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reste, respecta la confiance et les scruqui renversa Swintila, déjà odieux aux nobles Wisigoths. Deux années avant sa pules de son hòte: il le renvoya chargé mort, l'héritier de Clovis, jeune encore, de présents. Frédégaire parle de cette mais incapable de s'arracher aux dé- paix comme d'une soumission absolue, lices de son sérail, fit conquérir la Vas- | mais l'ami de saint Eloi dit seulement conie', déjà réduite par son frère, et pacificè confœderavit, et représente Jusoulevée depuis la réunion de l'Aquitaine | dicaël à la tête d'une troupe nombreuse. Ces événements politiques ne furent à la couronne. Mais malgré cette soumission nominale, la famille de Chari- pas ce qui frappa le plus vivement les bert, confondue avec celle des anciens générations suivantes. Ce n'est pas du chefs du pays, règnera encore sur la moins ce que détaille avec le plus de Garonne plus longtemps et surtout avec complaisance l'auteur des Gestes de Daplus d'honneur que celle de Dagobert gobert, moine de saint Denis, qui écri en Neustrie. Un autre ennemi vivait tou- vait, à ce que l'on croit, vers le comjours sur une frontière plus rapprochée mencement du 9° siècle. Il nous a laissé du centre de ce royaume. Les Bretons sur la fondation de son abbaye des déavaient repris ou plutôt continuaient tails très-curieux, les uns comme léces incursions par lesquelles ils protes gendes, sous le rapport religieux ou tèrent contre la domination étrangère poétique, les autres comme servant à pendant les quatre siècles que les Francs constater l'état de la civilisation en s'obstinèrent à y prétendre et à exiger | Gaule pendant cette période de trande leurs rois des serments de fidélité. quillité, où quelques souvenirs de l'art Quoiqu'en dise Frédégaire, l'éclat d'une romain pouvaient encore se réveiller. guerre difficile et assez heureuse contre Selon l'ancienne tradition du pays, une les Vascons, la crainte que pouvait in- église avait été bâtie par sainte Gespirer l'armée victorieuse, prête à en- neviève au lieu où furent ensevelis l'avahir l'Armorique, n'auraient pas suffi, pôtre des Parisiens et ses glorieux comsuivant toutes les apparences, pour pagnons; mais nul monument digne des amener les Bretons aux réparations qué saints martyrs ne s'y trouvait encore, demandait Dagobert. Ils n'avaient pas lorsque le jeune Dagobert poursuivant l'habitude de céder, même pour un in- un cerf, l'animal se réfugia dans une stant, à une juste demande, sans avoir enceinte où les chiens n'osèrent pénétrer. A quelque temps de là le prince au moins fait écraser une armée ou vu dévaster la moitié de leur pays. Mais le fuyant lui-même la colère de son père ↳ roi des Francs employa cette fois un pour avoir maltraité un de ses officiers, moyen plus honorable pour ses adver❘ recourut à son tour à la puissance sursaires et plus sûr pour lui-même. Il en- naturelle qui avait protégé le cerf, et se voya, auprès de Judicaël, saint Eloi, retira dans ce sanctuaire. Comme il y qui fit appel à la conscience du pieux était humblement prosterné, dit la chroBreton, et l'amena lui-même à la cour nique, un profond sommeil s'empara de Neustrie pour conclure une paix so de lui tout à coup. Etendu à terre, il vit lide. Aussi incapable de crainte que de debout, près de lui, trois hommes d'une déloyauté, Judicael vint au milieu de ses admirable beauté, aux vêtements d'une ennemis, loin de sa frontière, offrir une blancheur éclatante. Tandis qu'il les réparation équitable. Mais comme il considérait avec étonnement, l'un d'eux qui, par sa chevelure vénérable et par était religieux et rempli de la crainte semblait le de Dieu, il refusa de s'asseoir à la ta- la majesté de sa personne, ble d'un fornicateur, et alla prendre son premier de ses compagnons, lui adressa repas chez le référendaire Audoênus ces paroles: Jeune homme, apprends Dado qui, dans son récit, omet modestement cette circonstance. Le roi, du

