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Nous ne voulons pas analyser les pa- | pro maison : » Et pourtant qu'il y aurait de consolages de M. le baron de Montreuil; elles tion pour la famille et d'avantage pour la société perdraient sous notre plume de l'inté- s'il n'en était pas ainsi ! » rêt qu'elles auront pour ceux de nos lecteurs qui voudront les lire; mais ceux qui ne sauraient avoir cet avantage seront certainement bien aises d'en trouver ici le passage suivant.

« Le devoir des classes supérieures est d'exercer une influence telle qu'elle porte moralité et bienètre dans tous les rangs de la société. Il faut pour cela qu'elles donnent l'exemple : c'est le premier des prédicateurs! Les hommes raisonnent peu, ils imitent; tous n'ont pas l'esprit développé et le

temps d'examiner; tous ont des yeux pour voir et un cœur pour juger, mais la loi ne nous fournit aucune arme pour agir efficacement dans notre intérieur. Nos ouvriers sont libres, nos serviteurs peuvent, selon leurs caprices, nous servir ou nous quitter. Le moindre motif fait oublier de bons services. Le moindre mécontentement fait oublier des bienfaits. Si les maîtres ne tiennent point à leurs serviteurs, les domestiques ne tiennent plus aux maîtres; vos principes sont excellents, mais voilà des faits.

a A ces objections voici notre réponse:

« Quand vous prenez un serviteur, pensez-vous à la charge morale, à la responsabilité nouvelle, qu'elle qu'en soit la mesure, qui va peser sur vous? Commencez-vous par vous enquérir de ses principes, de

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ses mœurs? Vous environnez-vous de toutes les
précautions que prend un fermier quand il intro-
duit une nouvelle brebis dans son troupeau? Avez-
vous la pensée que cet homme est un membre ajouté
à votre famille, sur lequel votre sollicitude et vos
soins doivent s'étendre à l'avenir? Si vous agis-
sez ainsi, vous pourrez être accidentellement sujet
aux inconvénients que vous signalez; mais vous
trouverez tôt ou tard des domestiques qui s'attache-
ront à votre maison et qui seront semblables à celui
dont l'Écriture dit : « Si tu as un serviteur fidèle,
regarde-le comme ton ami, et traite-le comme un
frère. Or, qu'exige-t-on la plupart du temps de
ses serviteurs, sinon ces qualités misérables qui ne
répondent qu'aux besoins de nos caprices variés ;
mais des qualités morales, mais des vertus réelles,
mais une conduite digne d'un être ayant des destinées
immortelles, qui s'occupe de cela? Le service et
le salaire, voilà tout! Pas un lien, pas une pensée
de foi, pas une communication élevée! Exiger beau-
coup, donner peu, telle est l'unique pensée qui
préoccupe ces deux hommes mis accidentellement
en rapport par leurs besoins communs. Que s'en
suit-il? L'orgueil dans le commandement, la ré-
volte dans l'obéissance. Il y a mépris et envie dans
ces existences rapprochées, pour leur supplice mu-
tuel. En peut-il être autrement quand on forfait à
la loi, qui ne permet à l'homme de tirer des ser-
vices de son semblable qu'en le servant à son tour.
Et doil-on s'étonner encore de cette parole de la
sagesse :
: « L'homme a pour engemis ceux de sa pro-

L'Histoire de sainte Zite est divisée en 16 chapitres. Rien de ce qui pourrait la rendre intéressante n'a été oublié par M. de Montreuil. Les diverses parties de ce livre sont heureusement mélangées de détails historiques sur l'Italie au temps où vivait la douce et modeste servante, d'un aspect de la ville de Lucques, du gouvernement de la république au 15° siècle et de ses démêlés avec le pape, ses guerres avec les Pisans, etc. On y trouve aussi des anecdotes et des souvenirs de la vie privée à cette époque. Un 17 chapitre est consacré aux historiens et aux poëtes de sainte Zite; le 18 renferme l'office de sainte Zite, et le 19 une courte conclusion. Puis on trouve encore un morceau de poésie italienne, la Vita di santa Zita vergine, luchesse, tradotta in ottava rima per Gumpari di Bartolomeo Casentini di Luca, l'anno 1616, et enfin les pièces justificatives.

