Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Antoine eite un passage énergique de | riche seigneur nommé Guigues Didier' Salvien, prêtre de Marseille, pour nous avait consacré de l'argent et des servimontrer que Dieu, qui a chaque exis-teurs à secourir les souffrances des intence en sa disposition, se réserve le droit de châtier ses créatures par où elles le méritent. Nous allumons nousmêmes le feu de sa vengeance; nous excitons le fléau qui doit nous dévorer. C'est Dieu qui nous punit, c'est nous qui l'y forçons. Ainsi, lorsque les iniquités de la terre s'élèvent en flots mugissants jusqu'aux pieds du Très-Haut, le Dieu qui tient entre ses mains les flèches toujours prêtes de sa justice, les lance enflammées contre les coupables. Malheur alors! Malheur aux pécheurs! Les justes même, malgré leur sainteté actuelle, doivent frémir de crainte, parce qu'ils n'ont pas toujours été justes, parce qu'ils sont enfants d'un père prévaricateur. »

Alors, encore plus qu'aujourd'hui, on reconnaissait une punition du ciel dans les épidémies qui sillonnent la terre comme des feux vengeurs. Aussi étaientelles communément appelées fléaux de Dieu.

La mort, le sang, les guerres, l'épée, les oppressions, les famines, est-il dit au livre de l'Ecclésiastique, les désastres de tout genre et le cortége des fléaux, à la tête desquels fut le déluge, ont été créés pour accabler les méchants. Toute chair y est sujette, et les pécheurs sept fois plus que les autres; les choses horribles exécutent les ordres du Seigneur elles se tiendront prêtes sur la terre afin de servir au besoin; lorsque les temps seront venus, elles obéiront exactement à sa voix. ›

La foi qui animait nos pères, leur faisait chercher auprès des autels un refuge contre le fléau de Dieu. Le Dauphiné n'avait pas oublié les prodiges qui signalèrent la translation des ossements de saint Antoine. Les pèlerins de la Motte-Saint-Didier en revinrent guéris et proclamèrent partout les miracles faits en leur faveur. La foule s'accrut de plus en plus; chacun voulait aller implorer le grand patriarche, et revenait en proclamant saint Antoine là sauve-garde de la province. Cependant la chapelle où était déposée la châsse de saint Antoine était encombrée de malades; un

digents; mais ces soins ne suffisaient
plus, lorsque deux nobles pèlerins,
Gaston, seigneur de la Valloire, et Gérin
son fils étant venus remercier le grand
saint de les avoir délivrés tous deux
d'une maladie mortelle, résolurent de
ne pas délaisser leurs pauvres frères.
Affermis encore par un songe dans le-
quel saint Antoine leur apparut et les
encouragea dans leur projet, ils fondè-
rent un hospice, et presque aussitôt huit
personnages de la contrée, connus par
leurs vertus et leur noblesse, suppliè-
rënt Gaston de leur permettre de se ran-
ger sous sa direction. Comme lui, ils se
dévouèrent au soulagement des victimes.
du feu sacré, et commencèrent l'ordre
des Antonins. Deux vers confirmèrent
cet événement :

Gastonis voto, societatis fratribus octo
Ordo est hic ceptus ad pietatis opus'.

L'ordre étant fondé, Guigues Didier céda, de son plein gré, une maison rapprochée de l'église pour servir de monastère à la communauté et d'hôpital aux infirmes. Puis il s'adressa aux bénédictins de Montmajour et en obtint une colonie de vingt hommes, qu'il chargea de continuer la construction de la grande basilique.

Par ce partage, Gaston et ses disciples eurent le gouvernement de l'hôpital et le soin général des infirmes; les bénédictins, la sollicitude des choses spirituelles, et la direction des travaux artistiques de l'Église.