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que nous sommes Denys, Rustique et « Eleuthère, martyrs de Jésus-Christ, « comme tu l'as appris d'une renommée « constante. Mais notre mémoire est

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trop peu honorée par une sépulture | ⚫et un édifice de si humble apparence; si tu nous promets de lui donner un ⚫nouvel éclat, nous pouvons te délivrer de cette angoisse et te prêter en toute occasion le secours de nos prières. Et pour que tu ne prennes pas ceci pour l'illusion d'un songe, écoute à quel signe tu reconnaîtras la vérité de mes paroles: si tu creuses la terre pour y trouver nos monuments, des caractères gravés sur chacun d'eux t'apprendront quel corps il contient. » Le jeune Dagobert s'obligea, par un vœu qu'il remplit fidèlement, à honorer les martyrs comme ils le demandaient. Clotaire, arrêté par une force invisible, fut obligé de confesser le miracle, et rendit hommage à leur mémoire.

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vait être placée derrière l'autel d'or, fut aussi faite, d'après son commandement d'or pur et de pierreries d'un grand prix. Le bienheureux Eloi, regardé dans ce temps comme le plus habile orfèvre du royaume, la fabriqua avec un art singulier. D'autres ornements de cette basilique furent exécutés par lui avec une élégance merveilleuse, avec un talent que sa sainteté augmentait encore'; car les artistes modernes assurent qu'aujourd'hui à peine on trouverait un homme qui, malgré toute son habileté dans d'autres ouvrages, pût tailler ou enchâsser les pierreries avec tant d'art2. Dans toute l'église, des étoffes d'or, richement brodées de perles, étaient suspendues aux murailles, aux colonnes, aux arcades, car la piété du roi voulait que cette basilique l'emportât par ses ornements sur tous les autres temples'.

Saint Audoënus, qui donne au tombeau de saint Denys le titre d'ornement presque unique des Gaules, mentionne encore deux églises bâties à Paris par son ami et les châsses d'un grand nom

Germain, saint Martin, sainte Geneviève, ouvrages du même auteur. Il ajoute que le roi céda à l'église de Tours le produit du cens dans cette ville, et, aujourd'hui encore, dit-il, le comte est institué par l'évêque “. »

Devenu souverain de la Neustrie, Dagobert employa ses trésors et tout l'art d'Eloi à élever une basilique en l'honneur des saints qui lui avaient donné asile. Il la fit décorer au dedans avec un éclat merveilleux; au dehors, l'abside sous laquelle il avait enseveli les corps des saints martyrs était couverte de l'arbre de saints, entre autres, de saint gent le plus pur, afin de mieux satisfaire au pieux désir de son âme '. » « Sur les douanes qui, chaque année, étaient levées par lui à Marseille, il destina cent solidi pour le luminaire de cette église. Les agents du roi devaient avoir grand soin d'acheter de l'huile, comme pour l'usage du palais, et de la remettre tous les ans aux Missi . »‹ Un tronc d'argent fut aussi placé devant l'autel, par ordre du roi. L'aumône des fidèles devait y être déposée, et la subsistance des pauvres distribuée par les mains du prêtre; afin que, suivant la parole de l'Evangile, l'aumône fût faite dans le secret, et que Dieu, qui voit les choses cachées, la rendît au centuple dans l'éternité. Le roi y fit placer cent solidi en son nom, dans la vue de l'éternelle récompense, et ordonna qu'à l'avenir, lui-même, ses fils, et tous ceux qui lui succéderaient comme rois des Francs, y déposeraient fidèlement, aux kalendes de septembre, une pareille somme prise sur le trésor public. Une grande croix, qui de

Gesta Dagoberti, 17.
Gesta Dagoberti, 18.