Nous avons pensé faire plaisir à quelques-uns de nos lecteurs en leur donnant ici une analyse succincte' de la vie de cette grande sainte. Nous serions trop payé de notre travail s'il vient à inspirer quelques bonnes pensées, et nous associer pour une faible part au noble motif qui a guidé la plume si, chrétienne de M. le baron de Montreuil.. « Nous avons voulu incliner les puissants vers les faibles, les riches vers les pauvres; et en leur montrant ce « que la vertu dépose de grandeur dans « l'âme et d'élévation dans l'esprit des < personnes les plus obscures, nous

avons tâché d'éveiller leurs senti«ments paternels en faveur des classes « souffrantes de la société. Nous avons voulu consoler les petits et les faibles en leur montrant la source d'une « grandeur qu'ils ignorent, dans les actes de la vie de l'humble servante Zite, dont la sainteté fuit tout éclat. Nous voulions encourager ce grand « nombre de nos frères voués plus par«ticulièrement au travail et à la douleur, en leur faisant voir que Dieu ne les a point déshérités, et que leur

« condition rude sur la terre est bonne entre toutes pour ceux chez lesquels la foi nourrit d'immortelles espérances.» L'an 1208, sous le pontificat d'Honorius II et le règne de Frédéric II, roi des Romains, sainte Zite naquit dans une petite chaumière du mont Sagrati, à huit milles de Lucques. Un petit champ et une chaumière formaient la meilleure portion du patrimoine de Jean Lombard et de Bonisima, parents de notre sainte, qui coulaient d'heureux jours dans la pauvreté et la crainte du Seigneur. Le cœur de Zite était porté au bien, quand, tout enfant, elle priait avec ses parents. Ils admiraient son attrait pour la prière. Ceci plaît à Dieu, cela lui déplaît, suffisaient à la mère pour guider toutes ses actions. On ne sait rien de précis sur les détails de son enfance. A douze ans, elle eut un grand désir d'aller se placer à Lucques, désir inspiré par Dieu, qui voulait faire éclater son angélique pureté, sa charité et les lumières divines dont il se plaisait à l'orner. Vaincu par ses instances, son père la conduisit chez les Pagano di Fatinelli, dont la famille tenait un rang éminent dans la république. Elle y fut acceptée comme servante. Sa nouvelle existence, toute différente de celle qu'elle quittait, la fit beaucoup souffrir; mais Dieu avait ses desseins, et ne permit pas en vain qu'elle passât par les diverses épreuves où elle se forma à la prudence, à de solides vertus, avec l'aide de deux grands secours qui lui restaient, la prière et le travail. De très-grand matin, et tous les jours, sans que jamais cela l'empêchât de remplir ses devoirs domestiques, sainte Zite allait entendre la messe à l'église de Saint-Frédion. Elle avait continuellement devant les yeux la pensée de NotreDame, quand elle vivait dans la maison de Nazareth, et lui demandait d'obtenir pour elle les vertus qui l'avaient rendue si précieuse devant le Seigneur elle craignait tout de sa faiblesse, mais ne se décourageait pas, attendant tout de celui qui la fortifiait. Mais, pour se vaincre, la jeune personne fuyait les occasions périlleuses et se mortifiait en pensant aux douleurs de Jésus; elle portait le même vêtement de simple

toile été et hiver, marchait pieds nus, quittait son lit pour coucher sur la terre ou sur une simple planche. Zite faisait aussi de fréquents jeùnes pour distribuer aux pauvres la nourriture qu'on lui donnait, car la prière et l'aumône étaient la double passion de son cœur. Le travail lui devint aussi trèscher. Elle savait que l'heure du repos, c'est l'heure du démon. Les auteurs qui nous transmirent sa vie parlent du zèle avec lequel elle aidait ses compagnes, ne croyant pas sa besogne faite tant qu'il y avait un service à rendre ou quelque chose d'utile à faire dans la maison. Le regard de notre sainte était plein d'une modestie angélique; une sainte pudeur ajoutait à sa beauté naturelle; ses vêtements étaient simples et fermés; sa présence et son maintien grave inspiraient quelque chose qui tenait à la fois de la confiance et du respect. Naturellement Zite évitait les conversations oiseuses, les jeux folâtres, afin de ne pas blesser la charité, de ne point compromettre la paix et l'innocence de son cœur. Sa conduite ne fut pas du goût de ses compagnes, qui s'efforcèrent d'abord de l'entraîner dans leurs habitudes légères, et puis, furieuses de n'y pas réussir, traitèrent sa tenue sérieuse et son ardente piété de bizarrerie et de mensonge. Les sarcasmes, les injures lui furent prodigués; ses paroles odieusement travesties, ses actions méchamment interprétées, et des rapports envenimės gagnant l'oreille des maîtres, la pauvre fille fut bientôt en butte à la haine de toute la maison. Zite, humble et soumise, traversait ce fleuve d'amertume sans cesser d'être douce à l'égard de ceux qui l'accablaient, demandant à Dieu d'adoucir l'humeur de ses camarades, de ses maitres; elle portait une croix pesante, mais le Sauveur ne dédaignait pas d'en alléger le poids; aussi ses efforts, son zèle, redoublèrent pour obtenir l'affection de ceux qui ne comprenaient pas l'héroïsme de sa vertu ; et par un effet admirable de la grâce, l'humilité d'une pauvre domestique lui valut de meriter à un degré de perfection presque idéal, au point d'être saisie de reconnaissance pour ceux qui l'accablent à

chaque instant de sarcasmes et de reproches injustes.