Comme on le sait, les 11 et 12° siècles furent féconds en fondations pieuses. En ces temps d'héroïsme chrétien, dit l'auteur de L'Abbaye de Saint-Antoine, dans chaque province et dans chaque ville, se groupaient autour de la cathédrale ou de la demeure des évêques, des maisons de refuge, des hôpitaux pour les vieillards, les orphelins, les enfants exposés; des pléiades de sœurs se partageaient le soin d'adoucir les misères humaines. A elles de donner des secours

[ocr errors][merged small]

à la veuve, des langes à l'enfant nou-, par des paroles religieuses et pleines veau-né, des vêtements à sa jeune mère, d'espérance. un asile aux personnes indigentes de leur sexe, des consolations aux malheureux; sentinelles intrépides auprès des pestiférés; anges de paix à côté des affligés; victimes quelquefois de leurs persévérants services; mais ne mourant jamais, sans voir renaître, près de leur couche, à leur dernier soupir, d'autres | sœurs dignes de les remplacer. »

Dans cet élan religieux qui faisait chercher dans la solitude du cloître le repos des passions et la tranquillité du cœur, Étienne avait fondé les Grammontins en 1076; Bruno s'était retiré à la Chartreuse en 1084; Robert de Molène à Citeaux en 1098. Quelques années plus tard, en 1405, Robert d'Arbrissel était à Fontevrault; Bernard créait Clairvaux en 1115; et en 1120, Norbert instituait Prémontré. Bien d'autres ordres religieux prirent encore naissance à cette époque, parmi lesquels se distinguèrent les hospitaliers de Saint-Jean et les Templiers, ordres de chevaliers qui, sous des drapeaux différents, se dévouèrent à la réception, au service et à la défense des pèlerins de la Terre-Sainte.

Les Antonins acquirent bien vite une haute réputation entre tous les monastères célèbres. Guy de Bourgogne, archevêque de Vienne, venait d'être élu pape par les cardinaux assemblés à Cluny. Le nouveau pontife, avant de prendre possession du Saint-Siége sous le nom de Calixte II, passa par le bourg de Saint-Antoine et procéda à la dédicace du temple le 20 mars 1119, puis il fit transférer, en présence des évêques, les reliques de saint Antoine dans une nouvelle châsse de bois de cyprès, ou vrage du premier prieur de la Chartreuse des Écouges. L'année suivante, mourut Gaston, le pieux fondateur de la famille antonienne; Étienne, qu'on a surnommé le père des pauvres, lui succéda, et les frères hospitaliers continuèrent à rendre de nombreux services.

Lorsqu'un malade arrivait à l'hôpital, il était secouru au mème instant; le plus habiie des frères examinait son mal', le soignait, ordonnait les remèdes nécessaires, et les autres frères veillant sans cesse sur lui, raffermissaient son âme

En 1365, des hérauts d'armes annoncèrent au bourg Saint-Antoine la visite de Charles-le-Sage et de la reine son épouse. Ils arrivèrent en effet, suivis du dauphin, de Louis d'Orléans et d'une nombreuse escorte de princes, de seigneurs, d'évêques et de serviteurs. Plus tard le pape Martin V s'y rendit aussi, et ces augustes visites augmentèrent la célébrité de l'abbaye de Saint-Antoine.

Tel est, en résumé, le tableau présenté par l'auteur; après avoir tracé l'histoire des fondateurs de l'abbaye, ses nombreux bienfaits, il relate les principaux événements qui signalèrent les successeurs de Gaston. Nous renvoyons à ces curieux détails, ceux qu'intéresse l'existence d'une sainte corporation, si utile et si belle par ses œuvres, ceux qui savent puiser la grâce et le salut dans le récit des choses pieuses, et enfin ceux qui aiment les monuments anciens et qui saisiront mieux l'âge et le caractère du saint édifice en suivant pas à pas la progression des événements. Sachons gré à l'auteur de ses savantes recherches, des précieux documents qu'il a exhumés pour son ou vrage et de l'intérêt qu'il a su lui donner. Remercions-le aussi du soin avec lequel il a reproduit dans de grandes et belles gravures les vues de l'église de Saint-Antoine, les plans, les détails d'architecture et de sculpture, et généralement tout ce qu'elle renferme de remarquable; quelques-unes de ces gravures sont signées par l'auteur du livre, et font le plus grand honneur à son talent de dessinateur, de même que les chroniques anciennes qu'il a remises en lumière, révèlent chez lui une science étendue en paléographie. Parmi les huit planches publiées, nous avons remarqué la façade principale de l'église, sa vue intérieure et les statues représentant des personnages assistant au jugement dernier. Après ces éloges mérités, que l'auteur nous permette une observation: nous croyons qu'il est certains passages de L'Abaye de Saint-Antoine qu'il aurait pu supprimer; nous voulons parler des faits dont le récit commence au chapi tre V et dans lesquels le pape Boni

