Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

vre des six jours, en considérant l'une | donné aux créatures pour la régénéra

après l'autre l'œuvre de chaque jour.
Nous allons en donner la substance.
‹ Aucun être n'existait de toute éter-
nité avec Dieu; mais comme Dieu est à
lui-même le lieu qu'il habite, qu'il n'a
besoin de rien, qu'il est plus ancien
que les siècles, il fit l'homme, pour que
l'homme le connût; il lui a préparé le
monde pour être son séjour... Dieu, qui
de toute éternité portait son Verbe dans
son sein, l'a engendré avec sa sagesse
avant la création. Il s'est servi de ce
Verbe comme d'un ministre, et c'est par
lui qu'il crée toutes choses. On l'appelle
Principe, parce qu'il a l'empire et la
souveraineté sur les êtres qu'il a lui-
même créés... Afin de nous montrer le |
vrai Dieu dans ses œuvres, et de nous
convaincre que c'est lui qui a créé, par
son Verbe, le ciel, la terre et tout ce
qu'ils renferment, les livres saints nous
disent: Dans le Principe Dieu créa le
ciel et la terre. Puis, après avoir raconté
cette création, l'Écriture poursuit en
ces termes La terre était informe et
nue, et les ténèbres couvraient la face de
l'abîme, et l'esprit de Dieu reposait sur
les eaux. Voilà ce que nous apprennent
d'abord les livres sacrés, afin qu'il soit
bien reconnu que Dieu lui-même avait
fait cette matière, dont il a créé le
monde '.,»

Dans son xi chapitre du second livre à Antiloque, saint Théophile reproduit textuellement tout le premier chapitre de la Genèse, puis il consacre les chapitres suivants à expliquer l'œuvre de chaque jour. Deux choses sortent de son explication: la première, c'est qu'il admet partout le sens littéral et que Dieu a tout fait en détail dans l'espace de six jours; la seconde, c'est qu'il en tire des comparaisons allégoriques et

morales.

Selon lui la matière fut d'abord créée avec le ciel supérieur et la terre; c'est notre thèse et celle de Jean Chrysostome; voilà donc la matière abstraite des Grecs laissée de côté. Il dit que par l'esprit qui reposait sur les eaux, Moïse entend le principe de vie que Dieu a

1 ge liv. à Antil., ch. x.

|

|

tion des êtres '.

Il enseigne que les végétaux ont été créés avant les astres, afin que les hommes n'attribuassent pas la création des plantes au soleil. Enfin tout a été créé pour l'homme.

La doctrine est donc ici bien explicite : 1o Dieu a tout créé en général et en particulier, par sa parole, par son Verbe; 2o il a tout fait de rien, tout tiré du néant; 3o il a créé pour se manifester par ses œuvres et faire éclater sa grandeur; 4° il a fait l'homme à son image, pour que l'homme le connût; 5° dans ce but, il a créé le monde pour l'homme, afin qu'il fùt son séjour; 6o il a créé la matière dans les êtres qui la constituent, il l'a créée avec le ciel et la terre; 7° il a tout fait dans l'espace de six jours; ce sont là les principales thèses que nous avons soutenues avec le grand Chrysostome.

MINUCIUS FÉLIX, dans son Octave, distingue l'homme des animaux par la raison et la parole; il part de l'ordre du monde pour prouver un Dieu créateur qui a tout fait, tout disposé, et pour demander une grande force de raison et d'esprit pour comprendre et apprécier ces merveilles.

Saint IRÉNÉE, l'illustre évêque de Lyon, dans son admirable livre contre les hérétiques, va devenir bien plus précis encore que les précédents; chez lui plus de termes dont on puisse abu ser, et cela devait être : les hérétiques prétendaient que la matière préexistait à la création, ils avançaient qu'il y avait des émanations successives d'êtres divins, ainsi que des émanations successives d'ètres matériels. C'était en définitive, si l'on veut bien le remarquer, la même doctrine au fond que celle des créations successives de certains philosophes et de certains géologues modernes; à la différence que la thèse des hérétiques gnostiques est purement métaphysique, et que la thèse des modernes est posée dans la matière seule ; mais il est un panthéisme dans le spiri

tualisme comme il en est un dans le matérialisme, et c'est en cela que les 1ge liv. à Antil., ch. XIII.

deux erreurs se rapprochent. Dès le principe, les défenseurs de la vérité catholique, s'efforcèrent de démontrer contre les hérétiques que Dieu seul a tout créé, qu'il n'y a point d'émanations d'êtres spirituels les uns des autres, pas plus que d'émanations de créatures matérielles; que la matière n'a point été préexistante à la création des ètres, mais qu'elle a été faite avec

eux.

