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le volume de la débâcle du 15 juin 1818 aurait été de plus 3 millions et demi de mètres cubes.

Il est vraisemblable de penser que les grandes crues glaciaires de la fin du xvr siècle et du début du xvi ont dù, comme celle du commencement du XIX® siècle, déterminer un allongement du glacier de Lepénaz et par suite donner, elles aussi, naissance à des débâcles dans la vallée du Doron de Champagny. Aussi bien la plus grande prudence s'impose dans l'étude des terrains meubles de cette vallée. Toutes ces formations ont dû être profondément remaniées dans la région voisine du talweg, et, dans la partie de cette zone en aval du hameau de Lessonay les blocs qu'on y remarque ont dû être déposés, non par les glaciers, mais par le flot de la débâcle de 1818.

Dans les Alpes, l'étude des débâcles glaciaires n'est pas une simple curiosité scientifique, elle intéresse au plus haut point la sécurité des montagnards. La formation des lacs de barrage pendant les crues glaciaires est la conséquence de conditions topographiques permanentes. Dans toutes les localités où l'allongement d'un glacier a engendré un réservoir temporaire, et par suite a causé le plus souvent une ou plusieurs débâcles, le même phénomène se reproduit ou peut se reproduire à chaque crue glaciaire, comme cela s'est passé au Vernagt, au glacier d'Allalin. au Giétroz. Il importe donc de connaitre tous les glaciers dangereux à ce point de vue et pour cela de fouiller dans les archives administratives, comme l'a fait avec tant de bonheur M. Mougin.

Depuis plus d'un demi-siècle les glaciers des Alpes sont en grande décrue; aussi bien, peut-être, dans un avenir prochain, éprouveront-ils une forte poussée en avant. Connaissant alors par les études des glaciéristes les vallées exposées à être barrées par les glaciers, les forestiers et les ingénieurs pourront surveiller ces appareils et prendre les mesures nécessaires à la sauvegarde des montagnards et de leurs propriétés. CHARLES RABOT.

La production vinicole de l'Italie '.- En 1905, le vignoble occupait en Italie une surface de quatre millions d'hectares environ (4046 000) se répartissant ainsi :

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En 1903, la récolte a été déficitaire : elle n'a guère, en effet, dépassé 29 millions d'hectolitres contre près de 41 millions l'année précédente.

Le tableau suivant indique la production par province dans les deux années 1904 et 1903.

4. Moniteur officiel du Commerce, n° 1206, 9 août 1906, p. 593, d'après le Bolletino officiale del ministerio d'Agricoltora, Industria e Commercio.

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Cette statistique montre que les principales régions viticoles de l'Italie sont TÉmilie, la Vénétie, la Toscane et les provinces méridionales du versant adriatique. En 1903, le déficit dans la production a affecté principalement les provinces méridionales adriatiques. La Toscane, le Piémont et l'Emilie ont été ensuite les régions les plus atteintes. CHARLES RABOT.

AFRIQUE

Mission de M. de Calassanti Motylinski au Hoggar. - D'après des lettres récentes, M. de Calassanti Motylinski qui, comme nous l'avons annoncé (La Géographie, XIII, 6. p. 456, 15 juin 1906), a été chargé par le gouvernement général de l'Algérie d'une mission d'études linguistiques et sociologiques chez les Touareg Hoggar, poursuit ses recherches dans d'excellentes conditions.

Parti d'In Salah, le 11 mai dernier, notre compatriote, après un voyage de vingtquatre jours, sous l'escorte de dix hommes de la compagnie saharienne du Tidikelt. atteignit Tamenraset, au sud du massif central du Hoggar. Dans cette localité fréquentée par les nomades du Dag Rali, Adjouhé Teheli et Tedjéhé Afis, M. de Calassanti Motylinski s'est livré à des recherches linguistiques et sociologiques. Il a trouvé le concours le plus obligeant auprès d'un proche parent de l'amenoukel du Hoggar, Akhammouk ag Ihemma, qui s'est mis à son entière disposition, grace aux recommandations dont l'avait muni le chef de l'annexe d'In Salah. Les services de ce chef touareg lui ont été d'autant plus précieux que les Touareg campés les uns dans la Koudia et les autres dans l'Adrar, sont trop dispersés pour qu'on puisse les joindre aisément.

Pendant les mois de juin et de juillet le savant professeur de Constantine a recueilli à Tamenraset un nombre considérable de textes en langue tamahiq, et des

Les recherches épigraphiques de M. de Calassanti Motylinski ont été également fructueuses.

