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sentant, du côté de la cour, de grandes ouvertures et communiquant, d'autre part, avec la rue par une porte ménagée à l'extrémité de cette espèce de véranda dans le pignon de la maison faisant face à la rue. Ce type se modifie de diverses façons; on supprime l'entrée sur la rue et on en pratique une autre sur la cour; on mure plus ou moins complètement le corridor et on y pratique des chambres. La maison se rapproche alors du type allemand. Malgré cette similitude extérieure, la maison magyare conserve cependant un caractère distinctif; c'est qu'elle n'a qu'une seule fenêtre sur la façade, et cette fenêtre est plus rapprochée du côté du vestibule. La maison allemande a, en général, deux fenêtres placées symétriquement sur la façade; quand elle n'en possède qu'une, elle est placée exactement au milieu.

Dans le type allemand la cuisine a toujours une cheminée; la partie postérieure où se trouve le fourneau est séparée de l'antérieure par une voûte. Celle-ci peut être remplacée par une cloison complète et l'on a alors une sorte d'antichambre sur laquelle s'ouvrent toutes les pièces. Celles-ci sont, comme dans la maison magyare, originairement au nombre de trois, la cuisine occupant le milieu. Les maisons du type allemand gagnent du terrain dans la région du Balaton: toutes les maisons neuves sont de ce type. Il règne sans partage dans la majeure partie de la Hongrie. Ce n'est que dans l'ouest, dans les comitats de Somogy, de Zala et de Veszprém, auxquels appartient la région du Balaton, que s'est conservée une forme plus ancienne; comme elle est inconnue ailleurs, on peut la considérer comme spécifiquement magyare.

Les dépendances de la maison présentent quelques particularités. Dans la région du Balaton l'écurie est, en général, attenante à la maison, mais séparée d'elle par un mur complet; un toit commun recouvre le tout. La grange forme une construction séparée; elle présente une chambre plafonnée où on conserve les instruments et un espace sans plafond où se place le foin. Notons encore la porte d'entrée de la cour; elle est entièrement en bois et présente, dans les types anciens, une roue sur laquelle elle roule et qui permet de la manier facilement malgré son poids. Dans les vignes se trouve un bâtiment servant de cave et renfermant le pressoir. Celui-ci est en bois et présente soit une vis verticale unique, soit deux vis latérales, soit enfin une seule vis latérale appuyant sur le marc par l'intermédiaire d'un levier.

Au point de vue de l'alimentation et du vêtement les riverains du Balaton ne présentent rien de remarquable; le costume est presque entièrement européanisé. Tous les riverains du Balaton se livrent à la pêche. Celle-ci se fait au filet, au harpon, ou en refoulant le poisson dans des espaces entourés de clôtures de forme compliquée. Les barques sont carrées à l'arrière, avec un avant très relevé. Elles étaient autrefois creusées dans un tronc d'arbre. Dr L. LALOY.

ASIE

La vallée du Jourdain et Pétra. Aussi curieuse à étudier au point de vue de la géographie physique que de l'histoire et de l'archéologie, la vallée du Jourdain a attiré un certain nombre de voyageurs, malgré les difficultés d'une exploration à

Cette région peut offrir encore un champ de recherches étendu et des explorations récentes, comme celle entreprise en 1902 par M. William Libbey, professeur de géographie physique à l'université de Princeton (Etats-Unis), et M. Franklin

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E. Hoskins, ont pu apporter une contribution utile à la connaissance de la vallée du Jourdain et principalement de la chaine qui limite son bassin à l'est et des richesses archéologiques qu'elle renferme . L'intérêt de la relation qu'ils ont donnée de ce

1. The Jordan Valley and Petra, by William Libbey and Franklin E. Hoskins. New-York et Londres, G.-P. Putnam's sons, 1905, 2 vol. in-8°, 353 et 380 p., 159 illustrations.

FIG. 46. LE FORUM, A DJERACH (GERASA).

(Côté regardant le nord.

voyage est accru encore par la beauté et la valeur documentaire des nombreuses photographies qui accompagnent l'ouvrage et dont nous pouvons reproduire ici

quelques spécimens, grâce

à l'obligeance des éditeurs.

