Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

humaines un côté mystérieux que l'es- | prit de l'homme ne peut atteindre, et contre lequel est venue se briser plus d'une fois l'audace du génie. Ainsi Dieu a voulu imposer à l'orgueil de sa créature des bornes, qu'il ne lui a pas permis de franchir, lors même qu'il l'a douée de cette intuition des âmes d'élite qu'on appelle le génie. L'histoire de toutes les sciences, en effet, est remplie de mystères sans nombre, que ni le temps ni les travaux de l'esprit humain n'ont pu faire disparaître. Quand l'homme s'élève au delà des phénomènes pour parvenir à l'essence des choses, pour découvrir les forces et les lois de ce monde, il arrive un moment où la raison reconnaît son impuissance et doit s'humilier devant les œuvres de Dieu. Ces considérations générales s'appliquent de tous points aux sciences naturelles et physiologiques quand l'homme ici encore s'élève au delà des phénomènes pour chercher la vie dans son essence et dans ses lois, ce grand mystère de la vie lui apparaît bientôt dans toute sa profondeur. Nous n'avons donc pu avoir la pensée d'aborder ces obscurités. Nous avons seulement voulu montrer où conduisent, suivant nous, les faits de l'organisation et de la physiologie. Si nous avons longuement parlé de la vie, des forces vitales, c'est que l'étude du magnétisme soulève à chaque instant cette grave question. Notre but serait rempli, si nous avions seulement indiqué les difficultés que rencontre à chaque pas l'appréciation scientifique du magnétisme.

[ocr errors][merged small]
[ocr errors]

logiques, ils n'ont pu envisager avec connaissance de cause qu'un seul côté de la question; effrayés d'ailleurs par les résultats étranges et merveilleux de la magnétisation, par les tendances impies de quelques partisans du magnétisme, par les conséquences immorales qu'on pouvait tirer des expériences, ils ont dû se trouver disposés à porter un jugement prématuré, à condamner sans un examen suffisant. Nous ne suivrons pas l'abbé L. dans l'analyse et l'appréciation des principaux ouvrages publiés sur ce sujet par les théologiens. L'histoire de ces travaux, l'esprit dans lequel ils sont écrits, leur portée scientifique, sont d'un haut intérêt et doivent être examinés avec attention dans les deux chapitres que l'auteur y a consacrés.

Il est, dans la question du magnétisme étudié au point de vue religieux, un sujet d'une plus haute gravité, d'un intérêt plus puissant encore: comment la cour de Rome a-t-elle accepté et résolu la question? Bien des rumeurs, bien des bruits contradictoires se sont élevés dans ces derniers temps au sujet de cette grande affaire. Rome a parlé, Rome à défendu le magnétisme, ont proclamé de toutes parts sés adversaires. Non, le Saint-Siége n'a pas voulu compromettre sa dignité dans une question si obscure et si délicate. Sa sagesse est trop grande, les fonctions qu'il remplit dans le monde catholique sont trop éminentes, pour qu'il puisse se mêler aux débats passionnés et interminables que soulèvent depuis si longtemps les partisans et les adversaires du magnétisme. Qu'on lise avec aftention les diverses consultations envoyées à Rome, qu'on examine avec impartialité les motifs qui les ont dictées, l'esprit général qui les a inspirées, et l'on se convaincra de la haute prudence avec laquelle la cour de Rome a voulu pour le moment rester étrangère à une question, qui certes n'est pas de nature à être jugée de sitôt d'une manière irrévocable.

Bien des dangers moraux se rattachent à la pratique du magnétisme, nous en avons la conviction profonde. L'abbé L. croit cependant qu'à cer

taines conditions la pratique peut être acceptée au point de vue moral et religieux. Ces conditions consistent à écarter tous les procédés de magnétisation par le contact, comme n'étant pas indispensables; à ne faire aucun pacte explicite ou implicite avec le démon; à ne prononcer aucune parole sacramentelle; à ne faire aucun signe superstitieux; à se placer enfin dans des circonstances d'âge, de sexe, de moralité, capables de donner toutes les garanties désirables. Du reste il est nécessaire d'ajouter que l'auteur a résumé, dans une consultation envoyée dernièrement à la cour de Rome, toutes ses opinions sur le magnétisme et qu'il se soumet d'avance à l'autorité du SaintSiége.