face VIII et, plus tard, le gentilhomme de l'ouvrage; d'applaudir au remarquaPierre de Parnans figurèrent tour à tour. L'auteur, qu'un zèle tout chrétien a constamment accompagné et soutenu, aurait peut-être dû, en cette circonstance, laisser dans l'ombre les événements qui ne tendent pas d'une manière immédiate à la gloire de la religion et de l'Église. Ces réserves faites, hâtons-nous de reconnaître encore la valeur scientifique

ble talent que montre l'auteur en nous retraçant l'histoire de l'une des plus saintes corporations de la France au moyen âge, et de lui prédire le succès qu'obtiendra auprès des amis de la science et de la religion, une œuvre où ils n'auront que très-peu à reprendre et beaucoup à louer. Comte de J,

BULLETINS BIBLIOGRAPHIQUES.

Histoire de l'abbaye de Cluny, par M. Prosper Lorain. — 2e édition.

Nous avons autrefois (v. l'année 1859 de notre recueil) prévu et jugé le succès de ce livre. La o édition n'en pouvait paraître dans un moment meilleur, aujourd'hui que les intelligences les plus graves se préoccupent sérieusement du passé et de l'avenir des institutions monastiques. Aussi il est bien inutile de revenir sur l'éloge d'un ouvrage, dont le mérite est désormais connu, et consacré par les plus éminentes sympathies. Pour en faire comprendre l'importance et la portée, au fond comme à la forme, qu'il nous suffise donc en ce moment, de le signaler encore, et de citer un remarquable fragment de l'introduction, qui forme comme une sorte de résumé du livre lui-même :

Il me semblait qu'un grand établissement religieux, qui avait ses racines au commencement du 10° siècle, au déclin de la dynastie carlovingienne, à l'aurore du monde féodal, et qui, après avoir traversé les phases diverses de notre civilisation politique et religieuse, était venu expirer définitivement en 1789, avec l'ancienne société française, méritait de trouver l'histoire qui lui manquait, et que j'allais raconter, dans le récit d'un seul couvent, les tristes destinées de tous les monastères de France.

Cluny appartient à l'Institut bénédictin, si célèbre dans l'univers par ses prédications, ses missions étonnantes, sa science, sa haute destinée, religieuse, agricole et littéraire, qui nous a laissé en France, avant de mourir, les trésors de son savoir et les prodigieux monuments de son érudition et de patient labeur auxquels le 19e siècle tout entier a peine à ajouter une seule pierre. Et quand on y regarde de près, il se trouve que Cluny a été le grand réformateur, dans le monde chrétien, de l'ordre de saint Benoît. Il se trouve qu'une éminante place lui a été donnée au milieu des merveilles

de la civilisation catholique. Il règne au moyen åge d'abord par ses saints, par ses pieuses légendes, par ses relations toutes puissantes avec le pontificat et les autorités royales. Il est la première corporation religieuse de la chrétienté, au moment même où la papauté conquiert son glorieux ascendant jusque sur les couronnes de la terre, et cette souveraineté universelle que le temps et les rivalités humaines ont bien pu changer et réduire, mais que les esprits graves ne se lasseront jamais d'admirer. C'est de Cluny même que sortent alors plusieurs des pontifes qui jouèrent un si prodigieux rôle à travers les empires: Grégoire VII, Urbain II, Pascal II. Les grandes luttes de l'Église avec l'empire germanique, le mouvement colossal et providentiel des Croisades, touchent donc de près au premier monastère de la Bourgogne. On le voit aussi prendre sa noble part à la défaite des hérésies et des schismes du 12 siècle, et son nom se mêler avec celui de Pierre-le-Vénérable et de saint Bernard, avec tous les noms les plus éclatants et les plus importantes choses de l'époque. Suger, Héloïse, Abélard, apparaissent dans l'histoire de Cluny à côté d'Innocent II, de Louis-le-Jeune, des rois d'Espagne, des empereurs d'Allemagne, de Jérusalem et de Constantinople; de même que, dans les temps antérieurs, saint Odon, saint Odilon, saint Maïeul et saint Hugues, étaient en communications intimes et fortes, dès avant Hugues Capet, avec les puissances européennes, tous les Othon et Guillaumele-Conquérant.

