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fonde de 150 à 300 mètres. Enfin, au confluent du Satahs ce plateau se termine brusquement par un escarpement abrupt de 100 à 300 mètres sur une plaine

côtière.

La plus grande partie de cette région a été soumise à la glaciation. Dans le massif montagneux elle s'étendait jusqu'à l'altitude de 1350 mètres, la limite supérieure de la végétation forestière marque à peu près exactement le niveau qu'elle a atteint et, canalisée par les vallées, elle s'écoulait suivant les mêmes directions que suivent actuellement les eaux. Aujourd'hui ce relief ne renferme plus que quelques petits glaciers de cirque, tous logés sur le versant nord. La glaciation pléistocène a laissé, au fond des hautes vallées du massif, telles que le Braine et le Nash creek, un dépôt de blocs, de graviers et d'argile, puissant de 45 mètres, dans l'épaisseur duquel les torrents actuels se sont creusé leurs lits. Débordant hors des montagnes, la nappe de glaces a recouvert la région des collines et une partie du plateau, en se mouvant dans la direction du nord. Le relief situé à l'ouest du delta de Mackenzie porte également des traces indéniables du passage de la glace'.

L'expédition de M. Owen O'Sullivan à la baie d'Hudson a eu pour résultat le lever de la portion de la côte sud-ouest comprise entre le port York (embouchure de la rivière Hayes) [57° 0′ 77′′ de Lat. N.] et l'embouchure de la Severn (55° 59′ 75′′) [55° 58′ 12", d'après A. Low].

Entre les embouchures de Ship river et de la Severn, cette région, comme la côte ouest de la baie James, porte les traces évidentes d'un déplacement négatif. Parallèlement aux contours du rivage actuel on observe un étagement de trois et parfois de six lignes de petites plateformes d'érosion ou de levées de sable comprises entre le niveau de la haute mer et la limite de la forêt. La plus remarquable mesure une longueur de 4 800 mètres et une largeur de 200 m.; la plus haute se trouve à environ 9 mètres au-dessus du niveau actuel de la haute mer. Sur ces anciennes lignes de rivage on rencontre des subfossiles et des bois flottés; sur le second étage, distant de 100 m. de la laisse des plus fortes marées et à 4 m. 50 au-dessus du niveau actuel, M. O. Sullivan a rencontré une épave à moitié enterrée dans le sable, et, à la même hauteur, près du cap Tatnam, un squelette de baleine. Enfin, toujours à la même cote de 4 m. 50, à 260 kilomètres à l'est du fort York, on a observé des dunes. Tous ces faits, ajoute M. O'Sullivan, indiquent un déplacement rapide des niveaux respectifs de la terre et de la mer sur cette côte. Il est bon de rappeler que l'arrivée de navires dans la baie d'Hudson date seulement des premières années du XVIIe siècle.

En 1905, le Dr J.-W. Spencer s'est livré à une très intéressante étude des conditions dans lesquelles s'opère le recul de la chute canadienne du Niagara.

Jusqu'ici on admettait que ce recul était dû au sapement, par les terribles remous de la chute, des grès tendres et des schistes qui forment le pied de la chute

1. Le rapport du Geological Survey de 1905 est accompagné d'une carte du « territoire » du Yukon, au 2 027 520°, sur laquelle on peut suivre l'Itinéraire de M. Camsell, et, qui sert en même temps de carte d'assemblage pour les feuilles de ce territoire déjà publiées.

2. Summary Report of the Geological Survey of C ́mada for the calendar year 1901, Ottawa, 1902, p. 113.

et qui supportent le calcaire dur du Niagara dans lequel est établi le seuil du déversoir (voir la fig. 33).

D'après les nouvelles recherches de M. Spencer, ce phénomène de rétrogradation est dû à l'attaque directe du calcaire du Niagara par les eaux.

Avec le concours des diaclases qu'elles élargissent, les eaux déterminent le décollement de fragments du seuil qu'elles entraînent ensuite, et peuvent ainsi attaquer des couches de plus en plus profondes. La meilleure preuve de l'exactitude de cette. observation est fournie par les éboulements qui se produisent au sommet de l'escarpement, et ces éboulements sont relativement fréquents. En quinze ans, de 1890 à 1903, le bord du seuil a perdu une surface de 202 ares environ. Par suite, l'aspect de la cascade varie, présentant la forme d'un fer à cheval tantôt régulier, tantôt entaillé au sommet de sa courbe d'une cannelure.

