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dination qui se fera à l'avenir dans notre Église, une cause de troubles et d'agitations. Car, qu'un évêque ordonne une personne dont les opinions déplaisent à quelques-uns de ses prêtres, c'est une chose qui doit constam«ment arriver; oui, quand on considère la nature de notre Eglise, qui tient le milieu entre le sectarisme et le calvinisme, d'un côté, et le romanisme, de l'autre, on comprend aussitôt que c'est

La véritable conduite du véritable homme de l'Eglise, ou exposition des faits relatifs à l'ordination faite dans l'église de Saint-Etienne, à New-York, ils citaient leur propre évêque au tribunal du public, comme un criminel. Ce n'est point la colère, disaient-ils, ni un mouvement irréfléchi, qui nous ont inspiré ce que nous avons fait c'est le fruit d'une délibération longtemps mûrie. Eh quoi! malgré des sentiments pareils à ceux que nourrit et « une chose qui doit inévitablement arriprofesse M. Carey, malgré la déclara-ver. Qu'un clerc qui n'est pas pur du tion explicite de vouloir admettre à la « fois les décrets de Trente, le symbole << de Pie IV et nos propres règles de foi, ‹ deux évêques et six prêtres iront jusqu'à favoriser, sanctionner et faire « l'ordination de ce jeune homme! Ils « le feront sans tenir compte des énergiques protestations de deux prêtres, auxquels on ne pouvait raisonnablement supposer aucun mauvais vouloir! Certes, dans une affaire aussi impor-« tante, dans une circonstance aussi « grave, si chétifs que nous soyons devant nos révérends pères et frères « qui ont été d'une opinion contraire, « c'était pour nous un devoir rigoureux de manifester solennellement et publi«quement devant Dieu et son église « notre faible mais loyale protestation « contre un acte de cette nature. »

Les six autres examinateurs publièrent presque aussitôt contre cet écrit une déclaration solennelle, signée d'eux tous, dans laquelle ils prétendaient avoir procédé canoniquement et justifiaient le jeune diacre nouvellement ordonné. Armé de toutes pièces, le Churchman revenait à la charge plus vigoureusement encore: quatre amples colonnes du vaste journal étaient consacrées à réfuter les deux adversaires et à détruire l'effet de leurs paroles; on s'y plaignait amèrement de ce qu'ils faisaient cause commune avec les dissi

dents pour déchirer l'Église leur mère. Il ne sera pas sans intérêt de rapporter ici quelque fragment de ce travail.

«Le fait dont nous avons été té‹ moins à Saint Étienne était, il est vrai, « nouveau et sans exemple; et il est tel que, si on l'autorise, le premier ‹ venu pourra trouver, dans chaque or

« crime d'hérésie soit ordonné dans notre Église, à coup sûr, cela ne doit pas « être; mais, d'un autre côté, il est impossible aussi que tous ceux qui seront ordonnés soient d'accord, dans «<leurs opinions sur des matières qui ne « sont pas de foi, et relativement à cha

cun des points de la théologie, avec tous les prêtres de l'Église : ces diver«gences d'opinion, qu'elles inclinent vers Rome ou vers Genève, se manifesteront toujours au grand jour et avec éner«gie, surtout dans les jeunes gens, qui ont l'esprit plus ardent et qui connaissent moins les devoirs pratiques de leur profession. Beaucoup de candidats ont des opinions qui se rapprochent trop des erreurs de la Confédé« ration de Westminster, pour qu'ils puissent s'accommoder des partisans de la Haute Eglise; et un plus grand ‹ nombre encore ont des opinions qui se rapprochent trop des erreurs de l'Eglise de Rome, pour pouvoir plaire aux partisans de la Basse Eglise. Mais, « voici ce que nous voulons savoir : Un ecclésiastique qui n'admet pas les opi«nions d'un candidat et qui a manifesté son désaveu à son évêque, a-t-il le droit de troubler la paix de l'Église << en jetant à la face de ce même évêque une protestation pendant l'ordination même, que l'évêque a résolu de faire, au vu et au su de ce prêtre protestant? Car, à y réfléchir, ce n'a pas été la décision de l'évêque Onderdonk, mais la tentative des révérends docteurs << Smith et Anthon, pour empêcher qu'il