[ocr errors][merged small]

rivera le vent du 18e siècle, qui soufflera sur le vieil édifice religieux, et balayera, comme tant d'autres poussières, dans son aveuglement impie, la poussière inféconde d'un établissement déjà vermoulu. Les hommes prendront d'abord cette ruine totale pour une ruine subite. Mais, quand ils y regarderont de plus près, ils y verront clairement la main de Dieu, et l'œuvre lente et funeste de la corruption des âges. »

Théologie Morale, à l'usage des curés et des confesseurs, par Mgr Thomas-M.-J. Gousset, archevêque de Reims, légat né du SaintSiége, primat de la Gaule Belgique, etc.; 2 vol. in-8°, à la librairie catholique de Perisse Frères, Paris, rue du Pot-de-Fer Saint-Sulpice, 8, et chez Waille, libraire-éditeur, rue Cassette, 6 el 8.

son maître, l'histoire de ces temps obscurs; Ordé. | nieusement, des maîtresses de Louis XV. Puis are ric Vital, au 12e siècle, devenir aussi, lui cluniste, l'un des principaux écrivains de cette époque; et au-dessus d'eux tous, la belle figure de Pierre-leVénérable, souvent cité, mais trop peu connu, répandre un éclat tellement universel, que bien peu de renommées peuvent lui être comparées, et qu'il faut le grand nom de saint Bernard, son ami et son contemporain, pour l'égaler et le surpasser peut-être. On s'arrête avec complaisance à cette tête active et calme, que les controverses les plus ardentes n'empêchaient pas d'aimer les Celtes antiques, et dont plus d'une page mélancolique et tendre rappelle involontairement à l'esprit les Méditations de Lamartine. Certes, de si belles choses avaient besoin d'être créées et expliquées par une noble législation monastique. Aussi, toujours et admira. blement fidèles à la règle de saint Benoît, les statuts de Cluny, fameux dans les annales religieuses, consacrent-ils à chaque article les droits de la vertu et du mérite, la libre admissibilité aux emplois, l'électivité du chef de l'ordre; l'égalité la plus absolue, sans distinction de naissance et de richesses; en un mot, tous ces principes de liberté religieuse et populaire que l'Église a apportés dans le monde, et que le 18° siècle, destructeur du christianisme, imitait, sans le savoir, dans son ignorant plagiat, en les souillant et en les pervertissant. Et ce n'est pas sans étonnement qu'on remarque, dans la simple législation d'un cloître, la révélation de presque tous les insolubles problêmes de la saine politique et de tous les mystères des institutions sociales.

[ocr errors]

L'impression profonde qu'a déjà produite la pablication du premier volume de cet ouvrage, est une preuve de sa baute importance. Dans un mement où la guerre allumée contre P’Église a lancé des traits injustes jusque sur son enseignement clé rical et ses livres de théologie; lorsque le poritanisme Janseniste après avoir tari les sources de la saine doctrine, essayait sous un nouveau déguisement de fermer les sources de la grâce, il fallait bien qu'une voix puissante s'élevât dans l'Église de France, pour montrer son enseignement et sa morale, toujours purs, toujours intacts et toujours empreints du caractère de la perfection divine la plus consolante, de la miséricorde et l'amour de salut des pauvres pécheurs. Or, tel est le caractère dominant de l'ouvrage de Pillustre archevêque de Reims.