[ocr errors]

qui sont perpétuelles il n'a point employé le ministère des anges, ni celui des puissances célestes séparées de lui... Il a tout fait par son Verbe et par son esprit, disposition, administration; il fait tout, il domine tout '. »

« Voilà donc comment et par qui a été créé le monde que nous habitons. Il a été fait par la puissance du Verbe de Dieu, ainsi que l'Écriture nous l'assure... Qui méritera donc mieux notre créance au sujet de la création du monde, ou des hérétiques qui nous débitent mille systèmes différents et contradictoires, ou des disciples de Notre-Seigneur, de Moïse et des prophètes, ces véritables serviteurs de Dieu? Et, en effet, Moïse ne commence-t-il pas le récit de la Ge

C'est ainsi que saint Irénée enseigne que « la foi a pour base la croyance en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur du ciel, de la terre, de la mer et de tout ce qu'ils renferment'. Nous démontrerons, dit-il, qu'il n'y a rien au-dessus de Dieu, ni après lui; que c'est lui seul qui, de son propre mou-nèse par ces mots : Au commencement, vement et de sa propre volonté, a créé tout ce qui existe, puisqu'il est le seul Dieu, le seul créateur, le seul père de Lout, qui contient tout et qui conserve tout 2.1

Les hérétiques, continue-t-il, en disant que Dieu a créé le monde avec la matière préexistante, ne font que répéter ce qui avait été avancé par Anaxagore, par Empedocle et Platon, quoiqu'ils veuillent se donner l'air d'avoir reçu là-dessus des révélations de leur mère Achamoth. »

La matière préexistante est donc repoussée comme hérétique; le saint docteur va maintenant nous exposer la doc trine catholique. Nous autres chré tiens, qui sommes dans le sein de l'Église, nous sommes invariablement fixés à la règle de la vérité, qui est la croyance en un Dieu tout-puissant qui a tout fait par son Verbe, et qui l'a fait de rien; car l'Écriture dit: La parole du Seigneur a raffermi les cieux, et de l'esprit de sa bouche est sortie toute vertu. Elle dit ailleurs : Tout a été fait par lui, et sans lui rien n'a été fait. Ila tout fait sans aide; il a tout fait par lui, même les choses visibles ainsi que les choses invisibles; les choses sensibles comme celles qui ne le sont pas; les choses qui n'ont qu'une certaine durée, et celles

'Liv. 1er, ch. x.

Liv. II, ch. 1.
Liv. II, ch. XIV.

Dieu créa le ciel et la terre, et tout le reste ensuite. Il n'attribue donc pas la création ni aux anges, ni à quelque puissance inférieure ". »

Première vérité clairement établie, Dieu seul a tout créé de rien, il a tout fait par son Verbe; comment l'a-t-il fait? Le saint docteur va nous l'apprendre: Le souverain créateur du monde a trouvé dans sa volonté la puissance de création, ainsi que les types de toutes ces créations. Ce qui revient à dire que les types des créatures existaient dans l'idée, la conception éternelle de Dieu, et qu'il les a réalisées, produites extérieurement dans le temps par sa toute-puissance.

