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l'ouest exposé au travail des agents de destruction depuis une époque plus reculée. L'histoire du Jura ainsi déterminée permet à M. Machaček (ch. vi) de démêler quelques-uns des problèmes si complexes que soulève l'hydrographie de la région. Il étudie particulièrement les conditions d'établissement des vallées de la Birse, du Doubs et de l'Ain. Les rivières de la bordure orientale sont, pour la plupart, des cours d'eau conséquents, qui coulent normalement vers la dépression bordière parcourue par l'Aar, autrefois à un niveau très supérieur, mais surcreusée par les glaciers. Ce surcreusement ne serait pas moindre de 400 mètres. Toutes ces rivières ont un cours supérieur dans des vallées à fond plat, qui sont les anciennes vallées préglaciaires. Elles débouchent à 400 mètres au-dessus du niveau de la dépression actuelle, à laquelle elles ne se raccordent que par des gorges étroites.

La Birse, entre autres, présente un intérêt particulier nulle part sa cluse, et c'est là un fait général dans l'hydrographie du Jura, ne correspond à un accident tectonique.

Le désaccord entre la direction actuelle des cours d'eau et les conditions du relief ne peut s'expliquer qu'en admettant que les rivières actuelles sont le résultat d'un réseau hydrographique antécédent, une survivance des anciennes rivières coulant à la surface nivelée de la pénéplaine.

Pour M. Machaček, le réseau hydrographique était d'abord dirigé du nord au sud, les anciens cours d'eau descendaient des Vosges-Forêt-Noire. Ce fut l'effondrement de la vallée du Rhin qui détermina un nouveau niveau de base et un appel vers le nord; les anciens cours d'eau, dont la Birse, dirigés vers le sud, furent captés par les tributaires de cette région effondrée; la ligne de partage entre le Rhône et le Rhin reportée plus au sud; certaines de ces captures seraient récentes et les conquêtes du Rhin se poursuivraient encore.

Le Doubs serait un organisme tout aussi complexe. A la fin du Miocène et pendant le Pliocène, deux fleuves indépendants descendaient des Vosges-ForêtNoire, l'un vers l'Ain suivait à peu près le cours supérieur du Doubs, l'autre, plus puissant, descendait du Sundgau, et aurait déterminé les méandres actuels du Doubs, du Lomont à la Bresse.

Le dernier effort de plissement coupa en deux le premier des deux fleuves, une partie continua à descendre vers l'Ain, l'autre prit la direction du nord; entre les deux le plateau de Frasne-Vallorbes constitue une ligne de partage très mal marquée. Mais la rivière nord ne conserva pas longtemps cette direction. Elle dévia à l'ouest, captée par un torrent. Le coude de Sainte-Ursanne ne serait donc pas, comme le pensait M. Fournier, le résultat d'une capture par grotte, comme il s'en opère actuellement au profit de la Loue, mais le résultat d'une capture superficielle opérée par un cours d'eau conséquent à la pente normale de la pénéplaine. Mais la ligne de partage entre Sainte-Ursanne et le versant nord est peu élevée; de ce côté un affluent de l'Allain pousse très haut ses eaux de tête. Le Doubs a tendance à reprendre en sens inverse son ancien cours.

L'Ain, dont nous avons vu la parenté avec le Doubs, a, comme lui, un cours en grande partie indépendant de la tectonique; il présente le même manque d'harmonie avec la structure, les mêmes méandres surprenants à travers les roches, la mème

indifférence à asseoir sa vallée sur les couches tendres et sur les couches dures. Mais tout cela encore est le résultat d'un rajeunissement dû au relèvement de la fin du Pliocene; en résumé, le caractère spécial du Jura, le contraste entre les plateaux monotones et les vallées profondes est une conséquence des derniers mouvements de plissements.

On voit quelle importante contribution à la connaissance du Jura nous a apportée M. Machaček, mais il y a encore beaucoup à prendre dans cette très substantielle étude, par exemple, sur le rôle des phénomènes glaciaires dans le Jura, ou bien encore dans le chapitre vu, où M. Machaček a donné, d'après les principes de M. Cvijič, une classification des phénomènes karstiques de toute la région. GEORGES LEGARET,

Agrégé d'histoire et de géographie.

La superficie du grand-duché de Bade. La superficie du grand-duché de Bade était évaluée à 15 081 kilomètres carrés, non compris la partie du lac de Constance appartenant à cet état. D'après les opérations récentes effectuées par l'administration du cadastre badois', cette valeur doit être réduite de 11,22 kilomètres carrés; la surface du grand-duché serait donc égale à 15069,78 kilomètres carrés. La différence relevée est légère: 0,073 p. 100; toutefois, si la valeur donnée pour l'étendue de l'empire d'Allemagne est affectée de la même erreur que celle relevée pour le grand-duché de Bade, le nombre, exprimant cette surface est trop fort ou trop faible de 400 kilomètres carrés, comme le fait observer la Deutsche Rundschau für Geographie und Statistik (Vienne, XXIX, 1, p. 37), à laquelle nous empruntons ces renseignements. Aussi bien, ajoute très judicieusement l'auteur de cette note, même pour les pays d'Europe, il serait prudent d'arrondir les nombres exprimant les superficies. Les chiffres des unités, des dizaines et même des centaines sont douteux. CHARLES RABOT.

