus étranger, mais vous êtes citoyen de l'Eglise, et vous avez part aux grâces et aux priviléges des saints et des domestiques de Dieu (Ephes., 11, 19). JésusChrist, le bon pasteur, en vous éclairant des lumières de la foi, vous a conduit dans sa bergerie, afin, comme il l'a promis, que Vous y trouviez la vie de votre âme, et que vous l'y trouviez abondamment (Joan., I, 10); de sorte que, dans les sentiments de la parfaite reconnaissance qu'une grâce si singulière doit vous inspirer, vous avez lieu de dire avec le Roi-Prophète : Le Seigneur est mon pasteur, il m'a établi dans les divins pâturages de son Eglise. Rien ne pourra me n.anquer: il a fait revivre mon dme, il m'a conduit dans le sentier de la justice; j'espère que sa miséricorde, qui m'a prévenu, m'assistera dans les jours de ma vie, afin que j'habile éternellement dans la maison du Seigneur Psal. xxII, 1 sqq.). Vous y arriverez ĭufailliblement dans cette maison céleste, mon cher' frère (ou ma chère sœur, monsieur ou madame), si, vous regardant comme une brebis sous la conduite de Jésus-Christ, vons écoutez avec docilitó la voix de vos pasteurs qui vous parlent en son nom, et si vous persévérez jusqu'à la mort dans la profession de foi que vous venez de faire, dans une observation exacte des commandements de Dieu et de ceux de l'Eglise, et dans la pratique de la charité et de toutes les vertus

chrétiennes.

Mais comme cette persévérance est un grand don de Dieu, qui ne l'accorde, ainsi que saint Augustin l'enseigne, qu'à ceux qui la demandent par une humble prière, ne laissez passer aucun jour de votre vie sans le conjurer de vous accorder cette grâce. Nous allons la lui demander pour vous, en même temps que nous le remercierons de celle qu'il vient de vous faire.

Après ce discours, le prêtre se lèvera, et s'étant tourné vers l'autel, il entonnera le Te Deum laudamus, ou il le récitera seulement avec ceux qui l'accompagnent.

Le Te Deum fini, le prêtre dira:

v. Benedicanus Patrem, et Filium cum Sancto Spiritu:

R. Laudemus et superexaltemus eum in sæcul, v. Domine, exaudi orationem meam;

R. Et clamor meus ad te veniat.

v. Dominus vobiscum;

B. Et cum spiritu tuo,

Oremus.

- Deus, cujus misericordiæ non est nu

merus, et bonitatis infinitus est thesaurus, piissimæ majestati tuæ pro collatis donis gratias agimus, Tuam semper clementiam exorantes ut qui petentibus postulata concedis, eosdein non deserens ad præmia futura disponas. Per Christum Dominum nostrum. R. Amen.

Le prêtre qui aura reçu l'abjuration en dressera l'acte ou le certificat, suivant la formule qui se trouve à la fin de ce Rituel; il le signera, le fera signer par le nouveau fidèle s'il sait écrire, et par quelqu'un des assistants les plus considérables; et l'enverra ensuite à notre secrétaire pour être mis dans le secrétariat de l'évêché, saus eu délivrer par lui-même aucune expédition. On ne doit pas abandonner le nouveau fidèle après son abjuration; mais il faut le disposer soigneusement à la participation des sacrements, principalement de celui de Pénitence, et le lui administrer sitôt qu'il y paraitra suffisamment préparé, afin de le réconcilier avec Dieu le plus tôt qu'il sera possible.

Quant an sacrement de la sainte Eucharistie, comme il demande des dispositions encore plus saintes, on ne doit le donner aux nouveaux convertis, qu'après le temps d'épreuve nécessaire pour s'assurer du désir qu'ils ont de le recevoir, et de leurs dispositions, lorsqu'ils ont témoigné le désirer et qu'ils l'ont demandé avec instance.

5. GAP.(Constitutions et instructions synodales, publiées par Mgr Depéry, 1854, in-8°.)

Exhortation avant l'absolution de l'hérésie.

Voulez-vous, mon cher frère (ou ma chère sœur), connaître et sentir de plus en plus le prix de la grâce que vous recevez aujourd'hui ? Considérez, avec les yeux de la foi, la condition dé, lurable d'où la main bienfaisante du Signeur vous retire l'heureux état dans lequel elle va vous pla

cer.

