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Lepénaz, tels que les rapports du vice-intendant de Tarentaise à l'intendant général du duché de Savoie et sa correspondance avec divers fonctionnaires, lesquels il vient de publier dans l'excellente Revue alpine de Lyon 1.

Lorsqu'un appareil glaciaire, arrêté pendant ses périodes de stationnement sur une barre rocheuse ou sur une pente très escarpée au dessus d'une vallée, éprouve une forte crue, son front, sans cesse poussé en avant, s'écroule dans le vide, sousjacent, et, par suite, crée à la base de la paroi qui le supporte, un entassement de glaçons plus ou moins considérable, soit, un glacier «<remanié ». D'après les documents recueillis par M. P. Mougin, telle aurait été l'origine du barrage du Doron par le glacier de Lepénaz. Dans la vallée de Champagny l'arrêt du cours des eaux aurait donc été déterminé par le même phénomène que dans le val de Bagnes en 1595 et en 1818.

D'après l'étude du terrain accomplie antérieurement à la publication de M. Mougin, M. Paul Girardin estime, au contraire, que l'obturation de la vallée a été produite par l'allongement du corps même du glacier. Sa moraine latérale de gauche se serait étendue jusqu'à un « verrou » rocheux situé en travers de la vallée et ce serait cette digue qui aurait arrêté le torrent. (Voir La Géographie, XII, 1, 15 juillet 1905, p. 17, et surtout fig. 10, p. 19.)

Toujours est-il que les eaux du Doran ne pouvant s'écouler refluèrent vers l'amont et inondèrent le « plan » où se trouve le petit lac de la Glière ou de la Plagne, en couvrant plus de 50 hectares. Puis, un beau jour, le 15 juin 1818, la digue de glace se rompit, et la masse d'eau qui recouvrait en amont le bassin de la Glière s'écoula comme une trombe à travers la vallée. Tous les ponts, sauf celui de Salins, furent enlevés, « beaucoup de récoltes sur les deux rives emportées, et des hameaux submergés et des moulins endommagés ». Le montant des dégâts éprouvés par les particuliers est évalué à plus de 44 000 livres. Sur la commune de la Perrière la débâcle affouilla profondément les berges du Doron, mais à quelque chose malheur est bon, pourrait-on dire. Cette érosion eut pour effet de faire réapparaître une source minérale enfouie depuis un siècle, et dont l'exploitation donna ultérieurement naissance à la station de Brides-les-Bains.

Après cette catastrophe le glacier de Lepénaz demeura en crue, comme d'ailleurs tous les appareils des Alpes à cette époque, si bien qu'en 1820 le lac s'était reformé, mais cette fois, grâce à des travaux exécutés par les indigènes, le 10 juin l'écoulement de la nappe d'eau s'effectua sans accident. N'empêche que dès l'année suivante le lac était reformé.

En 1826, nouvelle alerte. Le 26 mai, « par suite de chutes d'avalanches de la montagne de la Glière, l'issue de la tranchée ouverte, pour donner l'écoulement au lac formé au pied du glacier, se trouve en partie obstruée » 3. Aussitôt on fait déblayer le canal, et cette fois encore on n'eut point d'accident à déplorer.

D'après les calculs auxquels s'est livré M. P. Mougin en prenant pour base les données numériques fournies par le rapport de l'ingénieur qui visita le lac en 1820,

1. P. Mougin, La débâcle de Champagny, in Revue alpine, XII année, n° 9, 1 sept. 1906.

2. Consulter la feuille 179 de l'agrandissement au 40 000 de l'Etat-Major français.

le volume de la débâcle du 15 juin 1818 aurait été de plus 3 millions et demi de mètres cubes.

Il est vraisemblable de penser que les grandes crues glaciaires de la fin du XVIe siècle et du début du xvi ont dù, comme celle du commencement du XIXe siècle, déterminer un allongement du glacier de Lepénaz et par suite donner, elles aussi, naissance à des débâcles dans la vallée du Doron de Champagny. Aussi bien la plus grande prudence s'impose dans l'étude des terrains meubles de cette vallée. Toutes ces formations ont dù être profondément remaniées dans la région voisine du talweg, et, dans la partie de cette zone en aval du hameau de Lessonay les blocs qu'on y remarque ont dû être déposés, non par les glaciers, mais par le flot de la débâcle de 1818.

