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Tel est le livre dont on a voulu don

teur Gregory, et des Avis d'une mère, | porels c'est l'objet des chapitres sur par lady Pennington, l'opinion générale l'économie, la politesse et les talents, a placé depuis longtemps les Lettres où la pensée se soutient à la même éléde mistress Chapone. - Orpheline de vation, avec le bon sens, la douce chabonne heure, et de bonne heure veuve, leur et la sobre élégance qui font le obligée de développer seule les res- mérite original de ces Lettres. Une ilsources de son esprit et de son cœur, lustre amie, mistress Montague, en introduite enfin dans la compagnie de pressa la publication des suffrages quelques-uns des plus célèbres écri- universels la justifièrent, et la corresvains du 18° siècle, mistress Chapone pondance désintéressée de la bonne avait passé par toutes les leçons de la tante se trouva, au jugement des critisolitude, de la société et du malheur. ques anglais, « l'un des plus excellents Elle trouvait une des consolations de traités d'éducation qu'on puisse mettre son veuvage dans la tendresse d'un entre les mains de la jeunesse. » Ce fut frère, qu'elle visitait à la campagne, encore un de ces chefs-d'œuvre qui se et dans les entretiens d'une nièce bien- font sans qu'on y songe, et quand on aimée. Ce fut à cet enfant, qui lui te- ne pensait que remplir un devoir. nait lieu de ceux que le ciel ne lui avait pas donnés, qu'elle écrivit en des jours d'absence, sans crainte et sans désir du jugement des hommes, ses Lettres sur le perfectionnement de l'âme '. La jeune fille entre daus sa quinzième année : c'est le moment de dépouiller les sentiments de l'enfance, et d'asseoir l'âme sur des principes qui la soutiennent et la fixent pour toujours. Il faut qu'à ce premier réveil, où elle commence à se désabuser des jeux et des fables, elle soit saisie par les grandes réalités de la foi: Dieu, l'immortalité, la loi évangélique. La sage institutrice suppose ces vérités connues; mais, par une méditation plus profonde, elle les rend présentes, elle les rend maîtresses; elle en fait sortir ces habitudes sérieuses, ces règles de vérité pour soi, de charité pour autrui, ces grandes pensées dans l'accomplissement des petits devoirs, qui ennoblissent la vie et qui la charment. Ces conséquences d'une doctrine si chrétienne se développent dans les pages sur le règlement des affections et sur le gouvernement du caractère. Il ne se peut rien de plus délicat que ces avis qui, en achevant de mûrir le cœur de la jeune personne, y font déjà éclore les vertus d'une autre saison. Enfin, l'ordre mis dans la conscience passe dans la conduite et jusque dans les derniers détails des soins tem

› Letters on the improvement of the mind. On a eru pouvoir donner à la traduction française un titre plus simple.

ner une traduction française. On ne s'est pourtant pas dissimulé l'objection qui pouvait arrêter d'abord les mères chrétiennes. Le livre est d'une plume protestante; et sans intolérance il est permis de craindre pour de jeunes intelligences le contact de l'erreur. Toutefois, on représentera que parmi nos frères de la prétendue réforme il y a deux sortes d'esprits: les uns plus protestants que chrétiens, les autres bien plus chrétiens que protestants. Mistress Chapone est des seconds, comme beaucoup de personnes de sa nation, en qui les vieux instincts, de foi et de charité prévalent, et qui conservent le lien traditionnel par où l'Angleterre se rattachera à l'unité tôt ou tard. Il a suffi de faire disparaître en quelques endroits l'empreinte des préjugés répandus depuis trois cents ans contre les institutions catholiques. » On a supprimé une lettre inutile et deux autres sur la chronologie, la géographie et l'histoire, les méthodes et les livres qu'on y conseille ayant réellement vieilli; puis on a dù aussi changer quelques passages, cause de la différence des mœurs et de la liberté plus grande accordée aux demoiselles en Angleterre. Toutefois, traité de l'instruction des filles reste encore à faire l'oeuvre de mistress Chapone est une œuvre d'éducation. Sa science, c'est celle du cœur, de la famille, de la société; son inspiration, c'est l'amour de la personne immortelle qu'elle veut développer sous ce voile

« le

périssable de beauté et de jeunesse où | à ceux qui sont le plus doués de facilite s'arrêtent les regards des hommes.

