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FIG. 30.

FIC. 31.

GRAND ERG. RÉGION DE L'OUAR. CAMPEMENT DU 27 JANVIER 1896 (ANGLE 83").

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DÉTAIL DES RIDES DE SABLE, ET AU PREMIER PLAN EFFET DE CREUSEMENT

PRODUIT PAR UN REMOUS.

ment, d'élucider ce problème : non seulement comment les sables boulants se forment-ils, mais comment les sables se maintiennent-ils à l'état de « Triebsand »? On appelle « Triebsand » tout sable qui a absorbé plus d'eau qu'il ne pourrait en contenir par simple capillarité et qui est devenu conséquemment « breiig-flüssig », c'est-àdire bouillie fluide; son volume en est accru, et cette augmentation de volume qui, par rapport au volume du sable déposé, varie de 5 à 20 p. 100, « paraît » dépendre de la grosseur des grains. Ainsi que l'avait déclaré Berendt, ce n'est pas la simple infiltration horizontale qui peut suffire à expliquer la formation du « Triebsand ». Il s'ensuit que la surface de la région des dunes présente de nombreux points de « Triebsand» surtout après la fonte des neiges ou après des pluies persistantes; et que les points de prédilection du « Triebsand » sont les parties en bordure des versants inférieurs de la longue pente des dunes, ces versants inférieurs eux-mêmes, ainsi que le fond des petites vallées longitudinales et transversales entre les dunes. Et Soecknick, comme confirmation de ces informations, invoque et cite un travail de O. Zweck, Die Bildung des Triebsandes auf der Kurischen und Frischen Nehrung (Königsberg, 1893).

M. Soecknick termine son mémoire en montrant comment les plantations des dunes doivent aboutir à une réelle fixation des sables pour une double raison : l'effet produit par les racines des végétaux est tout aussi bien d'empêcher la formation des sables boulants que d'arrêter le transport des sables secs par le vent; les eaux, comme les vents, qui travaillent différemment, mais de concert, à maintenir et à développer la mobilité des sables dans les dunes, rencontrent dans la végétation un ensemble de forces et de faits qui les contrarient, et qui, en fin de compte, s'opposent victorieusement à leur action propre.

Une dépression littorale, une flèche, une plage tout entière, tout aussi bien qu'une dune, sont en effet, nous le répétons encore une fois, des « touts » complexes; et ce ne sont pas ces phénomènes relativement permanents qui peuvent rendre compte des phénomènes minuscules et transitoires; mais ce sont les phénomènes plus petits, les phénomènes « miniature », mais aussi plus clairs et l'on dirait presque plus parfaits, qui permettent de décomposer, d'expliquer et de débrouiller les formes plus stables.

JEAN BRUNHES.

MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE

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EUROPE

Chute de poussières dans les Alpes de la Savoie méridionale. La Revue alpine, de Lyon, qui chaque mois fournit de si précieuses informations sur une foule de phénomènes de divers ordre dont les Alpes sont le théâtre, publiait dans son numéro du 1er mai dernier (p. 150) la note suivante, datée du 21 avril, sous la signature du guide Victor Mangard, de Val-d'Isère (haute Tarentaise) :

« Val-d'Isère. Le vent du sud-est, qui règne depuis une quinzaine, nous a amené une douce température.

« Au moment de l'éruption du Vésuve un vent violent, qui nous arrivait d'Italie, nous a apporté des cendres du volcan.

«La neige a pris une teinte grisâtre; on a même ramassé des boulettes de cendre de la grosseur d'une fève, dont la matière est brillante. >>

A notre demande, le guide Victor Mangard nous expédia un échantillon de la poussière qu'il avait recueillie, une fiole pleine, preuve de l'abondance de la chute.

M. J. Giraud, maître de conférences de minéralogie à l'Université de ClermontFerrand, qui a dirigé les observations des paroxysmes du mont Pelé après le départ de M. Lacroix, et qui auparavant avait pris une part très importante à l'exploration du volcan, a bien voulu faire l'analyse de la substance recueillie sur la neige par le guide Mangard.