Dans les Alpes, l'étude des débâcles glaciaires n'est pas une simple curiosité scientifique, elle intéresse au plus haut point la sécurité des montagnards. La formation des lacs de barrage pendant les crues glaciaires est la conséquence de conditions topographiques permanentes. Dans toutes les localités où l'allongement d'un glacier a engendré un réservoir temporaire, et par suite a causé le plus souvent une ou plusieurs débâcles, le même phénomène se reproduit ou peut se reproduire à chaque crue glaciaire, comme cela s'est passé au Vernagt, au glacier d'Allalin. au Giétroz. Il importe donc de connaître tous les glaciers dangereux à ce point de vue et pour cela de fouiller dans les archives administratives, comme l'a fait avec tant de bonheur M. Mougin.

Depuis plus d'un demi-siècle les glaciers des Alpes sont en grande décrue; aussi bien, peut-être, dans un avenir prochain, éprouveront-ils une forte poussée en avant. Connaissant alors par les études des glaciéristes les vallées exposées à être barrées par les glaciers, les forestiers et les ingénieurs pourront surveiller ces appareils et prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde des montagnards et de leurs propriétés. CHARLES RABOT.

La production vinicole de l'Italie '.- En 1905, le vignoble occupait en Italie une surface de quatre millions d'hectares environ (4046 000) se répartissant ainsi :

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En 1905, la récolte a été déficitaire : elle n'a guère, en effet, dépassé 29 millions d'hectolitres contre près de 41 millions l'année précédente.

Le tableau suivant indique la production par province dans les deux années 1904 et 1903.

4. Moniteur officiel du Commerce, n° 1206, 9 août 1906, p. 593, d'après le Bolletino officiale del ministerio d'Agricoltora, Industria e Commercio.

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Cette statistique montre que les principales régions viticoles de l'Italie sont l'Emilie, la Vénétie, la Toscane et les provinces méridionales du versant adriatique. En 1903, le déficit dans la production a affecté principalement les provinces méridionales adriatiques. La Toscane, le Piémont et l'Emilie ont été ensuite les regions les plus atteintes. CHARLES RABOT.

AFRIQUE

Mission de M. de Calassanti Motylinski au Hoggar. - D'après des lettres réceptes, M. de Calassanti Motylinski qui, comme nous l'avons annoncé (La Géographie, XIII, 6. p. 456, 15 juin 1906), a été chargé par le gouvernement général de l'Algérie d'une mission d'études linguistiques et sociologiques chez les Touareg Hoggar, poursuit ses recherches dans d'excellentes conditions.

Parti d'In Salah, le 11 mai dernier, notre compatriote, après un voyage de vingtquatre jours, sous l'escorte de dix hommes de la compagnie saharienne du Tidikelt, atteignit Tamenraset, au sud du massif central du Hoggar. Dans cette localité fréquentée par les nomades du Dag Rali, Adjouhé Teheli et Tedjéhé Afis, M. de Calassanti Motylinski s'est livré à des recherches linguistiques et sociologiques. Il a trouvé le concours le plus obligeant auprès d'un proche parent de l'amenoukel du Hoggar, Akhammouk ag Ihemma, qui s'est mis à son entière disposition, gràce aux recommandations dont l'avait muni le chef de l'annexe d'In Salah. Les services de ce chef touareg lui ont été d'autant plus précieux que les Touareg campés les uns dans la Koudia et les autres dans l'Adrar, sont trop dispersés pour qu'on puisse les joindre aisément.

Pendant les mois de juin et de juillet le savant professeur de Constantine a recueilli à Tamenraset un nombre considérable de textes en langue tamahiq, et des

le volume de la débâcle du 15 juin 1818 aurait été de plus 3 millions et demi de mètres cubes.