Engagé par votre naissance dans les ténè bres de l'hérésie, vous étiez comme une brebis sans pasteur; comme une branche séparée de l'arbre, qui périt faute de nourriture; comme un voyageur égaré, qui prolonge ses courses et ses fatigues, sans jamais arriver au terme qu'il s'était proposé. Parlons sans figure livré à votre propre esprit, vous manquiez d'une lumière sure pour vous guider dans les voies de la juslice et du salut. Aucune autorité digne de Votre soumission n'était capable de fixer vos incertitudes, et de vous prescrire ce que vous deviez croire et pratiquer. Enfin, votre âme, couverte de blessures mortelles, était dépourvue de médecins et des remèdes qui seuls pouvaient la guérir.

Mais, en rentrant dans le sein de l'Eglise, Vous allez participer à tous les biens dont elle est dépositaire, et recevoir d'elle tous les secours nécessaires à vos besoins. Elle est la colonne et l'organe de la vérité, l'arche mystérieuse où il faut chercher un abri, si l'on ne veut pas être submergé par le déluge des erreurs et des opinions humaines.

Elle est la sainte cité où Dieu règne, le temple où il est adoré, la maison qu'il habite, l'épouse et le corps mystique de son Fils bien-aimé. Vous trouverez dans sa doctrine et dans son autorité, la règle infaillible de votre foi et de vos mœurs; dans la vertu de ses sacrements, la santé et les forces que le péché vous avait ravies; dans l'efficace de ses prières, les grâces abondantes qui ne sont accordées qu'à ses gérnissements.

N'oubliez donc jamais, mon cher frère (ou ma chère sœur), la singulière miséricorde que le Seigneur exerce envers vous; et faites éclater, tous les jours de votre vie, la reconnaissance dont vous devez être pénétré pour lui. Que la pureté de votre foi et de votre conduite soit digne d'un véritable enfant de l'Eglise. Honorez, chérissez cette mère tendre, intéressez-vous à ses biens et à ses maux, déplorez la témérité et l'aveuglement de vos pères qui l'ont abandonnée. Vous l'aviez affligée vous-même par votre révolte consolez-la par une parfaite obéissance à ses leçons et à ses lois. Si quelquesuns de vos frères travaillent à la déshonorer par le libertinage de leur esprit et la corruption de leur cœur, ne vous laissez ni entraîner par les mauvais exemples, ni ébranler par la grandeur des scandales; et ayez pour cela ces grandes vérités toujours présentes, que Jésus-Christ a formé une éternelle alliance avec son épouse, qu'il lui a promis d'être avec elle jusqu'à la fin des siècles, et qu'il ne permettra jamais aux puissances de l'enfer de corrompre sa doctrine et de renverser ses fondements.

qui sont présents, ajoutera: Ici le prêtre, adressant la parole aux fidèles

Et vous, Chrétiens que la piété rassemble ici pour prendre part à la joie de l'Eglise et au bonheur d'un de vos frères, attendrissezd'autres que l'hérésie nous a ravis, et qui vous en même temps sur le sort de tant persévèrent obstinément dans leur séparation. Demandez à Dieu de dissiper leurs ténèbres, de vaincre leur résistance, de les rameuer dans la maison paternelle, et də leur rendre l'héritage céleste dont ils se sont volontairement exclus. Mais si vous désirez sincèrement leur conversion, souvenez-vous que vos scandales leur ont servi de prétexte, et que leur schisme en a été la punition. Otez-leur donc cette injuste et malheureuse excuse; ne leur donnez que de bons exemples: et que la sainteté de vos mœurs les prévienne en faveur de la pureté de votre foi.

Après l'exhortation, le prêtre présentera au nouveau converti la profession de foi de l'Eglise catholique, que celui-ci lira à genoux d'une voix intelligible. S'il ne sait pas lire, le prêtre ou quelque autre la lira pour lui, après l'avoir averti de l'écouter et d'y unir son esprit et son cœur.

-

6. MARSEILLE. (Rituel Ramain.) 7. NICE. (Rituel Romain.)

III. ALBY, archevêché, avec quatre évêchés suffragant, savoir: 1° Cahors; 2' Men

de; 3° Perpignan; 4° Rodez. - (A!by se sert du Rituel Romain.)