En effet, si nous écoutons la voix de la raison, elle nous dit qu'il est naturel d'attribuer à la toute-puissance et à la volonté de Dieu l'origine et l'essence même des choses qu'il a créées ; aussi l'Évangile nous apprend-il que ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. L'homme, il est vrai, ne peut rien faire sans une matière préexistante; mais c'est une raison pour croire que Dieu, qui est beaucoup plus puissant que l'homme, a pu trouver et créer la matière avec laquelle il a produit ses créations ^, »

1 Liv. 1or, ch. XXII. 2 Liv. 11, ch. 11. 3 Liv. II, ch. xvI.

4 Liv. 11, ch. x.

Dieu a créé la matière avec laquelle il a produit ses créations; l'a-t-il créée à part et pour ainsi dire élémentaire, pour ensuite former avec elle tous les êtres matériels? Telle ne paraît pas être l'opinion de saint Irénée. Il est évident, dit-il, que Dieu a disposé et créé toutes choses par l'effet de sa propre puissance incompréhensible et ineffable; qu'il a donné à tout ce qu'il a créé les rapports convenables: il a doué les choses de l'esprit d'une substance spirituelle et invisible; les choses célestes, d'une substance céleste; les êtres angéliques, d'une substance angélique; les animaux, d'une substance animale; ceux qui doivent habiter dans les eaux ou sur la terre, d'une organisation en rapport avec ces éléments. Il a donc créé tout ce qui existe par l'infatigable action de son Verbe '. »

a tout fait, tout calculé jusque dans les plus petits détails, connaissons le but de son œuvre; saint Irénée va encore nous l'apprendre. « La puissance, la sagesse et la bonté de Dieu éclatent de toutes parts dans les œuvres de la création ; sa puissance et sa bonté se montrent en ce qu'il a créé et formé des choses qui étaient dans le néant; et sa sagesse brille dans la perfection et la convenance de leurs parties entre elles. Parmi ces créatures, il en est à qui sa munificence infinie a accordé le privilége de se développer en perfection, et de mériter, par une longue persévérance dans le bien, de partager la gloire de l'être incréé ; mais ces créatures, quoique arrivant à la gloire de l'ètre incréé, n'en ont pas moins été créées; elles ne doivent qu'à la munificence de Dieu, qui les récompense de leurs vertus, de jouir de ces avantages.... Le Père veut et commande, le Fils exécute et crée, l'Esprit conserve et perfectionne; et l'homme s'avançant peu à peu vers la perfection sous ces divins auspices, y touche enfin et se rapproche de l'être incréé.... L'homme n'a point été créé Dieu, lorsqu'il est venu en ce monde, mais seulement destiné par son développement moral à se rap

Nous devons conclure de ce beau passage que, puisque Dieu a créé chaque substance avec chaque être et dans chaque être, la substance spirituelle avec et dans les êtres spirituels, la substance animale avec et dans les êtres animaux, par conséquent la substance matérielle avec et dans les êtres matériels; nous devons conclure que Dieu n'a point créé une matière élémentaire, mais qu'il aprocher de Dieu '. » créé des êtres matériels et dans eux la substance matérielle; mais, de plus, le saint docteur enseigne que Dieu a calculé l'organisation pour être en rapport avec les éléments au milieu desquels les êtres organisés doivent vivre. Il va nous enseigner encore que les variétés infinies des êtres et leurs différences sont l'œuvre de Dieu.

« Les hérétiques, dit-il, ne veulent pas croire ce que la raison nous enseigne, savoir: que Dieu, qui est au-dessus de tout, a créé, par le ministère de son Verbe, toutes les choses qui existent avec leurs infinies variétés et les différences qui les caractérisent; que ces différences sont le produit de sa volonté et de sa toute-puissance: ils aiment mieux embrasser une doctrine hérissée de contradictions et d'absurdités 2. › Maintenant que nous savons que Dieu

'Liv. 1, ch. II.

* Liv. II,
ch. 1.

L'homme est donc créé être moral et perfectible, et voilà pourquoi toute la « création se rapporte à l'homme; en effet, ce n'est pas l'homme qui a été fait pour la création, mais c'est la création qui a été faite pour l'homme 2. ›

Enfin, au chapitre vingt-troisième du livre cinquième, saint Irénée pense qu'Adam a péché le sixième jour de la création, et que Jésus-Christ a recréé l'homme en mourant le sixième jour. Il envisage ici les jours suivant l'usage ordinaire, comptant par semaine. Il regardait donc les jours de la création comme des jours ordinaires.