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n'exécutât sa détermination, qui a si «fort échauffé tous les esprits, et exposé l'Église aux railleries de ses ennemis. Quelque formidables que puis

sent donc paraître, de leur nature, les opinions de M. Carey, à ceux qui n'ont pas étudié la controverse entre ⚫ l'Église, l'Église en général, et les romanistes (car tous les autres ne feront que rire de l'épouvante dont parais<sent saisis les auteurs de la brochure), ⚫ sans l'étrange affaire de Saint-Étienne, ‹ on n'aurait entendu parler de M. Ca<rey que quand il se serait fait connaître, avec le temps, par ce qu'il sera un ‹ jour. Car, nous n'en doutons nulle«ment, si Dieu lui accorde de vivre, on « trouvera en lui un curé fidèle et labo‹rieux, et, quelque paradoxale que ⚫ notre assertion puisse paraître à plu‹ sieurs, un homme opposé de fait et <inaccessible, sous ce rapport, aux ⚫ erreurs qui distinguent l'Église de < Rome. >

Ce langage de l'Homme de l'Eglise, de l'organe officiel et orthodoxe de l'église épiscopale protestante 1, s'accorde parfaitement avec le langage des puseyistes d'Angleterre. On sait, en effet, qu'ils persévèrent dans l'idée fixe, dans l'étrange illusion, de pouvoir se séparer de toute espèce de protestantisme, embrasser les doctrines du Concile de Trente, et devenir comme les habitants naturels et pacifiques du Latium chrétien, mais rester toujours isolés, toujours ennemis de Rome chrétienne. Mais il n'est pas encore temps de faire nos réflexions; continuons l'exposition des faits, dont la gravité et l'importance redoublent.

Il faut savoir que, une fois la lutte engagée contre leur évêque, les deux prébendés, pour mettre dans tout son jour le crime de ce prélat dans l'ordination de M. Carey, avaient publié d'un bout à l'autre l'examen théologique dans lequel eux-mêmes avaient été les principaux interrogateurs: ils rapportaient leurs questions, de la plus haute gravité, et les réponses hétérodoxes du candidat. Ajoutez à cela, que le docteur Seabury, éditeur du journal que nous citions tout à l'heure, le Churchman, et homme de beaucoup d'autorité en ce pays, avait pareillement été membre de ce conseil théologique : il n'était donc nullement

; Num. 644, 22 juillet 1843, New-York,

ménagé dans les plaintes amères et dans les âpres accusations de MM. Smith et Anthon. De juge qu'il devait être, il s'était fait, assuraient-ils, défenseur et conseiller du jeune clerc, tantôt en s'opposant à leurs questions comme ambiguës, captieuses ou comme embrassant trop de choses; tantôt en lui suggérant les moyens d'en détruire la force ou de les éluder. D'abord, le Churchman évita cette polémique théologique; c'était une matière délicate pour son église, et une affaire dans laquelle il se trouvait personnellement engagé. A la fin, pourtant, il n'y eut plus moyen de reculer. L'accusation circulait partout, et partout elle produisait une sensation profonde. Les journaux de toutes les sectes, même les journaux politiques, faisaient pleuvoir des tirades mordantes sur l'Église épiscopale: on criait qu'il fallait retrancher de sa communion l'évêque et les six ministres qui travaillaient à la détruire; les sympathies du peuple étaient pour les deux accusateurs, comme appartenant à la Basse Eglise (Low-Church).

Dans ce pressant péril, l'éditeur du Churchman reparut donc sur le champ de bataille, plus formidable que jamais: il publiait de son côté, dans ses colonnes, l'examen controversé; mais il le publiait avec des variantes et des explications qui taxaient les opposants d'infidélité dans les points les plus essentiels, et qui ramenaient quelques réponses de M. Carey à un sens moins entaché de romanisme '. Nous regrettons de ne pouvoir reproduire ici, dans toute son étendue, cette curieuse controverse elle est un type frappant de celles qui ont été agitées au sein de l'Église anglicane à l'occasion des doctrines puseyistes, et donne dès lors une très-juste idée des mêmes fluctuations dogmatiques de cette autre branche de l'Église épiscopale. Cependant, nous allons en donner un abrégé, aussi fidèle qu'il nous sera possible.

