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bivouacs à des hauteurs extraordinaires, les deux plus élevés à 6 290 mètres et à 6490 mètres. Ce sont les bivouacs établis jusqu'ici à la plus haute altitude dans les Himalayas. Les tentes et les bagages étaient portés par les guides italiens, au lieu de coolies quand on eut dépassé la hauteur de 5800 mètres. Les deux voyageurs américains se rendent au Cambodge. HENRI CORDIER.

Le réseau ferré du Siam1. — La longueur du réseau ferré du Siam est actuellement de 636 kilomètres dont 574 appartenant à l'état. La ligne du nord atteint maintenant Pak Nam Po, à 260 kilomètres de Bangkok. Au delà de cette station terminus la voie est en construction sur une distance de 232 kilomètres jusqu'à Outaradit. Pendant le courant de 1905, la construction de la ligne partant de Bangkok vers Petriou (63 km.) a été poursuivie.

CH. R.

L'activité

Observatoires météorologiques créés en Chine par le Japon 2. déployée en Chine par le Japon s'étend même à la météorologie. Quatre mois après l'entrée des troupes japonaises à Port-Arthur, le bureau central de météorologie de Tokio installait dans ce port un observatoire météorologique, et, deux mois après la prise de Moukden, un établissement de ce genre fonctionnait dans cette ville. Le 5 septembre 1905 était signé le traité mettant fin aux hostilités par lequel la Russie cédait la partie sud de Sakhaline, et, dès le 10 octobre, des observations météorologiques régulières commençaient à Korsakovsk.

Outre les postes de Korsakovsk, Moukden, Dalny et Port Arthur le réseau météorologique japonais, établi dans la Chine proprement dite, comprend Tche-fou, Hang-tcheou, Han-k'eou, Nanking, Cha-che, Ying-k'eou et Tien-tsin. Le bureau central météorologique de Tokio vient de publier les observations de ces onze postes jusqu'au 31 décembre 1905, sauf pour Tche-fou dont les résultats s'arrêtent au 31 décembre 1904.

De plus, des observatoires météorologiques ont été organisés, toujours par les soins des Japonais, en Corée, à Tchemulpo, Fousan, Mokpo, Wönsan et Yonganpo 3. CHARLES RABOT.

AFRIQUE

La flore de la Guinée française. —- Un inventaire des plantes indigènes et cultivées de la Guinée française a été dressé par M. H. Pobéguin', administrateur en chef des colonies, qui depuis six ans a spécialement exploré la région s'étendant de Conakry au Niger, la haute Guinée, le Fouta Djallon et les îles de Los, récemment cédées à la France. La flore de notre colonie peut être répartie en cinq zones, ayant

1. Diplom. and consul. Reports, Ann. Ser., n° 3717. Trade of Bangkok for the year 1905. Foreign Office, sept. 1906, p. 14.

2. C. Fitzhug Talman, Meteorological Work in China, in U. S. departement of Agriculture. Weather Bureau, Monthly Weather Review, XXXIV, no 5, mai 1906, p. 225.

3. Science, New-York, n° du 9 mars 1906, p. 396.

4. H. Pobéguin, Essai sur la flore de la Guinée française. Produits forestiers, agricoles et indus

chacune, outre les espèces répandues dans toute l'Afrique intertropicale, des espèces propres 1o les terrains d'alluvions de la région maritime ou pays des Soussous, particulièrement chaud et humide, dont la végétation ne diffère pas de celle qui s'étend sur tout le littoral africain depuis la Casamance jusqu'au Congo, et où sont communs les palmiers raphia, les palmiers à l'huile, les lami (Pentadesma butyracea Sabine), etc.; 2° une zone intermédiaire formée par les premières assises gréseuses du plateau central, où les eaux pluviales ont exercé une érosion intense, ne laissant place qu'à une flore clairsemée et rabougrie; 3° la région du plateau du Fouta Djallon et du Labé, à température fraîche, pays d'élevage des bœufs par les indigènes, et où croissent les lianes à caoutchouc du genre Landolphia et les Méné (Lophira alata Banks); 4° la haute Guinée ou pays Malinké, dont la flore rappelle tantôt celle de la zone précédente, tantôt celle de la région soudanaise: le Méné s'arrête vers le Tinkisso, au point où commence le Karité ou Butyrospermum Parkii Kotschy; 5° enfin, la région montagneuse et, en partie, boisée du Sankaran et du Kouranko, qui par le régime de ses pluies se rattache à la végétation plus dense du Liberia et de la côte d'Ivoire.