1. CAHORS. (Rituel Romain.)

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2. Mende. (Son Rituel n'offre point d'Exhortation particulière sur la Pénitence.) 3. PERPIGNAN. (Rituel de 1845, in-8°.) Exhortation avant l'absolution de l'hérésie. Bénissons le Seigneur, mon très-cher frère (ou na très-chère suur), qui vous a appelé à son admirable lumière et vous a rendu digne d'avoir part au sort et à l'héritage des saints; car c'est lui qui, par sa miséricorde et par sa grâce, a ouvert votre cœur et l'a rendu docile aux vérités de la foi. Sans celle grâce, également puissante et gratuite, comment aurions-nous pu vous persuader, comment auriez-vous pu vous-même vaincre les préjugés de l'éducation, les répugnauces de la nature, l'orgueil de votre raison?

Que le Seigneur veuille donc achever son ouvrage, et que celui qui vous a donné de croire, vous donne aussi le courage de renoncer publiquement à vos premières erreurs, et de confesser la vérité que vous croyez.

C'est par cette salutaire confession que Vous allez entrer dans le sein de l'Eglise catholique, dont vos pères et vos anciens maitres sont autrefois sortis; car cette Eglise, fondée par Jésus-Christ et sur Jésus-Christ, plus ancienne que toutes les hérésies, les a vues naître et les a vues successivement finir. Comme la foi qu'elle professe, elle n'est point sujette aux variations et aux changemenis; elle seule, inébranlable et victorieuse du monde, du démon et de l'enfer, durera jusqu'à la fin des siècles.

Entrez, mon très cher - frère (ou ma très chère sœur, dans cette arche mystérieuse, que les eaux du déluge et les tempêtes n'ont pu submerger. Hors d'elle il n'y a point de salut; c'est dans elle que vous le trouverez.

C'est elle qui est l'unique dépositaire de ces biens spirituels que Jésus-Christ nous a Jaissés et qui sont le prix de son sang. Ici sont ces pasteurs et ces docteurs sur lesquels Jésus-Christ a imprimé son divin caractère, et qu'il a lui-même établis pour tiavailler à la perfection des saints, aux fonctions de son ministère et à l'édification de son corps mystique. Fidèles interprètes des saintes Ecritures et des volontés du Seigneur, ils nous enseignent de sa part ce qu'ils tiennent, par une tradition constante et non interrompue, de Jésus-Christ même, ot de ses apôtres, dont ils sont les successeurs. Ce sont ces pasteurs qui, par leur autorité, lèvent nos doutes, fixent notre inconstance, et ne nous laisseront plus emporter à tous les vents des opinions par la tromperie des hommes et par l'adresse qu'ils ont d'engager artificieusement dans l'erreur.

Ici s'exerce la puissance de remettre et de retenir les péchés, puissance si consolante et si salutaire pour le pécheur pénitent, si utile et si nécessaire pour le maintien de la discicline et la correction des mœurs.

Ici, sous le voile de signes sensibles, sont distribuées des grâces de toute espèce, pour donner, réparer, augmenter et perfectionner la vie spirituelle.

Ici se trouvent les bonnes œuvres, dont la foi est la racine, et que la charité ne peut Opérer sans elle.

Ici se célèbre le divin Sacrifice où s'immole cette victime pure et sans tache, seule digne de Dieu et seule capable d'expier les pécés des hommes: sacrifice dont la religion ne peut se passer, et qui a été si longtemps annoncé par les sacrifices anciens, qui n'en étaient que la figure.

Ici vous participerez aux prières de l'Eglise et de tous les fidèles qui la composent, parce que c'est un article de foi que les priè res sont communes, et que nous participons aux bonnes œuvres les uns des autres. Vous aurez enfin la consolation de savoir qu'après votre mort on priera pour vous, et que si votre âme a besoin d'être purifiée dans les flammes du purgatoire, les prières de l'Eglise abrégeront vos peines.

C'est par ces différents secours, dont vous avez été privé jusqu'ici, et qu'on ne trouve point dans l'hérésie et le schisme, que le chrétien se sanctifie, porte les fruits des bonnes œuvres, et parvient à l'état d'un homme parfait, à la mesure de l'âge et de la plénitude qui le rend digne du Ciel.

