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cônes trachytiques entre la scaglia, le tuf, la marne et les sédiments alluviaux de plaine.

L'étude des profils verticaux et en travers des cours d'eau a conduit M. de Marchi à reconnaître que la plus grande partie des trachytes sont recouverts par la scaglia et par des tufs. Aussi bien, d'après notre confrère italien, la plupart de ces trachytes qui viennent au jour au milieu de la scaglia sont non point des épanchements laviques ayant recouvert les calcaires, comme le pensent Suess et Reyer, mais des injections qui ont percé leur revêtement ou des laccolithes.

Si les cours d'eau des versants oriental et méridional et d'une partie des pentes occidentales du massif euganéen peuvent être considérés comme arrivés à maturité, par contre ceux du versant septentrional et d'une partie du versant occidental sont encore à l'état de jeunesse. La pauvreté en eau de ces torrents et l'action modificatrice de l'homme ne suffisent pas, selon M. de Marchi, à expliquer ce phénomène. L'auteur du mémoire que nous analysons invoque un mouvement tectonique qui aurait incliné et peut-être continuerait à incliner le massif euganéen vers le sud-est. Ce mouvement n'a été ni continu, ni uniforme dans tout le relief étudié. La plaine péri-euganéenne a participé à ce mouvement, mais peut être à un degré moindre.

Les torrents euganéens actuels dérivent, dans leurs lignes principales. d'un réseau plus ancien, peut-être préglaciaire, dont il est possible de reconstituer les directions les plus importantes, et les diverses vicissitudes. Cet ancien réseau était établi sur les marnes qui recouvraient le massif au moment de son émersion et au-dessus desquelles les pitons volcaniques faisaient à peine saillie.

MAURICE RECLUS.

Ethnographie des riverains du lac Balaton'. Le Balaton est situé à 104 mètres au-dessus du niveau de la mer; son niveau a des variations saisonnières d'environ 1 mètre. Sa rive méridionale est, en général, plate et marécageuse; aussi les villages sont-ils situés à une assez grande distance du lac (2 km. 7, en moyenne); ils s'en rapprochent davantage sur la rive nord (1 km. 2, en moyenne), qui est montueuse, et n'est pas sujette aux inondations. Les villages du sud sont à une altitude moyenne de 123 mètres, avec minimum de 109 mètres et maximum de 189 mètres ; ceux du nord sont situés à 285 mètres et leur altitude varie de 125 à 439 mètres. Il y a 20 villages sur la rive sud, 30 sur la rive nord. Ceux-ci sont éloignés l'un de l'autre en moyenne de 3 km. 6; ceux du sud ont une distribution moins régulière; leur distance varie de 1 à 21 kilomètres, moyenne : 6 km. 3. La population est à peu près la même sur les deux rives: 26 596 au sud, 28 904 au nord, ce qui indique une densité moins forte dans les 30 communes de la rive nord; 98 p. 100 des habitants appartiennent à la nationalité magyare, et 72 p. 100 à la religion catholique.

Les noms de lieux ont fait l'objet d'une étude détaillée. Ils rentrent dans les catégories suivantes. Le plus grand nombre est emprunté aux conditions orographiques et hydrographiques. De nombreuses localités portent des noms qui rappel

1. Resultate der wissenschaftlichen Erforschung des Balatonsees. Bd. III. Social-und Anthropogeographie des Balatonsees. Theil II. Ethnographie der Umwohner des Balatongestades, von D' Johann Janko, nach dem tode des Verfassers deutsch bearbeitet von Dr W. Semayer. Wien, Ed.

lent une plante, un animal, une formation végétale caractéristique. Les noms de personnes, de familles ou de peuples sont plus rares. Il va de soi que la grande majorité des noms de lieux est en langue magyare.