Telle est la doctrine de saint Irénée sur le dogme de la création, doctrine beaucoup plus importante à remarquer que celle de tous les Pères précédents, parce qu'elle est directement opposée

Liv. Iv, ch. xxxvIII.
Liv. V, C. xix.

aux hérétiques et par conséquent plus | catholiquement réfléchie.

CLÉMENT D'ALEXANDRIE va confirmer plusieurs des vérités qui viennent de nous être enseignées à l'occasion de ces mots de l'Écriture, le septième jour Dieu se reposa, c'est ainsi qu'il parle : « Il se reposa. Qu'est-ce à dire? Il ordonna que l'ordre établi se maintînt inviolable, ment pendant toute la durée des siècles, et que chaque créature se reposât de son antique confusion. Car les créatures qui sortirent du néant à des jours divers s'enchaînèrent dans une merveilleuse harmonie, afin que les êtres fussent glorifiés d'après leur antériorité d'apparition, inégaux en honneur, quoiqu'ils aient jailli tous à la fois de la même pensée. La naissance de chacun d'eux n'eût pas été distinctement signalée par la voix du Très-Haut, si la création avait été désignée en masse. Il fallait que le langage procédât par ordre. Voilà pour quoi l'historien sacré nomme une première création, puis une seconde, lorsque néanmoins la souveraine majesté tira simultanément l'universalité des êtres d'une même essence. La volonté de Dieu, si je ne me trompe, est une dans son unique identité '. ›

Clément enseigne donc bien positivement que les créatures sont sorties du néant, à des jours divers; ce qui n'empêche pas que l'universalité des êtres ait été tirée SIMULTANÉMENT d'une même essence, ou en d'autres termes, de la volonté de Dieu.

Qu'est-ce à dire? Asseyons-nous au banquet divin, qui illumine les plus épaisses ténèbres, et par l'intermédiaire duquel est arrivée à la lumière et à la vie toute créature, et qui a été appelé notre jour'. ›

Ce passage allégorique signifie, d'après le contexte, que le monde a été créé dans le Verbe et par le Verbe, et avant le temps qui a aussi été créé; c'est en ce sens qu'il dit le monde a été engendré non fait dans le temps; c'est-à-dire qu'étant fait aussi bien que le temps, il a été produit ou engendré dans le temps. II faut se souvenir que Clément est trèsobscur. Ce passage nous fournit encore la première interprétation allégorique du mot jour, et l'on voit qu'il n'y est nullement question d'époques.

Clément, dans ce même chapitre, repousse l'opinion de ceux qui attribuent l'accroissement des germes et leurs transformations à l'influence des astres, qui ont été créés par Dieu pour exécuter les plans de sa divine provividence. Et ailleurs il enseigne que le plan de la création, dans son ensemble comme dans ses détails, a été combiné pour le salut universel par celui qui est le maître universel.... Les créatures les moins relevées sont ordonnées conformément à leurs mœurs, par rapport au salut et à la perfection des créatures supérieures 2. »

Voilà donc à priori le plan sérial des êtres créés, que nous avons démontré scientifiquement. Ce plan existait éternellement dans la pensée de Dieu, c'est ce que le saint docteur va nous dire pour l'homme « Nous étions avant que le monde fût fait, notre future existence était déjà; nous vivions dans la pensée

de Dieu.... Nous sommes les êtres rai

Ne nous y trompons pas, continuet-il, le monde a été engendré, non fait dans le temps. Pour nous en convaincre, la prophétie ajoute: Telle fut l'origine des cieux et de la terre, lorsqu'ils furent créés, au jour que le Seigneur fit la terre et les cieux. Ces paroles, lorsqu'ils furent sonnables sortis du Verbe divin, l'étercréés, expriment une énonciation indéfi- nelle raison; nous tirons de lui notre nie et que ne limite aucune époque; mais origine. Par lui nous sommes donc les ces mots, au jour que le Seigneur fit, c'est-premiers de tous; car le Verbe êtait au à-dire dans qui et par qui il créa toutes choses, et sans lequel rien n'a été fait, désignent l'opération qui a lieu par le Fils, dont le Psalmiste a dit : C'est ici le JOUR que le Seigneur a fait; réjouissonsnous en lui et tressaillons d'allégresse.