On commença par adresser à M. Carey les questions suivantes :

Première question. Supposons que « l'entrée au ministère de l'Église épi

* Num. 648, 29 juillet 1843.

scopale protestante de ce pays vous fût fermée; auriez-vous recours, dans ce cas, au ministère de l'Église de Rome? La réponse, sur laquelle le Churchman et ses deux adversaires sont d'accord quant au fond, fut ainsi formulée: Il est possible que j'y eusse recours après y avoir, comme il convient, mú‹rement réfléchi; mais je pense que plus probablement je resterais dans la communion comme laïque, n'ayant pas « présentement de propension particulière de m'unir à eux (à Rome). » Deuxième question. Croyez-vous et admettez-vous les décrets du concile « de Trente? »

Réponse. Je ne les nie point, et je ne voudrais pas positivement les affir‹ mer. » Ici, le directeur du Churchman, le docteur Seabury, ajoute que M. Carey affirma qu'il ne regardait pas le Concile de Trente comme œcuménique, et qu'en ce cas, il voyait tout simplement, dans ses définitions particulières, des matières libres et non de foi. Quand donc il parlait en faveur des décrets de ce concile, il les prenait au pied de la lettre, et ne s'attachait nullement à l'interprétation du système de Rome et des théologiens romains.

Troisième question.

Croyez-vous ou ⚫ ne croyez-vous pas que les différences « entre l'Église épiscopale protestante et l'Église de Rome portent quelquefois sur des points de foi? ›

‹ sont relatives à l'achèvement et non au « fondement de l'édifice. Enfin, continue-t-il, M. Carey entendait le mot foi dans un sens anglican, et non dans le sens des ultra-protestants et des romains, qui appliquent cette expression à toute doctrine que l'on croit venue de Dieu. En réalité le fond de sa réponse était : « Que les différences sont plus que des matières d'opinion, que ce sont d'importantes et graves doctrines, dont il n'était pas en demeure de nier ni d'affirmer positivement la ‹ vérité; mais qu'en une chose, il était « clair et précis c'est qu'elles ne sont a nullement des points de foi. ▸

Quatrième question. Croyez-vous ou ne croyez-vous pas que la doctrine de la transsubstantiation soit contraire à l'Écriture, inconciliable avec la na⚫ture d'un sacrement, et favorable à la < superstition? Si vous ne le croyez pas, « comment pouvez-vous souscrire ex animo au vingt-huitième article de nos ‹ règles? »

Réponse. En général, je répondrais que je n'admets pas cette doctrine de «la transsubstantiation que je suppose <condamnée par notre article; mais qu'en même temps, je me crois en « droit de confesser mon ignorance sur le mode de la présence.›

Passons à la sixième question; elle est sérieuse. Quelle est l'Église, à votre avis, qui est coupable du péché de schisme par suite de la Réforme anglaise? Est-ce l'Église d'Angleterre, et par conséquent l'Église épiscopale protestante de ce pays, est-ce l'Église de Rome? - Le docteur Seabury (ce sont les deux prébendés qui parlent) s'opposa à ce que cette question fùt agi«tée, alléguant que c'était une question historique. M. Carey, saisissant cette bonne fortune, répondit: Réponse. « C'est une question histori

Réponse. Si ces différences étaient ‹ en matière de doctrine, elles embrasseraient des points de foi; mais si, comme on le croit, elles sont en matière d'opinion, je ne le pense pas. > Ici encore, le Churchman se recueille et explique le sentiment de M. Carey en disant qu'il prenait le mot foi dans un sens rigoureux, c'est-à-dire pour la foi fondamentale et essentielle. Or, ajoute-t-il, la foi fondamentale ou catholique est commune aux deux Égli-que. » ses, d'Angleterre et de Rome, et il n'y « a certainement pas de différence entre elles sur des points de foi, prenant le mot foi dans le sens théologique, « pour indiquer les doctrines renfermées dans le Symbole des Apôtres et dans celui de Nicée. Ainsi, les diffé<rences entre les deux communions

Aussitôt le docteur Smith en appela à l'évêque sur un semblable moyen d'esquiver la question : ce point, disaitil, était décisif, dans l'examen, pour juger si le candidat devait être admis à recevoir l'ordre des diacres, et cet examen embrassait, selon les canons, entre autres matières, l'histoire de

l'Église, les statuts ecclésiastiques, le | le Churchman se plaint et réclame: il livre des prières communes, la constitution et les canons de l'Église et « du diocèse: or, l'examen sur le Rituel, sur les articles et sur les canons tou< chait évidemment et de toute néces

sité à des questions historiques. Sur « cela, l'évêque ayant déclaré qu'il vou- | • lait absolument une réponse, M. Ca◄rey en donna une, dont voici la sub

stance: »