Il est assez remarquable que les échanges de population entre les deux rives du Balaton sont à peu près nuls; cette nappe d'eau n'a jamais servi de trait d'union entre les habitants de ses rives. La cause de ce fait doit être cherchée dans la psychologie du riverain du Balaton. Celui-ci est un terrien, dans toute l'acception du terme; il ne se baigne pas dans le lac et ne le traverse pas volontiers, même en hiver, lorsqu'il est congelé. L'immigration d'autres parties de la Hongrie n'a pris qu'une part restreinte à la constitution de la population du Balaton: les 55 000 habitants du recensement de 1890 peuvent presque tous être considérés comme les descendants directs des 6600 indigènes auxquels la population était réduite en 1720, après les guerres avec les Turcs.

Les agglomérations présentent deux types distincts.

Le premier, représenté par trois communes seulement, est caractérisé par l'absence de rues. Chaque maison est entourée de ses terres labourables, de son pré, de son vignoble. Les domaines, plus ou moins grands ainsi constitués, se suivent sans ordre. Les quarante-sept autres communes forment des villages véritables, où les maisons sont disposées en rangées plus ou moins régulières. Chacune a son jardin, mais les pièces de terre importantes sont dispersées sur le territoire, chacune dans la zone qui convient le mieux au genre de culture qui y est pratiquée. Il y a des villages dont les rues rayonnent autour d'une place, tandis que d'autres, formés à l'origine d'une rue unique, se composent d'un réseau plus ou moins complexe de rues latérales, créé ultérieurement au fur et à mesure des besoins. Dans d'autres cas, lorsque le village a grandi, on a fait une seconde ou même une troisième rue parallèle à la rue primitive et on les a reliées par des passages transversaux. La localité urbaine de Keszthely (6 900 habitants) rentre dans ce type.

Il y a, sur les rives du Balaton, des grottes creusées de main d'homme dans l'argile sableuse de l'étage pontique. Elles ont été habitées jusqu'à une époque toute récente, mais ont finalement été abandonnées à cause des éboulements. A Kenese on trouve cinq étages de grottes qui ont été habitées successivement à mesure que les éboulements, en faisant reculer la rive, rendaient les grottes supérieures inaccessibles et diminuaient leur profondeur.

Les maisons appartiennent pour les deux tiers au type magyar, pour le reste au type allemand. Ces deux types sont très caractérisés : quel que soit le nombre des pièces de la maison magyare, chacune a une porte donnant sur la cour, et elles ne communiquent pas entre elles. En revanche, on pénètre dans la maison allemande par une seule porte et les pièces communiquent entre elles. Dans les constructions magyares anciennes il n'y a pas de cheminée, la fumée sort par la porte de la cuisine. Dans les types plus évolués de la maison magyare le versant du toit, du côté de la cour, est soutenu par des poteaux ou des piliers de pierre et le mur de ce côté est en recul. Il existe par suite une sorte de vestibule sur lequel s'ouvrent toutes les pièces. Dans les formes les plus parfaites d'habitation les piliers sont remplacés par un mur percé de larges baies; les pièces donnent dès lors sur un corridor pré

sentant, du côté de la cour, de grandes ouvertures et communiquant, d'autre part, avec la rue par une porte ménagée à l'extrémité de cette espèce de véranda dans le pignon de la maison faisant face à la rue. Ce type se modifie de diverses façons; on supprime l'entrée sur la rue et on en pratique une autre sur la cour; on mure plus ou moins complètement le corridor et on y pratique des chambres. La maison se rapproche alors du type allemand. Malgré cette similitude extérieure, la maison magyare conserve cependant un caractère distinctif; c'est qu'elle n'a qu'une seule fenêtre sur la façade, et cette fenêtre est plus rapprochée du côté du vestibule. La maison allemande a, en général, deux fenêtres placées symétriquement sur la façade; quand elle n'en possède qu'une, elle est placée exactement au milieu.

Dans le type allemand la cuisine a toujours une cheminée; la partie postérieure où se trouve le fourneau est séparée de l'antérieure par une voûte. Celle-ci peut être remplacée par une cloison complète et l'on a alors une sorte d'antichambre sur laquelle s'ouvrent toutes les pièces. Celles-ci sont, comme dans la maison magyare, originairement au nombre de trois, la cuisine occupant le milieu. Les maisons du type allemand gagnent du terrain dans la région du Balaton: toutes les maisons neuves sont de ce type. Il règne sans partage dans la majeure partie de la Hongrie. Ce n'est que dans l'ouest, dans les comitats de Somogy, de Zala et de Veszprém, auxquels appartient la région du Balaton, que s'est conservée une forme plus ancienne; comme elle est inconnue ailleurs, on peut la considérer comme spécifiquement magyare.