Ce beau livre n'est point une œuvre de polémique; c'est un enseignement grave, prudent, profond, clair et propre à rétablir et à resserrer de plas en plus les liens sacrés de l'unité catholique. Son étude aura, nous n'en doutons point, pour heureux effet de montrer aux ennemis de l'Église qu'elle est toujours sainte et la mère de toute vraie morale, de tracer à tous les directeurs des âmes des routes sûres et certaines, d'apprendre aux jeunes prêtres la prudence de l'âge mûr et d'une longue expé

Après avoir été le sommet de la rénovation monastique, après avoir exercé une incalculable influence sur le monde religieux et politique morcelé, fractionné, du moyen âge, Cluny ne pouvait manquer de descendre à mesure que s'élèveraient de nouvelles puissances, à mesure que la papauté et la royauté se monarchiseraient en Europe, et voudraient abaisser et gêner les corporations trop puissantes, dans leurs acquisitions territoriales comme dans leur crédit moral; à mesure que les communes et les parlements naîtraient et se ligueraient avec le pouvoir monarchique centralisateur. Car ce fut le sort commun, et respectable sans doute, des plus illustres fondations religieuses.rience, d'effacer enfin les dernières traces qui pouNulle chose, ici-bas, ne prospère et ne grandit que par l'indépendance, et toutes les vertus elles-mêmes deviennent stériles lorsque leur force d'expansion est comprimée par un maître étranger.

« Aussi Cluny, qui se relève sous saint Louis, se débat en vain et longtemps au 14o et au 15o siècle, contre la menaçante prépondérance du pouvoir civil. Sa résistance honorable ne l'empêchera pas de tomber enfin, à travers les désastres des guerres de religion, entre les mains de François Ier et de Richelieu. Et l'on aura, un jour, le lamentable spectable de l'une des plus grandes choses qui vécurent parmi les hommes, devenant la proie d'un commissaire royal, d'un simple maître des requêtes, du confesseur de Louis XIV, et, plus tard et ignomi- |

|

[ocr errors]

raient encore rester du passage du Janséniame. C'est sans doute pour obtenir tant d'heureux résultats que l'illustre auteur s'est décidé à publier cette théologie en français.

En lisant attentivement ces deux volumes, on est bientôt convaincu que l'ordre, la méthode et la science profonde de l'auteur, lui ont permis de renfermer dans un cadre restreint un enseignement beaucoup plus complet qu'aucun des théologiens élémentaires et même que la plupart de ceux qui ont traité la théologie morale dans tous ses détails. Appuyé sur les principes les plus solides, il n'a eu qu'à en faire l'application continuelle pour en faire sor tir toutes les solutions. Le traité du Décalogue, renfermant la justice, les obligations et les contrats ;

celui de la pénitence, de l'Eucharistie, de l'ordre
et du mariage, sont exposés avec une supériorité
de doctrine, un enchaînement et une profondeur de
science théologique, qui ne laissent rien à désirer.
Mais ce qui étonne surtout, c'est de voir comment
toutes les questions de détails, de pratique journa-
lière, que l'on ne peut espérer de rencontrer qu'é-
parses dans un grand nombre de volumes, se trou-
vent ici toutes réunies et résolues. Rien n'est omis,
rien n'est oublié; ainsi les questions liturgiques
pour la célébration des saints mystères, l'adminis-
tration des sacrements, la récitation de l'office di-
vin, y sont traités aussi bien que les obligations des
divers degrés de la hiérarchie sainte, depuis celles
des clercs jusqu'à celles plus augustes de l'évêque.
La conduite et les obligations du confesseur envers
les pécheurs de tout rang, de tout âge, comme en-
vers les ames élevées dans les sentiers de la piété,
lui sont exposées de manière à ne le laisser jamais
dans l'embarras, en sorte que l'on ne peut plus dire
de cette doctrine éminemment pratique, qu'il est
impossible de la suivre rigoureusement dans l'ap-
plication; tout au contraire rend ici l'application
facile, en la fondant sur les vrais principes entendus
et compris dans le sens miséricordieux et maternel,
de la sainte Église; fondé en effet sur l'autorité des
conciles tant généraux que particuliers, sur les dé-
cisions de l'Église romaine, sur l'enseignement des
pères, des docteurs et des théologiens, le savant
auteur a tout lu, tout médité et tout cité. Il a même
su dépouiller de leur rigorisme ceux qui en étaient
le plus entachés, en scrutant et recueillant, pour les
mettre en lumière, la vérité et la miséricorde per-
dues dans les nombreuses pages dictées par la ri-
gueur d'une science qui n'avait jamais médité les
secrets et les manifestations infinies de la bonté
divine.

Ce n'est pas tout; les questions les plus actuelles, telles que celles du prêt à intérêt, du magnétisme animal, etc., y sont traitées avec une sagesse bien propre à guider les pères des âmes. Les curés et desservants y trouveront aussi un traité succinct de l'administration temporelle des paroisses qui leur évitera souvent bien des embarras.