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Le climat est très variable dans toute l'étendue de la colonie, depuis la côte atlantique, où la température, très égale, reste comprise entre +24° et +35°, jusqu'aux plateaux du Fouta où le thermomètre descend à +6°, à 1 000 mètres d'altitude. Pendant la saison des pluies qui dure environ cinq mois à Conakry, il tombe 4 à 5 mètres d'eau par an; vers Kindia, où cette saison est à peu près aussi longue, il n'en tombe que 1 m. 98, et moins encore dans la haute Guinée. Durant la saison sèche souffle presque constamment, le matin et une partie de l'après-midi, un vent assez violent, venant de la direction nord-nord-est et qui se fait sentir jusque sur les plateaux élevés, mais est à peine sensible sur la côte : c'est l'« Harmatan », qui dessèche tout et dépouille les arbres de leurs feuilles. A cette époque, les indigènes brûlent partout les herbes, sans souci des dommages qu'ils causent ainsi à la végétation arborescente. Ce brûlage de la brousse est surtout pratiqué par les cultivateurs qui défrichent ainsi chaque année des étendues considérables de forêts. Aussi y aurait-il intérêt à limiter dès maintenant la propriété indigène réservée aux cultures; on sait que le ministre des Colonies vient d'organiser une mission', à laquelle il a précisément confié le soin de rechercher les mesures à prendre pour assurer la préservation des massifs forestiers de nos provinces africaines et reboiser les régions dénudées.

On trouvera dans l'ouvrage très documenté de M. Pobéguin des renseignements sur les principales essences forestières et les produits qu'elles fournissent, sur les cultures indigènes et les plantes européennes introduites dans la Guinée française. La flore spontanée est étudiée en détail et les espèces les plus intéressantes sont représentées. Enfin l'auteur a eu soin d'exposer les principaux résultats obtenus dans le Jardin d'essais de Camayenne, près de Conakry, et dans les postes de l'intérieur, où l'on tente l'acclimatation d'un grand nombre d'arbres d'Europe, et spécialement ceux de la région méditerranéenne. Dr J. OFFNER.

1. Le chef de la mission est M. Veillet, chef du service de l'Agriculture du Haut-Sénégal et du Niger, et son collaborateur M. Lasaulce, inspecteur des Forêts.

Reconnaissance dans les régions orientales de l'État indépendant du Congo1. Parti, en mars 1904, de la station d'Inghiri sur le Loulindi, affluent de droite du Congo, dans lequel il débouche un peu en aval du Louama, le capitaine Ernesto Cordella, accompagné du capitaine Maurizio Piscitelli, comme lui au service de l'État indépendant du Congo, se dirigea d'abord vers l'est par les villages de Touroungou Amitchi, Kisala, à travers un pays montagneux et richement cultivé habité par une population nombreuse, alerte, intelligente et laborieuse : les Boubouis. Les éléphants abondent dans la région. Le village de chef Kisala est situé sur un éperon montagneux détaché de la chaîne des Mitoumba, dont les fonds de vallées sont couverts de forêts vierges qui s'étendent au nord jusqu'à l'Elila. La température y est sévère et les vents froids et humides dominent.

Continuant leur route dans la même direction, les voyageurs passèrent, en s'élevant toujours davantage, par les villages de Kipendouka, Loubangou (1900 m.), Iboulou (2000 m.), Basilambo, traversant, dans le pays pittoresque doux et salubre de Basongo, de nombreux affluents du Louama.

