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triflorum), le Wacapou (Wacapoua americana), le Monbin (Spondias lutea), le Cèdre (Cedrela odorata), le Tamarinier des bois. M. van Cappelle indique que l'exploitation de ces richesses végétales comporterait d'assez grandes diffi

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cultés

par suite de la dissémination des individus d'une même espèce, souvent très éloignés les uns des autres; une reconnaissance détaillée de la forêt devrait précéder l'exploitation.

La région des chutes d'eau commence un peu avant le confluent du

FIG. 19. BLOCS DE GRANITE A BIGI-SANTI (HAUTE NICKERIE). Reproduction d'une photographie de M. van Cappelle jun.

verts d'une croûte noire désagrégée provenant, comme celle qui a été étudiée sur les rochers des cataractes du Nil par MM. Lortet et Hougounenq, puis par M. Lucas, de la dissolution des éléments solubles de la roche par les eaux météoriques et fluviales et de la concentration, à la surface, des oxydes de fer et de manganèse insolubles. Des barrages successifs et rapprochés coupent ensuite le Nickerie à Stone dansi; ils sont formés par des amas de blocs de granite, décomposés en écailles concentriques, arrondis par l'eau, percés de trous et creusés de cannelures parallèles au courant, sous l'action des matériaux grossiers entraînés par le fleuve, au moment des crues. Des bancs rocheux de gneiss à sillimanite dirigés nord-sud apparaissent en outre çà et là. Les terrains humides portent, pour la première fois des Comous (Enocarpus Bacaba), palmiers dont les feuilles sont utilisées pour la construction des cases et dont le fruit renferme un liquide à saveur de chocolat.

Le confluent du Fallawatra et du Nickerie est marqué d'atterrissements qui montrent que la première rivière avait autrefois une largeur plus grande, tandis que le Nickerie a augmenté. Le sol rocailleux, recouvert d'un palmierrotang (Aouara), est jonché de petits fragments de latérite rouge-brique, provenant, comme dans toutes les régions tropicales, de la désagrégation des roches sous l'action de la grande chaleur, de l'humidité de l'air et de la végétation. Des roches inaltérées, des gneiss, forment un barrage dans le Fallawatra près de son embouchure et se prolongent de chaque côté de la rivière. M. van Casselle pense que ce barrage est le résultat d'un pli anticlinal dont le noyau, formé de roches plus dures, est resté en saillie.

Au delà du Fallawatra la région était à peu près inconnue et n'avait été parcourue que par les exploitants de Balatas. Les parois de glaise de la rive concave deviennent de plus en plus élevées, les bancs de sable micacé et quartzeux blanc, avec oxydes de fer et de manganèse, sont plus étendus, sur la rive convexe. De gigantesques blocs de granite arrondis d'une manière très régulière par la désagrégation et l'érosion émergent de plus en plus nombreux (fig. 19). Pendant les crues, la rivière se creuse un lit majeur dans la rive concave et envahit les atterrissements de sable de la rive opposée qui se transforment en marécages.

Au sud d'Antoniuskreek apparaissent, au milieu des schistes et des granites, les premières roches basiques intrusives; ce sont des gabbros à hypersthène de couleur foncée, latérisés superficiellement. Le lit de la rivière est occupé par des grès ferrugineux résultant de l'agglutination, à l'époque actuelle, des sables par des hydroxydes de fer. Les graviers deviennent de plus en plus grossiers, les galets de quartz et de roches basiques noires ferrugineuses atteignent 2 centimètres de diamètre. Le cours est assez sinueux par suite de la présence de rochers de granite qui obligent parfois le fleuve à décrire les trois quarts d'un cercle, comme à Baas Bari (fig. 20). Un barrage de granite

de 5 mètres de hauteur, arrondi par l'érosion, traversé de filons de quartz gris bleuâtre, détermine des chutes dans la même localité.

Le Papayer des bois tend à être remplacé sur la rive basse par le Goyavier (Psidium aromaticum) et des palmiers épineux. La forêt est formée surtout d'Ébènes verts, de Bois violets, de Tamariniers des bois, de Manis, de Wapas huileux (Eperua falcata) dont le bois résistant conviendrait pour les traverses de chemin de fer, de Kakaralli, d'Anacardier (Anacardium occidentale), etc. Entre Zwampkreek et Mimiekreek, les assises rocheuses abandonnent leur direction nord-sud habituelle et se dirigent

vers le nord-est jusqu'à Paradijskreek, où la direction s'accuse un peu plus vers l'est. Une masse de gneiss plus dure, orientée N. 10° 0., détermine les chutes de Lombok. Des filons de roches intrusives basiques de couleur sombre, rappelant l'andésite, traversent le gneiss. La surface de ces roches basiques se désagrège en petits cubes, tandis que les granites conservent des contours arrondis et que les gneiss se terminent par des arêtes vives, plus aiguës. Vers Leguanenkreek le sol est formé par un gneiss clair à muscovite et biotite, se décomposant en polygones d'un bel effet. Deux nouvelles espèces apparaissent dans la forêt : l'Acuyuri (Astrocaryum aculeatum) et le Genipa qui donne une teinture sombre utilisée pour les poteries indiennes.