‹ On peut s'étonner qu'un ouvrage de ce mérite et de cette réputation soit demeuré soixante ans sans passer dans notre langue. Il a fallu qu'il tombât un jour sous les yeux d'un ancien colonel, retiré à la campagne, loin de Paris, dans la seule compagnie des bonnes lettres et des bonnes œuvrês. A ces deux titres, le livre devait lui plaire. En le traduisant, il trouvait quelque charme à travailler pour de jeunes esprits. Les vieux soldats ont toujours aimé les fleurs et les enfants. Dans sa modestie militaire, il a voulu que sa traduction fût présentée au public par une autre main. Rien ne pouvait m'y donner droit l'amitié m'en a fait un devoir. ›

Ce livre, en outre de la préface et de la conclusion, contient huit lettres: la première traite des premiers principes de la religion; la seconde est écrite sur les Évangiles; dans la troisième, se trouvent des réflexions sur l'Église et les sacrements, tirées du livre de l'Éducation des filles; la quatrième et la cinquième s'occupent du cœur et des affections; la sixième parle sur le caractère; enfin l'auteur disserte d'économie dans sa septième, et s'étend assez longuement dans la dernière sur la politesse, les talents et l'instruction.

et de pénétration. Ce n'est point faute de capacité que tant de femmes sont d'une compagnie si frivole et si insipide, qu'elles sont si peu faites pour goûter la conversation d'un homme de mérite et être dignes de son attachement: ce n'est le plus souvent que pour n'avoir pas cultivé les facultés qu'elles possèdent réellement et pour n'avoir pas profité des moyens qu'elles avaient d'acquérir de l'instruction. Cette négligence leur fait perdre le plaisir le plus vrai, un plaisir qu'elles goûteraient encore lorsque tous les autres les anraient quittés, dont ni l'âge, ni l'adversité n'auraient jamais pu les priver, et qui aurait été pour elles une ressource, une consolation dans toutes les situations de la vie....... Mon affection pour vous, ma chère enfant, se porte au delà de cette fragile et passagère existence; elle vous considère comme destinée à une vie immortelle......... Aussi la religion a-t-elle été la base sur laquelle se sont appuyés tous mes conseils, le principe auquel j'ai subordonné toutes les études que je vous ai indiquées. J'ai donc cherché à vous en donner des notions justes, à vous inculquer la nécessité de régler votre cœur et votre caractère d'après le véritable esprit de cette religion, que je vous ai recommandé avec tant d'insistance comme devant être l'unique mobile de toutes vos actions. C'est à ce même principe que j'ai rattaché votre attention aux devoirs domestiques, et même l'élégance dans les manières, les grâces, les talents que je vous ai engagé à acquérir et qui peuvent placer vos vertus dans tout leur jour. Ces aimables qualités, en vous faisant chérir et estimer de tous ceux qui vous connaîtront, augmenteront votre influence dans la société, et vous donneront plus de moyens d'être utile. Les connaissances dont je vous ai conseillé d'orner votre esprit doivent tendre au même but, et elles vous seront avantageuses sous bien des rapports. Vous contracterez ainsi l'habitude de vous occuper d'une manière utile; vos idées s'étendront, votre jugement acquerra de la rectitude, et les personnes de mérite rechercheront vo

Voici maintenant la conclusion. Croyez-moi, ma chère enfant, si vous perdez en amusements futiles les trois ou quatre années de votre vie qui vont suivre celle où vous entrez vous le regretterez amèrement un jour, lorsque vous vous sentirez inférieure en instruction à presque toutes les personnes que vous aurez occasion de voir; vous éprouverez surtout que l'ignorance est une sévère humiliation et un mal réel, dans le cas où vous seriez mère et où vous ne pourriez diriger et assister vos enfants dans l'éducation qu'ils devront recevoir. Que cette considération excite votre diligence, et qu'une opinion trop modeste de votre capacité ne vous décourage pas. Avec de l'application et de la persévérance, une intelligence ordinaire ira plus loin que l'esprit le plus brillant qui manquerait de patience et d'attention, ce qui arrive trop souvent

Nous croyons avoir donné une idée exacte de ce livre qui mérite quelque attention: nos lecteurs ont pu s'en convaincre. Ils nous pardonneront la longueur de nos citations; nous avons pensé que peut-être une mère de famille, une jeune personne, trouveraient dans les conclusions de mistress Chapone, quelques bonnes idées et un moment de lecture intéressante.

