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mêmes, sont par position naturellement disposés à en abuser.

On ne se rend pas maître aussi facilement de l'indépendance de l'Église. Les bruits du monde, les clameurs de la tyrannie, sont venus expirer à ses pieds, et n'ont pu étouffer sa voix, toutes les fois qu'elle a jugé à propos de la faire

liberté est dès lors incompatible avec | la corruption et ne peut exister dans un pays que dans la proportion de sa moralité. Or, qu'est-ce qu'une société où la liberté est enchaînée, où la force brute, moyen purement animal, est employée contre l'humanité? Certes, on ne peut nous donner comme normal un pareil état ce n'est donc que par le re-entendre. Amie fidèle des souverainetour volontaire des masses à des idées conformes à celles du pouvoir, par le triomphe des principes moraux dans la majorité des intelligences, qu'on peut espérer de voir régner l'ordre et la paix. En dehors de ces conditions, la civilisation n'est pas possible, et, par conséquent, si l'on veut appeler un peuple à jouir de ses bienfaits, il faut préalablement réhabiliter le sens moral dans toutes les classes de la société.

Il n'y a que le catholicisme capable d'arriver à ces fins, parce que seul il peut conserver intact et pur le dépôt de la morale chrétienne; et d'abord c'est la seule religion qui ne se soit pas laissé absorber par la puissance temporelle. Les cultes dissidents, une fois séparés de l'Église romaine, ont été obligés de courber la tête devant les princes de la terre, qu'ils ont pris pour chefs et pour maîtres. Ils ont ainsi perdu le droit d'exercer aucune influence morale sur l'action des gouvernements, d'en censurer ou d'en diriger les actes spirituels. Un conseil de leur part passerait pour irrespectueux; la résistance serait une révolte.

tés, elle défend leurs droits sacrés
contre l'esprit d'orgueil et de révolte;
mais cette fille du ciel met aussi au
nombre de ses devoirs l'obligation de
faire respecter par le pouvoir les tré-
sors de dignité et de liberté que la loi
de grâce a départis aux hommes. Sous
ce dernier rapport, son courage s'est
toujours montré invincible. A notre épo-
que,
où tant de souverainetés ont failli,
où la vérité a été audacieusement atta-
quée, on sait tout ce que la monarchie
spirituelle a montré de lumières, de
patience et de fermeté. On a vu l'effet
produit sur la papauté par les outrages,
les menaces et les tortures; et, sans re-
monter aux princes de l'Église, qu'est-ce
que la violence obtiendra jamais du
prêtre qui a le sentiment de ses de-
voirs? Dans l'ordre politique il est le
sujet le plus dévoué, l'observateur le
plus strict des lois civiles, dont il re-
commande chaque jour l'exécution.
Mais s'agit-il de ses croyances insultées,
de quelque sourde menée contre les vé-
rités catholiques, alors cet humble mi-
nistre du Seigneur a dans sa conscience
assez de lumières pour savoir ce que
l'on entend faire de lui, et il demeure
intraitable, parce qu'autrement il serait
un apostat. Qu'on juge maintenant des
services que rendent à la civilisation,
pour la défense de la morale, ces volon-
tés aussi sages qu'inflexibles; qu'on
nous dise par quoi on les remplacerait,
dans le cas où nous aurions le malheur
de perdre la foi. Si l'on n'a aucune ré-
ponse valable à nous faire, nous regar-
derons comme prouvé que notre reli-

Par suite de cette servitude, les princes protestants et schismatiques sont parvenus à joindre aux priviléges de la royauté les attributs de l'apostolat. Ils tiennent dans leurs mains le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel; si l'on veut que cette alliance monstrueuse soit sans danger, il faut admettre que, dans les souverainetés qui se succèdent, nulle ne peut chercher à violer les lois morales qui lui sont imposées; que toutes respecteront la vérité, et que tou-gion est ce salutaire tempérament que jours elles subordonneront à la sagesse des principes chrétiens les suggestions de l'orgueil et de l'ambition; en un mot, on doit avouer qu'on a eu raison de confier les biens les plus précieux de l'humanité à ceux qui, livrés à euxT. XIX. N 111. 1845.