3 Gesta Dagoberti, 19.

On conçoit qu'à deux siècles de distance le souvenir de pareilles largesses, dont les monuments subsistaient encore, le souvenir de ces abondantes aumônes dont saint Eloi usait pour racheter des troupeaux de captifs', en

Eleganti subtilitatis ingenio, sanctitate opitulante, mirificè exornavit.

? Dans le siècle de Charlemagne.

3 Eò quòd de usu recesserit ad liquidum experientiam consequi, ajoute le chroniqueur. Je livre celle phrase à l'interprétation des artistes.

4 Gesta Dagoberti, 20.

5 Sous les fils de Clovis II.

6 E vità S. Eligii, Rer. Gall. script., III, 355-6. ↑ « Dès qu'il apprenait qu'une vente d'esclaves <devait avoir lieu, on le voyait courir avec une «< compassion extrême et rendre la liberté aux cap<< tifs, dont il acquittait le prix. Quelquefois il en << rachetait vingt, trente, et même cinquante à la « fois. Des troupes entières, et jusqu'à cent per<sonnes de tout sexe et de toute nation, étaient « délivrées à la sortie du navire: Romains et Gau

même temps qu'il fondait des monastères, ait plus touché les bons moines de Saint-Denys que les désordres scandaleux de Dagobert, et même que la simonie dont saint Audoënus se plaint avec force: Elle se répandait cruellement, dit-il (crudeliter pullulabat), dans¦ les différentes cités et polluait la foi ca- | tholique, surtout depuis le temps de la reine Brunehaut jusqu'à celui de Dagobert. On comprend sans l'approuver cette indulgence du biographe anonyme: Dagobert, dit-il, était doux envers ceux qui demeuraient fidèles, mais se montrait bien terrible pour les rebelles et les perfides... Mais s'il a, comme tous les hommes, commis quelques fautes contre les préceptes de la religion, si les soins du royaume ou la mobilité de la jeunesse l'ont parfois distrait, l'ont écarté de son devoir, car personne ne peut être parfait, il faut croire que tant d'aumônes, que la prière des saints dont il a glorifié la mémoire et enrichi les basiliques, pour le salut de son âme, avec plus d'ardeur qu'aucun roi, ont pu facilement lui obtenir la clémence du Seigneur tout miséricordieux et le pardon de ses fautes'. » On | sait par quelle singulière légende s'est exprimée cette lutte de la reconnaissance des moines contre la sévérité de l'Evangile.

Le fils de Clotaire meurt vers 640, et, pendant deux ou trois années, le maire du palais, Rega, dont Frédégaire vante la prudence, les lumières, la douceur et la rigoureuse équité, conserve, de concert avec Nantéchilde, le royaume que Dagobert laissait au jeune Clovis II. La tranquillité qui se maintient au com

Jois, Bretons et Maures, mais surtout des Saxons « qui, dans ce temps, étaient enlevés comme des < troupeaux de leurs demeures, et entraînés en <foule dans divers pays. » Rer. Gallic. script., III,

533.

⚫ Gesta Dagoberti, 23. Fréd., 80.