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Le réseau télégraphique de l'Islande. Le 29 septembre dernier a été ouverte la ligne télégraphique reliant Reykjavik à l'Europe continentale. Les communications sont établies par un câble partant de Lerwick (Shetland) et aboutissant à Seydisfjord (côte orientale de l'Islande), après avoir desservi Thorshavn, la capitale des Faröer; Seydisfjord est ensuite relié à Reykjavik par un fil aérien..

Cette dernière ligne passe par le nord de l'ile en envoyant un embranchement vers le sud à l'Eskifjord. L'établissement d'un fil aérien le long de la côte méridionale de l'Islande ne pouvait être envisagée en raison des terribles débâcles qu'engendre le Vatnajökull, le grand glacier de cette région. A des intervalles relativement rapprochés cette vaste coupole de glace émet, comme on sait, de véritables déluges entraînant d'énormes blocs de pierres et des masses de glaçons qui inondent et bouleversent tout le pays; d'autre part, en raison de ces phénomènes calamiteux, cette partie de l'ile est pour ainsi dire déserte.

1. On trouve le détail de ces opérations et des mesures effectuées dans le Statistische Jahr

Comme le montre la carte ci-jointe (fig. 32) que nous devons à l'obligeance du professeur Thoroddsen, la ligne aérienne dessert, outre Reykjavik et l'Eskifjord, plusieurs ports tels que Vapnafjördur, Akureyri, Sandarkrakur, Blönduos, Hafnafjördur, toutes localités plus ou moins fréquentées par nos pêcheurs.

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Les stations sont tout à la fois télégraphiques et téléphoniques.

p. Egilstadir.
q. Eskifjordur.
r. Hafnarfjördur.
s. Vopnafjördur.

La longueur du cable de Lerwick à Seydisfjord est de 541 milles et celle du réseau terrestre de 615 kilomètres.

ASIE

CHARLES RABOT.

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Nouvelle campagne de M. et Mme Bullock Workman dans les Himalayas. Mme Fanny Bullock Workman qui a fait l'année dernière à la Société de Géographie une conférence sur ses explorations dans les Himalayas, vient, accompagnée du Dr Workman, de terminer une intéressante campagne dans le massif du Nun Kun (Kashmir et Jamu), à la frontière sud-ouest du Tibet.

Les explorateurs étaient accompagnés d'un guide et de six porteurs italiens de Courmayeur; la plus haute ascension de l'été, celle d'un des pics les plus élevés du Nun Kun, 7100 mètres, a été faite par Me Bullock Workman, un guide et un porteur, et, en faisant cette première ascension, l'intrépide voyageuse a dépassé tous ses anciens records d'altitude dans les Himalayas. Outre l'ascension du Nun Kun, la caravane a fait le tour du massif, 130 kilomètres, et gravi deux nouveaux pics neigeux de 6 200 mètres, franchi neuf cols de 5500 mètres et installé des

bivouacs à des hauteurs extraordinaires, les deux plus élevés à 6 290 mètres et à 6490 mètres. Ce sont les bivouacs établis jusqu'ici à la plus haute altitude dans les Himalayas. Les tentes et les bagages étaient portés par les guides italiens, au lieu de coolies quand on eut dépassé la hauteur de 5800 mètres. Les deux voyageurs américains se rendent au Cambodge. HENRI CORDIER.

Le réseau ferré du Siam1. — La longueur du réseau ferré du Siam est actuellement de 636 kilomètres dont 574 appartenant à l'état. La ligne du nord atteint maintenant Pak Nam Po, à 260 kilomètres de Bangkok. Au delà de cette station terminus la voie est en construction sur une distance de 232 kilomètres jusqu'à Outaradit. Pendant le courant de 1905, la construction de la ligne partant de Bangkok vers Petriou (63 km.) a été poursuivie.

CH. R.

L'activité

Observatoires météorologiques créés en Chine par le Japon 2. déployée en Chine par le Japon s'étend même à la météorologie. Quatre mois après l'entrée des troupes japonaises à Port-Arthur, le bureau central de météorologie de Tokio installait dans ce port un observatoire météorologique, et, deux mois après la prise de Moukden, un établissement de ce genre fonctionnait dans cette ville. Le 5 septembre 1905 était signé le traité mettant fin aux hostilités par lequel la Russie cédait la partie sud de Sakhaline, et, dès le 10 octobre, des observations météorologiques régulières commençaient à Korsakovsk.

Outre les postes de Korsakovsk, Moukden, Dalny et Port Arthur le réseau météorologique japonais, établi dans la Chine proprement dite, comprend Tche-fou, Hang-tcheou, Han-k'eou, Nanking, Cha-che, Ying-k'eou et Tien-tsin. Le bureau central météorologique de Tokio vient de publier les observations de ces onze postes jusqu'au 31 décembre 1905, sauf pour Tche-fou dont les résultats s'arrêtent au 31 décembre 1904.