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nous désirions tout à l'heure au pouvoir; que, sans elle, les gouvernements sortiraient bientôt de leurs limites, et qu'ils tourneraient contre la société les moyens qui leur ont été donnés pour la conduire et la perfectionner. La gloire

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d'une pareille indépendance et de tels
services est digne de la confiance des
peuples; elle élève le sacerdoce au-
dessus des soupçons que des affinités
trop intenses avec les souverainetés tem-
porelles peuvent naturellement inspi-
rer. L'enseignement religieux, dans ses
rapports avec la politique, devient en
même temps plus efficace; car on a le
droit de prêcher la soumission au pou-
voir quand on n'en tolère pas les abus.
Mais cette noble conduite de l'Église
n'est pas son seul titre au respect pu-
blic, et à la déférence qui rend la do-
cilité facile. La vie du prêtre n'est
qu'un sacrifice; avant d'entrer dans le
sanctuaire, il a contracté des vœux qui
Pobligent à Pabnégation et au dévoù-
ment. Par la loi du célibat, il appar-
tient exclusivement à son troupeau; et,
tandis que les ministres dissidents pla-
cent l'accomplissement de leurs devoirs
dans la pratique de la probité, lui, dé-
gagé des intérêts terrestres, le cœur
plein d'une charité toute divine, aspire
et s'élève jusqu'à la sainteté. Sur les
marches de nos autels, le prêtre appa-
raft à notre admiration comme un holo-
causte. On sent qu'il s'est fait victime
lui-même pour se rendre moins indigne
du Dieu dont il est le ministre. C'est au
prix de la vertu qu'il a acheté le droit
d'annoncer la parole de l'Évangile. Tout |
en lui révèle done les caractères du vé-
ritable sacerdoce: Philosophes, qui con-
testez au clergé catholique la faculté de
propager la civilisation et qui préten-
dez faire oublier ses services, si vous
voulez que nous ayons foi en vos paro-
les, faites-vous chastes, humbles, cha-
ritables comme lui; autrement, en rai-
son de la dignité de sa vie, nous le re-
garderons toujours comme plus capa-
ble que vous de diriger le monde moral,
à moins qu'on ne parvienne à étouffer
les lumières que la déchéance de l'âme
humaine nous a laissées; ce qui ne nous
rendrait ni plus civilisés, ni plus aptes
à le devenir. En attendant, nous main-
tenons, avec l'autorité de la raison, que
le sacerdoce catholique s'oblige aux
vertus d'état nécessaires pour la prédi-
cation évangélique, et qu'en consé-
quence il est plus propre que d'autres
à faire le bien.

Remarquons cependant que l'Église ne prétend pas réhabiliter le sens moral dans les cœurs par l'action de ses mérites privés; elle dispose de grâces indépendantes de sa discipline et régénère l'humanité par les sacrements. C'est là son grand remède à nos misères, la cause réelle de l'excellence qu'elle a toujours eue. Peut-être seraitit superflu d'engager les philosophes à accepter ces mystères sublimes sur la foi de la parole divine. Ils nous opposeraient lear incrédulité sans s'inquiéter le moins du monde de savoir jusqu'à quel point elle est déraisonnable. Nous leur demanderons seulement s'ils croient les sacrements nécessaires, et si la nature humaine, après que la main de Dieu s'est appesantie sur elle, peut, autrement que par des secours surnaturels, se relever de sa déchéance? Voudraient-ils demander à la corruption de notre nature le moyen de se purifier elle-même; en d'autres termes, la croient-ils capable de se soustraire, par ses propres forces, au châtiment que le ciel lui a infligé? Cette opinion n'est pas soutenable. Il n'appartient qu'au souverain juge d'arrêter le cours de sa justice, et c'est un droit dont il a usé en notre faveur. Il n'a pas voulu refuser aux hommes une assistance qui leur était indispensable. Les opérations de sa grâce se manifestent visiblement, et par les dons qu'elle accorde à la bonne volonté des hommes, et par ceux qu'elle refuse à leur impiété. Les saints devoirs de l'humanité sont foulés aux pieds partout où les instincts de la nature exercent leur empire. L'usage des sacrements a pu seul jusqu'à ce jour les faire respecter; et si l'on veut voir clairement où conduit l'éloignement plus ou moins prononcé de nos pratiques religieuses, qu'on examine quel est encore sur la terre le sort des vaincus. L'histoire répondra : Les catholiques les éclairent, les protestants les oppriment, les barbares les tuent, les sauvages les mangent. Horrible dégradation qu'on chercherait vainement à expliquer par des différences secondaires dans les individus. La même religion les ramène tous aux mêmes sentiments. Le sauvage devient doux,