Laissant la mer à Sidon, les deux voyageurs franchirent la chaîne occidentale à quelque distance de la source du Jourdain pour gagner de suite la chaîne orientale. Sur la vallée du Jourdain ils n'ont rien apporté de nouveau en ce qui concerne sa géographie, mais ils ont pu donner sur la géologie de ce bassin et des montagnes de la chaine orientale, quelques considérations intéressantes.

Ces montagnes de la chaine orientale ne présentent, en général, pas de pics, bien que quelques-uns aient été découverts dans le massif du mont Hermon, et, plus au sud, dans le Jaulan, mais plutôt des hauts plateaux qui offrent aux regards de l'observateur placé à l'ouest du Jourdain une ligne bleue presque ininterrompue dont on était resté longtemps sans pénétrer les secrets. Il se trouve que cette mystérieuse ligne bleue, en apparence non interrompue, renferme au moins quatre brèches principales qui déterminent dans

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l'ensemble de la chaîne cinq grandes divisions, Jaulan, Ajlun, Belka, Kerak, Edom, divisions naturelles présentant entre elles, en ce qui concerne l'histoire de leurs populations anciennes et les vestiges laissés par elles, des différences aussi tranchées que si ces peuples avaient été séparés par la mer.

des montagnes et révèlent tous les traits de leur géologie; elles viennent trouver une issue dans la brèche plus vaste, de la vallée du Jourdain, en des points qui vont de 210 à 394 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée. Ces coupures naturelles n'ont pas seulement influencé le climat et les productions de la région, mais encore, et cela à tous les âges, la civilisation, le commerce et le gouvernement du pays. Le Yarmuk, le Jabbok, l'Arnon (fig. 48) et l'Ahsa sont les noms de ces brèches et des rivières qui les traversent; ces pays sont aujourd'hui des dépendances des gouvernements de Hauran, Naplouse et Damas et il est à remarquer qu'à l'époque romaine ils étaient rattachés aux mêmes centres.

Loin d'être un plateau sans discontinuité, la mystérieuse ligne bleue présente donc une suite variée d'élévations et de dépressions; la masse montagueuse est de plus en plus haute à mesure qu'on avance vers le sud. De Banias, si l'on néglige la fosse du lac de Galilée, jusqu'en un point situé près de Pétra, on s'élève de 300 à près de 1 800 mètres. Que l'on ajoute à ce chiffre les 394 mètres correspondant à la dépression de la mer Morte, on trouve, sur une hauteur de près de 2 200 mètres, une série de zones présentant les plus grandes variétés successives de climat et de végétation.

Cette chaîne transjordanique est un véritable paradis pour les archéologues Les civilisations successives, sémitique, grecque, romaine, chrétienne, musulmane, puis les Croisés ont laissé dans ces montagnes des ruines qui ont été merveilleusement conservées jusqu'à notre époque. Les belles photographies qui accompagnent la relation de MM. Libbey et Hoskins en fournissent la preuve.

A Gadara, au sud-est du lac de Galilée, on trouve des ruines romaines dont les plus importantes sont celles de deux théâtres. Puis, plus au sud, on rencontre les merveilleux restes de la cité de Gerasa (aujourd'hui Djerach) qui fournissent l'un des spécimens les plus parfaits des anciennes cités grecques, surpassant même à certains égards Palmyre et Baalbek. La ville, entourée de murs, avait à peu près la forme d'un triangle d'environ 4800 mètres de circonférence. On y remarquait une rue bordée d'une colonnade qui formait l'artère centrale et constituait un ensemble architectural qui n'a peut-être eu d'égal dans aucun pays. Trois à quatre cents colonnes subsistent en totalité ou en partie, une centaine de fragments d'architrave unissent encore les colonnes; le reste est tombé à terre.

Cette merveilleuse voie vient aboutir au Forum ou Peribolos, qui mesure cent vingt pas de diamètre, et autour duquel sont encore dressées quarante-huit colonnes d'ordre ionique réunies par leurs entablements. On remarque qu'à certains endroits le Peribolos était joint par des colonnades à d'autres constructions.

Sur un point plus élevé que le Forum se trouvent les ruines d'un grand temple qui, par sa superbe position, dominait toute la ville. Les murs de ce temple ont 2 m. 25 d'épaisseur. Quand il était entouré de rangées de colonnes massives, il devait présenter un aspect splendide.

