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ruban de ciel; en beaucoup d'endroits il devient impossible de prendre une photographie. La hauteur des murailles varie de 60 à 300 mètres.

Le fond du défilé est pavé d'un bout à l'autre d'énormes dalles de pierres. Elle

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apparaissent en place sur plusieurs points et sont couvertes par les débris des autres, mais dans les parties les plus resserrées elles ont été arrachées, en hiver, par la violence des eaux. Quand Stephens vint à Pétra en 1837, il trouva dans le défilé un tel torrent d'eau, qu'il eut de la difficulté à le passer à gué et qu'il dut monter pendant un moment sur les épaules de son guide.

FIG. 48. LE MUJIB, OU LE CAÑON DE L'ARNON.

Sur le côté droit du défilé, on voit les restes d'un aqueduc romain. Un tuyau d'argile d'environ huit pouces de diamètre est demeuré dans la façade du rocher, fixé

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par du ciment. Ce ciment est si résistant qu'aujourd'hui encore on ne peut détacher le tuyau qu'avec difficulté.

En continuant à suivre l'étroit défilé, on voit apparaître devant soi le Trésor de Pharaon (Khaznet Firaun), entièrement taillé dans la paroi du rocher de grès rouge.

FIG. 49.

- SHOBEK VU DE L'EST.

de l'extrémité du Sik, la montagne dans laquelle le monument est creusé formant un angle droit avec ce ravin. Deux ravins transversaux coulent dans la fissure perpendiculaire au Sik. Celui de droite est inaccessible; celui de gauche a été appelé par MM. Libbey et Hoskins la Vallée des Fées.

L'espace libre qui se trouve devant le Trésor ne dépasse pas la largeur de 30 mètres. La distance n'est pas suffisante pour prendre une photographie du monument dans toute sa hauteur, laquelle est d'environ 27 mètres. Cependant les vues qu'en ont prises les deux voyageurs en donnent une idée fort exacte et très nette. Le monument consiste en une simple façade de style corinthien, à deux étages. richement décorée de colonnes, de sculptures et de statues. Les chambres sont creusées à l'intérieur du rocher. Les sculptures et les lignes de l'architrave sont presque aussi fines et aussi nettes que lorsqu'elles ont été ciselées. Les figures qui ornaient les deux étages semblent avoir été sculptées dans une pierre plus tendre et avoir été mutilées par les Musulmans. L'étage supérieur est solide, et l'urne et la boule qui sont au-dessus du dôme central et où la légende veut qu'auraient été déposés les trésors des Pharaons, ont souvent reçu les balles des Arabes qui espéraient les briser. Dans le porche, on rencontre trois portes qui conduisent aux pièces creusées dans le roc. La chambre centrale est un cube parfait de 12 mètres dans chaque sens; elle ne porte aucune trace de décoration. Les deux chambres latérales, qui sont plus petites, ont leur entrée par le porche, mais ne communiquent pas avec celle du centre. Ce sont vraisemblablement des aigles romaines que l'on voit au-dessus des deux portes latérales.

Les eaux ont, à différentes époques, charrié des blocs de rocher et de la boue jusque dessous le portique, de sorte que maintenant les lauriers-roses poussent à la base même des colonnes.

En continuant à suivre le cours du Sik, on remarque, creusés dans les hautes murailles, de nombreux tombeaux étagés les uns au-dessus des autres, puis on arrive à un amphithéâtre qui marque le commencement de la cité proprement dite. Le diamètre de la scène est de 36 mètres; autour, s'étagent trente trois rangs de sièges si bien conservés qu'on pourrait facilement y donner une représentation aujourd'hui. Burckhart estimait que trois mille personnes pourraient y prendre place; mais, d'après les mesures qu'ils ont prises, MM. Libbey et Hoskins pensent que cinq mille spectateurs pouvaient aisément se placer, lorsque tous les rangs de sièges étaient complets.

La masse rocheuse dans laquelle ont été taillés le Trésor de Pharaon (fig. 31) et l'amphithéâtre est couronnée par la haute place (High Place), d'où l'on jouit d'une très belle vue sur l'ensemble de Pétra.

Il existe, au sommet de la « High Place », des autels, avec des cavités et des escaliers paraissent être les restes d'une ancienne installation qui devait certainement servir à la célébration d'un culte. On a pensé, d'après la disposition de ces autels, qu'ils servaient à faire des sacrifices sanglants, et que le sang des victimes coulait et était recueilli dans ces cavités. La « High Place » devait être, dans l'ancienne capitale de l'Edom, la place principale consacrée au culte.