Sur un point aussi grave nous ne pouvons rien faire de mieux que de citer les paroles d'un illustre écrivain, dont la science profonde, l'âme droite et élevée sont d'une grande autorité. Mgr l'archevêque de Rheims a dit, en traitant la question du magnétisme dans sa Théologie morale: Il nous est difficile de répondre catégoriquement car, • quoiqu'il existe deux décisions, dont l'une de la Sacrée-Pénitencerie et l'au tre du Saint-Office, la question géné. rale de la licité ou de l'illicité du magnétisme, considéré en lui-même, demeure encore indécise. En 1842, nous avons consulté le souverain pontife sur la question de savoir si, sepositis ‹ abusibus rei et rejecto cum dæmone fœdere, il était permis d'exercer le magnétisme animal, et d'y recourir ‹ comme à un remède que plusieurs estiment naturel et utile à la santé. Son Em. le cardinal grand pénitencier a bien voulu nous répondre que la solution, que nous avons sollicitée, se ferait attendre, parce que la question n'avait pas encore été sérieusement examinée par le Saint-Siége. N'ayant pas reçu d'autre réponse, nous pensons qu'on doit tolérer l'usage du magnétisme jusqu'à ce que ‹ Rome ait prononcé. Quand nous examinons de près les effets du magné

«tisme, il n'est pas évident pour nous « qu'on puisse les attribuer à l'inter«vention du démon. Mais la réponse du « vicaire de Jésus-Christ lèvera toutes les difficultés. » Cependant, pour tolérer l'usage du magnétisme, Mgr Gousset établit comme conditions: Premièrement, que le magnétiseur et le magnétisé sont de bonne foi, et qu'ils regardent le magnétisme animal comme un remède naturel et utile; secondement, qu'ils ne se permettent rien qui puisse blesser la modestie « chrétienne; troisièmement, qu'ils renoncent à toute intervention de la part ‹ du démon. »

Nous ne poursuivrons pas davantage. ces réflexions générales sur le magnétisme, et cette étude bien incomplète sahs doute de l'ouvrage remarquable, publié par l'abbé L. H est des travaux que l'analyse ne peut rendre, et qui doivent être reproduits dans leur ensemble pour être appréciés sous leur véritable jour. Le livre, que nous avons sous les yeux, est de ce nombre; il suffit du plus simple examen pour s'en: convaincre.

Nous terminerons toutefois par deux courtes observations que l'abbé L, voudra bien nous permettre de lui adresser; elles se sont présentées plus d'une. fois à notre esprit pendant la lecture attentive de son ouvrage. C'est d'abord la confusion que nous avons remarquée souvent dans l'ordre des faits, dans l'exposé de la partie historique. La méthode éclaire et aplanit bien des difficultés. C'est en second lieu l'accent d'amertume et d'ironie, dont la parole, de l'auteur est trop souvent empreinte, dans une polémique longue, vive, entraînante avec des hommes habitués. eux-mêmes à traiter des questions gra-, ves avec indifférence ou légèreté. Le: calme de l'esprit est d'un grand poids dans les discussions scientifiques, quand on y apporte du reste, comme l'abbé L.,; la science, la bonne foi et l'amour de la vérité.

L. PELLERIN DE LA VERGNE,
Docteur en médecine.

APERÇUS SUR LA CIVILISATION PAR LE CATHOLICISME.

qu'ils ont laissé s'obscurcir en eux les lumières de nos premiers pères; le maintien de leur nationalité a pu les préserver à peine de la misère des sau

La magnificence du langage antique fut autrefois pour Platon le témoignage d'une révélation divine. La pauvreté fastueuse de notre néologisme eût démontré avec autant d'évidence à ce phi-vages. Leur état de barbarie n'a fait losophe l'impuissance de la raison humaine dans la formation des langues. En effet, les mots anciens sont au-dessus de la pensée du vulgaire; les nouveaux sont au-dessous. Ces derniers manquent de vérité, et pour eux il n'y a plus équation entre l'expression et son sujet.