A l'ouest du Forum était un grand théâtre, placé contre le mur de la ville où l'on comptait vingt-huit rangs de sièges et qui pouvait contenir cinq mille spectateurs. C'est, sans conteste, l'un des théâtres grecs les plus beaux et les mieux conservés que l'on puisse voir dans les cités transjordaniques. Au centre de la ville il y avait

encore un grand temple, un autre théâtre, des bains; en dehors étaient une naumachie, puis des tombes et un arc de triomphe.

Madeba, dans le Belka, fut une cité florissante à l'époque byzantine, en partie bâtie sur les ruines d'une cité romaine plus ancienne. Son église renferme les restes d'une curieuse carte en mosaïque du ve siècle.

Du Belka on passe dans le Kerak, au pays des Moabites, en franchissant la brèche de l'Arnon, aujourd'hui le Mujib, qui forme un superbe cañon. De Kerak, MM. Libbey et Hoskins se dirigèrent sur Pétra, en passant par Tafileh et Shobek, villes situées l'une comme l'autre sur une colline élevée et dominées chacune aussi par une forteresse. Elles furent importantes à l'époque des croisades, et Shobek était alors le Mont Royal.

La forteresse de Shobek (fig. 49) a été construite par Baudoin Ier, dans une situation qui est naturellement très forte, et, à proximité de la grande route de caravanes du Caire à Damas. Elle est difficilement accessible et elle a dù être imprenable avant la découverte des armes à feu. On sait que Saladin fit des efforts désespérés sans pouvoir s'en emparer. Après que les Croisés eurent abandonné ce lieu, les Musulmans le réparèrent et placèrent tout autour des murs de grandes inscriptions arabes formant une sorte de frise, dont les lettres ont de 0 m. 60 à 0 m. 90 de haut. Il existait deux routes romaines de Shobek à Pétra.

Le nombre des voyageurs qui purent entrer à Pétra pendant le XIXe siècle, ou tout au moins de ceux qui ont laissé quelque souvenir de leur passage, est assez restreint. Presque tous y pénétrèrent par ruse et plus de la moitié en furent chassés, après avoir à peine entrevu cette ville mystérieuse. Trois ou quatre seulement obtinrent de passer une nuit au milieu des ruines et la plupart de ceux-ci durent payer de fortes sommes pour ce privilège. MM. Libbey et Hoskins comptent seize voyageurs ou expéditions qui visitèrent Pétra avant eux depuis le commencement du XIX siècle. Le premier fut, en 1811, Burckhardt, qui parcourut la Syrie en tous sens sous le nom de Cheikh Ibrahim. En 1827, deux Français, le marquis Léon de Laborde et Linant de Bellefonds, entrèrent aussi à Pétra et dressèrent le plan de ses ruines. Plus tard, en 1883, Hull, Kitchener et Armstrong se virent imposer un fort bakhchich, pour que leur caravane de six personnes puisse seulement jeter un coup d'œil rapide sur Pétra et le mont Hor. Grey Hill fit plusieurs tentatives pour entrer à Pétra en1890, 1891, 1893 et 1895 et il n'y réussit qu'en 1896. Le dernier voyageur qui vit Pétra avant MM. Libbey et Hoskins est George L. Robinson, en 1900.

C'est grâce au vali de Damas et à l'appui des autorités de la région, et aussi en montrant de la fermeté à l'égard de tous les membres de la caravane et en traitant avec douceur et politesse tous ceux qu'ils rencontraient, que MM. Libbey et Hoskins purent aller jusqu'à Pétra et en revenir sans aucun incident fàcheux.

On accède à Pétra par un chemin de montagne très pénible ou par la gorge étroite et tortueuse du Sik. Ce défilé est long de 2 400 mètres jusqu'au fameux Trésor de Pharaon; c'est là le véritable Sik (fig. 50). Si l'on compte aussi les dix minutes qu'il faut pour aller de ce premier monument à l'amphithéâtre, dans ce cas, le défilé aurait trois kilomètres environ. Sa largeur varie de 3 m. 60 à 10 ou 14 mètres. La

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