Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

cession n'ont pas rendu ce que la donataire en attendait. Ainsi les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, au lieu de trois cent mille francs, n'ont dû recevoir que deux cent vingttrois mille francs. Mais l'établissement auquel cette somme était destinée a été fondé, et il fonctionne sous la surveillance d'une commission supérieure dont le président est M. le préfet de la Haute-Saône, et le vice-président M. Bergier, vicaire général du diocèse. Soixante orphelins s'y trouvent.

Ces 1,400,000 francs qui auraient été captés par Son Em. le Cardinal Archevêque de Besançon au profit de l'Eglise, se réduisent d'abord à la moitié; mais, il faut le reconnaître, cette moitié s'applique, en effet,. à l'Eglise, les pauvres formant la partie de l'humanité à laquelle l'Eglise consacre d'une manière spéciale ses affections et sa tendresse.

Avions-nous raison de dire que si ce testament avait été inspiré par l'éminent prélat, cet acte pourrait être compté au nombre des faits qui illustreront son intelligente et paternelle administration?

Nous ne terminerions pas ces Notes si nous voulions relever toutes les calomnies, tous les blasphèmes, toutes les impiétés qui se trouvent dans les trois volumes de M. Proudhon. Pour lui rien n'est sacré. Les choses les plus saintes sont des choses viles et corrompues, les personnages les plus dignes d'être respectés sont des escrocs et des voleurs, des tartuffes et des libertins, dont les intentions sont suspectes, même avec les meilleures apparences, et dont les actes ne sont que le fruit de la perversité. La propriété est un vol, la religion une école

d'immoralité, le ministère sacerdotal une œuvre de té-> nèbres et de mal, et Dieu la négation même de la justice!

Ces indications suffisent pour caractériser l'œuvre de M. Proudhon.

Il n'y a que la Révolution, avec ses sanglantes saturnales, ses échafauds dressés pour les plus saintes et les plus pures victimes, les églises transformées en écuries, les adorations de la Raison sous la figure d'une prostituée, à la place du Dieu véritable, qui satisfassent l'esprit et. le cœur de M. Proudhon. Laissons-lui ses préférences et ses prédilections. Il y a encore un public pour flétrir comme ils méritent de l'être les horribles théories et les affreux blasphèmes de M. Proudhon. Mais il ne faut pas moins être effrayé de ce qu'il se forme en ce moment des esprits pour les produire, et de ce qu'on peut trouver des éditeurs pour y mettre leur nom et les publier dans l'espoir d'une vente productive. C'est là un grave symptôme pour notre époque et pour l'avenir.

[ocr errors]

Ajoutons une dernière et triste réflexion. Comment M. Eugène de Mirecourt a-t-il cru pouvoir parler à M. Proudhon de la lettre que Son Em. le Cardinal Archevêque de Besançon lui avait écrite, et comment s'estil décidé ensuite à lui en donner une copie?

La lettre du vénérable prélat est irréprochable; mais c'est moins du fond de la lettre qu'il s'agit ici que d'un procédé qui fait mettre en scène un saint pontife au sujet d'une communication confidentielle qui n'aurait, dans tous les cas, dû être livrée à la publicité qu'avec l'autorisation formelle de celui qui l'avait écrite. Qui dit lettre

dit chose confidentielle, surtout lorsqu'il s'agit de renseignements qu'on demande et qu'on ne livre qu'avec la discrétion naturelle en pareille circonstance, bien que le secret ne soit pas formellement demandé dans la lettre même.

Et M. Eugène de Mirecourt montre à M. Proudhon lui-même cette lettre et la lui donne en copie, lorsque c'est de M. Proudhon que Son Em. le Cardinal Archevêque parle dans sa lettre, sur la demande pressante de M. Eugène de Mirecourt !

Nous ne suspectons les intentions de personne, mais nous devons reconnaître que le procédé de M. de Mirecourt renverse tous les usages établis dans la société et foule aux pieds toutes les convenances.

CHAPITRE XXII.

Saisie et condamnation de l'ouvrage de M. Proudhon. · tion de l'éditeur. Texte du jugement.

de l'appel.

-

Condamna

Appel. Jugement

Appréciation de l'Ami de la Religion sur la con-

damnation de M. Proudhon.

Peu de temps après la publication de l'ouvrage de M. Proudhon, le gouvernement, après s'être convaincu que cette œuvre était un outrage aux lois les plus saintes, fit saisir les exemplaires de l'ouvrage, et déféra l'auteur et l'éditeur à la justice.

Après cette saisie, M. Proudhon publia une pétition ou lettre au Sénat, où les calomnies contre la religion et les offenses à la loi contenues dans sa première publication étaient renouvelées.

Cette bunaux.

œuvre nouvelle fut aussi déférée aux tri

Le procès au sujet des deux ouvrages fut jugé dans le courant du mois de juin 1858. Voici le texte du jugement:

TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE PARIS.

PRÉSIDENCE DE M. BERTHELIN.

Audience du 3 juin.

« Attendu la connexité, joint les deux instances;

>> En ce qui touche l'ouvrage intitulé: De la Justice dans la Révolution et dans l'Eglise,

» Attendu qu'en toute matière, même en matière religieuse, chacun a le droit de librement exposer son opinion et de discuter celle d'autrui, mais à la condition de respecter les lois qui ont posé les bornes d'une controverse licite; que c'est le droit et le devoir de la justice de sévir quand la discussion, sortant des limites d'une sage modération, revêt le caractère de la violence et dégénère en délit ;

>> Attendu que Proudhon se reconnaît auteur d'un ouvrage intitulé De la Justice dans la Révolution et dans l'Eglise, nouveaux principes de philosophie pratique; ouvrage qu'il reconnaît avoir publié dans le courant de l'année 1858;

» Que dans l'ensemble de cet ouvrage, et notamment aux pages 252, 358, 438 et 451 du tome Ier; 35, 59, 447 et 540 du tome II; 187, 269, 299, 316 et 320 du tome IIIo, au cours de l'exposé de cette doctrine, qu'il qualifie lui-même d'antithéiste et qui tend, suivant son expression, à éliminer « Dieu, >> comme inutile; » Proudhon ne craint pas, en parlant du Christ, de l'appeler le « fils putatif` de Dieu; » représente la religion comme remplissant « une mission immorale; » écrit qu'elle est établie « en dehors de la justice, dont elle ne pos» sède pas la notion; » que « son troupeau se compose exclu» sivement de riches; que les pauvres la quittent parce qu'elle >> est pour eux une marâtre; qu'elle a dégradé l'homme et » qu'elle corrompt les mœurs; » qu'il reproche à l'Eglise << d'abêtir la nation au lieu de l'instruire; de dépraver le tra» vailleur, de pratiquer le mercantilisme, de faire argent » de tout et de s'enrichir par la captation et l'escroquerie ; »> qu'il la compare à la femme adultère « qui a perdu le senti>> ment de son immoralité » lui dit, « que son but, c'est-à>> dire son paradis, est un brigandage, et le Dieu qu'elle sert » le démon; » qu'enfin il lui annonce « qu'elle se fera jeter >> aux gémonies par l'indignation des sectes dissidentes; >>

» Qu'il poursuit de ses sarcasmes outrageants les pratiques et les prières de l'Eglise, notamment l'Oraison dominicale, qui, d'après l'interprétation qu'il impute à l'Eglise de ses termes, « serait un tissu d'idées niaises, contradictoires, immo

« ZurückWeiter »