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façonnés par d'anciens glaciers auxquels ils ont servi de cuvette terminale pendant une période de stationnement, qui caractérisent la plupart des vallons affluents (plaine de Bissorte, près de Modane) et même le cours supérieur de

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FIG. 43.

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REPRÉSENTATION SCHÉMATIQUE DE L'HISTOIRE D'UNE VALLÉE ALPINE.

nos grandes vallées alpines', peut être considérée comme indiquant la cote

1. C'est ainsi que dans la haute vallée de l'Isère, on peut citer, en amont de Bourg-Saint-Maurice, les paliers de Séez-Sainte-Foy, des Brevières, de Tignes et de Val d'Isère, séparés par des gorges à pente rapide; ces paliers sont habituellement encombrés d'alluvions et de cônes de déjections dont la base a été parfois (Tignes) entamée et coupée par l'érosion récente de l'Isère.

maxima qu'aient atteinte les érosions torrentielles, c'est-à-dire les phénomènes de recul et d'érosion interglaciaires successives en aval des stationnements du glacier. Il arrive souvent que dans une même vallée il existe plusieurs ruptures de pente et plusieurs de ces paliers correspondant à des creusements. interglaciaires ou interstadiaires successifs et à des stationnements d'âges très différents. Dans beaucoup de cas, des érosions et des paliers d'origine plus récente ont entamé les dispositions topographiques anciennes en interférant pour ainsi dire avec elles; il y a alors superposition et emboîtement des deux modelés d'âges différents (Ex. : région entre Bissorte et le glacier du Thabor, près de Modane).

On voit aussi, entre autres par l'exemple de la haute Durance qu'à une époque relativement récente, la disparition du revêtement glacé des hautes vallées affluentes a mis à nu leur topographie ancienne (plateau du mont Genèvre) qui s'est trouvée alors en désaccord avec la partie basse de formation récente, entamée par l'érosion fluviatile et façonnée par une glaciation plus récente (gorge en amont de la Fontaine Napoléon). La disparition des névés et des glaciers a, d'autre part, diminué dans de grandes proportions et parfois supprimé presque totalement le débit des cours d'eau secondaires, arrêtant ainsi ou ralentissant notablement le cycle d'érosion dans les vallons affluents qu'elle a souvent empêchés d'arriver à une maturité aussi avancée que la vallée principale, laissant ainsi subsister dans ces vallons deux tronçons de pente et de forme très différentes séparées par une rupture de pente. La même rupture de pente peut se présenter, du reste, pour la vallée principale, dans la portion voisine de la source (amont de Névache pour la Clarée, voisinage du col du Longet pour l'Ubaye, etc.).

Le creusement fluviatile continue du reste, dans certaines vallées, à s'effectuer presque sous nos yeux, mais il lui manque pour présenter les caractères de ce qu'on appelle le « surcreusement », lorsqu'il est postérieur à la dernière récurrence glaciaire, l'existence des gradins de confluence et le modelé spécial que le glacier seul peut donner et qui a conduit toute une école à écarter d'une façon trop absolue toute origine fluviatile ou torrentielle. C'est ainsi que dans beaucoup d'exemples d'épigénie, habituellement liés aux paliers qui ont déterminé les stationnements glaciaires, le déplacement du cours d'eau s'est fait vraisemblablement d'une façon progressive et à une époque où le niveau du fond de la vallée était encore celui qu'indique le seuil glaciaire voisin qui représente l'ancien talweg aujourd'hui délaissé; l'Ubaye, au Castellet par exemple, a été insensiblement poussée vers la gauche par les apports d'un affluent torrentiel et elle s'est enfin trouvée rejetée au pied même des pentes qui forment le flanc est de la vallée. C'est depuis lors seulement que la rivière a approfondi son lit et a creusé, dans les calcaires qu'elle ne pou

des touristes et dont le fond est actuellement bien en contre-bas du passage ancien, poli et façonné par la glace. L'emplacement de cet ancien talweg glaciaire est actuellement parcouru par la route de Maurin', et encore bien visible à droite du cañon du Castellet; il est occupé par des moraines de la plus récente glaciation. Il en est à peu près de mème pour la gorge d'Asfeld à Briançon, pour celle de Saint-Marcel en Tarentaise, etc.