Les dépendances de la maison présentent quelques particularités. Dans la région du Balaton l'écurie est, en général, attenante à la maison, mais séparée d'elle par un mur complet; un toit commun recouvre le tout. La grange forme une construction séparée; elle présente une chambre plafonnée où on conserve les instruments et un espace sans plafond où se place le foin. Notons encore la porte d'entrée de la cour; elle est entièrement en bois et présente, dans les types anciens, une roue sur laquelle elle roule et qui permet de la manier facilement malgré son poids. Dans les vignes se trouve un bâtiment servant de cave et renfermant le pressoir. Celui-ci est en bois et présente soit une vis verticale unique, soit deux vis latérales, soit enfin une seule vis latérale appuyant sur le marc par l'intermédiaire d'un levier.

Au point de vue de l'alimentation et du vêtement les riverains du Balaton ne présentent rien de remarquable; le costume est presque entièrement européanisé. Tous les riverains du Balaton se livrent à la pêche. Celle-ci se fait au filet, au harpon, ou en refoulant le poisson dans des espaces entourés de clôtures de forme compliquée. Les barques sont carrées à l'arrière, avec un avant très relevé. Elles étaient autrefois creusées dans un tronc d'arbre. Dr L. LALOY.

ASIE

La vallée du Jourdain et Pétra. Aussi curieuse à étudier au point de vue de la géographie physique que de l'histoire et de l'archéologie, la vallée du Jourdain a attiré un certain nombre de voyageurs, malgré les difficultés d'une exploration à

Cette région peut offrir encore un champ de recherches étendu et des explorations récentes, comme celle entreprise en 1902 par M. William Libbey, professeur de géographie physique à l'université de Princeton (Etats-Unis), et M. Franklin

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E. Hoskins, ont pu apporter une contribution utile à la connaissance de la vallée du Jourdain et principalement de la chaine qui limite son bassin à l'est et des richesses archéologiques qu'elle renferme . L'intérêt de la relation qu'ils ont donnée de ce

1. The Jordan Valley and Petra, by William Libbey and Franklin E. Hoskins. New-York et Londres, G.-P. Putnam's sons, 1905, 2 vol. in-8°, 353 et 380 p., 159 illustrations.

FIG. 46. LE FORUM, A DJERACH (GERASA).

(Côté regardant le nord.

voyage est accru encore par la beauté et la valeur documentaire des nombreuses photographies qui accompagnent l'ouvrage et dont nous pouvons reproduire ici

quelques spécimens, grâce

à l'obligeance des éditeurs.

Laissant la mer à Sidon, les deux voyageurs franchirent la chaîne occidentale à quelque distance de la source du Jourdain pour gagner de suite la chaîne orientale. Sur la vallée du Jourdain ils n'ont rien apporté de nouveau en ce qui concerne sa géographie, mais ils ont pu donner sur la géologie de ce bassin et des montagnes de la chaine orientale, quelques considérations intéressantes.

Ces montagnes de la chaine orientale ne présentent, en général, pas de pics, bien que quelques-uns aient été découverts dans le massif du mont Hermon, et, plus au sud, dans le Jaulan, mais plutôt des hauts plateaux qui offrent aux regards de l'observateur placé à l'ouest du Jourdain une ligne bleue presque ininterrompue dont on était resté longtemps sans pénétrer les secrets. Il se trouve que cette mystérieuse ligne bleue, en apparence non interrompue, renferme au moins quatre brèches principales qui déterminent dans

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l'ensemble de la chaîne cinq grandes divisions, Jaulan, Ajlun, Belka, Kerak, Edom, divisions naturelles présentant entre elles, en ce qui concerne l'histoire de leurs populations anciennes et les vestiges laissés par elles, des différences aussi tranchées que si ces peuples avaient été séparés par la mer.

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