Sur les résultats de cette analyse, M. J. Giraud nous a adressé la note suivante :

« La poussière gris bleuâtre, très fine, rappelle, à première vue, certaines cendres volcaniques, celles des éruptions de mai 1902 de la montagne Pelée, par exemple, mais l'existence de paillettes de mica blanc, discernables à la loupe, met en garde contre cette appréciation.

«La poudre ne renferme aucune parcelle attirable à l'aimant; elle est partiellement attaquée par les acides dilués.

« Au microscope elle apparaît formée par des grains dont la dimension moyenne est comprise entre 0 mm. 03 et 0 mm. 14; la plus grande partie de la masse est constituée par des grains de 0 mm. 03 à 0 mm. 07; beaucoup atteignent à peine 0 mm. 004; les plus gros ont des dimensions variant entre 0 mm. 25 et 0 mm. 28. « Les grains appartiennent, en majeure partie, à la calcite, en petits rhomboèdres nets et mesurables; on observe aussi de nombreuses petites lamelles d'un mica blanc à axes très rapprochés qui parait être la damourite. Le troisième élément,

très probablement de l'actinote (allongement positif, extinctions entre 0° et 18°, légèrement pléochroïque vert franc et vert jaune pâle). Il existe en outre de rares grains qui pourraient être du quartz et des feldspaths, et des baguettes fibreuses incolores qui semblent bien être du gypse. Mais l'extrême petitesse des éléments rend la détermination douteuse pour ces dernières espèces. Les éléments les plus gros appartiennent à la calcite et au mica blanc. Il existe, en outre, quelques grains brunâtres très petits, qui pourraient appartenir à une variété d'argile.

3

« Lors de la grande chute de poussières du 9 au 12 mars 1901 qui a couvert l'Europe méridionale et centrale, et qui était très certainement, elle, d'origine africaine, les mêmes espèces minérales ont été reconnues, et, en plus, partout le quartz en grande abondance'. MM. H. R. Mill et R. C. K. Lempfert, et le Dr Hermann 3 ont également étudié des poussières analogues apportées par des « pluies de sang »> en 1903, auxquelles ils ont attribué une origine nord-africaine. Le savant pétrographe Flett, qui a étudié les échantillons recueillis en Angleterre, a insisté sur la difficulté qu'il y avait à identifier des minéraux en poussière aussi ténue : les minéraux les plus gros et les plus biréfringents peuvent seuls être reconnus, le doute subsiste pour les autres.

« Dans la poussière étudiée par nous, la calcite et le mica blanc (damourite) existent abondamment; la présence de l'actinote en assez grande quantité est à peu près certaine, celle du gypse est très probable, celle du quartz, des feldspaths, en très faible quantité, reste douteuse. Il est assez difficile avec ces éléments d'assigner une origine bien déterminée à ces poussières. On peut affirmer que leur nature n'est nullement volcanique. La calcite, le mica blanc, l'actinote, se trouvent abondamment dans les cipolins et les terrains métamorphiques des Alpes occidentales; mais ces minéraux existent aussi dans les mêmes roches du nord de l'Afrique, en Algérie notamment. La plupart des éléments, sauf les rhomboèdres de calcite, ont leurs angles émoussés, ce qui fait supposer un long transport aérien. Ce fait, joint à l'existence probable du gypse si répandu dans le nord de l'Afrique, est de nature à faire supposer que les poussières recueillies ont été enlevées par un coup de vent qui s'est abattu sur le nord de l'Afrique. Mais aucun des minéraux reconnus n'est assez caractéristique pour permettre une conclusion ferme. L'étude des mouvements atmosphériques, si la date de la chute était exactement connue, pourrait sans doute éclairer cette question ». J. GIRAUD.