Sur le versant suisse du Jura, une série de rivières se sont creusé, depuis le retrait des grands glaciers, des gorges étroites et profondes (gorges de l'Areuse, vallon de Serrières, près de Neuchâtel, gorges de l'Orbe, etc.). Bien qu'il s'agisse dans ce cas de l'intervention de l'érosion souterraine agissant sur des masses calcaires jurassiques (Orbe), il paraît évident que cette érosion n'a pas pu s'effectuer sans un abaissement notable du niveau de base qui est ici le lac de Neuchâtel; ce déplacement relatif ayant pu d'ailleurs être déterminé soit par un exhaussement épéiorogénique de la chaîne jurassique, soit par un abaissement du niveau du lac, soit simultanément par les deux causes réunies.

On a vu par l'explication que nous proposons que les caractères essentiels des vallées surcreusées, c'est-à-dire les gradins de confluence des affluents, le modelé glaciaire de la vallée principale et sa section en U, la présence de paliers, pouvaient aisément s'expliquer en combinant l'action érosive, régressive des eaux torrentielles fluvio-glaciaires, avec l'influence protectrice et le travail de façonnement purement superficiel des récurrences glaciaires. Le rôle des glaciers comme « surcreuseurs » 2 se trouve ainsi considérablement diminué. La limite supérieure des vallées surcreusées indiquerait donc la limite supérieure atteinte par les érosions préglaciaires, interglaciaires ou interstadiaires successives. Nous ajouterons que le profil en long si irrégulier de la plupart des vallées des Alpes doit cette irrégularité à ces mêmes phénomènes

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1. Voir Loc. cit. in La Géographie, VI, 1, 15 juillet 1902, p. 17.

2. M. Ch. Jacob a dernièrement encore (Rapport préliminaire sur les travaux glaciaires en Dauphiné pendant l'été 1905, in La Géographie, XIII, 6, 15 juin 1906, p. 439), donné d'intéressants détails sur le rôle conservateur et nullement excavant des glaciers dans le massif des Grandes-Rousses (Oisans).

En ce qui concerne, enfin, les Kare ou cirques, considérés également comme témoins de l'action excavante des glaciers (MM. de Martonne, Ed. Richter, P. Lory, P. Wagner, etc.); ils ne représentent, à notre avis, que d'anciens bassins de réception torrentiels préglaciaires, ayant ultérieurement été transformés et façonnés en bassins de réception glaciaires, mais que l'érosion régressive et le surcreusement de la vallée principale, a pour ainsi dire décapités en les privant de leur chenal d'écoulement et en les laissant isolés et comme suspendus au haut de pentes et d'escarpements d'origine récente.

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3. Un exemple de surcreusement s'observe près de Modane, en Maurienne, dans la vallée de l'Arc, au confluent de la Bissortette. La vallée principale montre très nettement deux stades de surcreusement; la vallée latérale présente un gradin de confluence de plus de 1 900 mètres que la Bissortette franchit en cascades et en amont duquel (à 2050 m. d'altitude) la «< plaine de Bissorte », ancienne cuvette glaciaire, offre une topographie glaciaire intacte, que l'érosion régressive menace d'entamer à son extrémité aval. En amont de la plaine de Bissorte, quelques petits paliers et des barres rocheuses façonnées par les actions glaciaires, sont dus sans doute à des érosions antérieures et représentent les restes d'une topographie interglaciaire très ancienne, datant d'une époque antérieure à l'approfondissement de la vallée de l'Arc et aux glaciations qui l'ont occupée ainsi que la plaine de Bissorte.

(érosion régressive, invasions glaciaires) et s'exerçant sur un substratum géologique très hétérogène.