[ocr errors][merged small]

|

commencement...... L'image de Dieu c'est son Verbe, fils véritable de la suprême intelligence, Verbe divin, lumière, archétype de la lumière. L'homme, à son tour, est l'image du Verbe.

Strom., liv. vi, ch. XVI.

a Ibid., liv. VII, ch. II.

Pourquoi cela? Parce qu'il y a dans | l'homme une intelligence véritable, ce qui a fait dire qu'il est formé à l'image et à la ressemblance de Dieu, puisqu'il est réellement assimilé au Verbe parson cœur et son intelligence, et conséquemment doué de raison'. »

C'est pour ces motifs que l'homme, comme nous l'avons démontré, n'a point été créé de la même manière que toutes les autres créatures; et Clément va le prouver par le même argument que nous. La création de toutes choses a eu lieu en même temps que l'ordre que Dieu a donné. » Mais quand il s'agit de l'homme, il en est autrement; en effet, « Dieu a jugé à propos de ne se servir que d'un ordre pour tirer les autres créatures du néant; ses mains ont pétri l'homme; par un souffle il lui a communiqué quelque chose qui n'est propre qu'à lui....... Dieu n'aurait point créé les choses pour lesquelles il a créé l'homme, si l'homme lui-même n'avait point été créé. Ainsi Dieu a créé les choses matérielles pour un motif tout à fait étranger à ces choses mêmes, et seulement à cause de l'homme 3.,

Les créatures done ont été tirées du néant par la volonté de Dieu, simultanément et pourtant par ordre et suivant un plan qui existait dans l'éternelle pensée de Dieu. Elles ont été créées par le Verbe; les choses matérielles ont été faites pour l'homme, et l'homme a été • créé d'une manière spéciale; il a quelque chose, son âme, sa raison, que n'ont point ces créatures; c'est pour cela qu'il est l'image de Dieu. Telle est la doctrine de Clément d'Alexandrie sur le dogme fondamental de la création.

Si, après avoir ainsi mis les preuves sous les yeux de nos lecteurs, nous voulons résumer la doctrine des Pères de la première époque sur le mystère de la

[blocks in formation]

création, nous conclurons qu'ils enseignaient contre les païens et les hérétiques: 1o que Dieu a existé éternellement, et qu'éternellement aussi les créatures ont existé en Dieu comme idées, en plan conçu par son éternelle intelligence; qu'il les a faites, les à créées, produites à l'état d'êtres distincts de lui-même et entre eux pour montrer sa toute-puissance; que c'est par son Verbe, son Fils éternel comme lui, qu'il a fait toutes choses dans l'ensemble comme dans les détails; que la matière n'est point éternelle, qu'elle a été créée aussi et tirée du néant comme tout le reste. Quant au mode de sa création, tous ces Pères, à l'exception de quelques-uns qui ont suivi en cela les philosophes grecs, ont enseigné que la matière avait été créée à l'état d'êtres, c'est-à-dire dans les êtres matériels complets et non à l'état élémentaire. Ceux d'entre eux qui sont entrés dans les détails, ont encore enseigné que tout avait été fait suivant un plan, un ordre déterminé par des jours ordinaires, et non suivant des époques; que le Verbe a réalisé ainsi toutes les créatures suivant les types de son idée, de sa conception; et Clément ajoute que le Verbe, lumière încréée, est lui-même l'archetype de la lumière créée. Plusieurs ont aussi enseigné qué les végétaux avaient été créés avant les astres, et que ceux-ci avaient été faits pour l'homme afin de remplir le plan de Dieu. Tous s'accordent à reconnaître que toutes les créatures matérielles ont été faites pour l'homme, qu'il est luimême au-dessus d'elles par sa raison, par son intelligence, et c'est pourquoi il a été créé à l'image de Dieu. Suivant eux, l'homme seul est perfectible et destiné par sa persévérance dans le bien à participer au bonheur de Dieu.

F. L. M. MAUPIED, prêtre, Docteur és-sciences, membre de la Société littéraire de l'Université catholique de Louvain, etc.

« ZurückWeiter »