Le torrent de Quady Mousa, nom qui est aussi celui sous lequel Pétra est

connue aujourd'hui, continuant le Sik vers l'ouest, sert de route de pénétration vers le centre de la ville. A l'est de la cité se trouvent une tombe corinthienne et un grand temple. En allant vers l'ouest, la voie principale passe devant un arc de triomphe, puis devant le Château de Pharaon, monument qui était orné sur la façade d'une rangée de colonnes dont quatre subsistant encore. On longe ensuite la base du rocher de la citadelle où l'on voit une quantité de tombes et de sculptures, puis un temple que l'on appelle le temple de l'Arc-en-Ciel, à cause de la merveilleuse coloration des grès dans lesquels il est taillé.

La citadelle, en ruines, semble avoir été une petite forteresse élevée par les croisés. Une mauvaise route et un escalier en démolition y conduisent. Un peu plus loin, vers le nord-ouest, se trouve, dans l'un des sites les plus grandioses et les plus sauvages des environs de Pétra, une autre « Haute Place », avec tous les mêmes accessoires du culte, autels, cavités, gradins, etc., que dans la High Place du sud de la ville, qui paraissait la plus importante. C'est la même disposition que l'on a constatée pour les temples du Soleil du sud de la Syrie, où ils sont souvent par couples, l'un plus élevé et installé sur le sommet d'une montagne dominant la ville, que l'on utilise en été, l'autre situé à l'intérieur même de la ville et destiné à servir pendant l'hiver.

Parmi les nombreuses fissures qui, du fond de la vallée principale, s'ouvrent au milieu de la masse rocheuse, l'une des plus remarquables est celle qui conduit au monument appelé le « Deir ». Là, comme partout dans la région de Pétra, les vents. et les tourbillons ont érodé les grès colorés en leur donnant des formes aussi variées que curieuses.

Le Deir, nom qui signifie monastère et qui lui a été donné plus tard par les chrétiens, est un monument qui rappelle le Trésor de Pharaon; il est creusé, comme celui-ci, sur le flanc d'une montagne, mais il n'y a pas au-dessus une masse rocheuse qui surplombe. Sa hauteur est de 43 mètres et sa largeur, qui dépasse celle du Trésor, est de 45 mètres. Le monument comprend aussi deux étages comme le Trésor, et il est surmonté d'une urne et d'une boule. Les cinq niches peuvent avoir contenu autrefois des statues; mais, en tout cas, s'il y en a eu, elles n'étaient pas taillées à même le roc. Le Deir contient lui aussi plusieurs chambres toutes creusées dans le rocher. L'une d'elles paraît avoir été employée, à une certaine époque, comme église chrétienne.

Tels sont les monuments les plus curieux et les mieux conservés de cette étonnante cité qui renferme en si grand nombre tombeaux, temples, ruines et vestiges de toute sorte, non pas seulement de l'époque romaine, mais aussi de temps plus reculés. Les descriptions détaillées qu'en ont données MM. Libbey et Hoskins sont des plus intéressantes et ils y ont ajouté une ample et belle documentation photographique qui les rend plus saisissantes encore, comme le montrent les figures accompagnant cette notice et communiquées par leur éditeur, MM. Putnam fils.

MM. Libbey et Hoskins ont terminé leur voyage par une excursion au mont Hor, près de Pétra, haut de 1 380 mètres, que surmonte le tombeau d'Aaron, monument sacré pour l'Islam; ils ont pu faire l'ascension de cette montagne que rendait impos

Burckhardt s'arrêta sur le petit plateau, à mi-chemin du sommet du mont Hor. Ni Laborde en 1827, ni Robinson en 1838 ne furent autorisés à gravir la montagne. Quelques autres voyageurs virent de loin la tombe blanche du sommet et durent s'en retourner. Mais dès que les routes furent mieux connues et que les voyageurs purent se dispenser de se faire accompagner par des guides, l'ascension fut faite plusieurs fois. Ce n'étaient pas des difficultés physiques qui mettaient obstacle à l'entreprise, mais bien la jalousie, la cupidité et la superstition des Bédouins qui élèvent des prétentions sur le monument du sommet et en gardent les approches. Il est curieux de voir que le tombeau d'Aaron est devenu une relique musulmane, tandis

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que celui de Moïse au pied du mont Nebo a été convoité par les chrétiens et plus spécialement par les Israélites.

La masse du mont Hor est constituée par du grès rougeâtre et des conglomérats. A la base du grès apparaît une solide masse de granite et de porphyre. Le sommet de la montagne a la forme d'une pyramide grossière.

Du haut du mont Hor, que les Arabes appellent djebel Haroun, on jouit d'une vue magnifique sur la grande vallée d'Arabah, sur le Seir ou Edom, sur la dépression du Ghor, au delà de la mer Morte, et sur tout le plateau du sud de la Palestine. Les voyageurs ont trouvé le tombeau réparé et blanchi à la chaux à l'intérieur depuis peu de mois. La porte était fermée à clef, de sorte qu'ils ne purent pas essayer d'y entrer. L'ascension du mont Hor marque la fin du voyage de

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