Second voyage à la Louisiane, faisant suite au premier de 1794 à 1798, Band 1

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Seite 268 - L'un au moins a devant ses yeux les règles de son devoir et l'image de son injustice ; l'autre ne voit ni le bien ni le mal qu'il fait ; l'un pèche avec connaissance , et il est plus inexcusable , mais l'autre pèche sans remords, et il est plus incorrigible. Mais ils sont également criminels à l'égard de ceux qu'ils condamnent ou par erreur, ou par malice.
Seite 251 - Comme il s'élève du fond des vallées des vapeurs grossières dont se forme la foudre qui tombe sur les montagnes, il sort du cœur des peuples des iniquités dont vous déchargez les...
Seite 266 - Aussi remarqua-t-on bientôt en lui tout ce qui fait les grands magistrats : un cœur docile pour recevoir les impressions de la vérité , noble pour s'élever au-dessus des passions et des intérêts, tendre pour assister les malheureux, ferme pour résister à l'iniquité ; un esprit avide de tout savoir et capable de tout apprendre; prompt à concevoir les matières les plus élevées ; heureux à les exprimer quand il les...
Seite 212 - ... nomme celui pour lequel il vient , et tous les autres se retirent dans un coin de la cahute pour laisser un libre cours à la visite durant toute la conversation , qui n'est jamais fort gaie. Il en est de même s'il vient faire sa cour à une femme; mais il ne peut se permettre aucune privauté tout le temps que le jour éclaire les objets. Le sauvage a une exactitude dont les hommes qui pensent solidement ne se piquent pas, et dont ils ne seraient pas capables non plus. S'il a besoin de traverser...
Seite 207 - Û09 ) les tristes restes de son village, la nation qui survient , quelque éloignée qu'elle soit , reconnaît celle dont elle prend la place , en examinant seulement les marques qui restent sur le sol. Il ne faut pas espérer 'qu'on puisse rendre esclave le sauvage. 11 meurt peu de temps après qu'il a perdu sa liberté. Sa constitution est bien différente de celle du nègre. On peut espérer de l'ennoblir en. concevant l'espoir assez bien fondé de l'éclairer , et sa férocité qui semble le...
Seite 267 - ... sont jamais petites , et sont presque toujours irréparables, il ne craignit rien tant que l'erreur dans ses jugements. Il passa les jours et les nuits à l'étude ; et quels progrès n'y fait-on pas, quand on soutient de longues veilles par la santé et par la constance; quand, outre ses propres lumières, on a le conseil et la communication des grands hommes, et quand on joint à l'assiduité du travail la facilité du génie!
Seite 215 - ... au contraire , vous leur parlez d'un homme habile à la chasse , à la pêche , qui sache bien se servir d'un fusil ou dresser une pirogue , ils vous écoutent avec la plus sérieuse attention, et ils retiendront tout ce qu'on leur aura dit à ce sujet. Si vous voulez les bien amuser, faites-leur des contes plaisans , et ils seront à tout ce que vous leur direz; ou vantez -leur quelques héros de leur genre , et ils enchériront même sur tout ce que vous leur aurez raconté. Voilà le sauvage...
Seite 214 - Ils ne sont point jaloux : il faul pourtant excepter les femmes , qui ne savent pas aussi bien que les hommes retenir leurs passions. Ils ont en commun tout ce qui n'est pas article de ménage , et considèrent ces articles comme la véritable propriété qu'ils augmentent tant qu'ils peuvent. Ils se secourent volontiers les uns les autres , et prennent même sur leur nécessaire pour donner à leurs amis qui n'ont plus rien. Ils sont tous d'une indifférence apatique pour les arts. Si on leur montre...
Seite 208 - ... la contrainte le révolte, etle porte ou à tuer les autres ou à se tuer lui-même. Aussi ses chefs sont sans pouvoir en quelque sorte ; et c'est ce qui a toujours fait désespérer de le civiliser par des moyens ordinaires. Ces chefs se donnent bien de garde de lui donner des ordres positifs. Il existe parmi les sauvages une tournure gracieuse dont il ne faut pas que le chef s'écarte, sous peine de la vie , ou de destitution et du mépris le plus profond. Au surplus, ces chefs n'ont une utilité...
Seite 209 - ... unes des autres, ils ont peu de rapports entre eux ; mais au cri de guerre, tous se lèvent , s'enthousiasment, se réunissent, et marchent sous un chef qui même encore les prie plus qu'il ne les commande. Les conseils où ils débattent leurs petites affaires publiques sont des rassemblemens , des clubs où personne ne s'entend. Celui qui a le plus de poumons a bientôt le haut-bout. Son bruit étourdit , on est fatigué de l'entendre ; les faibles ont plutôt fait de crier : Vous avez raison...

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