Il est vraisemblable de penser que les grandes crues glaciaires de la fin du XVI siècle et du début du xvi ont dû, comme celle du commencement du XIX® siècle. déterminer un allongement du glacier de Lepénaz et par suite donner, elles aussi, naissance à des débâcles dans la vallée du Doron de Champagny. Aussi bien la plus grande prudence s'impose dans l'étude des terrains meubles de cette vallée. Toutes ces formations ont dû être profondément remaniées dans la région voisine du talweg, et, dans la partie de cette zone en aval du hameau de Lessonay les blocs qu'on y remarque ont dû être déposés, non par les glaciers, mais par le flot de la débâcle de 1818.

Dans les Alpes, l'étude des débâcles glaciaires n'est pas une simple curiosité scientifique, elle intéresse au plus haut point la sécurité des montagnards. La formation des lacs de barrage pendant les crues glaciaires est la conséquence de conditions topographiques permanentes. Dans toutes les localités où l'allongement d'un glacier a engendré un réservoir temporaire, et par suite a causé le plus souvent une ou plusieurs débâcles, le même phénomène se reproduit ou peut se reproduire à chaque crue glaciaire, comme cela s'est passé au Vernagt, au glacier d'Allalin. au Giétroz. Il importe donc de connaître tous les glaciers dangereux à ce point de vue et pour cela de fouiller dans les archives administratives, comme l'a fait avec tant de bonheur M. Mougin.

Depuis plus d'un demi-siècle les glaciers des Alpes sont en grande décrue; aussi bien, peut-être, dans un avenir prochain, éprouveront-ils une forte poussée en avant. Connaissant alors par les études des glaciéristes les vallées exposées à être barrées par les glaciers, les forestiers et les ingénieurs pourront surveiller ces appareils et prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde des montagnards et de leurs propriétés. CHARLES RABOT.

La production vinicole de l'Italie '.- En 1903, le vignoble occupait en Italie une surface de quatre millions d'hectares environ (4046 000) se répartissant ainsi :

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En 1903, la récolte a été déficitaire : elle n'a guère, en effet, dépassé 29 millions d'hectolitres contre près de 41 millions l'année précédente.

Le tableau suivant indique la production par province dans les deux années 1904 et 1903.

1. Moniteur officiel du Commerce, n° 1206, 9 août 1906, p. 593, d'après le Bolletino officiale del ministerio d'Agricoltora, Industria e Commercio.

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Cette statistique montre que les principales régions viticoles de l'Italie sont l'Emilie, la Vénétie, la Toscane et les provinces méridionales du versant adriatique. En 1903, le déficit dans la production a affecté principalement les provinces méridionales adriatiques. La Toscane, le Piémont et l'Emilie ont été ensuite les régions les plus atteintes. CHARLES RABOT.

AFRIQUE

Mission de M. de Calassanti Motylinski au Hoggar. D'après des lettres récentes, M. de Calassanti Motylinski qui, comme nous l'avons annoncé (La Géographie, XIII, 6. p. 456, 15 juin 1906), a été chargé par le gouvernement général de l'Algérie d'une mission d'études linguistiques et sociologiques chez les Touareg Hoggar, poursuit ses recherches dans d'excellentes conditions.

Parti d'In Salah, le 11 mai dernier, notre compatriote, après un voyage de vingtquatre jours, sous l'escorte de dix hommes de la compagnie saharienne du Tidikelt, atteignit Tamenraset, au sud du massif central du Hoggar. Dans cette localité fréquentée par les nomades du Dag Rali, Adjouhé Teheli et Tedjéhé Afis, M. de Calassanti Motylinski s'est livré à des recherches linguistiques et sociologiques. Il a trouvé le concours le plus obligeant auprès d'un proche parent de l'amenoukel du Hoggar, Akhammouk ag Ihemma, qui s'est mis à son entière disposition, gràce aux recommandations dont l'avait muni le chef de l'annexe d'In Salah. Les services de ce chef touareg lui ont été d'autant plus précieux que les Touareg campés les uns dans la Koudia et les autres dans l'Adrar, sont trop dispersés pour qu'on puisse les joindre aisément.

Pendant les mois de juin et de juillet le savant professeur de Constantine at recueilli à Tamenraset un nombre considérable de textes en langue tamahiq, et des

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