Réponse. Le schisme, sous certains • rapports, est imputable aux deux Églises; mais il regarde ces deux Églises comme en communion avec l'Église du Christ. ›

Ici, le Churchman reparaît avec son commentaire. M. Carey, dit-il, parlait du schisme en tant qu'il se rapporte au fait de la division, et, en ce sens, sa réponse est vraie; mais il ne parlait pas du schisme en tant qu'on y attache l'idée d'acte formel de séparation, sens auquel sa réponse serait fausse, et ne traduirait pas sa pensée.

A la septième question, qui était ainsi conçue: La doctrine romaine du Purgatoire est-elle soutenue, sous quelque rapport, par nos règles? » l'évêque lui-même se tourna vers le docteur Anthon pour lui demander ce qu'il pensait personnellement touchant la doctrine du Purgatoire. Mais l'habile examinateur para le coup en donnant une réponse vraiment protestante,dit le Churchman: Sauf le respect que je dois à ⚫ la chaire, je ne suis pas ici pour passer ‹ un examen. Alors M. Carey, pressé de s'expliquer, répondit :

Réponse. Je pense que nos règles ⚫ condamnent la doctrine populaire◄ment regardée comme la doctrine ro‹ maine. »

Neuvième question. « Condamnez-vous l'Église romaine pour admettre les livres apocryphes parmi ceux de la sainte Écriture? ›

Réponse. Le Saint-Esprit peut bien ‹ avoir parlé par les livres apocryphes, • et c'est même ce que l'Homélie as‹ sure. Pressé de différentes manières de s'exprimer plus clairement : « Je ne condamnerais pas, dit-il, l'Église de Rome pour lire les livres apocry

prétend que M. Carey a dit simplement: Qu'il ne condamnait pas l'Église de Rome pour lire les apocryphes et pour les considérer, dans un sens large, comme partie de l'Écriture. ›

La dixième question du docteur Smith fut ainsi conçue: «Est-il possible de douter qu'en se séparant de l'Église de Rome, l'Église d'Angleterre ait embrassé des doctrines plus pures et plus conformes à l'Ecriture? Et l'Église épiscopale protestante de ce pays n'estelle pas plus pure, en fait de doctrine, « que l'Église de Rome?»

Réponse. « Il est possible d'en douter, < par la raison que l'Église d'Angleterre a conservé des erreurs de doctrine', je < veux dire des doctrines imprégnées de

« PURITANISMĖ. ›

A ce mot, le Churchman jette les hauts cris: le malheureux candidat est-il donc si stupide, qu'on lui fasse commettre un si énorme anachronisme? Comme si le puritanisme n'était pas postérieur à la Réforme anglicane! Mais, avec la permission du Churchman, il nous semble qu'on peut pourtant concilier la science et le bon sens du candidat avec la vérité de la réponse. Toutes les erreurs et toutes les hérésies existent depuis long-, temps; elles existent, lors même qu'elles ne sont pas encore organisées, formulées d'une manière ou de l'autre. Il y a eu beaucoup de machiavélisme dans le monde avant Machiavel, beaucoup de spinosisme avant Spinosa ; et pour dire quelque chose qui nous touche de plus près, M. Newman lui-même a exprimé une grande vérité lorsqu'il a écrit que Arius, Jovinien et Vigilance étaient, dans un certain sens large, les Luther ̧ les Calvin et les Zuingle du quatrième siècle. L'Église réformée d'Angleterre peut donc fort bien avoir fait entrer dans sa théologie des doctrines puritaines, même avant qu'elles ne fussent formulées et exprimées par le nom de puritanisme!

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Quoi qu'il en soit, passons quelques questions, et arrêtons-nous à celle-ci :

Voyez le livre de Newman : L'Église des Pères. Londres, 1840, chap. XV, Jovinien et ses Com

< phes afin de prouver la doctrine. »Ici, | pagnons, p. 287.