Cette considération nous porte à croire que l'origine du mot civilisation n'est pas ancienne. Son sens étymologique exprime simplement l'état politique d'une réunion d'hommes qui ont accepté un ensemble de devoirs pour jouir en commun de certains avantages. Il indique donc une société, mais non une société perfectionnée. Or, il est certain que la conscience publique donne à ce substantif une signification plus relevée, et que, dans l'usage ordinaire, on entend par civilisation une certaine excellence politique à laquelle toutes les nations modernes ne sont pas encore parvenues.

qu'empirer, au point de les rendre aujourd'hui l'objet de la pitié des autres peuples.

Ainsi, on ne saurait le nier, tout progrès social positif a été jusqu'à ce jour l'œuvre de vérités qui font partie intégrale de la foi et de l'enseignement de l'Église. La religion ne s'est pas bornée à montrer aux hommes la route du ciel; elle leur a appris à vivre heureusement ici-bas. Son flambeau a éclairé le monde, ses vertus l'ont ennobli, son triomphe a été celui du genre humain. A ces brillants effets du christianisme, que peut opposer la philosophie? Où trouve-t-on des hommes sortis du sein des forêts, qui, attirés par ses préceptes généreux, soient venus se grouper sous la tutèle de ses lois? A-t-elle planté son étendard sur les rochers de quelques hordes inhospitalières, et rendu philosophes des tribus sauvages? Les peuples barbares se sont-ils émus à sa voix; ont-ils quitté pour elle leurs habitudes de sang et de pillage? lui doiventils leur morale, leur politesse, leurs vertus? Non. Elle n'a jamais civilisé person

L'expression étant fausse, l'idée peut être confuse. Il ne faut plus s'étonner du désaccord qui règne sur cette qualité toutes les fois qu'il s'agit de la dé-ne. Il n'est point d'unité sociale qu'elle finir; chacun alors a son opinion. Mais ce dont tout le monde convient, sans excepter les esprits les moins favorables à l'avenir du catholicisme, c'est que cette religion a fondé la société européenne, c'est qu'aussi les peuples anciens n'eurent de civilisation qu'en raison de dogmes traditionnels, dérivés de la révélation primitive et conservés au milieu des erreurs du paganisme. L'Orient nous offre à la vérité des sociétés vieillies dans l'idolâtrie; mais ce n'est pas là une antiquité dont elles puissent se faire gloire. Les monuments ne manquent pas pour établir que les peuples de l'Asie se sont dégradés moralement et intellectuellement à mesure

[ocr errors]

ait formée ou affermie, point de nationalité qui lui doive l'existence. Impuissance, néant, tel est l'anathème dont elle a été frappée, et cette condamnation est toute naturelle. Car l'homme, créé roi de la terre, est l'égal de son semblable par la majesté de ce titre. Nul n'a dans son propre fonds de quoi se faire le maître des autres. L'empire de l'homme sur l'homme, en vertu de la seule raison humaine, est une stupide usurpation; et si cet aigle des déserts, qui se nomme la philosophie, n'a pu s'élever jusqu'aux réalités du monde moral, c'est que, sans la religion, il manque de point d'appui, et que, livré à ses propres forces, il ne peut dé

ployer ses ailes que dans les abîmes du | pas les yeux, qu'étant données les sovide.