On n'a pu découvrir si ce fut quelque manifestation éclatante ou bien le triomphe naturel de sa douceur, qui fit que maîtres et serviteurs changèrent à son égard et n'eurent plus pour elle que de la confiance et de l'estime. Zite ne se fiait pas à ses forces; pour passer sans blessure au milieu de la licence publique et des dangereux exemples qui l'entouraient, elle retrempait son courage dans la réception fréquente | du corps de Jésus-Christ; le pain des forts la soutenait; elle avait goûté combien le Seigneur est doux dans le sacrement de son amour. Non contente de triompher d'elle-même et de glorifier Dieu, la pieuse servante s'efforçait d'étendre sa gloire parmi ses compagnes; ses conseils étaient toujours pleins de force et de prudence. Dieu l'éclairait sans doute de ces lumières intérieures qu'il se plaît à révéler aux humbles et aux ignorants.

Une vierge n'appartient qu'à Dieu et n'a qu'à lui plaire, leur disait-elle; une femme se partage entre l'amour qu'elle a pour Dieu et pour son époux. Elle doit lui être soumise, et combien d'époux sont durs, ont de grossières mœurs, un caractère rude et jaloux. Mais c'est peu d'avoir affaire à un homme fantasque et brutal, que deviendrez-vous s'il est sans piété ou si votre piété lui déplaît ? Vous l'avez pris par caprice, vous n'avez pas consulté les intérêts de votre salut; vous avez suivi la folie de Votre cœur; pensez-vous donc que Dieu vous accordera ses secours pour sortir victorieuse d'une épreuve où vous vous êtes mise sans lui? N'avez vous pas plutôt à craindre que votre époux ne vous entraîne dans son impiété et dans ses désordres? Vous aurez des enfants, c'est un bonheur qui entraîne de grands devoirs il faut les élever dans la crainte du Seigneur, dans l'amour de ses préceptes, diriger leurs pensées, Icurs actions vers le devoir et le salut cela se peut avec la grâce, mais Dieu ne l'accorde qu'à ceux qui agissent en vue de lui plaire et qui restent dans sa dépendance. Alors toutes les épreuves de la vie se changent en avantages; mais qui ne tremblerait d'entrer dans l'état du mariage sans peser les obligations qu'il impose! Fuyons les familiarités, les discours frivoles; une sainte reteDue est notre sauvegarde à uous filles chrétiennes, ne faisons pas douter de l'honnêteté de notre conduite par une légèreté qui prouve que nous serions bientôt faibles. Nous ne pouvons nous environner de précautions trop minutieuses; toutes nos richesses, toutes nos espérances ne sont-elles pas dans la pureté de nos mœurs? »

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L'amour de Jésus-Christ et de sa sainte Mère remplissait le cœur de Zite, qui résista, malgré la contagion générale des mauvaises mœurs, à toutes les tentatives de l'esprit du mal. Une vie aussi pure n'étonnera pas ceux qui savent la puissance de la prière : « Tout « ce que vous demanderez en mon nom, <«< dit le Sauveur, mon Père vous l'ac«cordera.» Retirée chaque soir dans sa petite chambre, non loin de l'appartement de ses maîtres, elle s'y enfermait avec soin, et s'y livrait à la contemplation de la vie et de la mort de Jésus, à la méditation des fins dernières de l'homme, de la rapidité de l'existence, de l'incertitude du moment de la mort, du jugement à venir, et du bonheur des saints. Les témoignages contemporains portent, unanimement, qu'une lumière surnaturelle s'échappait de toutes les issues de l'endroit où elle était abimée, en la présence de son Dieu, et les vieux auteurs disent que ses nuits étaient séraphiques.