probe, humain, quand il a puisé aux sources de la grâce. En participant aux faveurs sacrées, il a retrouvé des verfus angéliques; son esprit abruti a reconquis les lumières de la prévoyance, le secret de la perfectibilité. Mais donnez à cet enfant de la nature un enseignement hérétique, parlez-lui d'interpréter les Écritures, de réformes du christianisme, il reculera d'épouvante, et rentrera dans ses forêts, comme si vos tristes discours eussent évoqué le souvenir de tout le mal que la liberté lui a causé..

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obéissance légitime. Le don de régénérer les âmes lui appartient exclusivement, et comme cette réhabilitation est la cause de toute civilisation, ou plutôt n'est que la civilisation elle-même, nous croyons que l'observation et le raisonnement ne peuvent opposer de difficultés à la thèse que nous nous étions proposée. En un mot, nous concluons que la science politique et la prospérité pablique ne sauraient exister en dehors du catholicisme. Oublions donc de sinistres prédictions. Les oracles de la philosophie nous ont trompé en voulant nous faire regarder comme passagers les résultats de causes permanentes. Nos croyances n'ont pas eu sur le passé un effet purement accidentel. Immortelles comme leur principe, elles por

tout où elles domineront, il y aura ordre dans les intelligences, harmonie dans la société. Le ciel enverra à la terre quelques rayons de sa gloire.

Oui, les faits le proclament, le schisme et l'hérésie ne convertissent jamais. Le jour où leur voix reconnut à la volonté humaine une souveraine juridiction, ils furent frappés de stérilité. Ils renoncérent à l'assistance du ciel, en abandon-teront toujours les mêmes fruits. Parnant les droits de Dieu; ils ravalèrent la religion jusqu'à la rendre vassale de notre intelligence déchue. Enfin ils livrèrent à la merci des passions le principe d'autorité, source de toute lumière et base de tout enseignement. De là vient que les sociétés protestantes n'ont pu ni se propager, ni se maintenir à l'état moral où le catholicisme les avait laissées. Il se produit dans leur sein un travail incessant contre le christianisme et les éléments de l'ordre social; elles ne vivent que par les monuments de la piété des anciens, par le souvenir de leurs sentiments passés. Poussées sur le penchant de la barbarie comme par une force accélératrice croissante, elles retomberont dans l'état d'où les avaient tirées les prières et la prédication des saints, à moins que, ramenées à Dieu par l'évidence de leurs erreurs, elles ne rentrent dans le sein de l'unité. Si les hérétiques ne sont pas barbares, qu'ils en remercient le papisme. Si les barbares ne sont pas sauvages, ils le doivent au peu de science que le christianisme a pu leur donner.