Le recul de la chute est loin d'être uniforme, à moins qu'on n'embrasse une longue période, ce qui a pour effet de masquer les irrégularités dans le travail de l'érosion. Ainsi, de 1890 à 1905, la rétrogadation a été deux fois moindre que de 1875 à 1890. Pendant ces quinze dernières années le recul moyen annuel a été de 0 m. 67 (2,2 pieds anglais), alors qu'il avait été de 1 m. 64 entre 1890 et 1875 et de 1 m. 37 de 1875 à 1842. De 1842 à 1905 le recul total de la chute a été de 86 m. 83.

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FIG. 33.

COUPE LONGITUDINALE DE LA GORGE DU NIAGARA.
(D'après Spencer.)

1, terrain glaciaire; 2, calcaire du Niagara; 3, schistes; 5, grès de Clinton et de Medina;
a, b, c, surface du cours d'eau.

(Figure extraite de A. Lapparent, Traité de Géologie, 5o édition, Paris, Masson et Cie, éditeurs).

Ce travail a été entièrement effectué jusqu'en 1886; depuis, le travail des eaux s'emploie à élargir le fer à cheval.

Au prix de très grandes difficultés, le D' J.-W Spencer a exécuté des sondages en aval comme en amont de la chute. En aval, au milieu du « Chaudron », aussi près qu'il lui a été possible d'approcher de la cascade, il a trouvé une profondeur de 25 m. 59 (84 pieds anglais), tandis que, en amont, près de l'île de la Chèvre, le plus grand fond rencontré a été de 58 m. 5 (192 pieds).

En mai 1905 le débit du Niagara était de 756 mètres cubes-seconde (267 000 pieds cubiques) corespondant à une puissance de 4900 000 chevaux, tandis qu'à l'étiage, en février, il n'était que de 464 mètres cubes-seconde (164 000 pieds cubiques) susceptibles de produire 3 021 000 chevaux.

Durant ces cinq dernières années (1900-1905) l'activité du Geological Survey du

1. A.-P. Low, Geographical work of the Geological Survey of Canada, 1900-1905, in The Geogra

Canada s'est affirmée par la publication de 89 cartes dont le tableau suivant donne

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En 1906, M. A.-P. Low, actuellement directeur de cet important service scientifique, a publié les résultats d'une exploration qu'il a accomplie en 1905 dans la région lacustre du Chibougaman1. La carte topographique et géologique (253 440) qui accompagne ce mémoire fournit la première représentation précise de la partie nord de la province de Québec comprise entre le 49° 30' et le 50° 15' de Lat. N. et entre le 74° et le 75° 30' de Long. O. de Gr.

CHARLES RABOT.

Le progrès du commerce des États-Unis d'Amérique avec l'étranger de 1895 à 1905 2. Dans ces dix dernières années, le commerce des États-Unis d'Amérique avec l'étranger a augmenté dans des proportions absolument extraordinaires. Toutes les dissertations publiées sur le développement industriel des États-Unis ne frappent que momentanément le lecteur, pourrait-on dire; combien plus violente est l'impression laissée, dans ce cas, par les statistiques.

De 1895 à 1905 la valeur du commerce de la grande république américaine avec l'étranger a presque augmenté des trois quarts, de 71,2 p. 100, passant, pendant cette période, de 7697 millions de francs (1895) à 13 180 millions de franes (1905), soit un accroissement de près de 4 milliards et demi de francs. Cette augmentation se décompose ainsi de 1895 à 1903 les importations ont passé de 3 659 millions de francs à 3387 millions, soit une augmentation de près de 2 milliards en chiffres ronds (1928 millions) ou de 32,7 p. 100, et les exportations sont montées de 4037 millions à 7592 millions de francs, une augmentation de plus de 3 milliards et demi, ou de 88 p. 100!

Le tableau suivant indique la répartition de cette augmentation par parties du monde :

1. Geological Survey of Canada. A.-P. Low, Report on the Chibougamau mining region, in the northern part of the province of Quebec, 1905. Ottawa, Government printing Bureau, 1906. 2. Department of Commerce and Labor. Bureau of Statistics. O. P. Austin, chief of Bureau, Analysis of the Foreign Commerce of the United States. Showing the principal articles forming the trade of the United States with the various countries of the world; on each year from 1895. to 1905. Washington, Government printing Office, 1906.