La famille de Pagano di Guglielmo Fatinelli, maître de notre sainte, n'était étrangère à aucun trouble de cette époque. Sa demeure était le rendezvous des parents et des clients nombreux, où se préparèrent sans doute quelques-unes des luttes qui désolaient le pays. C'était donc au milieu d'une famille remuante, parmi des hommes fatour à tour serviteurs, guerriers, bricants ', dans une atmosphère de bruit et de haine que vivait Zite, toute remplie d'amour pour Dieu, et embrasée d'une charité ardente pour ceux qui l'entouraient! Elle se plaisait à visiter les pauvres, les malades, les affligés; ceux qui souffraient trouvaient en elle une mère à l'imitation de celle que l'Église nomme la consolatrice des affligés et le salut des infirmes. Cela n'étonnera pas quand on saura que sa dévotion envers la très-pure Vierge était si vive, que toute femme portant le nom mystérieux de Marie devenait, à ce seul titre, chère à ses yeux. Elle s'efforçait d'imiter par sa charité, par son humilité surtout, ce parfait modèle; mais

'Les nobles Lucquois s'adonnaient à la fabrication des draps et de la soie.

plus elle se cachait et plus sa vertu éclata aux regards. Fatinelli en fut tellement frappé, qu'il lui confia le soin de ses enfants et l'administration de sa maison. Le principal soin de la sainte se porta sur les enfants: elle leur apprit à élever leurs cœurs vers Dieu, à marcher en sa présence, à aimer la vérité, à être doux, compatissant envers les pauvres, à chérir leurs parents et à honorer les vieillards. Ses maîtres l'appréciaient davantage de jour en jour ils autorisaient ses nombreuses charités.

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vant lui. Zite n'avait rien en propre;
elle abandonnait tout aux malheureux; a
ce qu'elle pouvait gagner, les gratifica-
tions qu'elle recevait, tout allait aux
pauvres; ne possédant rien, elle don-
nait toujours. Se trouvait-elle sans
ressource, on la voyait employer mille
inventions charitables pour soulager la
misère; elle sollicitait son maître, sa
maîtresse, jusqu'aux amis de la mai-
son: elle avait toujours des motifs ton-
chants à donner à l'appui de ses de-
mandes. Elle secourait donc abondam-
ment les pauvres. La charité qui l'ani-
mait était si vive, que personne ne
pouvait lui refuser, et Dieu autorisait
par des miracles les actes extraordi-
naires qu'elle lui inspirait. Il y eut,
en ce temps-là, une grande famine; les
misérables allaient par troupes dans les
rues et sur les places publiques, pâles,
maigres, implorant la pitié de tous : un
grand nombre mourait de langueur et
de désespoir. Zite se multiplia pour les
secourir tous. »

Tel était l'empire de miséricorde exercé par notre picuse servante, que chacun lui portait ses amertumes, ses douleurs, ses craintes, et s'en revenait fortifié par les douces et réconfortantes paroles que la charité lui inspirait. La religion et les bonnes mœurs refleurirent dans la maison de Fatinelli, sous son action à la fois douce et puissante. Nous n'avons pas parlé jusqu'ici de l'obéissance de Zite et de sa soumission extrême, parce que cette vertu ressort Un hiver, le froid étant excessivede tout ce que nous avons dit de sa vie. ment rigoureux, chacun se tenait au Docile aux avis de son père spirituel, coin de son feu: Fatinelli y était avec elle savait que dans la pratique de la toute sa famille, quand il aperçut la piété l'on a besoin d'être conduit par un sainte, aussi légèrement vêtue qu'à l'orguide sûr. Elle savait que nos actions dinaire, qui se disposait à aller à l'épuisent un mérite infini dans l'obéis-glise passer la nuit de la naissance du. sance, et que celui qui vint pour servir Sauveur. - Prends au moins ma pelisse et non pour être servi, accomplit la doublée, lui dit-il, mais ne va pas pervolonté de son Père céleste, par son dre ce manteau, rapporte-le avec soin. obéissance jusqu'à la mort. Aussi était- Zite se promit d'obéir. Elle arrive à elle soumise à la volonté de ceux qui Saint-Frédion par la porte, à laquellé tenaient ici-bas auprès d'elle la place le souvenir du fait que nous allons radu Seigneur. conter a donné le nom de porte de l'Ange. Là gisait un pauvre qui se plaignait douloureusement, et dont les dents claquaient de froid. — Qu'avezvous, mon bon frère, lui demanda la sainte? Le vieillard ne répondit rien; mais son geste et son regard indiquaient le manteau. Je serai à l'église tout le temps des offices, reprit-elle; mettez donc ce manteau sur vos épaules; je le reprendrai en sortant. Quand elle sortit le pauvre avait disparu. Zite ne voulut pourtant pas le soupçonner d'une méchante action, et s'en revint en pensant qu'il rapporterait sûrement le manteau. Cependant elle fut mal reçue par Fatinelli, qui la tança vivement, et lui dit