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tre amitié. Je pourrais ajouter que plus | nait tout son éclat, pendant que les sol'esprit est éclairé, plus il adhère forte- ciétés de bienfaisance se multipliaient ment aux principes de la vertu et de la et croissaient d'une manière inespérée, religion, parce qu'il en reconnaît mieux il s'élevait à Paris une œuvre miracul'évidence ainsi que l'action si puissante leuse dans son germe, miraculeuse dans et si salutaire.. ses développements, miraculeuse enfin dans ses conséquences. Nous voulons parler de l'Archiconfrérie du saint Cœur de Marie. Aucun catholique n'ignore avec quelle rapidité s'est étendue en France et par tout l'univers cette pieuse association de prières pour la conversion des pécheurs. Qui n'a entendu parler des merveilles produites chaque jour par cette œuvre, dont le berceau fut une pauvre paroisse abandonnée de la capitale, et qui compte maintenant ses associés par millions'? Ah! c'est bien le cas de s'écrier que le doigt de Dieu est là; rien est-il plus capable de confirmer les forts dans la foi, et de raffermir le trop grand nombre de nos frères prêts à s'effrayer au moindre obstacle, gens à qui Notre-Seigneur pourrait dire, comme jadis au prince des apôtres : Hommes de peu de foi, pourquoi avezvous douté? >> Oh! oui, la foule des fidèles qui afflue à Notre-Dame-desVictoires, et partout où est établie l'Archiconfrérie, le nombre de ceux qui y participent aux sacrements, est bien capable de rassurer sur l'avenir du catholicisme en France: car il est impossible que le ciel n'exauce pas de si ferventes prières adressées à Dieu par l'intercession de Marie.

NOTRE PASSÉ, NOTRE PRÉSENT, NOTRE AVENIR ET NOS DEVOIRS, aux Catholiques; par un Électeur. L'ARCHICONfrérie de nO

-

TRE-DAME-DES-VICTOIRES.

Nous recommandons fortement aux

catholiques la petite brochure qui leur est adressée de Nancy par un électeur. Elle contient l'analyse vraie, concise de la marche providentielle qu'a suivie la religion en France, depuis la révolution de 1830: c'est, d'abord, un précis historique de ses progrès inaperçus, mais continuels, au milieu de la fureur des partis, de l'indifférence et de l'apathie des masses; puis vient le récit de ses succès nombreux, inattendus, qui finissent par réveiller la torpeur où s'étaient endormies à son égard les mauvaises passions; enfin, ce sont les attaques furieuses dont depuis quelque temps l'Église catholique est en France l'objet de la part d'ennemis acharnés, injustes, et la situation si grave qui en peut résulter pour les fidèles.

Tout cœur vraiment chrétien trouvera dans cet opuscule, parmi divers sujets de peine et de douleur, des souvenirs qui le consoleront et fortifieront sa foi. Ce n'est pas sans émotion qu'on peut lire les pages où sont racontés les commencements de la réaction religieuse, et nous sommes bien sûrs de plaire à nos lecteurs en leur citant les lignes qui rapportent la plus étonnante comme la plus précieuse des faveurs que la divine Providence ait pu faire à son Église. Pendant que la chaire chrétienne repre

Pour nous, à qui il a été donné de ressentir les ineffables faveurs de Marie, qui sommes au nombre des membres de l'Archiconfrérie, qui partageons toutes ses fêtes à Notre-Dame-des-Victoires, au pied de l'autel privilégié de la trèssainte Vierge, nous voudrions pouvoir faire comprendre à ceux de nos frères qui n'ont pas eu le bonheur de participer à ces saintes réunions, tout ce qu'il y a de foi, de confiance et d'amour dans

Le quatrième Bulletin des Annales de l'Archi

confrérie, publié par le respectable abbé Desgenetde 4,000,000 le nombre des associés répandus par tes, curé de Notre-Dame-des-Victoires, porte à plus

toute la terre. Sur les seuls registres de NotreDame-des-Victoires 59,475 personnes se sont fait inserire dans l'espace de quatre mois, et, dans ce nombre, les hommes comptaient pour 28,817.

ces quatre mille âmes qui s'élancent de | de ce saint lieu épurées, fortifiées, rêvant, désirant de nobles et grands combats pour le Seigneur, sous les brillants et purs drapeaux de la charité, de l'humilité et de la chasteté.