La grande différence de formes et d'aspects qui distingue les vallées alpines des vallées extra-alpines est due à l'action alternative de l'érosion fluviatile ou torrentielle et des invasions glaciaires; c'est à ces dernières notamment qu'est attribuable le cortège de formes topographiques spéciales dites « glaciaires » dans les hautes vallées et l'existence dans les portions basses (aval) de terrasses fluvio-glaciaires multiples, se rapprochant et se confondant vers l'aval. Cette alternance a occasionné dans le processus de l'érosion régressive

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FIG. 44.

BARRE TRANSVERSALE DE VILLETTE EN TARENTAISE; A GAUCHE,
GORGE ÉPIGÉNIQUE DE L'ISÈRE POST-GLACIAIRE.

(Reproduction d'une photographie de M. le professeur W. Kilian.)

fluviatile une discontinuité très marquée et, dans les parties aval une succession de maxima et de minima tout à fait caractéristique. Cette discontinuité n'existe pas au mème degré pour les vallées extérieures au domaine des anciens glaciers dans lesquels les variations du niveau de base ont seules exercé leur influence.

Ainsi, tout en reconnaissant que les glaciers ont, dans certaines conditions, déterminé une action érosive notable en rapport surtout avec la délitabilité de leur substratum (contre-pente en amont d'obstacles ou de paliers, ou de barres rocheuses dures, petites cuvettes lacustres, etc.), il ne paraît pas possible de leur attribuer, dans toute son étendue, le surcreusement des vallées

principal l'intervention non seulement des eaux sous-glaciaires, mais aussi celle d'érosions véritablement torrentielles (fluviatiles) auxquelles le façonnement glaciaire n'aurait fait que se superposer et dont l'activité érosive aurait été déterminée par les oscillations de leur niveau de base.

En résumé, les principales phases dont la résultante est représentée par l'aspect actuel de la plupart de nos vallées alpines, paraissent avoir été les suivantes :

1° Érosion préglaciaire; premiers ruissellements, ayant entamé le bourrelet montagneux et y ayant établi un réseau hydrographique initial dont les bassins de réceptions devaient plus tard recevoir les premiers névés glaciaires.

2o Extension des glaciers anciens; polissage et façonnement des cirques et vallées préexistantes; établissement d'une « topographie glaciaire » dans les régions amont; formation de moraines anciennes et en aval, de dépôts fluvioglaciaires.

3o Alternances plusieurs fois répétées, dans les parties aval, de ces phénomènes avec des érosions torrentielles interglaciaires régressives; phénomènes de capture, épigénées, etc.

4° Retrait des glaciers précédents, suivi d'un rapide surcreusement fluviatile, formation de gradins de confluence par suite de la prépondérance du cours d'eau principal.

5° Retour des glaciers occupant les vallées surcreusées, les façonnant (section en auge), et y déposant des moraines et, dans les parties aval, des formations fluvio-glaciaires. Conservation des gradins de confluence, la vallée principale étant comblée par le glacier.

6o Retrait définitif des glaciers vers les parties amont; les torrents affluents de la vallée principale creusent petit à petit par érosion régressive dans les gradins de confluence d'étroites gorges latérales, au débouché desquelles s'édifient des cônes de déjections anciens.

7° Période récente; continuation de l'érosion fluviatile régressive, tendant à atténuer la rupture de pente des vallées affluentes; les cônes de déjections anciens sont entamés par des sillons qu'y creusent les cours d'eau devenus moins importants par suite de la diminution ou de la disparition de leurs glaciers nourriciers.

L'intervention de mouvements épéiorogéniques expliquera peut-être certaines dispositions telles que la présence de la chaine du Vuache, en aval du lac de Genève, celle du seuil mollassique de Rovon en aval de Grenoble qui, jusqu'à présent, ont constitué des arguments très importants et jusqu'à nouvel ordre, difficiles à réfuter, en faveur de la théorie de l'affouillement glaciaire.

Je me contenterai, pour le moment, d'avoir attiré l'attention sur la possibilité et la quasi-nécessité de tenir compte, dans l'explication du modelé géo

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