Sur la route d'In Salah à Tamenraset à Haci el Gouiret, Haci Anesmid, El Meniet, Tesnou et Tit] l'explorateur a relevé un grand nombre de dessins ou d'inscriptions rupestres. Au commencement d'août, il a visité et étudié les ruines et les tombes de Tin Hinan qui se trouvent à Abelesse, et les monuments funéraires turriformes ou coniques qui se trouvent entre ce point et Tit.

Nous apprenons, enfin, que le hardi voyageur a dû se rendre à Tazerouk en passant par l'Haman, c'est, croyons-nous, le premier Européen qui aura effectué de l'ouest à l'est la traversée complète du massif montagneux hoggar.

Le programme qu'il s'était proposé étant ainsi accompli, M. de Calassanti Motylinski va bientôt rentrer en Algérie par le Timmi, le Gourara et Biskra.

HELLER.

Exploration au Cameroun'. Le capitaine Glauning, chef de la station de Bamenda, a dirigé, en 1903, une expédition qui a sillonné plus particulièrement la région méridionale du cercle de ce nom.

Partie de Bamenda le 14 juin 1905, l'expédition du capitaine Glauning se dirigea tout d'abord sur Bali, puis, remontant au nord visita le pays de Baméta et Bafout. Prenant ensuite une direction sud-sud-est, elle gagna, par Babanki-Toungo, Bakembat, Bagam et Banyoun le pays de Bangangté dans l'extrême sud du cercle pour rallier enfin son point de départ par Bansa, Babadjou, Babinyen et Bagangou le 27 juillet.

La région parcourue par l'expédition allemande fait partie du système de plateaux montagneux qui s'étend, au nord, jusqu'à la Bénoué, à l'ouest jusqu'à la rivière Cross, au sud jusqu'à la dépression de l'estuaire du Cameroun et qui se continue à l'est par les hautes terres de l'Adamaoua méridional. C'est là que se fait le partage des eaux entre les trois importants systèmes fluviaux de la Bénoué, de la rivière Cross et de la Noun-Sanaga. Les plus importants reliefs y atteignent 2000 à 2500 mètres d'altitude. Avec ses profils tantôt abrupts et tantôt adoucis, ses nombreux ruisseaux et ses cascades, ses prairies, alternant avec la brousse et la forêt, cette région est d'une grande beauté.

La partie méridionale du cercle, entre Bagam et le Bangangté, se présente sous l'aspect d'un pays de collines bien arrosé et dont les sommets, d'environ 60 à 100 mètres d'altitude relative (plus rarement de 150 à 200 mètres), ont des pentes très adoucies.

Toute la contrée est fertile, très peuplée, et bien cultivée. Les villages s'y succèdent sans interruption. Les champs sont entourés de haies vives entre lesquelles courent d'étroits chemins qui ne sont impraticables que pendant la saison des pluies.

Les principales cultures consistent en maïs, patates, arachides et quelque peu de

1. Bericht des Hauptmanns Glauning, Leiters der Station Bamenda, über seine Expedition nach Bali, Bameta und dem Südbezirk (avec une carte en noir), in Deutsches Kolonialblatt, 15 novembre 1903.

coton. En certains endroits on cultive la pomme de terre d'Europe qui provient de Bali où elle a été introduite par Zintgraff. Le palmier à huile n'est pas aussi commun que les palmiers phénix et raphia. Ce dernier surtout est grandement. utilisé pour la fabrication d'une espèce de vin. Le kolatier semble prospérer partout et il est particulièrement abondant à Babadja et dans la forêt de Mambé entre Bapinyen et Bafadchou.

Les éléphants sont assez rares, sauf dans la région à l'est de Bangangté. Les chèvres, les moutons et les porcs sont nombreux et dans presque tous les villages on voit des troupeaux de 12 à 100 têtes de bétail d'une race spéciale.

Les huttes indigènes sont, pour la plupart, très proprement construites et éparpillées à travers la campagne. Les villages des chefs, seuls, presque toujours situés à flanc de montagne, sont constitués par des groupes de 100 à 150 cases auprès desquels se voit la place du marché, spacieuse et ombragée où s'opèrent de nombreuses transactions.

Les indigènes sont craintifs et méfiants, mais intelligents et industrieux. Ils travaillent fort bien le fer, mais excellent surtout dans la sculpture du bois. Leur armement se compose de fusils d'ancien modèle, de lances et d'une espèce de coutelas large et court.

Grâce à sa fertilité et à la densité de sa population, cette contrée est appelée à devenir graduellement, sous l'influence européenne, un centre important de culture et de main-d'œuvre indigènes. M. CHESNEAU.

