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La milice possédait environ cinquante-six commanderies, seize prieurés, dont la plupart étaient des maisons conventuelles, et les autres de simples cures, qui ne se donnaient qu'aux chapelains de l'ordre; elle jouissait des droits seigneuriaux dans soixante-quatre bourgs ou villages.

L'habit de cérémonie des chevaliers était un grand manteau blanc, sur lequel il y avait, du côté gauche, une croix rouge fleurdelisée. Ils avaient pour armes la croix de l'ordre, qui est de gueules en champ d'argent, avec deux entraves de sable au pied de la croix.

La plupart des autres ordres militaires d'Espagne s'étant rattachés à celui-ci, comme nous l'avons vu, ils en recevaient le mouvement et la vie tant au spirituel qu'au temporel; de façon que Morimond, par Calatrava, étendait son empire et son influence sur presque toute la chevalerie espagnole et portugaise.

1o.

De juridictione abbatum Morimundi in Milit. Alcantarens.
et ejus exercitio.

Anno 1257, 1 calendas Augusti, bulla Alexandri IV, S.-P., ad abb. Cononem, ut moneat magistrum Garsiam Ferdinandum se sub obedientia capituli generalis et visitatione abbat. Morim., ex institutione istius ordinis, constitutum esse (Archiv. Morim., arcul. 1).

2o. Cum lis gravis inter Alcantarenses moveretur, anno 1318, Rodericus Vasquez, magister ab ejus æmulo Suerio Perez obsessus, clam aufugit et generale capitulum Cistercii adiit, coram eo suæ depositionis causam prosecuturus. Remittitur ad abbatem Morimundi, ut ad legitimum et immediatum superiorem, a quo coram vocatis et auditis accusatoribus, prima sententia firmata est (Annal. cist., Series præf. Alcantar., t. 4, p. 573).

3o. Anno 1335, cum plures pseudo- magistri inter se concertarent, rex Alphonsus, ut schismati obviaret, vocato iterum abbate Momundi atque associato magistro Calatravæ (quo mutuo sibi jura quæ uterque habebat suffragarentur) visitationem adoriri jubet, misso eis exercitu copioso, per quem haberent secularis brachii auxilium (Ann. cist., Ser. præf. Calatr., p. 574;-Archiv. Morim., arcul. 1).

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Anno 1345, abbas Thomas de Romanis vocatur in Hispaniam

ut præsideat electioni magistri Petro II successuri (Tabul. Morim., ad ann. 1316).

5o.- Certum est Pium II, anno 1463, providisse ut Joannes, tunc Morimundensis abbas et ejus successores, visitatores, reformatores, militiarum, magistrorum et commendatariorum Alcantaræ, cum simili potestate quam super magistro et militia de Calatrava habebant, constituerentur (In privilegiis Alcantarœ, fol. 79, n. 1).

6o. —Anno 1474, Himbertus de Lona visitat Alcantaram, ut patet ex Tabulis Morim. ad hunc annum, et ex Serie abbat. Morim.

7o. Joannes magister, ne militia observantiæ jacturam pateretur sub seculari ferula, innovationem litterarum Pii II, quibus abbatem Morim., Joannem et successores ejus, visitatores, reformatoresque ordinarios Alcantaræ constituerat, innovari ab Alexandro VI curat sequenti anno, super quo litteras ejus impetravit, datas Romæ VI idus januarii, anno 1493.

8o.- Binæ epistolæ Caroli V, quarum una, data Toleti x1 fabruarii 1526 petit suppliciter ut abbas Morim., cum ipsius cubiculario domino de Laxau, milite Alcantara dispensare velit, ut annum probationis in curia extra conventum præstare possit. In ea abbas Morim. dicitur pater Alcantaræ et caput ex antiquis institutis. In secunda, data Granatæ die xvi junii 1526 imperator, poscit ut idem abbas solita pietate in hunc ordinem, cujus supremum caput existit, cum ejus primo cubiculario Carolo de Popeto, dispensare dignetur, ut professionem suam regularem in curia facere possit (Archiv. Morim., apud Calvomontem, et in Ann. cist., t. 4, Series præf. Alc., pp. 583-84).