Animé par la vue de ces biens inestimables, empressez-vous, mon très-cher frère (ou ma très chère-sœur), d'y participer; et, puisque c'est la foi qui vous y donne entrée, tâchez de la fortifier de plus en plus dans votre cœur; nourrissez-la par la prière, par l'assistance aux divins offices, par la participation des sacrements, et par la pratique de toutes les bonnes œuvres. Fuyez surtout tout ce qui pourrait l'altérer, la corrompre ou l'affaiblir.

Puissiez-vous, mon très-cher frère (ou ma très-chère sœur), par votre ferveur et votre persévérance, rendre notre joie parfaite et durable, et consoler l'Eglise de l'affliction que lui cause la tiédeur et la foi languissante d'un grand nombre de ses enfants.

Le discours fini, le prêtre fera la demande suivante au nouveau converti : Croyez-vous toutes les vérités que l'Eglise catholique, apostolique et romaine enseigne, et qui sont contenues dans la profession de foi dout elle se sert, et dont vous allez faire (ou entendre) la lecture?

Le nouveau converti répondra ; Oui, Monsieur, j'y crois.

Le nouveau converti, étant à genoux, lira d'une voix intelligible la profession de foi catholique, ou, s'il ne sait pas lire, le prêtre ou quelqu'autre la lira bien distinctement, après l'avoir averti de s'unir à cette lecture d'esprit et de cœur.

4 RODEZ. (Son Rituel de 1733 offre lá même exhortation que celle du Rituel de Perpignan, de 1845, qui précède.)

IV. AUCH, archevêché, avec trois évêchés sufragants, savoir: 1 Aire; 2 Bayonne; 3°

Tarbes. (Rituel de la province ecclésiastique d'Auch, de 1751.)

Instruction sur le sacrement de Pénitence. L'administration du sacrement de pénitence est, après l'oblation de l'adorable sacritice de l'Eucharistie, la fonction des prêtres la plus relevée, puisque unis encore ici en quelque façon à Jésus-Christ, en sa qualité de médiateur souverain entre Dieu et les hommes, et en vertu des pouvoirs qu'il leur a contiés, ils réconcilient les pécheurs, les lient ou les délient, et portent sur eux des sentences dont l'effet est de leur ouvrir ou de leur fermer la porte du Ciel.

Ils doivent apporter d'autant plus de soin, d'exactitude, et d'application à s'instruire de tout ce qui regarde ce redoutable ministère, qu'il est plus difficile de s'en acquitter dignement, et que les fautes qui s'y commettent sont d'une plus dangereuse conséquence pour le salut des confesseurs, et pour celui des pénitents.

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La pénitence peut être considérée, ou comme vertu, ou comme sacrement; comme vertu, c'est une douleur que le pécheur conçoit des péchés qu'il a commis contre Dieu, avec une sincère résolution de les expier, et de ne les plus commettre. Cette vertu a été nécessaire en tout temps aux pécheurs pour rentrer en grâce, comme il paraît ar ces paroles de l'Evangile : Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous (Luc. I, 5); paroles qui ne peuvent être entendues que de la seule vertu de pénitence.

La pénitence considérée comme sacrement, suppose nécessairement, et comprend les actes de la vertu de pénitence, comme nous l'expliquerons bientôt; ce sacrement de la nouvelle loi fut institué par JésusChrist, lorsqu'après sa Résurrection il dit à ses apôtres Recevez le Saint-Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui vous l ́s remellrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (Joan. xx, 22). De ces paroles il est aisé de juger que la pénitence, Considérée comme sacrement, a été instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour rétablir dans la grace ceux qui sont tombés dans le péché depuis le Baptême.

Trois choses sont nécessaires pour la validité de ce sacrement, la matière, la forme, et le ministre la matière est, ou éloignée, on prochaine; tous les péchés mortels et véniels en font la matière éloignée, avec cette différence, que les mortels en sont la matière nécessaire, et ne peuvent être effacés que par le sacrement de pénitence, reçu ef fectivement, ou désiré: les véniels en sont la matière libre et volontaire, il n'y a point d'obligation de les soumettre à la confession: c'est néanmoins une pratique utile et très-louable de coufesser les fautes les plus légères, avec une intention très-sincère de s'en corriger. Les actes du pénitent, savoir la contrit on. la confession, et la satisfaction, sont comme la matière prochaine de ce sacrement.

La forme consiste dans ces paroles: Ego le a'solvo, etc., qui expriment l'effet de ce

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sacrement, c'est-à-dire la rémission des péchés pour les autres paroles ordonnées par l'Eglise, qui se disent, et avant et après, quoiqu'elles n'appartiennent pas à la forme, elles ne doivent pourtant être omises que dans les cas de nécessité.