Carte du Cameroun septentrional. Les Mitteilungen aus den deutschen Schutzgebieten (3 fascicule de 1905) ont publié une très intéressante carte au 750 000o de la région du Logone allemand, due à M. Max Moisel (Der Deutsche Logone und seine Nachbargebiete).

Cette carte, qui s'étend au nord jusqu'à Mara, sur le Chari, et, au sud jusqu'au poste de Garoua, comprend, à l'est du méridien de ce dernier point, toute cette partie de la colonie allemande limitée par le Chari si fréquemment dénommée, par les coloniaux, le « bec de canard ».

En dehors des nombreux travaux existants, l'excellent cartographe qu'est M. Max Moisel a utilisé, pour dresser sa carte de la région du Logone allemand, toute une série de levés des lieutenants von Bülow et Dominik exécutés en 1902 et 1903. Il a également coordonné les travaux de la mission allemande de délimitation le long de la frontière anglaise. Les membres de cette mission étaient, comme on sait: le capitaine Glauning, commissaire; le lieutenant Marquardsen, premier astronome, et les lieutenants Schulze, von Stephani, Strümpell, Schipper (1903-1904).

Tous ces levés ont été appuyés sur de nombreuses positions astronomiques. On se rappelle que la principale tâche de la commission, mixte de délimitation consistait à déterminer le plus rigoureusement possible la position de Yola et à faire la triangulation topographique d'abord de l'arc de cercle qui enveloppe Yola, ensuite d'une bande de territoire jusqu'au Tchad, puis à continuer les travaux de triangulation jusqu'à Kouka, dont la situation devait également être déterminée

levés de la mission ont pour base unique la détermination de la longitude de Yola. Or, sur la position de cette ville, ainsi que sur le point où la frontière atteint la rive du lac, il y a eu désaccord entre la mission anglaise et la mission allemande. Il résultait de cette divergence de vues qu'on ignorait si Dikoa se trouvait en territoire anglais ou allemand et que des négociations diplomatiques furent reconnues nécessaires pour régler la question.

La carte dressée par M. Max Moisel donne le tracé de la frontière tel qu'il ressort des travaux de la mission allemande et place la ville de Dikoa (dont un plan au 10000 par le lieutenant Schipper se trouve en cartouche) à deux ou trois kilomètres de cette ligne, en territoire allemand. C'est jusqu'à présent la représentation cartographique la plus parfaite de cette région de l'Afrique si intéressante et vers laquelle les efforts de l'exploration allemande se sont portés récemment avec tant d'activité.

Au texte explicatif qui accompagne la carte du Logone allemand sont jointes plusieurs notices sur les relations politiques dans l'Adamaoua septentrional et dans les territoires allemands du lac Tchad et sur les populations indigènes du Caméroun septentrional. M. CHESNEAU.

Recensement de la population de l'Erythrée'. - D'après un recensement effectué en 1903, la population de la colonie italienne d'Erythrée est de 278 855 âmes pour une superficie de 130 000 k", soit environ 2 habitants au kilomètre carré. Sur ce nombre les indigènes entrent pour 275 000. Massaouah compte 2 275 habitants.

CH. R.

AUSTRALASIE

Les fjords du sud-ouest de la Nouvelle-Zélande et l'hypothèse glaciaire'. Cette région très pittoresque présente au point de vue géophysique un ensemble de particularités sur l'origine desquelles l'accord des géologues n'était pas établi.

Ses canyons à fond plat et limités par des pentes très escarpées, devenant même verticales à la base; ses grands « rock-basins » ou excavations au-dessous du niveau de base des vallées; ses immenses cirques de plusieurs centaines de mètres de profondeur creusés dans des roches dures; ses vallées supendues; ses fjords et surtout ses «sound-basins » ou profondes dépressions qui existent à l'embouchure des fjords n'avaient pas encore été interprétés d'un manière satisfaisante.

M. Andrews explique les différents traits de la topographie de ce pays par l'hypothèse d'une inondation glaciaire.

Toute cette région fut profondément érodée avant les temps tertiaires par les agents sub-aériens. Elle fut plissée très probablement au début du Tertiaire, et portée à une altitude d'environ 2000 mètres dans ses parties septentrionales. Pendant les temps préglaciaires, les eaux courantes y creusèrent de profonds canyons.

1. Societa geografica italiana, Bolletino, sér. IV, vol. VII, n° 8, août 1906, p. 814.

2. E.-C. Andrews, The ice-flood hypothesis of the New-Zealand sound-basins, in The Journal of Geology, vol. XIV, 1906, p. 22 à 54, 14 fig.

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