De plus, des observatoires météorologiques ont été organisés, toujours par les soins des Japonais, en Corée, à Tchemulpo, Fousan, Mokpo, Wönsan et Yonganpo 3. CHARLES RABOT.

AFRIQUE

La flore de la Guinée française. —- Un inventaire des plantes indigènes et cultivées de la Guinée française a été dressé par M. H. Pobéguin', administrateur en chef des colonies, qui depuis six ans a spécialement exploré la région s'étendant de Conakry au Niger, la haute Guinée, le Fouta Djallon et les îles de Los, récemment cédées à la France. La flore de notre colonie peut être répartie en cinq zones, ayant

1. Diplom. and consul. Reports, Ann. Ser., n° 3717. Trade of Bangkok for the year 1905. Foreign Office, sept. 1906, p. 14.

2. C. Fitzhug Talman, Meteorological Work in China, in U. S. departement of Agriculture. Weather Bureau, Monthly Weather Review, XXXIV, no 5, mai 1906, p. 225.

3. Science, New-York, n° du 9 mars 1906, p. 396.

4. H. Pobéguin, Essai sur la flore de la Guinée française. Produits forestiers, agricoles et indus

chacune, outre les espèces répandues dans toute l'Afrique intertropicale, des espèces propres 1o les terrains d'alluvions de la région maritime ou pays des Soussous, particulièrement chaud et humide, dont la végétation ne diffère pas de celle qui s'étend sur tout le littoral africain depuis la Casamance jusqu'au Congo, et où sont communs les palmiers raphia, les palmiers à l'huile, les lami (Pentadesma butyracea Sabine), etc.; 2° une zone intermédiaire formée par les premières assises gréseuses du plateau central, où les eaux pluviales ont exercé une érosion intense, ne laissant place qu'à une flore clairsemée et rabougrie; 3° la région du plateau du Fouta Djallon et du Labé, à température fraîche, pays d'élevage des bœufs par les indigènes, et où croissent les lianes à caoutchouc du genre Landolphia et les Méné (Lophira alata Banks); 4° la haute Guinée ou pays Malinké, dont la flore rappelle tantôt celle de la zone précédente, tantôt celle de la région soudanaise: le Méné s'arrête vers le Tinkisso, au point où commence le Karité ou Butyrospermum Parkii Kotschy; 5° enfin, la région montagneuse et, en partie, boisée du Sankaran et du Kouranko, qui par le régime de ses pluies se rattache à la végétation plus dense du Liberia et de la côte d'Ivoire.

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Le climat est très variable dans toute l'étendue de la colonie, depuis la côte atlantique, où la température, très égale, reste comprise entre +24° et +35°, jusqu'aux plateaux du Fouta où le thermomètre descend à +6°, à 1 000 mètres d'altitude. Pendant la saison des pluies qui dure environ cinq mois à Conakry, il tombe 4 à 5 mètres d'eau par an; vers Kindia, où cette saison est à peu près aussi longue, il n'en tombe que 1 m. 98, et moins encore dans la haute Guinée. Durant la saison sèche souffle presque constamment, le matin et une partie de l'après-midi, un vent assez violent, venant de la direction nord-nord-est et qui se fait sentir jusque sur les plateaux élevés, mais est à peine sensible sur la côte : c'est l'« Harmatan », qui dessèche tout et dépouille les arbres de leurs feuilles. A cette époque, les indigènes brûlent partout les herbes, sans souci des dommages qu'ils causent ainsi à la végétation arborescente. Ce brûlage de la brousse est surtout pratiqué par les cultivateurs qui défrichent ainsi chaque année des étendues considérables de forêts. Aussi y aurait-il intérêt à limiter dès maintenant la propriété indigène réservée aux cultures; on sait que le ministre des Colonies vient d'organiser une mission', à laquelle il a précisément confié le soin de rechercher les mesures à prendre pour assurer la préservation des massifs forestiers de nos provinces africaines et reboiser les régions dénudées.

On trouvera dans l'ouvrage très documenté de M. Pobéguin des renseignements sur les principales essences forestières et les produits qu'elles fournissent, sur les cultures indigènes et les plantes européennes introduites dans la Guinée française. La flore spontanée est étudiée en détail et les espèces les plus intéressantes sont représentées. Enfin l'auteur a eu soin d'exposer les principaux résultats obtenus dans le Jardin d'essais de Camayenne, près de Conakry, et dans les postes de l'intérieur, où l'on tente l'acclimatation d'un grand nombre d'arbres d'Europe, et spécialement ceux de la région méditerranéenne. Dr J. OFFNER.

1. Le chef de la mission est M. Veillet, chef du service de l'Agriculture du Haut-Sénégal et du Niger, et son collaborateur M. Lasaulce, inspecteur des Forêts.

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