A titre documentaire nous ajouterons que, d'après une enquête faite auprès des agents forestiers de la Tarentaise par M. P. Mougin, inspecteur des Forêts, chef de service du Reboisement dans la Savoie, dans aucune autre localité de la haute vallée de l'Isère, ces agents, qui sont de très bons observateurs, n'ont remarqué, au début d'avril, une coloration anormale de la couche de neige.

1. Consulter sur cette chute la très complète monographie des professeurs G. Hellmann et et W. Meinardus, Der grosse Staubfall vom 9 bis 12 mars 1901 in Nordafrika, Süd- und Mitteleuropa, in Abhandlungen des K. Preussischen Meteorologischen Instituts. B. 11, no 1. Berlin, 1901. 2. The great dust fall of February 1903 and its origin, in Q. J. of the R. Meteor. Soc., vol. XXX, n° 129, jan. 1904, p. 57-88.

3. Annalen der Hydrographie, oct. nov. 1903.

Signalons que vers la même époque, dans la nuit du 22 au 23 mars et dans la journée du 23, une chute de poussière jaunâtre a été notée dans les Alpes orientales, sur les bords du Wörthersee et à Raibl1. Cu. R.

Nouvelles études sur le Jura. Le professeur Machaček vient de contribuer, par un important mémoire, à l'étude des problèmes que soulève la géographie du Jura. Dans cette étude très substantielle quelques chapitres sont particulièrement à considérer ce sont ceux consacrés à l'étude de la tectonique et à l'explication de la formation des réseaux hydrographiques à la surface du Jura.

M. Machaček (ch. II, p. 57 et suiv.) refait, avec l'aide de la tectonique et de l'examen des conditions morphologiques, l'histoire obscure du Jura après le Miocène. Pour cela il passe successivement en revue la bordure ouest de la chaîne, les plateaux et la région des hautes chaînes de l'est.

Toute la bordure occidentale, en particulier le Vignoble, présente les traces incontestables d'une usure et d'un applatissement très marqués, avec des formes structurales complètement effacées, et des formes hydrographiques dépendant du degré de dureté des couches. On se trouve là en présence d'une pénéplaine, mais où l'aspect jeune des profondes vallées qui l'entaillent prouve une recrudescence des forces d'érosion.

Les plateaux (p. 60) présentent plus d'accord entre la structure et le relief, mais là encore le relief est uniquement déterminé par le degré de résistance des roches à l'érosion. Les couches sont de plus en plus récentes de l'ouest à l'est, et avec les couches plus jeunes l'altitude augmente. Ce n'est pas pour M. Machaček le témoignage d'un soulèvement plus considérable, mais l'indice d'une érosion de moins longue durée.

Les hautes chaînes de l'est, au contraire (p. 61), présentent un accord complet entre la tectonique ancienne et la topographie actuelle; l'usure y est peu poussée, les cluses peu profondes et les vallées peu entaillées témoignent de la jeunesse du réseau hydrographique.

Ces différences d'aspect, dues à des différences d'âge, sont surtout sensibles du nord-ouest au sud-est. Le Jura a été l'objet d'une puissante abrasion qui augmente vers le nord; au sud-est c'est un pays de topographie jeune, au centre de plateaux, et au nord-ouest une région très érodée, signe d'un travail de dénudation plus accentué.

Contre l'opinion de Brückner, qui expliquait le fait par deux plissements différents séparés par une ère d'érosion, M. Machaček n'admet qu'une seule période de plissement, mais très longue, très prolongée, très continue, qui aurait son point de départ à l'ouest, à la base même du massif hercynien, et qui lentement se serait propagée du nord-ouest au sud-est, depuis la fin du Miocène jusque très avant dans le Pliocène, peut-être jusqu'au début du Quaternaire, mais en même temps et en sens inverse s'exerçait le travail d'érosion et de pénéplanisation plus avancé à

1. Meteorologische Zeitschrift, 1906, 4 avril, p. 170. 2. Petermanns Milleilungen. Ergänzungsheft. n° 150. Jura, Versuch einer geomorphologischen Monographie, 1905.

Dr Fritz Machacek, Der Schweizer

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