Les prêtres sont les seuls ministres de ce sacrement, parce que la puissance de remettre on de retenir les péchés, n'a été accordée par Jésus-Christ qu'aux apôtres, el à ceux qui leur succéderaient dans le sacerdoce.

De la contrition nécessaire dans le sacrement de pénitence. La contrition, qui est la première partie du sacrement de pénitence, est, selon le saint concile de Trente (sess. xiv, c. 4), une douleur de l'âme, et une détestation des péchés commis, avec une ferme résolution de ne les plus commettre à l'avenir. Quand cette contrition est animée d'une parfaite charité, c'est-à-dire d'un amour de Dieu pour lui-même pardessus toutes choses, elie efface tous les péchés, même avant l'absolution du prêtre; mais pour être parfaite, elle doit renfermer le vou, ou le désir du sacrement.

Que si la contrition est excitée par d'autres motifs surnaturels, tels que sont l'espérance du paradis, la crainte des peines de l'enfer, où la considération de l'énormité du péché, les théologiens l'appellent attrition, ou contrition imparfaite; et quoique d'elle-même elle ne justifie pas le pécheur, néanmoins étant produite par ces motifs, si elle exclut la volonté de pécher, et qu'elle renferme un sentiment d'amour, par lequel le pénitent commence d'aimer Dieu comme la source de toute justice, pour lors elie est une disposition suffisante pour recevoir la grâce de la justification, par la vertu des clefs de l'Eglise, que le prêtre exerce dans le sacrement de pénitence (Conc. Trid., sess. 6, c. 6; sess. 14, c. 4.)

Comme la contrition est un pur don de la miséricorde de Dieu, qu'il n'accorde ordinairement que quand on le lui demande par de fréquentes prières, il faut que le pécheur qui veut sortir de son égarement, et se remettre dans le chemin du salut, s'adresse à ce Dieu de bonté, pour le supplier avec instance de lui donner ce précieux don qui change et renouvelle son cœur, et lui fasse détester les péchés qu'il a commis, avec une ferme résolution de ne les plus commettre.

Quo que absolument le pécheur ne soit pas tenu d'abord, après être tombé dans le péché, de recourir ainsi à Dieu pour lui demander cet esprit de componction et de pénitence; cependant comme cette pratique est sainte et salutaire, et que plusieurs théologiens la croient d'obligation, les curés doivent souvent la recommander aux fidèles de leurs paroisses, en leur faisant sentir combien il est périlleux de demeurer un seul moment, qui peut être le dernier de leur vie, dans l'inimitié de leur Dieu; ils les instruiront aussi de la manière dont ils aoiveut faire les actes de contrition, et ils

pourrout juger que ces actes sont véritables, surtout quand ils verront les pécheurs fuir les occasions qui les ont fait tomber, ou qui pourraient les faire tomber encore dans les mêmes péchés.

De la confession.

La confession, qui est la seconde partie du sacrement de pénitence, est une déclaration et accusation que le pénitent fait de tous ses péchés à un prêtre qui a juridiction sur lui, pour en recevoir la pénitence et l'absolution. Ce n'est pas sans sujet que nous avons mis dans cette définition, que la confession doit être faite à un prêtre qui ait juridiction sur le pénitent, puisqu'autrement la confession serait nulle; car quoique tout prêtre ait reçu par Fordination un pouvoir de lier et de délier, il ne peut néanmoins le mettre en exécution que sur ceux qui lui sont soumis par la juridiction.

Ceux qui ont le pouvoir d'absoudre les pécheurs, sont les évêques, qui ont la juridiction dans toute l'étendue de leurs diocè ses, et les curés dans l'étendue de leurs paroisses. Nul autre prêtre, quel qu'il soit, séculier ou régulier, s'il n'est délégué par l'ordinaire, pour entendre les confessions, ne peut absoudre validement, excepté en péril évident de mort, auquel cas tout prêtre, même non approuvé, peut absoudre de tous péchés, même réservés, et de toutes cen

suras.