mencement de cette régence montre que l'habitude d'un ordre régulier s'était réellement établie en Gaule, et cependant le pouvoir du souverain a perdu en partie son prestige. Dagobert, avec ses vices et ses rapines, a obtenu plus de crainte que de respect et de confiance; on a pu cesser de voir en lui le gardien de la justice et de la sécurité. L'état de choses créé par son père et affermi par lui-même dans ses premières années subsista encore; il n'a pu être détruit en dix années, même par un gouvernement de sérail, surtout quand le souverain s'est montré souvent accessible aux remords ou aux conseils d'un saint personnage '; mais le coup n'en est pas moins porté : Nantéchilde, la régente, n'était, après tout, que la première sultane; il ne faut pas s'étonner de la voir bientôt mêlée aux factions. Erchinoald, il est vrai, succède paisiblement à la mairie du palais, en Neustrie, mais Nantéchilde donne aux leudes bourguignons un maire franc, Flaochat, qui est obligé de promettre à tous leurs ducs ce que Warnachaire avait exigé pour lui-même. La régente et sa créature, ou son protégé, agissent évidemment comme des chefs de parti, bien que Frédégaire ne puisse ou ne veuille rien nous apprendre sur la nature de leurs desseins 2. L'année de la mort de la reine éclate la lutte armée de Flaochat et de Willebald, lutte où périssent ces deux ambitieux, désignés par l'historien comme des oppresseurs du peuple3, mais dont le retentissement prépare peut-être ce drame étrange que va jouer en Austrasie le fils du premier Pepin.

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BULLETINS BIBLIOGRAPHIQUES.

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L'ouvrage que nous recommandons au public se distingue à plus d'un titre dans la foule de ceux que la grande question de l'enseignement a fait surgir. D'abord, un calme admirable qui prouvé que l'auteur ne domine pas moins les puissances de son âme que le sujet même qu'il traite; ensuite une grande élévation de vues qui laisse voir que M. Clerc n'a point rétréci la question aux proportions d'une lutte entre des corps rivaux, mais qu'il la envisagée dans ses rapports avec les fondements même de la société. Rien de plus pur, de plus digne, de plus sérieux que les considérations auxquelles l'écrivain se laisse aller dans un sujet où il a réussi à être neuf encore après tant d'illustres devanciers; car, comme l'indique le titre même,'c'est principalement sous le point de vue de l'éducation du cœur qu'est envisagée l'importante question qui se débat au sein de notre société. Qu'importe à l'auteur que nous ayons plus ou moins de bacheliers, plus ou moins de jeunes gens muuis d'un brevet, qui, bien loin de donner la science, ne la suppose pas même dans ceux qui la reçoivent? Ce qu'il lui faut, à lui, ce sont des jeunes gens pieux, moraux, enfants dévoués, amis sûrs, citoyens paisibles, chrétiens enfin dans toute l'étendue du mot. Eh bien! ces jeunes gens, de quelque côté qu'ils lui viennent, il est prêt à les accepter. Il n'examine pas s'ils ont été formés par une société religieuse ou par un corps laïque, quelle livrée ou quel sceau ils portent; l'essentiel pour lui est que les desseins de Dieu soient remplis sur cette classe intéressante que l'illustre de Maistre appelait avec tant de raison la racine de la société. Elevé au-dessus de tous les débats, uniquement guidé par le sentiment religieux, l'auteur n'a l'œil fixé que sur le but, prêt, du reste, à accepter pour instrument quiconque justifiera de l'orthodoxie de ses croyances et de son aptitude à former le cœur de la jeunesse.

Aussi cet ouvrage peut-il être considéré comme un véritable examen de conscience, adressé à cette masse innombrable de pères de famille qui, pratiquant ou ne pratiquant pas leurs devoirs religieux,

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seraient pourtant bien aises de sauver leurs fils de la corruption qui nous déborde. Vous voulez donner de l'éducation à vos enfants, dit M. Clerc ; soit : eh bien! examinez si les établissements ou les personnes sur lesquels vous voulez vous décharger de cette importante, de la plus importante de vos obligations, sont dignes de votre confiance. Analysez les éléments de cette institution, c'est-à-dire passez en revue les hommes qui manieront le cœur de vos enfants et les doctrines qui leur seront enseignées. Je ne vous demande pas d'ètre sévères, ne soyez que justest souvenez-vous seulement que vous devez tendre un jour un compte exact du dépôt sacré qui vous a été confié, et que vous pe serez pas moins coupables d'avoir sciemment ou sans exames remis vos enfants à des mains indignes, que si vous leur aviez vous-mêmes inculqué les principes funestes de l'impiété et de l'immoralité.