Ainsi, par la sainteté de ses mœurs, par la vigueur de sa discipline, l'Église est appelée à préserver de toute atteinte le dépôt sacré de la morale. Par la sublimité de ses mystères, par les grâces dont elle est la dispensatrice, elle seule peut se rendre maîtresse de la raison humaine et en exiger une

Mais à quel prix se paient des faveurs si éminentes? Devons-nous en retour le sacrifice de nos facultés? Dieu, par la voix de son Église, aurait-il redemandé à l'homme certaines de ses grâces en lui en distribuant de nouvelles? Non, la religion laisse à notre nature le plein exercice de sa puissance. Elle n'impose au génie d'autres lois que celles de la vérité. Ses temples ont servi d'asile aux lettres, aux sciences et aux arts. Toutes nos connaissances sont venues se concentrer dans ce foyer pour se répandre ensuite dans le monde. Par sa foi dans la divinité de nos dogmes, le clergé catholique ne peut rien redouter des progrès intellectuels; il y applaudit dans l'espérance que de nobles efforts accroîtront notre empire sur les éléments, soulageront nos souffrances, embelliront cette vie. Ses sentiments de charité lui font honorer toutes les supéricrités légitimes. Il ne repousse que le mensonge.

On ne trouve plus parmi les autres cultes ces grandes vues et ces intentions libérales. Aucun d'eux n'a pu supporter l'épreuve de la science, de sorte que, dans les sociétés séparées de Rome, les peuples manquent ou de piété, ou de lumières. L'instruction des masses y

met en péril les croyances publiques. L'ignorance y est la sauvegarde de la morale. Ce n'est qu'aux pieds de nos tabernacles que se forme l'heureuse alliance de la raison et de la foi, et que les vérités de tout ordre peuvent se donner un commun rendez-vous.

En vain quelques esprits, sur qui la médiocrité a appliqué son sceau, voudraient, dans des vues intéressées, rompre l'union que les sciences ont toujours eue avec la religion, comme s'il était plus digne d'elles d'être associées avec l'impiété, l'incrédulité et tout ce qu'il y a de stupide parmi les hommes. Mais ce divorce insensé ravirait à l'intelligence son principe et sa lumière. Les sciences sont filles du ciel, parce que d'abord nous tenons du Créateur la faculté de connaître, et que de plus it a révélé lui-même au premier homme, et par lui au genre humain, les vérités premières. Détacher l'esprit humain de la souveraine vérité est une violence faite à la nature, une erreur fondamentale qui obscurcit notre entendement. L'enseignement religieux est donc au-dessus de tous les autres, tant pour l'impor

tance de ses résultats propres, que pour les notions essentielles qu'il donne au jugement. Or, il est de fait que c'est par nos croyances qu'il s'acquiert dans toute sa pureté. Toute restriction apportée à l'instruction catholique est ainsi une atteinte aux droits de l'homme et et de la société. Le christianisme, en pénétrant profondément dans nos mœurs et dans nos idées, leur a donné sur le globe l'empire de la vérité. Les étrangers ont comme nous des universités et des académies, des savants et des hommes d'État ; mais nous sommes leurs maîtres, parce que nous les surpassons par la religion. N'aurions-nous rien à craindre pour cette suprématie, si le catholicisme n'avait plus parmi nous sa liberté et s'il était traité en suspect? Écartons de funestes présages. Le génie de notre pays nous promet de meilleures destinées. La jeunesse française, élevée dans la crainte de Dieu, saura réparer par sa piété les maux que l'oubli momentané de nos vieilles croyances a malheureusement produits dans quelques esprits.

MELCHIOR De l'Hermite.

ÉTUDE SUR LA GAULE AU VII SIÈCLE.

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second, filleul de Clotaire, fut épargné à ce titre; les deux autres rejetons des Mérovingiens d'Austrasie périrent par ordre du vainqueur, et le fils de Frédégonde compta deux royales victimes de plus parmi celles dont il reprocha la mort à sa noble captive, lorsqu'il essaya de flétrir sa mémoire avant de déchirer ses membres.