Par les statuts synodaux du diocèse d'Auch, il est défendu aux curés d'administrer le sacrement de pénitence hors de leurs paroisses, si ce n'est dans le cas de nécessité, ou avec une permission de Mgr l'archevêque, ou évêque, ou celle du propre curé. Il faut, de plus, observer que quand Mgr l'archevêque, ou évêque, a jugé à propos de restreindre les pouvoirs d'un curé à ses propres paroissiens, ce curé ne peut pas, même avec la permission des curés voisins, aller confesser leurs paroissiens dans leur Eglise, ni entendre leur confession dans la

sienne.

La révérence qui est due à ce sacrement, demande que hors le cas de nécessité et de maladie, il ne soit administré que dans l'Eglise; la décence veut aussi que les personnes du sexe ne se confessent jamais dans les sacristies, mais dans les confessionnaux placés dans les églises, en lieux patents. Les curés auront attention qu'il s'en trouve dans leurs églises, ou au moins des grilles portatives, à proportion du nombre des confesseurs, et qu'ils soient décents.

La confession, pour être bonne et utile, doit êire accompagnée de plusieurs conditions: elle doit surtout être entière; pour cela il faut que le pénitent déclare les espèces des péchés qu'il a commis depuis sa dernière confession, leur nombre, et les circonstances qui changent leur espèce, ou qui les aggravent notablement; et pour le faire comme il le doit, il est nécessaire, avant de se présenter au tribunal de la pénitence, qu'il s'examine exactement sur les commandements de Dieu et de l Eglise, et sur les de

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voirs de son état. Il doit employer à cet examen le temps nécessaire, pour connaître en détail l'état de sa conscience devant Dieu, à qui rien n'est caché. Que si le pénitent, avant que de déclarer ses péchés, venait à perdre la parole, le prêtre doit tâcher de lui faire faire quelque déclaration de ses péchés, au moins en général, et par quelque signe; que s'il ne peut en aucune manière s'expliquer. le confesseur ne laissera pas de l'absoudre, assuré du désir qu'il a témoigné de se confesser.

Si par la confession du pénitent, le confesseur doute raisonnablement de la validité de ses confessions précédentes, n'ayant pas été accompagnées des conditions essentielles; par exemple, si le pénitent, par honte ou par crainte, avait caché quelque péché, ou les circonstances qui en changeaient l'espèce, ou bien qu'il les eût confessés sans regret, et sans une véritable résolution de les éviter à l'avenir, et d'en faire pénitence; ou bien enfin qu'il se fut coufessé à un prè tre qui n'aurait pas eu le pouvoir de l'absoudre dans tous ces cas lè confesseur doit lui faire recommencer ses confessions, et lui faire déclarer tous les péchés mortels qu'il aurait auparavant confessés ou omis. Et comme chacun doit craindre qu'il n'ait fait dans sa vie quelque confession nulle et invalide, pour réparer ce défaut, les curés auront soin d'expliquer à leurs paroissiens les grandes utilités des confessions générales, en leur enseignant les dispositions extraordinaires qu'il faut y apporter par un long, exact et sérieux examen de toute la vie, atin de connaître tous les péchés qu'on y a commis, d'en concevoir une véritable douleur, et de pouvoir dire à Dieu, en les déclarant an prêtre qui tient sa place: Recogitabo tibi omnes annos meos in amaritudine animæ meæ (Isa. xxxviii, 15).

De la satisfaction. La satisfaction qui est, au moins quant au désir, la troisième partie essentielle du sacrement de pénitence, est une réparation que le pécheur fait à Dieu par des œuvres pénibles et humiliantes, pour l'injure qu'il lui a faite par ses péchés. Pour entendre cette doctrine, il faut se souvenir que c'est une vérité constante, définie dans le concile de Trente, que bien que la coulpe du péché mortel soit remise par la vertu du sacrement de la pénitence, toute la peine qui lui est due n'est pas également remise, mais seulement changée d'éternelle en temporelle; de-là vient que les saints Pères, comme ditle même concile, appellent ce sacrement un baptême laborieux: Laboriosus quidam baptismus (Sess. XIV, c. 2), pour le distinguer du baptême de l'eau, dans lequel Dieu supplée, par l'abondance de sa miséricorde, la satisfaction des peines qu'il pouvait y exiger. Mais les pécheurs qui se Som rendus coupables d'ingratitude, par la profanation de la grâce qu'ils avaient reçue dans le baptême, méritent que Dieu les traite avec quelque rigueur, et il convient qu'ils ne puissent, selon l'ordre ordinaire de sa justice, recouvrer par le sacrement de

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