Certain jour, il faisait un temps d'orage et la pluie tombait par torrents, les jeunes maîtres de Zite, plus légers que sages, voulant montrer à une dame qui se trouvait au logis, la promptitude de son obéissance, lui donnèrent un ordre qui l'obligeait de traverser à l'instant une partie de la ville. La sainte part sans hésiter, et revient pendant que l'averse tombait encore; mais quel ne fut pas l'étonnement de tout le monde, la sainte n'était pas mouillée; la pluie avait formé au-dessus d'elle comme un berceau. Dieu permit ce miracle, pour nous montrer combien la vertu de l'obéissance est précieuse de

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avec raison qu'on ne saurait être agréa- | ble à Dieu en faisant l'aumône du bien d'autrui. La pauvre sainte reçut avec humilité ces réprimandes, s'accusa de sa faute, tout en priant celui qui ne l'abandonna jamais, et à l'impression duquel elle avait obéi en donnant la pelisse, de calmer l'irritation de Fatinelli, dont la colère et les reproches se prolongèrent jusqu'à l'heure du repas. A ce moment, quelqu'un heurta à la porte de la salle ; c'était le pauvre qui, à la stupéfaction de Fatinelli et à la joie de la bonne servante, apportait le manteau. Une lumière brilla tout à coup quand il sortit, et chacun éprouva en même temps une consolation extraordinaire. Sainte Zite fit divers pélerinages, pendant lesquels il lui arriva des événements miraculeux. Ainsi, la très-purenaient continuels, et lorsque tout à vierge Marie lui fit compagnie pendant une partie du chemin, qu'elle n'avait pas la force d'achever, épuisée par le jeune et une longue route.

premier entrainement. Quelquefois elle en recueillait dans sa chambre, et tandis qu'elle couchait sur la terre ou sur une planche, les faisait reposer dans son lit. Lui en parlait-on avec une répugnance naturelle, car sa ́ charité scandalisait, pour ainsi dire : « Que voulez-vous, répondait-elle, les mauvais exemples les ont entraînées; elles sont bien à plaindre étant si coupables! Mais la grâce peut les toucher d'un moment à l'autre, et pendant qu'elles sont avec moi elles n'offensent du moins pas Dieu. ›

Notre sainte servante avançait en âge; ses vertus devaient être bientôt couronnées par celui qui les avait développées dans son cœur. Sa douceur, sa charité, sa ferveur arrivaient peu à peu au degré que Dieu se plaît à faire atteindre par un petit nombre d'âmes choisies, afin de vérifier la parole du Sauveur: Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. › Rien d'extraordinaire ne se mêlait aux anciennes habitudes de sa vie, seulement ses prières montaient au ciel toujours plus pures, toujours plus ardentes, et sa foi saus bornes ne craignait pas de solliciter Dieu toutes les fois que la charité lui en faisait un besoin.

Sans avoir égard à son âge, la sainte ne se relâchait d'aucune de ses pratiques pieuses ni de ses anciennes rigueurs. Sa charité brûlante s'étendait jusqu'aux misérables créatures, dont les désordres sont souvent la suite de la grossièreté, de la misère ou d'un

Zite ne pouvait plus tenir sur la terre; sa conversation était dans le ciel : comme saint Paul, elle demandait la dissolution de son corps. Ses extases, ses révélations, ses ravissements deve

coup elle se mit au lit avec une petite fièvre, contre sa coutume en pareil cas, on ne douta pas que Dieu ne lui cût révélé le moment de sa dernière heure. La fièvre augmenta, en effet, et la sainte souffrit beaucoup les cinq jours qui précédèrent sa mort. Cependant, rien ne marquait en elle ses souffrances ; sa figure calme et joyeuse exprimait le contentement d'une âme qui jouit de Dieu. Enfin, les mains jointes et comme en oraison, elle rendit sa belle âme entre les mains du Créateur, le mercredi 27 août 1278, sous le pontificat de Nicolas III, et Paganello étant évêque de l'Église de Lucques. Deux faits mémorables eurent lieu dès l'instant de la mort de Zite tous les habitants de Lucques en furent témoins. Une nouvelle étoile apparut au-dessus de la ville; elle jetait un éclat qui n'était pas effacé par les rayons du soleil, et avant que le bruit de sa mort ne fût répandu, on entendit les enfants crier dans les rues et dans les places publiques : Allons. voir la sainte morte dans la maison de Fatinelli! Allons à Saint-Frédion voir sainte Zite.

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