L'ordre d'Alcantara disposait de 37 commanderies et était seigneur de 53 bourgs ou villages en Espagne. Outre les trois vœux de religion, on en faisait un quatrième, de soutenir et de défendre l'immaculée Conception de la sainte Vierge.

De la juridiction de Morimond sur la Milice du Christ en Portugal.

1319. Bulle de Jean XXII, du 14 mars 1319, établissant la milice de J.-C. et la soumettant à la règle de saint Benoît et aux constitutions cisterciennes de Calatrava, avec les mêmes priviléges.

Don Nugno Rodriguez, 6 grand-maître, consulte l'abbé de Morimond sur la translation de la milice du fort de Castro-Marino (diocèse de Faro) à Thomar, près de Santaren (Archiv. Morim.).

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1350. Renaud, abbé de Morimond, est délégué par le chapitre général de Citeaux pour visiter la milice du Christ (Chartr. de Morim.). 1433. Le pape Eugène IV charge l'abbé de Morimond de visiter les milices cisterciennes en Espagne et en Portugal (Chartr. de Morim.). 1449.-L'infant don Henri, frère du roi Edouard, soumet un projet de réforme de la milice du Christ à l'abbé de Morim.

1455.- Calixte III ordonne à l'abbé de Morimond d'examiner l'affaire du grand prieur de l'ordre.

1458. Pie Il soumet immédiatement l'ordre du Christ à l'abbé de Morimond par la bulle que nous avons citée plus haut. —L'abbé Himbert de Losne visite cette milice en vertu de ces pouvoirs.

Cet ordre jouissait de 450 commanderies en Portugal, en Afrique et dans les Indes orientales, et de plus de quinze cent mille livres de

rente.

Milice de Montesa.

Nous n'avons retrouvé dans le Chartrier de Morimond que la bulle de Pie II et la visite d'Himbert de Losne.

De juridictione Morim. in Militia Avisiens.

Fundator Alphonsus, primus Lusitaniæ rex.

Institutionis velut auctores fuere B. Joannes Zirita Guiscardusque, monachi Taroucenses sub regula Cistercii et obedientia abbatis ejusdem monast. (Regul. Avis., c. 2).

Gundisalvus II, magister tenellam et infirmam adhuc militiam florenti jam militiæ Calatravæ ultro subjicit, circa anne 1202, et ex tunc dicitur de ordine Calatravæ.

Abbas Morimundi delegatur ad suscipiendum juramentum magistri Ferdinandi secundi Cognomento Monteyro, ann. 1220 (Archiv. Morimund.).

Habuit militia Reginaldum-abbatem Morimundi, ut visitatorem et reformatorem, ut patet ex Regula, c. 8, circa 1332.

Ejus visitationem Pius II abbati Morimundi specialiter injunxit, anno 1460. Dicitur visitata ab Himberto de Lona, hoc anno; à Guillelmo II, 1468 (Archiv. Morim., Calvomont).

Page 192. Deux de ces corps saints, etc.

La manière dont ils furent découverts eut le plus grand retentissement, et nous explique l'éclat et la pompe qui accompagnèrent leur translation. Un habitant de Cologne, ayant fait construire une écurie dans un des faubourgs de cette ville, y fit con duire son cheval; à peine cet animal, ordinairement très-doux, eut-il mis le pied dans cette écurie, qu'il fut saisi d'un violent vertige, se cabrant, hérissant sa crinière, écumant de rage, battant et creusant la terre de son pied; et il était impossible de l'approcher et de le calmer. On put cependant le mettre dehors; et aussitôt il fut abordable et tranquille. On le fit rentrer, et il redevint furieux; on essaya plusieurs fois de le faire entrer et sortir, et à chaque fois le même phénomène se présenta. On soupçonna qu'il devait y avoir là quelque puissance cachée; on creusa sous le pavé de l'écurie, et on découvrit des ossements bien conservés, exhalant une odeur suave, et que l'on reconnut être ceux ou de sainte Ursule, ou de quelques-unes de ses compagnes. Voir Annal. cisterc., t. 2, ad ann.