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L'augmentation des exportations à destination de l'Europe se décompose ainsi :

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Et. pendant cette période décennale 1895-1905, les importations de produits manufacturés en provenance d'Europe n'ont augmenté que de 19 p. 100, soit de 134 millions de francs (703 millions en 1893, 837 millions en 1905). Les entrées d'articles de luxe, d'origine européenne, ont monté dans une proportion beaucoup plus considérable : 57,8 p. 100, soit de 268 millions (463 millions de francs en 1895, 731 en 1905, preuve de l'augmentation de la fortune publique aux États-Unis. Mais le fait le plus intéressant à l'importation d'Europe est l'accroissement des arrivages de produits bruts destinés à être transformés, par les manufactures américaines. Cette rubrique accuse une augmentation de 93,3 p. 100, soit de 884 millions de francs 1937 millions de francs en 1895; 1 821 en 1905. Nouvelle preuve de la puissance industrielle des États-Unis et des progrès de son indépendance économique à l'égard de l'Europe! CHARLES RABOT.

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1. Sous la rubrique Amérique du Nord la statistique américaine comprend, outre le Canada

AUSTRALASIE

Recensement de la population de la Nouvelle-Calédonie '. D'après le recensement du 15 avril 1906, la population de la Nouvelle-Calédonie, abstraction faite des troupes et des marins, est de 52 560 habitants, soit 1 855 unités de moins qu'en 1901. Cette décroissance provient de la diminution de l'élément pénal (7 914 transportés en 1906 contre 10 506 en 1901). L'élément blanc libre comprend 12 966 unités contre 12 253 en 1901, soit une augmentation de 713 unités ou de 6 p. 100, et la population de couleur immigrée, 3 336 individus, au lieu de 3 148 en 1901. L'effectif des tribus canaques demeure stationnaire, 27 833 en 1906, 27 768 en 1901. En cinquante ans la population indigène paraît avoir diminué de moitié.

RÉGIONS POLAIRES

CH. R.

Nouvelle carte de la baie Van Keulen (Spitsberg) et les conditions tectoniques. de cette baie. L'expédition suédoise de 1898 au Spitsberg, dirigée par le professeur A. G. Nathorst, a fait, dans la baie Van Keulen (côte occidentale), un long séjour (28 juin 16 juillet) dont le D' Axel Hamberg a profité pour dresser la carte de cette baie et des massifs montagneux qui l'encadrent.

Etablie à l'aide de la photogrammétrie, cette carte vient d'être publiée à l'échelle du 100 000 par les soins de l'Académie des sciences de Stockholm. Son exécution parfaite met en évidence la perfection des procédés d'impression en couleurs employés à l'étranger. Au point de vue, non seulement géographique, mais encore pratique, il importe de signaler cette carte. Aujourd'hui que chaque été le Spitsberg est visité par des yachts et par des paquebots de touristes, de tels documents peuvent être utiles aux capitaines de ces navires, d'autant que les services hydrographiques qui possèdent dans leurs collections des cartes du Spitsberg ne les tiennent pas à jour chaque année, en raison du peu de fréquentation de ces parages. Il est; toutefois, nécessaire d'ajouter que les cartes, comme celle de M. Axel Hamberg, sont topographiques et non hydrographiques, par suite qu'elles ne doivent être utilisées par des navigateurs que comme renseignements.

Les montagnes riveraines de la baie Van Keulen présentent trois facies différents en relation avec la constitution géologique de la région. Sur la rive droite s'étendent des plateaux (Tafelberg) offrant fréquemment une structure en gradins, lesquels sont formés par de petites plaines dont le plan est parallèle à celui de la stratification. Ces gradins dérivent de l'inégale résistance opposée aux agents de dénudation par les différentes couches tertiaires de ces montagnes (grès durs et argilites). Sur la rive gauche apparaissent, au contraire, des cimes arrondies formées de couches jurassiques tendres. D'après M. A. Hamberg, ce facies serait dû, pour une part, à l'érosion glaciaire qui aurait agi avec plus d'intensité sur ce versant que sur celui

1. La Quinzaine coloniale, XVII, n° 19, 10 octobre 1906, p. 568.

2. Axel flamberg, Astronomische, photogrammetische und erdmagnetische Arbeiten der von A. G. Nathorst geleiteten schwedischen Polarexpedition, 1898 (une carte et 8 figures dans le texte), in Kungl. Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, B. 39, no 6. Uppsala et Stockholm, 1905.

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