Elle avait péri d'une mort effrayante pour l'imagination, cette Marie Stuart du 6 siècle, venue, elle aussi, d'un ciel plus doux et d'une contrée plus heureuse se mêler aux sanglantes querelles des hommes du Nord, régnant, elle aussi, par l'intelligence et la beauté sur ceux qui l'approchèrent, et, aujourd'hui encore, captivant l'esprit et le cœur des ennemis de sa mémoire à mesure qu'ils

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l'étudient de plus près. Vraie fille des [ bien! qu'on y prenne garde, on trouvera Alaric, chaque fois que furent blessés en lui un esprit très-différent. - Nulle son cœur ou son orgueil de souveraine, part, que je sache, on ne le voit s'étenelle n'en était pas moins sœur de la dre avec complaisance sur les libéradouce Galwinthe, celle qui, seule peut-lités des rois envers les monastères ou être depuis sainte Clotilde, avait su con- les églises. Il n'hésite pas à nous dire server par l'amour les mœurs d'un Mé- que «les évêques, comme les autres leurovingien. L'histoire a environné de des de Bourgogne..., conspiraient avec pitié, sinon de respect, cette reine in- Warnachaire pour que pas un des fils fortunée qui, dans une lutte de 40 ans, de Théodoric ne pût échapper'. › Il racontre une famille d'assassins, fut servie conte la part que prit l'évêque Leudéquelquefois par les brutales passions de mone au meurtre du duc Herpon dans son siècle, et peut-être ne sut pas tou- le pagus ultra juranus et à la conspirajours s'en préserver elle-même. La pos- tion du patrice Aléthée 2. Enfin il parle térité ne s'est pas associée aux mons- de la terreur extrême qui saisit les évêtrueuses imputations des vainqueurs, ques de Bourgogne, lorsque Dagobert mais elle a eu peu de flétrissures pour fit un voyage dans ce royaume pour y le bourreau de la reine d'Austrasie. La exercer les fonctions de grand justimémoire de Clotaire II n'est guère ex- cier3. Ce n'est donc point par un resposée à cette horreur universelle qu'in-pect hypocrite pour l'Église que Clospire le nom de Frédégonde, et ce pri vilége il ne le doit pas seulement à ce que le 7° siècle n'a pas eu d'écrivain tel que Grégoire de Tours; il faut pour trouver l'origine de cette indulgence remonter jusqu'au premier historien de ce prince, jusqu'à Frédégaire, qui fut son contemporain. Voici en quels termes étranges il fait le portrait de Clotaire; n'oublions pas qu'il vient de raconter dans toute leur étendue les crimes que j'ai rappelés, et cela sans émettre une justification ni un doute.

Clotaire, dit-il, est fort patient (patientiæ deditus), instruit dans les lettres, craignant Dieu, grand bienfaiteur des églises et des prêtres, généreux envers les pauvres, se montrant bon envers tous et rempli de piété; il était trop adonné à la chasse et trop facile (nimiùm annuens) aux suggestions des f mmes et des jeunes filles !..

Je sais qu'il est facile de trouver dans l'ecclesiarum et sacerdotum magnus numerator une explication de tout le reste, et de déclamer contre ces moines qui, pour quelque pièce de terre, assuraient aux princes la clémence divine et l'indulgence de la postérité. Il ne faudrait pas cependant se payer de vagues raisons, il faudrait connaître Frédégaire par ses écrits du moins, car sa vie nous est totalement cachée. Eh

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taire II a gagné l'indulgence de son historien. Ce n'est pas non plus par ces étonnantes actions ou par ces qualités brillantes qui enivrent les peuples, qui fascinent les écrivains dans les siècles barbares, et même, à vrai dire, dans tous les âges. L'héritier de Frédégonde n'est ni Clovis, ni Élisabeth : qu'a-t-il donc fait pour effacer l'horreur de sa facile victoire?

La réunion des trois royaumes sous sa domination fut une date mémorable dans l'histoire intérieure de la Gaule.

Une période nouvelle commence ; la grande lutte entre l'Austrasie et la Neustrie a cessé pour ne reprendre d'une manière continue et sanglante qu'au temps de Pepin d'Héristal, dans les dernières années de ce siècle. Les Austrasiens, il est vrai, voudront avoir un roi chez eux, mais ce sera le fils, l'héritier présomptif de Clotaire, et ce sera seulement en 625, lorsque, pendant douze années, ils auront reçu les lois du fils de Chilpéric. Dans la Gaule occidentale, à peine l'histoire indique deux ou trois tentatives de trouble facilement arrêtées; non, sans doute, qu'une ad

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