1163, p. 379.

Page 215.

Ce fut d'après ce plan et dans cet esprit, etc.

Les moines de Morimond affranch irent par eux-mêmes ou firent affranchir environ une vingtaine de villages; la liste que nous en avions dressée avec les pièces justificatives ayant été brûlée par accident, nous craindrions de la reproduire d'une manière inexacte, aidé de nos seuls souvenirs.

Nous avons lu attentivement les savantes recherches de Bréquigny, de MM. Guizot, Augustin Thierry, Tailliar, sur l'établissement des communes; eh bien! nous l'avouons franchement, ces auteurs, qui ont retracé avec un talent si remarquable, une érudition si profonde, une critique si éclairée, les causes, les éléments et les conséquences de cette immense révolution, n'ont pas également réussi à déterminer quelle institution antérieure aurait été le type de l'organisation communale. Pour nous, après avoir étudié sérieusement la question, nous croyons

que, de même que l'Eglise s'est réfléchie dans la communauté monastique, la communauté monastique, à son tour, s'est réfléchie dans la commune civile, avec ses principes constitutifs : le droit d'élection, l'unité d'administration, l'usage des conseils et des délibérations, etc.

Si nous n'avions craint de dépasser les limites que nous nous sommes tracées, nous aurions mis en regard deux chartes d'affranchissement, l'une de Guy, seigneur de Clémont (1347), pour l'érection de la commune de Perrusse, et l'autre des moines de Morimond pour l'érection de celle de Levécourt. La charte des moines est aussi franchement libérale que le comportaient les temps et les circonstances; elle descend de la croix et respire la douceur et la charité de celui qui est mort pour tous et en pardonnant à ses bourreaux. On peut répéter, après l'avoir lue, les paroles du Sauveur: « Vous ne serez véritablement libres que quand le Fils vous aura affranchis» (Si ergo vos Filius liberaverit, vere liberi eritis. S. Joan., c. 8).

Le sire de Clémont présente sa charte en barbare, au bout de son sabre et de sa lance les taxes, les corvées, les charges et réquisitions nous ont semblé encore intolérables. Quant aux peines et aux amendes, il est dit: Celui qui causera du dommage aux propriétés d'autrui rendra la valeur du dégât, puis payera au seigneur cinq sous tournois; s'il ne le peut, on lui coupera une oreille. Pour avoir fait usage de fausse mesure, l'amende sera de 25 sous tournois, ou la main coupée, à défaut de pouvoir payer. Pour ce qui regarde le duel judiciaire, le champion qui combattra pour un autre aura le pied ou le poing coupé, s'il est vaincu, pourvehu toutefois que li roi s'y consente; etc. (1).

Nos moines conservèrent le scabinat de l'époque carlovingienne; l'échevin de la commune monastique cumulait, comme autrefois, les fonctions judiciaires et administratives; il devait s'aider des conseils d'un certain nombre de notables ou d'anciens de la localité. Le plus souvent, dans les petits villages, il n'existait qu'un seul échevin; dans les bourgs, il y en avait quelquefois plusieurs, dont un prenait le titre de grand échevin ou mayeur (2).

(1) Voir aux Archives de Chaumont la charte d'affranchissement de Clémont (1248), renfermant à peu près les mêmes conditions que celles que nous avons rapportées, et commençant par ces mots: Nos Simon, Dominus Clarimontis.

(2) Echevin, en latin scabinus, scabineus, du théothisque, skapene, skafene, qui signifie créé, constitué. Voyez, sur l'affranchissement communal : Bréqui

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