Les rationalistes doivent être logiciens, et sans nul doute ils peuvent rendre compte de leurs opinions. Alors nous leur demanderons pourquoi ils nous disent que le catholicisme a fait son temps comme modérateur des sociétés actuelles. Est-ce parce que son action dans le passé a été toujours efficace, et celle du philosophisme toujours nulle? S'il n'en est pas ainsi, serait-ce parce que l'humanité ayant franchi les limites de son cercle, il faut aujourd'hui à ses désirs impétueux une autre règle que la morale évangélique, une autre politique que celle tirée de l'Écriture - Sainte? Mais la nature humaine n'a pas changé, elle est toujours la même dans son essence; ses prétendus progrès sont une dérision, un leurre imaginé pour tromper les esprits crédules; que si de violentes passions l'agitent, que si elle est en proie à un malaise général, à qui la faute? Ce n'est pas le catholicisme qui a porté le trouble dans l'âme du pauvre en lui persuadant follement qu'on ne peut vivre heureux sans les dons de la fortune et les jouissances matérielles; il n'a pas prêché aux riches l'égoïsme et la luxure. La discorde qui divise les diverses classes de la société, l'antipathie qu'elles ont les unes pour les autres, ne sont pas du tout le fait de la charité chrétienne. Toutes ces calamités ne viennent-elles pas plutôt de l'abandon de nos antiques croyances, et ne proclamerait-on pas le déclin de la religion au moment où son empire sur les esprits devient plus nécessaire ?

En résumé, rien n'autorise à dire que la doctrine évangélique ait cessé son action et mette obstacle au développement de la vie sociale. Cette assertion, tout à fait gratuite, ne s'appuie ni sur l'expérience, ni sur le bon sens. On pourrait la regarder comme un acte de mauvaise foi, si on ne savait depuis longtemps que les philosophes croient tout ce qu'ils veulent. Il suffira peutêtre de quelque attention pour en reconnaître la fausseté, et à l'aide de considérations simples, mais vraies, on peut faire voir à ceux qui ne ferment

ciétés actuelles avec ce qu'elles ont de bien et de mal, la civilisation est impossible sans la religion catholique.

Nul être intelligent ne peut aimer le mal en vertu de son essence; le sentiment contraire supposerait, ce qui est absurde, de l'imperfection dans les œuvres de Dieu. L'homme doit ainsi vouloir le bien naturellement. Cependant il est sujet à l'ignorance et au mal. Il faut donc qu'il ait corrompu sa nature et qu'il ne soit plus qu'un être dégradé. Or, toute dégradation, dit M. de Maistre, est une peine, toute peine est un châtiment, tout châtiment suppose un crime. Ainsi nous voilà conduits, par les seules lumières de la raison, au dogme du péché originel, dogme qui n'est qu'une folie pour les incrédules, mais qu'il nous faut regarder comme plus sage que toute sagesse humaine, puisque lui seul explique notre nature, et que c'est dans cet abîme, selon l'expression de Pascal, que le nœud de notre condition prend ses plis et ses retours.

Par suite de cette chute, l'homme a été principalement blessé dans sa volonté; des penchants déréglés sont venus contrarier ses premiers instincts. Les heureuses impulsions d'une essence divine se sont balancées dans son âme avec les mouvements de passions en révolte. Le bien n'a plus été pour lui un acte naturel; il lui a coûté des efforts et a eu le mérite de la victoire. Au temps de son innocence, cet être privilégié n'avait pas l'idée du crime; aujourd'hui le mal apparaît à ses yeux sous les couleurs de la séduction. Mille attraits lui en déguisent l'horreur, et s'il s'y livre, la conscience, reste vivant de notre grandeur déchue, ne cesse de le poursuivre et de déchirer son cœur. Mais, sans des grâces particulières, cette lumière elle-même s'éteint bientôt. (Le sauvage qui a l'appétit du crime sans en avoir le remords en est la preuve.) Avec elle disparaissent nos plus précieuses connaissances. Heureux encore si l'affaiblissement de notre esprit accompagne la dégradation de notre âme. Car la science au service d'une volonté pervertie est une calamité.