« Comment entendez-vous la dernière | le sentiment, et se présente comme mé

« clause de l'article 19, ainsi conçue : « De même que l'Église de Jérusalem a « erré, etc.; de même aussi l'Église de « Rome a erré, non-seulement dans sa « discipline et dans la forme de ses cé<< rémonies, mais encore en matière de « foi? »

-

Voici la réponse : « J'entends l'article « dans un sens historique, en tant qu'il « se rapporte à l'état passé et non à l'é« tat actuel de l'Église de Rome. » - Le Churchman ajoute qu'ici M. Carey en appela au Traité de l'Eglise, de Palmer, dans lequel l'article anglican dont il s'agit est ainsi expliqué: « L'article « affirme seulement que l'Église ro<< maine a erré en des matières de foi; ‹ par exemple, dans le cas de Libère et « d'Honorius; il n'y a rien dans cet ara ticle qui puisse faire penser qu'elle « erre encore maintenant en matière de « foi. Le but de l'article est de nier l'in« faillibilité de l'Église particulière de « Rome. » Or, continua le Churchman, M. Palmer est peut-être le plus habile et le plus prononcé des adversaires de l'Église actuelle de Rome: cependant, il admet, comme une chose incontestable, qu'il n'y a pas de différences touchant la foi entre l'Église d'Angleterre et l'Église de Rome.

Nous rapporterons, pour terminer le compte-rendu de cet interrogatoire, la dernière et formidable question qui fut adressée au pauvre candidat. « Recevez«< vous, lui fut-il demandé, ou ne rece« vez-vous pas les articles du symbole « de Pie IV ? »

A quoi il répondit : « Je reçois ces ar«ticles en tant qu'ils reproduisent les « décrets du concile de Trente. >>

Ces mots firent frissonner les deux ministres protestants; et, dans leur brochure, ils s'écrièrent avec indignation : « Les épiscopaux souffriront-ils donc « que ceux même qui doivent adminis« trer les choses saintes, viennent au « milieu d'eux avec un double symbole, << avec les trente-neuf articles et avec le « Credo de Pie IV, avec le livre de priè<< res et avec le missel? » Mais, ici encore, et avec un air d'autorité plus prononcé, le Churchman se fait le défenseur officieux de M. Carey, dont il expose

diateur en ce grand débat. Écoutons-le: ses paroles ne nous seront pas inutiles.

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« A cette interrogation captieuse, << M. Carey aurait certainement pu répondre, sans être injuste à son égard, « et en toute vérité : Non, je ne reçois au« cun de ces articles. Qu'est-ce, en effet, << qu'un symbole? C'est l'abrégé des ar<«<ticles de foi qui sont nécessaires au salut, qu'il faut recevoir sous peine de <«< damnation et comme obligatoires en « conscience, en vertu de cette formi<«<dable parole: Quiconque ne croit << pas sera condamné. M. Carey l'avait « déclaré plusieurs fois : en recevant les « décrets du concile de Trente d'après « l'interprétation plus douce que des << hommes de bien ont essayé de leur « donner, pour les rapprocher des vé« rités catholiques, il rejetait les clauses « pénales. Comment donc pouvait-il ad<< mettre les matières contenues en ces « décrets comme articles de foi?... Il y a, « ce me semble, une grande différence << entre recevoir les articles du symbole << du pape Pie IV, regardés comme re<< produisant les décrets de Trente, et « recevoir les décrets de Trente regar« dés comme articles du symbole de << Pie IV. Dans l'un de ces cas, on peut « les admettre aujourd'hui et les rejeter

demain on peut les admettre comme « de pures spéculations sans faire atten<< tion à la pratique qui en est la consé« quence; dans l'autre cas, il faut les « admettre irrévocablement et embras<< ser les altérations pratiques que l'É<< glise de Rome leur fait subir... Le ro« manisme ne consiste pas à recevoir « les décrets de Trente, mais à les rece« voir comme obligeant la conscience << sous peine de damnation; de manière « qu'il ne puisse y avoir de communion religieuse entre ceux qui les admet<< tent et ceux qui les nient. Les deux <«< docteurs font grand bruit de ce que << M. Carey a reçu les décrets de Trente, << et ils passent, comme sur une chose « de nulle importance, sur ce fait, qu'il « rejette les clauses pénales. Mais c'est là « l'essence même du romanisme : c'est << parce qu'on admet ces clauses qu'on << est romaniste; c'est parce qu'on les « nie qu'on ne l'est pas. Le romanisme

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