Les Bakombi qui peuplent ces régions sont appelés aussi Vabembé, quoique les vrais Vabembé habitent les plateaux de la rive occidentale du Tanganyika. Le Bakombi est le type du vrai montagnard grand, musclé et robuste. Les tribus de la montagne ont pour arme la lance, tandis que celles qui habitent les plaines se servent de l'arc; chez les premiers les successions se font de père à fils, chez les seconds de frère à frère. Les Bakombi sont de bons cultivateurs et leurs plantations de manioc et de bananes notamment, sont très étendues. Ils ont peu de gros bétail mais en revanche de nombreux troupeaux de chèvres et de brebis.

Passant ensuite dans le pays des Batouas, dont les habitants nomades et de petite taille, extraordinairement agiles, mais très farouches, se livrent presque exclusivement à la chasse, ils franchirent la chaine des monts Mitoumba pour gagner le bassin du Tanganyika.

Du sommet du mont Moukoko, à 2800 mètres d'altitude, le spectacle est admirable; on ne découvre à perte de vue qu'un moutonnement montagneux, revêtu d'une végétation merveillleuse, tandis qu'au sud-est resplendit l'azur du lac. Au pied du Moukoko se trouve le village de Poungou qui fait partie du territoire du RousisiKivou. Ce village est à cinq jours de marche d'Ouvira, quatre de Kalembelembe et trois de Baraka. On peut, en utilisant la route reconnue par le capitaine Cordella, gagner, de Kassongo, le village de Poungou en vingt-huit jours de marche. Cette nouvelle voie met donc Ouvira à trente-trois jours de marche de Kassongo.

A Poungou, l'expédition se scinda en deux groupes : le premier, sous les ordres du capitaine Piscitelli, revint à Inghiri, en explorant, au sud de l'itinéraire d'aller, une route nouvelle passant par le poste de Niembo et coupant à deux reprises le cours de la Louama, tandis que le second, dirigé par le capitaine Cordella, après avoir suivi la chaîne de montagne qui se courbe en arc de cercle vers le lac Tanganyika pour former le rebord occidental de sa cuvette, traversait le pays Vabembi alors en

1. Ernesto Cordella, Recognizione nel Bacino dell'Elila [Stato Indipendente del Congo] (avec

pleine révolte, et, longeait les rives du lac jusqu'à Ouvira. D'Ouvira il se dirigeait vers le nord-ouest, à travers un pays très montagneux, parallèlement au cours du Rousisi dont il coupait de nombreux affluents. Au village de Mousingoua l'expédition tentait la direction franchement ouest pour gagner Kikogo, et s'élevait dans la montagne à 3 400 mètres d'altitude environ; mais, le mauvais temps se mettant de la partie, elle dut revenir sur ses pas et prendre, toujours au nord-ouest, la route passant par Kasiba et Boutini.

Le pays Baroundi est magnifiquement arrosé par de pittoresques cours d'eau torrentueux issus des montagnes qui forment la continuation vers le nord de la chaîne des Mitoumba et qui constituent la limite occidentale du bassin du Rousisi. Le versant nord-ouest de ces montagnes tombe en pentes abruptes, tandis que le versant opposé s'abaisse en terrasses étagées de façon à venir finalement se confondre avec la plaine. Le versant occidental est recouvert par la grande forêt qui s'étend sur tout le bassin de l'Elila. Le terrain, constitué par des schistes cristallins, est très riche en minerai de fer que les habitants utilisent pour la fabrication de leurs armes.

Les sources d'eaux chaudes sulfureuses sont fréquentes; la plus importante fut rencontrée auprès du village de Nalouidza. Un vent froid et humide balayait toute cette région dont la température rappelle celle du nord de l'Europe.