Tant de contradictions et de misères | être l'expression de la vérité en vertu ont excité partout des gémissements universels. Voyez l'humanité délaissée confesser, dans le sentiment de sa servitude, l'impuissance de ses propres forces, et s'écrier avec le poëte : Video meliora, deteriora sequor. Je ne fais pas le bien que j'aime, et je fais le mal que je hais. Entendez encore la sagesse antique nous dire, par la bouche de Platon Quand je me contemple, « je ne sais si je vois un monstre plus double, plus mauvais que Typhon, ou bien plutôt un être moral, doux, « bienfaisant, qui participe de la nature <divine. Et plus loin, cet étonnant philosophe appelle de ses vœux quel que messager céleste qui vienne apprendre aux hommes à prier Dieu.

Si, à ces témoignages païens, chacun ajoute celui de ses propres sentiments, on conviendra sans peine qu'il existe deux hommes en nous, l'un porté au bien naturellement, l'autre capable de toutes les erreurs et de tous les crimes. Ces deux hommes ne sauraient vivre en paix, puisqu'ils sont antipathiques. | Pour que tout se passe dans l'ordre, il faut que le premier l'emporte sur le second. En d'autres termes, nous ne pouvons être heureux et conserver avec nos semblables des rapports honnêtes sans le secours d'une puissance surnaturelle qui nous aide à réduire en servitude la portion de nous-même souillée par la tache originelle. Cette vérité une fois admise, voyons comment elle peut éclairer la question qui nous occupe, et donner à l'esprit quelque idée juste sur le caractère de la véritable civilisation.

Une société, quelle qu'en soit la forme, se compose toujours d'une souveraineté et de sujets. La souveraineté est instituée pour réprimer les désordres et seconder les bons effets de la volonté humaine. Si telles n'étaient pas ses fonctions, comme elle n'en a pas d'autres, elle serait parfaitement inutile. Par conséquent, les règles de la politique ne sont autres que celles de la morale; et il ne s'agit pas ici de la morale que se forge une aveugle philosophie; par des motifs déjà donnés, celle-là n'a aucune autorité sur les hommes et ne saurait

de la nature déchue de notre esprit. Il ne peut être question que d'une morale éternelle qui ne se plie à aucune vo‣ lonté; en un mot, nous ne voulons parler que de la morale évangélique. Il y aurait folie à penser autrement. Cette opinion est si vraie, qu'on voit les philosophes eux-mêmes y rendre hommage et être obligés, quand ils arrivent à quelque ministère social, d'abandonner leurs théories pour en revenir à de meilleures traditions. En général, il est impossible que l'autorité ne comprenne pas les conditions de son existence, et ne s'y conforme pas jusqu'à un certain point. Elle est donc beaucoup moins disposée qu'on ne le croit ordinairement à oublier le sentiment de ses devoirs. Mais, enfin, les souverains sont hommes. La grandeur ne les soustrait pas à la loi commune. Il existe en eux des tendances naturelles à abuser de leurs prérogatives ou à substituer leurs propres idées à celles de la justice éternelle. Une autorité supérieure, qui les rappelle au devoir et qui les éclaire, est ainsi nécessaire. Si elle n'existait pas, ou si elle présentait quelque péril, on n'aurait que la révolte pour se défendre contre la tyrannie; la société serait dans des conditions anormales et en dehors des voies de la civilisation.

Un pouvoir dirigé par des principes chrétiens est donc indispensable, mais ne suffit pas au bonheur des peuples. Il faut aussi qu'il y ait harmonie entre ses doctrines et celles des sujets. Quand les masses sont corrompues, l'opinion publique, qui n'est que la résultante des volontés particulières, devient injuste dans ses exigences, agressive dans ses actes ; et comme le pouvoir ne saurait tolérer ces écarts, puisqu'avant tout il faut qu'il empêche le mal, son premier devoir, comme son premier besoin, sera de remettre en harmonie les idées raisonnables, et de raviver par l'enseignement les sentiments honnêtes dans les âmes. S'il ne peut atteindre ce résultat, de toute nécessité il y aura conflit entre lui et le peuple, et dans la lutte, ou la souveraineté succombera et avec elle la société, ou elle réduira en servitude les volontés rebelles. La

« ZurückWeiter »