Est-il besoin de dire maintenant que la théologie morale d'un des plus savants prélats de l'Église de France, est destinée à devenir le manuel de tous les prêtres? qu'elle laisse bien loin derrière elle tout ce que nous avions en ce genre, et qu'elle achève de placer son auteur au plus haut rang de la science théologique? Nous savons avec quel vif enthousiasme ellc a été accueillie, non-seulement par un grand nombre de professeurs expérimentés, mais encore par les plus vénérables de nos évêques par leur pru. dence et par leur âge: qu'il nous soit donc permis d'être ici, envers le très-vénérable auteur, l'organe public de la sincère reconnaissance de tous.

F.-L.-M. MAUPIED,

Prêtre, docteur és-sciences, memb. de la
soc. lit. de l'université de Louvain.

Etat des diverses Publications de l'Imprimerie catholique au 31 Août 1845.-S'adresser à M. l'abbé Migne, au PetitMontrouge, Paris. (Suite et fin '.)

Histoire de Jésus-Christ, par le comte de Stolberg. 2 vol. in-8°. Prix : 6 fr. les 2 vol.

Vies des Saints pour tous les jours de l'année, avec pratique et prière à chaque Vie, instructions sur les dimanches et fêtes, et 576 gravures. 2 vol. in-4°. Prix: 13 fr. les deux vol.

Cet ouvrage s'est vendu 80 fr. dans le principe chez M. Blaise, son éditeur.

Devoirs du Sacerdoce, par M. l'abbé Mathieu. 3 vol. in-8°. Prix : 9 fr, les trois vol.

Le livre de la vie spirituelle. 1 vol. in-8o. Prix : 3 fr.

Lettres inédites de Saint François de Sales. 2 vol. in-8°. Prix : 4 fr. les deux vol.

Cet ouvrage est indispensable pour compléter toutes les éditions anciennes et modernes des œuvres du Saint.

Dictionnaire général de la langue française et Vocabulaire universel des Lettres, des Sciences, des Arts et des Métiers, par Raymond. 2 très-forts vol. in-4°. Prix: 20 fr. les deux vol. Le Protestantisme. 1 vol. in-12. Prix: 1 fr. Lyre sacrée ou Recueil de Cantiques anciens et modernes, formant un cours complet d'instructions sur la religion, avec les airs notés à une, deux, trois et quatre voix, suivis d'un petit Recueil de Prières et d'une Méthode courte et facile pour apprendre la musique en connaissant le plainchant, par H.-N. Didon, prêtre, ex-missionnaire d'Amérique. 1 fort vol. in-12. Prix: 3 fr. 75 c.

Le Même, sans airs notés ni méthode pour apprendre la musique. 1 vol. in-12. Prix : 1 fr. 50 c. Pèlerinage de Saint-Vincent-de-Paul, avec les moyens de le sanctifier. 1 vol. in-32. Prix : 60 c.

Institutiones catholicæ in modum catecheseos, in quibus quidquid ad religionis historiam et Ecclesiæ dogmata, mores, sacramenta, preces, usus et cæremonias pertinet, totum id brevi compendio ex sacris fontibus Scripturæ et traditionis explanatur; ex gallico idiomate in latino sermone translatæ, adjectis singulis e Scriptura et traditione petitis probationibus et testimoniis, auctore Pouget. 12 vol. in-12. Prix: 30 fr.

Traduction commentaire des Instituts de Justinien, avec le texte latin, précédée d'une introduction historique, par J. S. C. Picot, docteur en droit, avocat à la Cour royale de Paris. 1 fort vol. in-8°. Prix: 6 fr.

Tous les ouvrages ici annoncés sont terminés, sauf la Patrologie, la collection des Orateurs sacrés, l'Encyclopédie et Sainte Thérèse. De la première de ces publications, 48 vol., sur les 200 ou 300, ont vu le jour; de la seconde, 22 vol. sont prêts; de la troisième, 3; de la quatrième, 2; les deux derniers paraîtront en octobre prochain.

Voir le dernier cahier, page 162.

« ZurückWeiter »