Et pour servir de guide aux parents dans cet examen consciencieux auquel il les convie, Pauteur entre lui-même dans les détails les plus intéressants sur les diverses branches de l'enseignement, et sur l'influence que chaque professeur est appelé à exercer sur l'esprit des jeunes gens. Nous n'avons rien lu d'aussi complet sur cette matière. Des observations fondées sur l'expérience, des aperçus simples et vrais, une raison douce et calme caractérisent cette partie intéressante de l'ouvrage. Nous ne pensons pas qu'un père ou une mère de famille puissent lire sans émotion cet appel si'grave, si inesuré à leur conscience, et ne pas comprendre combien its doivent håter de leurs vœux l'époque où il leur sera donné à chacun d'élever leurs enfants en toute liberté, et chacun selon son cœur. Voici, par exemple, coar ment l'auteur s'exprime dans un chapitre intitulé: Appel aux Pères de famille, un des plus remarquables, sans contredit, de l'ouvrage.

<< Parents catholiques, vous tous qui vous proposez de mettre vos enfants dans les écoles publi<ques ou particulières, examinez longtemps a vani <de fixer votre choix; songez qu'il s'agit non pas < seulement d'assurer la fortune et la réputation de vos enfants, mais bien plus encore les destinées immortelles de jeunes chrétiens. Pour cultiver < l'enfance d'un prince, d'un roi, pour l'instruire, a ne prend-on pas les précepteurs les plus habiles, << les maîtres les plus savants? N'y a-t-il pas un <concert de surprenants efforts, quelquefois même « ne met-on pas le génie de tout une cour en ac

<tion pour former ses goûts et lui inspirer des sen-
«<timents dignes du trône? Ne devrait-on pas faire
« trois fois davantage quand il s'agit d'élever un
« chrétien? Un vrai chrétien n'est-il pas éminem-
«ment au-dessus d'un homme qui ne serait que roi?
« Ne doit-il pas avoir une âme encore plus grande,
a faire de plus nobles actions, porter une plus belle
« couronne ? Instruisez-le donc dès sa plus tendre
« enfance, ou faites-le instruire chaque jour de la
« grandeur de ses destinées; gardez-vous de laisser
« ramper à terre sa pensée et ses désirs; mettez
«‹‹ dans ses mains encore jeunes le sceptre qui com-
<< mande à toutes les passions; revêtez-le de ces
a vertus évangéliques qui seront son manteau de
« gloire : ce n'est pas une éducation royale, c'est
c une éducation sainte, et en quelque sorte divine, Annales de la Charité.
« qu'il faut pour élever à toute sa hauteur celui qui
< doit être l'émule de Dieu dans la carrière de la
« perfection, et son commensal au banquet de l'é-
a ternelle félicité. Mais qui nous montrera la digne
« enceinte où le chrétien puisse faire ainsi l'appren-
d tissage de toutes les vertus, le noviciat de la sain.
« teté, le début de sa royauté céleste?... Cela est
<< difficile, je l'avoue, dans les circonstances ac1

son ouvrage; lout y est calme, tout y est mesuré;
on sent même en le lisant cette sorte d'onction, cette
douce chaleur que les âmes pures savent répandre
sur tout ce qu'elles disent ou écrivent. Ce beau livre
est le digne appendice des manifestes de nos pré-
lats, et l'approbation que plusieurs d'entre eux ont
daigné accorder à l'auteur, sera la plus belle recom
mandation de cette œuvre, comme elle sera pour
M. Clerc la plus douce récompense de ses travaux
passés, et un encouragement flatteur pour ses tra→
vaux à venir.

