L'abbé Cl. Fauchet: prédicateur du roi, membre de la Commune de Paris, evêque constitutionnel du Calvados, député à la Legislative et à la Convention nationaleLibrarie historique du Bourbonnais, 1908 - 270 Seiten |
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Seite 239 - ... misérable roi détrôné charge l'horizon de l'Europe. Ah ! ce n'est point la mort du tyran déchu qui me navre, quoique l'homme sensible soit douloureusement affecté de toutes les morts que n'ordonne point la nature et qui sont inutiles à la société ; le chagrin qui me suivra jusqu'au tombeau, c'est que ma patrie ait flétri sa révolution par une cruauté fatale , c'est que des hommes atroces aient réussi à commander un meurtre solennel ; c'est que Paris, la ville centrale de la liberté,...
Seite 238 - Louis était jugé; la royauté était morte; la République était conçue; la liberté s'annonçait comme la bienfaitrice du monde; les grandes espérances du genre humain marchaient à leur terme ; les nations contemplaient la France avec l'émulation de l'imiter. Tout hâtait la libération de l'univers : voilà , ô douleur, ô désespoir pour un ami de l'humanité ! la régénération des mœurs reculée pour long-temps , la délivrance des peuples retardée d'un demi-siècle , et le bonheur...
Seite 169 - ... raison éternelle ; vous appelez enfin efficacement, par l'action de votre grâce et de votre miséricorde, à la fraternité évangélique le genre humain? étranger si longtemps à la société véritable: nous vous supplions de consommer votre œuvre pour le bonheur et le salut universel des frères. Dans votre bonté propice rendez la nation française digne de servir de modèle au monde entier. Dirigez-la dans les principes de la liberté parfaite, en sorte qu'elle ne reconnaisse plus d'autre...
Seite 233 - La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.
Seite 250 - Patmos, et convenait que jusqu'à l'époque de la prise de la Bastille il n'était pas aisé de l'entendre. Mais depuis, l'explication coulait d'ellemême. Fauchet trouvait dans l'Apocalypse la naissance, les progrès, les triomphes des Jacobins, le règne de Robespierre, les noyades de Carrier, les fusillades de Collot et jusqu'aux carmagnoles deBarère.
Seite 198 - Içs réfractaires : celle de mes adversaires est cruelle contre la partie la plus intéressante de la nation. On veut vous déshonorer par des mesures honteuses ; on veut donner le change à l'opinion publique : mais il est encore des hommes qui sauront prémunir l'assemblée contre les projets de ces. endormeurs. En vain voudrait-on vivre fraternellement avec ces prêtres qui secouent les torches du fanatisme ; ils ne veulent pas vivre en amis, ni même vivre en ennemis paisibles : ils ont la haine...
Seite 234 - Arrête-toi ; n'égorge pas de sangfroid ton semblable. Dans l'état de société , on a le droit de priver le malfaiteur de sa liberté aussi long-temps que l'on jugera sagement qu'il pourrait en abuser , mais non passé ce terme. Tout homme est corrigible ; je n'en excepte pas même les tyrans , quand ils n'ont plus d'hommes à leurs ordres. Si donc il est douteux que la loi puisse condamner à mort sans outrager la...
Seite 250 - Ils étaient tous calmes sans ostentation , quoique aucun ne se laissât abuser par l'espérance. Leurs âmes étaient à une telle hauteur, qu'il était impossible de les aborder avec les lieux communs des consolations ordinaires. Brissot', grave et réfléchi, avait le maintien du sage luttant avec l'infortune; et si quelque inquiétude était peinte sur sa figure, on voyait bien que la patrie seule en était l'objet. Gensonné, recueilli en lui-même, semblait craindre de souiller...
Seite 141 - Une grande pensée nous rassemble : il s'agit de commencer la confédération des hommes , de rapprocher les vérités utiles , de les lier en système universel, de les faire entrer dans le gouvernement des nations, et de travailler, dans un concert général de l'esprit humain, à composer le bonheur du monde.
Seite 198 - NOVEMBRE. M. Fauchet. La tolérance des poisons de la société est la plus grande intolérance contre la société ; mais accuser d'intolérance celui qui ne veut pas qu'on paye les empoisonneurs , c'est le comble du ridicule. On m'accuse d'avoir déployé une éloquence cruelle, quand je n\i cté ni cruel ni éloquent, mais seulement juste et sensé.