toutes leurs forces vers la tendre mère du Sauveur, plusieurs implorant avec larmes et sanglots, tous avec la plus profonde émotion, son divin et miséricordieux secours pour des frères coupables et malheureux. Que d'indifférents, de curieux, d'ennemis de l'Église, venus par hasard ou dans un but hostile à ces pieuses cérémonies, en ont subi, malgré eux, la sainte influence et ont senti leur froideur, leur doute et leur orgueil se briser sous le souffle puissant de la grâce? Qui sait tous les indicibles mystères de pardon, de réconciliation et d'amour que préparent en ce temple béni la magique influence des prières?

Déjà, dès avant sept heures, grand nombre de fidèles sont assemblés ; l'Angelus sonne, les hommes se lèvent, les femmes se mettent à genoux; bientôt un cantique en l'honneur de Marie ouvre l'office du très-saint et immaculé Cœur, on commence les vêpres de la très-sainte Vierge; vient le chant de l'Ave maris stella et du Magnificat, qui fait comprendre que les cœurs ne sont pas indifférents. Une instruction précèdė la partie la plus essentielle de l'office. L'heureux et prédestiné fondateur de

Vers sept heures du soir, le diman-l'Archiconfrérie, le simple et si digne che, au moment où de toutes parts, dans Paris, se préparent et s'illuminent les nombreuses et différentes demeures destinées aux vains plaisirs du monde, et que des milliers de personnes s'y précipitent avec fureur, par ennui, par habitude, par faiblesse ; à ce même moment une église s'ouvre au centre de la capitale, et de tous les côtés viennent s'y réunir et y prier modestement, sans distinction, dans la vraie, la sainte égalité de la religion du Crucifié, des hommes, des femmes, des vieillards, des jeunes filles, des enfants et des jeunes gens surtout. Il y a là parmi cette précieuse couvée tout éparpillée, mais qui sait se réunir avec empressement sous l'aile maternelle et charitable de Marie, pour s'y préserver du froid égoïsme de la société actuelle, il y a l'intelligence dans toute sa force et sa beauté, la médiocrité avec ses pauvres faiblesses; il y a le riche, le puissant, Je soldat et l'ouvrier; il y a plus ou moins de toutes les classes, sans exception, et tous viennent chercher à l'autel de la très-sainte Mère du Sauveur une nourriture délicieuse pour tous, pour tous également salutaire; elle donnera à l'homme du monde de la force contre les séductions et les troubles qui l'entourent et le tentent sans cesse. Le bourgeois y trouvera des encouragements et la paix de l'âme; l'ouvrier y puisera le courage et la résignation. Combien de jeunes âmes s'en reviennent

curé de Notre-Dame-des-Victoires succède en chaire au prédicateur. Il vient lire à l'assemblée des serviteurs de Marie le nombre toujours croissant des clients et des grâces qui lui sont recommandées; il mentionne les lettres qui demandent des actions de grâces pour les faveurs obtenues par les prières de l'Archiconfrérie. Il fait quelques recommandations spéciales, parle des besoins de la religion, des circonstances qui peuvent intéresser la piété des membres, et termine toujours par une invitation simple et touchante à la confiance, à l'amour de Marie. Descendu de chaire, l'abbé Desgenettes continue la cérémonie, quand ce n'est pas, comme cela arrive très souvent, un évêque, un archevêque français ou étranger qui se fait honneur d'y présider. A ce moment chacun sait qu'il a des milliers d'âmes à recommander à Marie; on lui adresse avec ferveur un cantique d'invocation; le Saint-Sacrement est exposé, et le chant des litanies de la très-sainte Vierge s'élève aux pieds de l'agneau assis sur son trône. Là chacun peut donner selon son cœur l'élan à sa voix ; elle se perdra dans l'ensemble des autres pour arriver claire et distincte aux pieds de Marie; seulement certaines strophes retentiront plus ou moins. Ainsi, ce sera d'abord sancta Maria, sancià Dei genitrix qui éclatera avec amour; Mater purissima, Mater castissima exhalera avec force de