FIG. 20.

SINUOSITÉ DU NICKERIE, A BAAS-BARIE, DÉTERMINÉE PAR LA PRÉSENCE DE ROCHERS DE GRANITE.

Des barrages coupent le lit de la rivière à Drogekreek avec une direction nord-est, puis, au delà, avec une direction nord-ouest. Des roches pyroxéniques ou amphiboliques, décomposées en polygones, traversées de filons de quartz, apparaissant au milieu de gneiss, de schistes et de granite, déterminent les chutes de Zesvoethoog, de 1 m. 80 de hauteur. Les granites présentent fréquemment des filons nord-ouest de diorites à hypersthène. Une chaîne de montagnes nord-ouest se voit à l'horizon. Près de la rivière s'élèvent des collines de 30 mètres de hauteur. Aux environs des chutes Blanche-Marie le sol est formé de schistes avec filons de granite lardés de roches noires (pyroxénites, gabbros, diorites à hypersthène); les filons plus durs restent en saillie, créant un véritable dédale dans le lit du fleuve. La cascade Blanche-Marie forme trois étages dont la hauteur totale est de 29 m. 80; les étages inférieur et supérieur sont des schistes ou des gneiss à pyroxène, l'étage moyen est constitué par des roches intrusives noires ou bleuâtres, grenues ou non (diorite à hypersthène passant au gabbro); ce dyke se continue de part et d'autre de la rivière où il s'élève en collines de plus de 30 mètres de hauteur.

haute futaie parmi lesquelles le Balata (Mimusops balata) n'est pas rare et son sous-bois formé de palmiers nains épineux, de Broméliacées, de lianes.

Au delà des chutes Blanche-Marie le Nickerie n'avait été remonté par aucun Européen. Le lit du fleuve est généralement encombré de roches; le sous-sol est toujours formé par des schistes orientés N. 20° E. coupés par des dykes de diorites qui déterminent parfois des cascades, comme à la chute Van Eeden. Le Nickerie se divise en quatre bras assez courts. Une nouvelle chute ayant même origine a reçu le nom de cascade des Matoeni (nom indigène des limaçons) par suite de la grande abondance des Mélanies (Melania atra) à sommet tronqué, fixées sur les rochers de la chute. Les mêmes roches schisteuses ou gneissiques (gneiss à hypersthène ?), coupées de filons de diorite, qui provoquent des rapides, se poursuivent jusqu'aux chutes Wilhelmina, point extrême atteint par la mission. Le lit de plus en plus encombré de roches recouvertes d'une plante saxatile (Mourera fluviatilis), la baisse des eaux, obligèrent en effet M. van Cappelle à redescendre le Nickerie avant le début de la saison sèche. Les forêts sont particulièrement riches; sur les rives on observe des Carapas, des Genipas, des Wapas huileux, des Conguerecous (Xylopia), des Courbarils; la forêt, dépourvue de sous-bois (fig. 21), renferme de nombreuses essences précieuses : Ébène vert, Bois violet, Kakaralli, Yarurus, Lettre marbré (Machaerium Schomburgkii), Lettre moucheté (Brosymum Aubletii), des Goyaviers, de nombreux Balatas.

Le voyage de retour jusqu'au camp de Fallawatra permit de nouvelles observations par suite de la baisse des eaux qui avait mis à découvert beaucoup de roches immergées. C'est ainsi qu'à la cascade Blanche-Marie des marmites de géants, creusées par des blocs de diorite ou diabase dont la forme était devenue régulièrement sphérique, étaient émergées; ces marmites renfermaient en outre une sorte de conglomérat de formation récente et de grandes quantités de résine de Courbaril.

M. van Cappelle remonta ensuite pendant quelques jours le Fallawatra, beaucoup moins important que le Nickerie, et parcourut un tracé qu'il avait préalablement fait déblayer sur la rive droite du Fallawatra, sur une longueur de 16 kilomètres. La région est plus accidentée, bien que la nature du terrain soit à peu près la même : des granites et des pegmatites percent des schistes et des gneiss à sillimanite et sont eux-mêmes recoupés par des filons et des dykes de diorite, de diabase, en relation avec de nombreux filons de quartz. bleuatre. Les schistes, moins résistants, occupent le fond des vallées, les crêtes sont formées par des dykes de diorite plus durs qui ont métamorphisé les schistes encaissants. Des conglomérats apparaissent parfois à travers l'épaisse couche de latérite qui recouvre tout le sol. Les mêmes essences précieuses se retrouvent avec la même abondance; les Balatas sont particulièrement nombreux. M. van Cappelle a remarqué qu'ils étaient souvent disposés en rangées

au pied des collines; ils croissent de préférence dans la bande de sable, prove nant de la désagrégation des roches, qui s'est accumulée à la base des collines.

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FIG. 21.

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DANS LA FORÊT VIERGE PRÈS DE LA CASCADE BLANCHE-MARIE.
Reproduction d'une photographie du Dr J. E. Tulleken.

M. van Cappelle a pu compter 80 Balatas sur une surface d'un hectare dans

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