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rer dans l'actuelle constitution des choses, ce qu'à fait la volonté divine, d'avec ce que l'art humain a prétendu faire. Les recherches politiques et morales, auxquelles donne lieu l'impor tante question que j'examine, sont donc utiles de toutes manières, et l'histoire hypothétique des Gouvernemens est pour l'homme une leçon instructive à tous égards, En considérant ce que nous serions devenus, abandonnés à nous-mêmes, nous devons apprendre à bénir celui dont la mainbienfaisante, corrigeant nos institutions et leur donnant une assiette inébranlable, à prévenu les désordres qui devroient en résulter, et fait naître notre bonheur des moyens qui sembloient devoir combler notre misère.

Quem te Deus esse

Jussit, et humanâ quâ parte locatus es in re,

Disce.

AVERTISSEMENT

SUR LES NOTES.

J'AI ajouté quelques notes à cet Ouvrage, selon ma coutume paresseuse de travailler à bâton rompu, ces notes s'écartent quelquefois assez du sujet, pour n'être pas bonnes à lire avec le texte. Je les ai donc rejettées à la fin du Discours, dans lequel j'ai tâché de suivre de mon mieux le plus droit chemin. Ceux qui auront le courage de recommencer, pourront s'amuser la seconde fois à battre les buissons, et tenter de parcourir les notes; il y aura peu de mal que les autres ne les lisent pas du tout.

QUESTION

PROPOSÉE PAR L'ACADÉMIE

DE DIJON.

Quelle est l'origine de l'inégalité parmi les Hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle ?

SUR L'ORIGINE

ET LES FONDEMENS

DE L'INÉGALITÉ

PARMI LES HOMMES.

C'EST de l'homme que j'ai à parler ; et la

question que j'examine m'apprend que je vais parler à des hommes ; car on n'en propose point de semblables quand on craint d'honorer la vérité. Je défendrai donc avec confiance la cause de l'humanité devant les Sages qui m'y invitent, et je ne serai pas mécontent de moi-même, si je me rends digne de mon sujet et de mes juges.

Je conçois dans l'espèce humaine deux sortes d'inégalité, l'une que j'appelle naturelle et physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des førces F

du corps, et des qualités de l'esprit ou de l'âme; l'autre, qu'on peut appeller inégalité morale ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie, ou du moins autorisée par le consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différens priviléges, dont quelques-uns jouissent au préjudice des autres, comme d'être plus riches, plus honorés, plus puissans qu'eux, ou même de s'en faire obéir.

la

On ne peut pas demander qu'elle est source de l'inégalité naturelle, par ce que la réponse se trouveroit énoncée dans la simple définition du mot. On peut encore moins chercher s'il n'y aurait point quelque liaison essentielle entre les deux inégalités; car ce serait demander, en d'autres termes, 'si ceux qui commandent valent nécessairement mieux que ceux qui obéissent, et si la force du corps et de l'esprit, la sagesse ou la vertu, se trouvent toujours dans les mêmes individus, en proportion de la puissance ou de la richesse: question bonne, peut-être, à agiter entre des esclaves en

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