tuelles; du reste, cet embarras où l'on est de troua ver des écoles propres à former des chrétiens ne a doit-il pas engager tous les pères de famille ca«tholiques à unir avec empressement leurs voix à « celles des évêques de France, qui demandent « avec tant d'instances une bonne loi sur la liberté « d'enseignement ?..... Ah! si par vos persévérants « efforts, parents chrétiens, vous venez à bout de « procurer aux objets de votre tendresse une édu«cation conforme aux inspirations d'un zèle dirigé

par la foi, combien vous serez récompensés de « vos peines! Qu'il vous sera doux de trouver dans «<l'accomplissement de vos premiers devoirs la « source de vos plus pures jouissances!..... Quel « avenir de gloire et de bonheur vous préparez à (vos enfants et à vous-même!... Qu'il vous sera « agréable de reposer les yeux de votre amour sør « Ces êtres sortis de votre sein, et qui seront deve«nus entre vos mains des vases d'élection, dignes « d'orner le sanctuaire éternel!... Si le cultivateur « voit avec tant de joie les arbres qu'il a plantés + chargés de fruits; si le pasteur sent bondir son « cœur à la vue de ses troupeaux pleins de vie et Couverts d'une riche toison, quelle sera la joie de « celui qui, après avoir élevé des âmes, après les « avoir façonnnées tendres encore, les verra tout « à coup arrivées au plus haut degré de perfection, « et pourra leur dire : Je vous revendique : vous a êtes mon ouvrage. »

Nous le démandons: est-il un père, une mère, un citoyen généreux qui puisse rester insensible à un langage si grave et si raisonnable? On a reproché aux partisans de la liberté d'enseignement d'avoir outre-passé quelquefois les bornes de la modération. Ce reproche, justifié d'ailleurs par l'importance de la cause et la mauvaise foi du camp opposé, ce reproche, dis-je, M. Clerc ne le mérite en aucune façon point d'aigreur, point de personnalités dans

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A. DEVOILLE.

Reyue mensuelle destinée à la discussion des questions et à l'examen des institutions qui intéressent les classes pauvres; paraissant, par cahier de 4 feuilles, à la fin de chaque mois; prix d'abonnement par an : 10 fr. pour Paris, 12 pour les départements, 13 fr. pour l'étranger. A Paris, chez Parent-Desbarres, libraire, rue Cassette, 23.

Depuis plusieurs années la situation des classes: souffrantes occupe plus vivement Pattention publi-" que. Les économistes voient avec inquiétude l'exLension du paupérisme; les politiques ne sont pas sans sollicitude sur les besoins et les idées qui agitent le prolétaire; les âmes bienfaisantes semblent ressentir avec plus de force l'avertissement divin qui nous excite à secourir la détresse de nos frères. Des œuvres nouvelles s'organisent en grand nombre. Le clergé, les communautés religieuses, les laïques y prennent part à l'envi, souvent avec un édifiant et fructueux concours.

Quelques hommes de bien ont pensé que cet heus! reux mouvement peut gagner encore à être éclairé par l'examen et l'expérience; que l'intelligence dans la combinaison et la dispensation des secours en multiplie l'efficacité. Ils ont eu l'idée de ce Re cueil, qui deviendrait pour les personnes charita-i bles à la fois lien, exemple, enseignement; qui ouvrirait une tribune pacifique où les amis du pauză vre seraient conviés à publier le résultat de leurs observations, à faire entendre de pressantes exhortations, de sages conseils.

Il suffit d'exposer de la sorte le but de cette entreprise pour faire comprendre qu'elle est parfaite.<! ment désintéressée et en dehors de toute pensée de parti. La charité est un terrain neutre où les personnes les plus divisées d'opinion peuvent se rencontrer utilement pour elles-mêmes, comme pour le bien commun de l'humanité. Les Annales diront le bien pour édifier et instruire; elles sauront laire les noms propres pour respecter le précepte de discrétion imposé à l'aumône; elles examineront les questions pratiques, théoriques, légales, qui se rattachent à l'exercice de la bienfaisance; elles mettront en regard les œuvres de différents pays, et indiqueront celles à susciter encore. Si Dieu bénit par le

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