La population Baroundi est très dense. La tribu des Bagoualanda habite la plaine du Rousisi; elle possède de nombreux bestiaux et fait un commerce actif avec la station allemande d'Ousoumboura. La tribu des Bafouléri, au contraire, peuple la montagne. Jalouse de son indépendance, elle fait tous ses efforts pour s'opposer au passage des blancs. Elle est plus riche encore en bestiaux que les habitants de la plaine. A partir de la rivière Kiloungousi commence le pays habité par la tribu des Moutouloua. La route serpente constamment à travers une région montagneuse coupée de cours d'eau torrentueux. A l'ouest et au nord, aussi loin que porte la vue, s'étend la forêt comme une mer verte. On approche du bassin important et un peu mystérieux de l'Elila. Après avoir franchi le Zogoua et pénétré sur le territoire des Valega, l'expédition traversa les villages de Ganangana, Gandou, Tchapirangandou, puis, sur les rives mêmes de l'Elila, atteignait Loubemba. Le capitaine Cordella a calculé que, de Lokandou, sur le Congo, en passant par ce point, on pouvait, en 30 jours de marche, au maximum, atteindre Ouvira sur le Tanganyika, en suivant une route facilement praticable et en traversant un pays qui abonde en ressources de toutes espèces.

L'Elila, qui prend sa source dans un contrefort des Mitoumba, près du territoire de Kiloungoué, a de 30 à 500 mètres de largeur et se développe à travers l'épaisse forêt équatoriale.

L'expédition croisa, sur sa rive gauche, un grand nombre de ses affluents dont le cours torrentueux est encaissé dans de profondes gorges.

Peu de temps après avoir franchi la rivière Lougoua, le capitaine Cordella quittait la monotone et malsaine obscurité de la forêt pour la steppe herbeuse et ensoleillée et ralliait bientôt la station d'Inghiri, après une absence de 88 jours dont 65 de marche effective.

M. CHESNEAU.

Une monographie du Congo. - Aucune région de l'Afrique n'a été l'objet de publications aussi abondantes que le Congo. Depuis 1895, date de l'excellente bibliographie publiée sur cette région par M. A. Wauters, c'est par centaines et même par milliers que l'on compte les relations de voyages, les articles de revues ou de journaux, les notes scientifiques consacrées à ce grand bassin fluvial de l'Afrique occidentale; aussi dans cette copieuse bibliothèque combien ardue est devenue la recherche des faits! A-t-on besoin d'un renseignement précis, on est obligé de fouiller des monceaux de volumes et de revues, encore n'est on point certain de le trouver, perdu qu'il peut être dans quelque périodique difficilement accessible. Dans ces conditions, récolter les observations éparses dans les relations et les notes des voyageurs, et, guidé par un judicieux esprit critique, les condenser en une monographie du Congo solidement documentée, est aujourd'hui une œuvre qui s'impose. C'est cette tâche laborieuse que vient d'accomplir le D' Švambera, privat-docent de géographie à l'Université tchèque de Prague.

Tchèque, M. Švambera a naturellement tenu à écrire son livre dans sa langue maternelle. Tout en rendant hommage au sentiment profondément respectable qui a guidé la décision de l'auteur, les géographes la regretteront; elle les prive, en effet, d'une synthèse, qui, à en juger d'après le résumé français joint au volume, serait extrêmement précieuse.

Le Congo' du Dr Švambera comporte trois parties: la première historique, la seconde consacrée à la géographie générale du bassin; la troisième concerne principalement l'hydrologie du fleuve et de ses affluents. Quelque bref que soit le résumé français des deux dernières parties (5 pages), il rendra, cependant, des services.

M. Švambera a minutieusement planimétré les lacs du bassin du Congo et mesuré la longueur de cette grande artère fluviale et de ses affluents sur les cartes les plus précises.

D'après ces opérations, la longueur du fleuve de ses sources du Chambèze jusqu'à Banana serait de 4 843 kilomètres, soit de 5 000 kilomètres en chiffres ronds, valeur qui serait préférable en l'état de la cartographie, suivant l'opinion même de l'auteur. Pour les grands lacs les résultats suivants ont été obtenus :

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A la température des eaux un long chapitre a été consacré. Le Congo est, en raison de sa position en latitude, un des fleuves les plus chauds de la terre, bien qu'on n'y ait point observé de températures aussi élevées que sur d'autres cours d'eau des régions tropicales. Le maximum absolu relevé jusqu'ici a été 31°,4 en

1. Travaux géographiques tchèques (Institut géographique de l'université tchèque, I. Le Congo, accompagné d'un résumé en français, Prague, 1901-1905. Kongo napsal, Dr V. Švambera,

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