NOUVELLES LITTÉRAIRES, RÉCEPTION DE M. SAINT-MARC GIRARDIn a

chastes désirs; causa nostræ lætitiæ té- | qui doivent, en confondant l'esprit moignera d'une sincère et grande re- du mal, inonder d'une sainte joie les connaissance, et janua cæli répété deux cœurs adorables de Jésus et de Marie. fois, d'une espérance et d'une confiance Ajouterais-je ici que les choeurs de sans bornes. Mais voici le moment solen- Notre-Dame-des-Victoires sont magnifinel, les voix frémissent! Salus infirmo- ques, que l'autel de Marie y resplendit rum; instinctivement tout le monde de dons et de lumières, et qu'il y a tombe à genoux, et de ces quatre mille bonheur à penser qu'on va y passer trois poitrines sort par trois fois un cri inex- heures avec tant de bons chrétiens. Nous primable! refugium peccatorum, refu- ne voulons pas toutefois achever ce récit gium peccatorum, refugium peccatorum, sans donner aux lecteurs de l'Université ora pro nobis. Rien ne saurait en rendre le chiffre exact des agrégations de l'Arl'effet: il y a de l'angoisse et de l'espé- chiconfrérie et celui des membres assorance, de la douleur et de la joie dans ciés à Notre-Dame-des-Victoires seulece cri qui, dans son divin langage, doitment. Le nombre des agrégations est dire bien des choses, comme ceci : Sainte de 4,922, et celui des associés est de bonne mère de Dieu, j'ai un père, une | 549,546, où, chose excessivement remarmère, un frère, des sœurs, des parents, quable, les hommes entrent pour l'édes amis, des malheureux que je ne norme chiffre de 262,373. On peut évaconnais pas, mais que j'aime, que je luer à 6,000,000 le nombre des membres plains, vous pouvez les sauver. Oh! toute répandus sur toute la terre. Ces chiffres puissante protectrice, ne les laissez pas sont consolants pour la foi; mais ce qui périr; sauvez-les, bonne Mère, avec tous l'est bien plus encore, c'est la quantité ceux qui vous sont recommandés; sau- et la grandeur des grâces qui s'obtienvez-les au nom de Jésus, votre divin Fils, nent chaque jour par ces prières. mort pour racheter leurs âmes. Sainte Marie, refuge des pécheurs, priez pour eux ! Enfin on chante le Tantum ergo, le Parce Domine, et parmi cette multitude pressée et à genoux, règne un recueillement si admirable, que la bénédiction céleste en reçoit une plus imposante majesté. Elle doit descendre avec bonheur sur ces fronts courbés vers la terre, dans ces cœurs élevés vers le ciel qui le remercient en l'adorant encore, en désirant de l'adorer à jamais. Le prêtre qui officié récite d'une voix émuè, le Pater, l'Ave Maria, et termine l'office par les mots sacramentels: Sancta Maria,refugium peccatorum, ora pro nobis. Aussitôt un cantique d'actions de grâces s'échappe de toutes les bouches, tandis que les uns sortent et que la foule des fidèles qui n'a pu approcher de l'autel de Marie, s'y presse avec effort pour ladorer un instant de plus près. Pendant les derniers moments, à droite, à gauche, partout bien des figures sont ensevelies, pressées dans des mains mouillées et tremblantes ; des poitrines bondissent sous d'intimes, d'inénarrables emotions. Il y a alors et souvent dans cette maison du Seigneur, de ces épanchements, de ces larmes brûlantes

L'ACADÉMIE FRANÇAISE.
M. VICTOR HUGO.

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DISCOURS DE

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M. Saint-Marc Girardin, élu membre de l'Académie française, a été reçu le 17 janvier en cette qualité dans la docte enceinte, où cette solennité littéraire avait attiré beaucoup de monde. Le discours de M. Saint-Marc, très-peu remar'| quable, a été fort peu goûté; mais en revanche celui de M. Victor Hugo, directeur de l'Académie française, qui lui a répondu, a eu un grand succès; nous en donnons ici la plus grande partie. M. Hugo, après des regrets sur l'absence forcée d'un confrère qu'il espère revoir bientôt, termine par un fort beau passage sur la femme, et quelques mots à propos de M. Campenon, à qui succède le professeur de la Sorbonne, et s'adresse ensuite à ce dernier qui dans sa chaire s'est si souvent attaqué à lui comme chef d'une école littéraire qu'il n'aime pas. On verra combien M. Hugo a été convenable et digne dans les conseils qu'il lui donne en particulier et à tous les auteurs en général.

< Quant à moi, je ne puis, je l'avoue, dire pans

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